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3.91/5 (sur 22 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Moscou , le 06/07/1877
Mort(e) à : Paris , le 26/11/1957
Biographie :

Alexeï Remizov est un écrivain russe né à Moscou en 1877 et mort à Paris en 1957). Il s'est établi en France en 1923.

Ses Œuvres en huit volumes (1910-1912) comprennent des romans modernistes (L'étang, Sœurs en croix), des contes et légendes finement ouvrés, des miracles et des diableries. Il élabore ensuite une composition en mosaïque qui lui permet de préserver des pans de passé, soit historique (documents anciens dans La Russie dans ses écrits), soit intime (souvenirs de sa femme d'abord : Sur champ d'azur, Olia, De rose auréolée). Il mêlera ensuite les deux en introduisant un narrateur-témoin, avatar ambigu de l'auteur, qui lui permet de donner valeur épique au passé récent (La Russie dans le tourbillon, 1927, où la juxtaposition parfois discordante de rythmes et registres différents donne à sentir le "tourbillon" des années 1916-1921) ou de le décaler vers le merveilleux, le narrateur devenant le double ironique d'un héros de conte (Sur les corniches 1929, Le maître de musique 1983, La flûte aux souris 1953). Il entame dans les années 1930 une réflexion poétique sur la littérature russe (Le feu des choses 1954) et une vaste autobiographie lyrique au "passé lointain" (Les yeux tondus 1951, Le casson 1986, La ravine de Pétersbourg 1981) articulée autour de thèmes du roman d'éducation et d'initiation qui coïncident avec des archétypes du conte (perte, départ, errance, interventions bénéfiques, acquisition d'une famille nouvelle - littéraire et culturelle pour Remizov - remplaçant la famille biologique...). L'écrivain y affirme sur le mode tantôt plaisant tantôt grave que face à tous les bouleversements c'est la mémoire, personnelle et culturelle, qui fonde la dignité de l'homme. Remizov a par ailleurs pratiqué des genres très divers: légendes stylisées, parfois émaillées d'anachronismes (Les trois serpes 1927), contes paillards (Contes secrets 1920), recueils de rêves kaléidoscopiques (Martyn Zadeka 1954), hommages littéraires (Kukkha 1923, hommage à V. Rozanov). Les dessins, collages et albums calligraphiés complètent une œuvre d'une grande variété, qui a exercé une influence profonde sur la prose russe, notamment dans les années 1920, et qui connaît actuellement un regain d'intérêt en Russie même.

Il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, près de Paris.

