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3.97/5 (sur 101 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Pakhtino , le 29/10/1922
Mort(e) à : Moscou , le 10/05/2006
Biographie :

Alexandre Zinoviev (en russe : Александр Александрович Зиновьев) est un logicien, écrivain et caricaturiste russe.

En 1939, il finit l'école avec une mention et entra à l'Institut de Philosophie, Littérature et Histoire de Moscou (MIFLI). Ses activités clandestines de critique de la construction du socialisme conduisirent à son expulsion du MIFLI, puis à son arrestation. Il s'évada et, après une année d'errance à travers le pays, sous divers noms d'emprunts, il finit par s'enrôler volontairement dans l'Armée rouge en 1940 pour échapper aux recherches.
Il prit part à la Seconde Guerre mondiale en tant que fantassin, tankiste puis enfin aviateur. Il effectua 31 sorties de combat et fut décoré de l'ordre de l'Étoile rouge.
Démobilisé, Alexandre Zinoviev entra à la faculté de philosophie de l'Université d'État de Moscou en 1946. En 1951, il reçut son diplôme avec mention et commença une thèse. Il fut l'un des fondateurs du cercle de logique de Moscou.
En 1955, il devint collaborateur scientifique de l'Institut de Philosophie de l'Académie des Sciences d'URSS. En 1960 il soutint sa thèse d'habilitation et reçu le titre de professeur et de directeur de la chaire de logique de Université d'État de Moscou. Il écrivit de nombreux livres et articles scientifiques de renommée internationale (ses œuvres majeures ayant toutes été traduites à destination de l'Occident). Il fut souvent invité à des conférences à l'étranger, mais déclina toutes ces invitations.
Zinoviev fut démis de ses charges de professeur et de directeur de la chaire de logique pour avoir refusé de renvoyer deux enseignants. Il commença alors à produire des écrits autres que scientifiques qu'il fit passer à l'Ouest. En 1976, ces écrits furent rassemblés en un livre — Les Hauteurs béantes.
Les organes de sécurité, selon lui, lui proposèrent l'alternative entre la prison et l'exil. Il choisit l'exil. Il trouva refuge avec sa femme Olga et sa plus jeune fille Polina à Munich, en Allemagne, où il accomplit diverses tâches scientifiques ou littéraires, sans obtenir de poste fixe.
En 1999, il retourne en Russie, révolté par la participation de la France et de l'Europe occidentale aux opérations de l'OTAN contre la Serbie.
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Source : wikipedia
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« Ce livre fut écrit en 1975 ; il devait reconstituer un chapitre perdu des Hauteurs béantes. Je voulais le publier en même temps que L'avenir radieux, dont le contenu et la forme littéraire étaient proches du Veilleur de Nuit. […] Pourtant, je l'ai gardé tel quel. […] l'ibanisme n'est pas un phénomène exclusivement soviétique […]. » (Alexandre Zinoviev) « […] Ibansk […]. Ce lieu mystérieux, véritable sujet du livre et « localité qui ne localise rien » dans laquelle on ne peut entrer qu'en remplissant des formulaires […]. […] le pays Ibansk est un foutu pays et […] ses habitants les Ibaniens se font toujours baiser […], soit par leurs chefs, soit par l'Ibanisme, puissante théorie qui régit le pays, soit par les Ibaniens eux-mêmes. » (Wladimir Berelowitch) « Ainsi donc, je me suis volontairement exclu. […] Celui qui s'exclut volontairement, c'est un Ibanien qui a eu le toupet d'exposer publiquement une opinion non conforme à celle des autorités, ni, par voie de conséquence, à celle du peuple ibanien tout entier, puisque lesdites autorités passent leur temps à exprimer les pensées et les aspirations profondes du peuple. […] » (Alexandre Zinoviev) « […] En Union Soviétique, on appelle « les exclus » (otchtchepentsy) les personnes qui s'opposent non seulement à une collectivité soviétique donnée, mais à toute collectivité soviétique. Ils s'y opposent de telle façon qu'ils sont exclus de la société tout entière. de la sorte, ils s'opposent à la structure même de la vie sociale. le plus souvent, ceci se produit indépendamment de la volonté de l'exclu, ou du moins sans qu'il le remarque. […] la société a besoin d'exclure et […] elle produit des exclus de façon régulière et systématique. Elle les combat, mais elle en a également besoin, précisément pour les combattre. […] La société a besoin de l'exclu, car en le combattant, elle se soude, s'unifie, devient monolithique. […] le Veilleur de Nuit, supposé être l'auteur de ces Notes, est un exclu ordinaire, il n'occupe pas de poste important, il n'est pas connu, n'a