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3.73/5 (sur 61 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 20/03/1827
Mort(e) le : 3/03/1886
Biographie :

Alfred Assollant, parfois écrit Assolant, né à Aubusson (Creuse) le 20 mars 1827 et mort à Paris le 3 mars 1886, est un romancier français, auteur de romans pour la jeunesse.

Licencié ès Lettres, il commença par enseigner l'histoire à Paris et dans quelques autres villes mais, s'étant attiré les foudres de son recteur pour ses opinions républicaines, il chercha à s'assurer une existence plus libre en Amérique du Nord et entreprit un voyage aux États-Unis. Déçu, il revint à Paris où, en 1858, il publia sous le titre de Scènes de la vie des États-Unis plusieurs nouvelles qui suscitèrent de l'intérêt par leur vie et leur couleur locale. Par la suite se succédèrent rapidement des romans et des nouvelles où apparaissaient une certaine indifférence vis-à-vis de l'ordre et de la mesure et un goût pour le paradoxe et les traits d'esprit.
Farouche opposant de Napoléon III, il collabora à la presse d'opposition, puis devint auteur de romans pour la jeunesse. En 1867, il publia Les Aventures du capitaine Corcoran dans la Bibliothèque rose de Louis Hachette. Après la guerre de 1870 il fut surtout un écrivain politique, de plus en plus aigri, surtout dans les organes proches des partisans de la Commune. Il ne manqua pas non plus à chaque occasion de manifester sa haine des Allemands comme dans Le docteur Judassohn. Il a écrit sous le nom d'« Alceste ».
Après plusieurs échecs successifs à la députation, il termine sa vie dans l'anonymat et meurt à Paris en 1886.
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Alfred Assollant : Les Aventures du capitaine Corcoran
Devant le château de Fénelon, en Dordogne, Olivier BARROT présente le livre "Les Aventures du capitaine Corcoran" de Alfred ASSOLLANT, réédité par Joelle LOSFELD, dans la collection Arcanes.

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je me souvins que mon père, qui n’était pourtant pas un savant, m’avait souvent dit que le ciel était tout autre chose que ce qu’on se figure ; que c’était une espace immense où roulaient des milliards d’étoiles, et que ces étoiles étaient un million de fois plus éloignées de nous que le soleil, et qu’elles étaient elles-mêmes des soleils, et qu’autour de chacun de ses soleils tournaient des quantités innombrables de mondes plus grands que la terre entière et la mer ; et je fis réflexion que si notre soleil était si petit en comparaison de cet espace immense, et si petite notre terre en présence du soleil, et si petite ma ville en présence de la terre entière, et moi si petite dans cette ville même, ce n’était pas la peine de s’occuper de mes voisins, ni de leur haine, ni de leur mépris ; que la vie ici-bas était assez courte pour qu’on pût en oublier facilement et promptement toutes les douleurs ; que si ce voisinage m’était insupportable, je pouvais me réfugier dans ma chambre et que mon âme trouverait aisément un abri dans ces pensées et dans ces espérances, qu’il n’était au pouvoir de personne de m’enlever.
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Enfin, le 26 mai 1857, l'académie était en séance, on remit au président la carte d'un étranger qui demandait à être admis sur le champ.
Sur cette carte était le nom : Le capitaine Corcoran.
"Corcoran ! dit le président, Corcoran ! Quelqu'un connaît-il ce nom là ?"
Personne ne le connaissait. Mais l'assemblée qui était curieuse comme toutes les assemblées, voulut voir l'étranger.
La porte s'ouvrit et le capitaine Corcoran parut.
C'était un grand jeune homme de vingt-cinq ans à peine, qui se présenta simplement, sans modestie et sans orgueil......
(extrait du premier chapitre, intitulé "prologue", du volume paru dans la collection "10/18" en 1975)
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Sabre en main, corbleu ! Et souvenez-vous que votre aïeul Rama aurait avalé dix mille Anglais comme un œuf à la coque !
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- C'est encore Mlle Louison qui s'amuse ?Allez la calmer un instant, monsieur, ou la menacer du fouet, car on n'y peut plus tenir.
- Ici, Louison, ici ! s'écria Corcoran sans quitter son fauteuil.

A cet appel, la porte s'ouvrit comme enfoncée par une catapulte, et l'on vit apparaitre un tigre royal d'une grandeur et d'une beauté extraordinaires. D'un bond, l'animal s'élança par dessus la tête des académiciens et vint tomber aux pieds du capitaine Corcoran.
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Permettez-moi seulement de dire que j’aime mieux, toute pauvre qu’elle est, la condition d’une ouvrière qui fait sa volonté matin et soir, que celle d’une demoiselle qui aurait en dot des terres, des prés, des châteaux, des fabriques et des billets de banque, et qui obéit toute sa vie, – fille à son père, et femme à son mari.
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Il a été longtemps à la mode de croire que les animaux n'avaient qu'un vague instinct et qu'ils ne raisonnaient ni ne sentaient. Descartes l'a dit, Malebranche l'a confirmé; tous deux se sont appuyés sur le témoignage de plusieurs illustres philosophes; - ce qui prouve que les savants n'ont pas le sens commun.
Que Malebranche m'explique, si c'est possible, pourquoi le tigre venait régulièrement tous les soirs faire visite à Louison, et quel scrupule de délicatesse empêchait celle-ci de le suivre au fond des bois et de reprendre sa liberté. C'était (qui pourrait en douter ?) l'amitié de Corcoran qui la retenait à Bhagavapour. Ils se connaissaient et s'aimaient depuis si longtemps, que rien ne semblait plus pouvoir les séparer.
Ils se séparèrent pourtant.
La conversation du grand tigre et de Louison devait être très intéressante, car elle était fort animée. Corcoran, qui prêtait l'oreille et qui entendait la langue des tigres aussi bien que le japonais et le mandchou, la traduisait à peu près ainsi :
- Ô ma chère soeur aux yeux fauves, qui brillent dans la nuit sombre comme les étoiles du ciel, disait le tigre, viens à moi et quitte cet odieux séjour. Laisse là ces lambris dorés et ce palais magnifique. Souviens-toi de Java, cette belle et chère patrie, où nous avons passé ensemble notre première enfance. C'est de là que je suis venu en nageant d'île en île jusqu'à Singapore, et redemandant ma soeur à tous les tigres de l'Asie. J'ai parcouru depuis trois ans Java, Sumatra, Bornéo. J'ai fouillé toute la presqu'île de Malacca. J'ai interrogé tous ceux du Royaumle de Siam, dont le pelage est si soyeux et si lustré, tous ceux d'Ava et de Rangoun, dont la voix retentit comme un éclat de tonnerre, tous ceux de la vallée du Gange, qui règnent sur le plus beau pays de la Terre. Enfin, je te retrouve ! Viens au bord du fleuve limpide, au milieu des vertes forêts. Mon palais à moi, c'est la vallée immense, c'est la montagne qui se perd dans les nuages, le Gaurisankar, dont nul pied humain n'a foulé les neiges éternelles. Le monde entier est à nous, comme il est à toutes les crétaures qui veulent vivre librement sous les regards de Dieu. Nous chasserons ensemble le daim et la gazelle, nous étranglerons le lion orgueilleux et nous braverons le lourd éléphant, le misérable esclave de l'homme. Notre tapis sera l'herbe fraîche et parfumée de la vallée, notre toit sera la voute céleste. Viens avec moi...
En même temps, une mélodie étrange, qui avait l'apparence d'un rugissement sauvage, roulait dans son gosier en escades sonores.
Louison ne se laissa pas émouvoir. D'un coup d'oeil expressif, elle lui montra Corcoran, ce qui dans la langue des tigres, signifiait assez clairement :
- Mon cher frère à la robe tachetée, j'écoute avec palisir tes discours, mais il y a des témoins.
Les yeux du tigre se tournèrent aussitôt vers le Malouin et exprimèrent la plus terrible férocité, ce qui signifiait bien évidemment :
- N'est-ce que cet importun qui te gêne ? Sois tranquille, je vais t'en débarrasser sur le champ.
Déjà, il se ramassait pour prendre son élan et sauter sur le mur. De son côté, Corcoran s'apprêtait à le recevoir avec son révolver...
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De tous côtés on se sauvait. — le caïd en tête et le chaouch en queue. On fermait les portes des boutiques, on invoquait Allah, on se cachait comme on pouvait. Les hommes hurlaient, les femmes pleuraient, les chiens aboyaient, tout le monde avait l’air sens dessus dessous.
La veuve Mouilletrou elle-même prit la parole et dit :
« Mes enfants, c’est pas tout ça. Le lion va venir. Vous ne comptez pas sans doute que je vais laisser ma boutique ouverte pour lui offrir un mêlé-cass ?… Allez-vous-en tout à fait ou rentrez ! Je vais fermer la porte. »
Pitou répondit :
« Madame Mouilletrou, c’est bien parlé. Je rentre, et nous allons fermer. »
Mais moi, ça m’humilia. