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4.02/5 (sur 33 notes)

Nationalité : Yougoslavie
Né(e) à : Horgošu (Serbie) , le 16/01/1924
Mort(e) à : Novi Sad, Serbie , le 16/02/2003
Biographie :

Alexandre Tisma(Aleksandar Tišma) est un écrivain serbe, juif hongrois par sa mère.

Alexandre Tisma a combattu les occupants allemands et hongrois aux côtés de Tito en 1944-1945.

Plus tard, il a pris position contre Milosevic et a dû quitter son pays, trouvant refuge en France dans les années quatre-vingt-dix jusqu'à la chute du dictateur et son retour à Novi Sad en 2000.

Novi Sad, où a vécu l'auteur, est tristement célèbre en raison du pogrom du 21 au 23 janvier 1942 au cours duquel plus de 14 000 Juifs ainsi que 500 Serbes perdirent la vie.

L'histoire de cette ville au bord du Danube a inspiré l'œuvre de Tisma qui a publié des poèmes, des nouvelles et des romans.

Source : amazon.fr
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Bibliographie de Alexandre Tisma   (10)Voir plus

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Le vendredi 13 juillet 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie de recevoir Emmanuel Ruben pour évoquer les récentes publications de "Le coeur de l'Europe" (éditions La Contre Allée) et de "Terminus Schengen" (éditions le Réalgar), et pour effectuer un parcours au sein de la littérature d'ex-Yougoslavie. Il évoquait Milos Crnjanski, Ivo Andric, Aleksandar Tisma, Danilo Kis, Milorad Pavic et David Albahari, tandis que le librairie Charybde 2 évoquait Faruk Sehic, Miljenko Jergovic et Goran Petrovic. Ceci est l'enregistrement de la première heure de la rencontre.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
« Vous n’avez pas de mère ? » siffla-t-il, à bout d’arguments.
Le policier répliqua vivement : « Et vous, vous en avez une ? »
Ils se toisèrent quelques instants en silence, jusqu’à ce que la fureur de Tchakovitch ait fait place à de la tristesse, qui envahit soudain tout son corps, anéantissant toute sa force. Il baissa les épaules et détourna les yeux.
Deux porteurs arrivèrent alors de la rue et gravirent l’escalier d’un pas lourd ; Tchakovitch se retourna et les suivit, comme s’ils lui avaient montré le chemin, la sortie. Ils montèrent d’un pas égal au deuxième étage et pénétrèrent dans l’appartement dont les portes, comme chez Tchakovitch, étaient grandes ouvertes. La première pièce était déjà vide et les porteurs, sans s’arrêter, passèrent dans la suivante d’où s’échappa un instant plus tard une discussion bougonne. Tchakovitch, ne sachant que faire, alla à la fenêtre. Il contempla le boulevard sous un rideau de pluie, qui transformait les immeubles et leurs inscriptions, les trottoirs et les endroits familiers, en une masse grise, sale, d’une uniformité menaçante, sans signification et sans importance. Non, il n’avait pas de mère, sa mère était morte lorsqu’il était encore enfant ; il ne se souvenait que de sa belle-mère, et il sut alors que, à cause de cette pitoyable mère de substitution, il n’avait cessé tout au long de sa vie de chercher, en vain, la chaleur et la lumière. (« L’appartement »)
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Autres départs. Sep Lehnart, à l'aurore d'un jour de mai 1941 (...) Orgueil et honte. Redresser les épaules pour que tout le monde voie qu'il est adulte et résolu, serrer le paquet contre sa cuisse pour que personne ne remarque sa pauvreté, son incommodité. Passer par les rues le plus vite possible. Non, que cela dure au contraire, que tous le regardent derrière leurs rideaux tirés furtivement sur les battements de leurs coeurs pusillanimes. Les jeunes filles encore endormies dans les lits hauts sur pieds, les odeurs de leur corps étouffées par l'édredon, tandis qu'à deux mètres d'elles marche le soldat de demain, dur, impitoyable, prêt à subir les souffrances du combat. Des avortons du germanisme, ses voisins, fessus, empotés, bouche bée devant le poulet préparé par leur mère ou une motocyclette neuve! Parce qu'ils sont riches: ils ne comprennent pas que la richesse est chancelante si elle n'est pas étayée par la force, ici, en pays étranger d'ou on les expulserait volontiers à coups de pierre et de siflet.
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Donc, je prenais le train et j'allais à Senta. Il me semblait qu'y flottait encore dans l'air, dans l'agitation du monde, quelque chose de l'élan de mes uniques succès, en travail et en amour. Il me semblait qu'y frémissait encore le présage mystérieux d'une rencontre, d'un indice, du retour possible de la pleine révélation de soi dont le souvenir me torturait.
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Ce jour-là en particulier, la Tisa me parut plus attirante que le Danube car elle me sortait de la moiteur de la ville, de la bousculade, des embûches du souvenir, pour m'accueillir sur la plus vierge de toutes les rives. Depuis longtemps déjà, le Danube près de Novi Sad n'était plus pour moi ce qu'il avait été dans mon enfance : pendant la guerre, sur la place justement, on y avait jeté les corps des tués et ces scènes avaient assombri à jamais l'idylle antérieure des sorties familiales sur ses berges pour la journée entière, avec le repas préparé tôt le matin et apporté dans des gamelles qui s'emboitaient l'une sur l'autre, que l'on réchauffait à midi sur les immenses fourneaux bâtis sur le sable de la plage entre les rangées de cabines blanches.
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Nous frémissions ensemble et, ensemble, nous nous étreignions, ensemble nous sombrions dans l'abîme du désir et émergions, ensemble de nouveau, dans le spasme sanglotant de l'accomplissement, pour nous détendre sur les rives suaves de la lassitude.
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Au rez-de-chaussée il y avait de la lumière, la lumière du jour, même si elle était blême à cause du ciel couvert ; devant la large entrée vitrée, il trouva, comme prévu, un groupe de gardiens, fusil sur l’épaule, alertes et vifs, dont la présence dissipa son embarras. Il leur jeta un coup d’œil pour vérifier : Nagy-Karoly n’était pas parmi eux, mais leur insouciance lui serra le cœur d’envie. Combien de fois n’avait-il pas désiré être comme eux, le fusil sur l’épaule, celui qui exécute les ordres sans se préoccuper du pourquoi et du comment ; mais à cause de son instruction – cinq années de lycée – on lui avait offert un poste plus élevé et mieux rétribué, qu’il avait bien entendu accepté. Pourtant, il ne s’était jamais fait à cette fonction supérieure, qui lui conférait un pouvoir de décision, fondé sur une autorité secrète accordée à un groupe restreint ; il était fier de cette autorité, tout en la sentant étrangère à lui, car il y était parvenu trop tard, à l’âge de trente-deux ans. Jusque-là, depuis qu’il avait quitté l’école – il avait abandonné parce que son père ne pouvait plus payer ses études – il avait occupé des emplois subalternes, il avait longtemps travaillé comme portier ouvreur dans un vieux petit cinéma de Novi Sad, où il était plus proche des opérateurs, des caissières, des dames pipi, que de cette chose complexe appelée direction et composée du directeur, du copropriétaire, monsieur Kramberger, et de deux employés. Il n’avait accès à cette sphère interdite que lorsqu’on le faisait venir pour lui donner des ordres et pour le payer le premier de chaque mois. Il récriminait contre eux, à la dérobée ; mais maintenant qu’il avait lui aussi des responsabilités, qu’il donnait des ordres, sa satisfaction se teintait souvent de regret pour son ancienne situation. (« L’École d’impiété »)
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Car s'il y a des bas dans la vie, il y a des hauts, un apogée, quelque pauvre ou bref fût-il. La seule question était de le retenir, cet apogée ; or, s'il était permanent, restait-il un apogée ?
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Cet abîme de souffrance bestiale m'entraînait moi aussi dans les profondeurs et je ne voyais pas d'issue, pas même pour moi, à son obscurité gémissante; j'osais à peine croire qu'il y en eut une; qu'il fût possible de sortir de cette chambre démente, de partir; qu'ailleurs m'attendît autre chose d'éventuellement désagréable, mais d'humain, de normal, une famille, un métier, des rapports concevables; que j'eusse et qu'il y eût dans le monde autre chose que cet enfer de chaos et d'horreur dans lequel j'étais tombé.
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Il me parut bizarre d'entrer dans ce vieil édifice administratif comme un personnage officiel, en quelque sorte, qui ne furetait pas mais conférait; il me semblait que rôdait sans cesse derrière moi et y restait tap lorsque je m'arrêtais, le moi que j'étais jadis, mal assuré dans son étrange tâche et qui maintenant m'observait d'un oeil effaré et railleur.
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Il se redressa, son regard perplexe parcourant la pièce, frôlant les objets qu’il connaissait par ses nombreuses visites amoureuses. Mais aujourd’hui, dans la pénombre du petit matin, même cette chambre lui paraissait différente. Non pas, comprit-il, parce qu’elle avait réellement changé, mais parce que c’était lui qui avait changé. Il y était venu des années durant en essayant de devenir quelqu’un qu’il n’était pas, comme, il y avait bien longtemps maintenant, fuyant la mort et lui-même, il avait voulu être cet habitant de Boïkovats qui retournait chez lui. Cette fois-ci, il avait été jusqu’à endosser la maladie d’un autre. Mais peine perdue, car quand il avait voulu se lier définitivement à cet autre, s’identifier à lui pour toujours, la maladie l’avait abandonné et son mal de tête l’avait repris, lui rappelant qu’il était toujours Schneck. (« Schneck »)
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