Bibliographie des oeuvres d'Alexei Remizov par Hélène Sinany, Institut d'Etudes Slaves, Paris 1978, 256 pages.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le voisinage des potagers avait une influence sur le vocabulaire du Bouc. Ainsi il n'aimait pas les règles à dessin, qu'il comparait à un ver qui ronge le coeur tendre d'un chou. Une droite, tirée à l'aide d'une règle était sans vie, semblable à une racine morte, noire et desséchée. Nous avions cependant le droit de nous en servir pour encadrer nos dessins : "un châssis de verre était nécessaire aux semis de printemps". Il comparait volontiers les parallèles à des plates-bandes de terre noire en mars, dont les lignes régulières étaient soulignées par la neige qui restait intacte dans les sillons. Ce raies noires et blanches du printemps, je m'en souviendrai pour l'éternité !
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MOSCOU
Mais vous savez, rien de cela n'est vrai ou bien pas complètement --et s'il faut dire la vraie vérité-- ce tourbillon, c'est l'unique lieu où je peux vivre.
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Quand j'eu mes lunettes, tout changea; je m'éveillai soudain dans un monde différent. Tout était devenu petit, décoloré, privé de sons. Tout était rétréci, pâli, muet; tout avait pris une forme et des limites.
...
Ce monde de bon sens, aux limites implacables, ce squelette mathématiques avide, qui guette chacun de nos pas, chaque regard, chaque mouvement. La voilà donc, la Nature !
...
Pendant 13 ans, j'ai vécu dans un élément rebelle et inapaisé. Un monstre de cauchemar, aux dimensions inconnues, baigné d'une lumière sonore, qui se répandait et pénétrait partout, éclairant les visages et faisant rayonner les objets - voilà la Nature qui, treize ans durant, m'isola du monde. Jamais, au cours de ces années, la conscience de mon isolement n'a été aussi brutale que maintenant, depuis que l'univers s'est révélé à moi, construit selon les données mathématiques et dans les mesures de la géométrie.
...
Maintenant, devenu esclave d'Euclide, j'étais privé de ce sens direct qui me guidait au milieu de l'élément déchainé qui se cache derrière la géométrie.
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Après avoir exterminé les cafards, Pavel Fiodorov refermait son petit pot, le rangeait dans son sac, mettait son sac à l'épaule, s'occupait du bâton, il lavait l'embout dans trois eaux bouillantes, l'essuyait avec un torchon sec, mettait le bâton dans l'entrée puis, s'éclaboussant et s'ébrouant il se lavait les mains, la barbe et le cou, murmurait de nouveau une incantation funèbre pour les cafards et, après avoir prié, il s'attablait pour boire du thé avec de la confiture de prune.
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La force de l'homme - le sortilège de l'homme - ne vient pas des mots qu'il dit, mais de la flamme, de la décision de son coeur, de ce feu dont brulent ses mots.
Et tous ceux qui ont laissé des traces dans la vie, tous ont porté en soi cette flamme et ils ont enflammé toute chose, à chaque rencontre, et des incendies se sont élevés sur leurs pas.
Telle se dressa Olga quand elle s'éveilla de son sommeil, et voici qu'elle parut au monde.
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Savez vous pourquoi, dans La nuit de Noël de Gogol, le Diable cherchait de toutes ses forces à distraire et paralyser Vakoula, le forgeron, lorsqu'il peignait le Jugement Dernier et saint Pierre chassant le Malin? C'est que Vakoula avait doté le Diable de cette hallucinante vulgarité humaine que l'on ne remarque plus et qui n'effraie personne.
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Quand les anges du Très-Haut ne visitent pas la nuit obscure et que les colombes messagères ont replié leur vol, un peuple retrouve son destin s'il se laisse guider par le baton blanc d'un aveugle sublime.

Préface - Jean Chuzeville - 4 aoüt 1945
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- Tu n'en réchapperas pas, parjure !
Alors de tous les cotés s'avancèrent vers le lit des pinces : on lui torturait les yeux, on lui serrait le cou. Puis on le pétrit, on le jeta en l'air, jusqu'au plafond.
Pendant ce temps, sur le tout, un long hurlement.
Est-ce de Savva mortellement atteint ou de ses bourreaux en furie?
A ces cris accoururent le capitaine et sa femme.
Barnabé n'est plus là ; Savva git sur le sol, montrant le blanc de ses yeux; il est couché à la renverse, la face noircie, sa langue bouffie prise entre les dents, l'écume à la bouche.
"Possédé du démon! Voilà ce qu'il est!"
"Son mal, c'est le haut mal"
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A cet instant, je vis un chemin qui s'ouvrait devant moi : ma voix se fera entendre comme l'appel de la cloche d'argent du Kremlin, à travers le tumulte sombre des autres cloches, non pour implorer la miséricorde de Dieu - elle parlera par ma volonté et au moyen de mes propres paroles pour le monde entier, pour tous ceux qui ne demandent pas mais exigent du secours.
Ce chemin me mènera en prison, et toute ma vie je serai pourchassé sans jamais trouver de place parmi les hommes.
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Mais pour toute réponse, deux yeux me regardèrent, du fond de leur prunelle, qui étaient comme des langues de flamme, deux yeux qui voient beaucoup et voient ce que personne ne voit. Peut-être avait-il les yeux de sa grand-mère la sorcière.
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