guère de relations avec les étrangers. […] En général, ces exclus sans défense sont rejetés de la vie normale, ils se démoralisent, deviennent alcooliques, malades mentaux. […] Par « désoeuvrement », le Veilleur de Nuit se met à observer la vie de son bureau, en adoptant une sorte de point de vue sociologique. […] […] Il existe encore beaucoup de personnes naïves qui croient à une variante rectifiée du communisme, à un communisme démocratique ou un communisme à visage humain. le communisme à visage humain ou le communisme démocratique, ce serait comme si on imaginait un capital sans argent et sans profit. […]. (Alexandre Zinoviev, Moscou, 1978) 0:00 - L'homme de bien 2:09 - Ma relève 3:23 - Elle 5:02 - Cri de l'âme 6:02 - Générique Référence bibliographique : Alexandre Zinoviev, Notes d'un veilleur de nuit, Éditions L'Âge d'Homme, traduit par Wladimir Berelowitch, 1979 Image d'illustration : https://www.24heures.ch/vivre/histoire/22-septembre-1978-zinoviev-dissident-prive-citoyennete/story/20066552 Bande sonore originale : Carlos Viola - Miss Laidcend Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/miss-laidcend-2 #AlexandreZinoviev #NotesDUnVeilleurDeNuit #LittératureRusse

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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
- Les miracles n'existent pas, dit le petit-fils.
- Comment cela ? s'indigne le grand-père. Si je saute du clocher et que je me retrouve indemne, tu appelles cela comment ?
- Un hasard, répond tranquillement le petit-fils.
- Et si je saute une deuxième fois sans me fracasser en bas ?
- C'est la chance.
- Et une troisième fois ?
- L'habitude.
(page 134)
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C'est curieux, dit le Physicien. J'ai déjà fréquenté des milieux très variés : des académiciens, des écrivains, des généraux, des ministres ... Un jour j'ai même été invité par le Grand Chef ! Eh bien, c'était partout la même conversation : la bouffe, les nippes, les appartements, les maisons de campagne, les voitures ... Au mieux, on parlait des bonnes femmes. Les seules variations touchaient les niveaux et les formes des conversations, parfois seulement, les expressions employées. Par exemple, l'Académicien disait : « coucher », le général : « sauter », le ministre : « tringler » et l'écrivain (le mieux éduqué bien sûr) : « foutre ». Sinon, c'est toujours la même chose. C'est seulement depuis qu'on m'a vidé de partout que je commence à avoir des conversations intéressantes avec les gens.
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[N]ulle part l'essence la plus profonde et en même temps la plus superficielle de l'ibanisme ne se voit mieux que sur notre lieu de travail.

De ce point de vue, mon bureau est typique. Il est difficile de comprendre quelle est la teneur de son activité productive. D'ailleurs ça n'a aucune importance. Ce genre de bureaux surgissent par des voies mystérieuses et existent au moins pour que quelques centaines de personnes puissent en tirer leurs moyens d'existence, tuer le temps comme ils peuvent, dépenser leurs meilleurs dons et sentiments, recevoir des logements, des congés payés dans des maisons de repos et autres biens du même type. Dès que surgit une entreprise ou un bureau de ce genre, aucune force à Ibansk ne peut plus la détruire, même si chacun comprend parfaitement qu'elle ne sert à rien. C'est en ce sens que l'Ibanien ne se soucie pas du lendemain. La peur du chômage lui est inconnue. D'abord, personne ne permettra qu'on fasse disparaître l'entreprise, car il n'y a que très peu de personnes pour le vouloir réellement. Ces dernières sont d'ailleurs le plus souvent des contestataires-jamais-contents ou bien de jeunes arrivistes qui veulent se tailler un chemin en se mettant dans le vent. Or, on n'aime ni les uns, ni les autres à Ibansk. Ensuite, les dépenses excéderaient de beaucoup le coût de son existence. La liquidation, cela signifie des commissions, des comités, des réunions, des mises en congé, etc. Comme le bureau s'enracine dans l'existence des dizaines d'entreprises avec lesquelles il forme un tout organique, sa liquidation suppose leur réorganisation. En outre, il faut reclasser le personnel. Enfin, le processus de liquidation lui-même engendre des commissions et des comités qui finissent par se transformer à leur tour en bureaux du même type, si bien qu'au lieu d'un bureau habituel et bien tranquille, on en aura au moins deux, mais cette fois, jeunes, agressifs, et en plein développement. Pour un héros tombé, une armée de combattants qui se lève !
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Les masses approuvent massivement la déclaration de leurs chères autorités et stigmatisent l'exclu volontaire, tout en exigeant que des mesures sévères pour que notre société déjà si saine le soit encore plus et se débarrasse de semblables dégénérés. Certains exigent qu'on le mette dehors. Mais il s'agit d'une minorité. La majorité, elle, exige qu'on le coffre immédiatement. Car le mettre dehors, c'est comme une récompense capitale. Où le mettre dehors ? En Occident ? À ce compte, nous aussi aimerions bien être exclus en direction de l'Europe. Non, il n'en est pas question. Faut le coffrer sans attendre, parce qu'il y en a vraiment qui se croient tout permis.
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Bien sûr que nous vivions mal à l'époque. Mais ce n'était pas pire que maintenant. Ni meilleur non plus. C'est simplement que la vie s'est déplacée par rapport à nous, il y a eu un changement d'angle. Par exemple, actuellement, nous n'avez pas de voiture. C'est aussi le cas de la majorité d'entre nous. On peut imaginer que dans dix ans, chacun en aura une, de même que de nos jours, toutes les familles ont un réfrigérateur et un poste de télévision (ce que nous ne pouvions même pas soupçonner de notre temps). Qu'est-ce que ça changera ? Nous avons bien une vie, mais elle ne nous appartient pas. Si nous avons du travail, c'est parce qu'on veut bien nous en faire l'aumône. Si nous avons accès à certains biens, c'est parce qu'on veut bien nous en faire l'aumône. Nous ne sommes pas maîtres de notre vie, ce n'est pas la nôtre. On parle de liberté d'expression, liberté de la presse, d'information, de libre circulation... C'est ridicule, tout ça ! Ce pour quoi on doit se battre, ce n'est pas une amélioration de l'existence, mais une participation à l'existence.
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De nos jours, la peur de la vérité n'est pas une peur de l'inconnu, mais une peur de quelque chose qu'on connaît très bien. Les gens ont peur d'eux-mêmes parce qu'ils savent qui ils sont.
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Rien ne prend si bien racine dans l'esprit des gens que des idées fausses devenues préjugés. L'ignorance est une force !
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[...] C'est ainsi que se fit la rencontre avec Kroutov et le Tchaadev de Partgrad, alias le directeur du dépôt de légumes Grobyka. Cette rencontre se tint dans la maison de campagne de celui-ci, qui ressemblait extérieurement à la datcha banale d'un escroc moyen soviétique. Mais une fois à l'intérieur. Kroutov comprit que lui, premier personnage de la région, n'était qu'un mendiant en comparaison de ce Tchaadev. Après le dîner, dont l'abondance royale stupéfia Kroutov qui pourtant en avait vu d'autres, on passa dans le bureau du maître de maison.
- Ça, c'est une bibliothèque ! s'exclama Kroutov à la vue de l’énorme quantité de livres.
- Je les ai collectionnés toutes ma vie, répondit fièrement Grobyka. Cette bibliothèque n'a pas de prix. Vendue au marché noir, elle pourrait monnayer tout le déficit financier de la région. Seulement il vaut mieux ne pas le faire.
- Pourquoi ?! Pour une action patriotique de ce genre, on vous décernerait une décoration, vous auriez les honneurs de la presse.
- Je n'en ai pas besoin, je ne suis pas vaniteux. Ni pingre non plus d'ailleurs. La question n'est pas là. Les difficultés, ça n'empêche pas de vivre. En fait, on ne peut pas s'en passer. Si vous vous débarrassez de certaines difficultés, vous en aurez d'autres, encore pires. Alors mieux vaut garder les vieilles parce qu'on s'y fait. [...]
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Tamourka est arrivée en courant, les yeux exorbités, toute en nage.
-- Vite ! Il y a de papier hygiénique à la papeterie ! J'ai retenu ma place dans la queue.
Nous, c'est-à-dire ma belle-mère, Lenka et moi, interrompimes le repas que nous venions juste de commencer et nous ruâmes à la suite de Tamourka. Deux heures plus tard, nous revenions à la maison, heureux, couverts de chapelets de rouleaux de papier hygiénique. J'appréhendais que les passants ne se paient notre tête. Mais ils prirent la chose avec une compréhension parfaite. Beaucoup nous demandaient où nous nous étions procuré ce papier et s'y précipitaient à leur tour.
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Le degré d(instruction d'une société ne défini;t pas son degré intellectuel
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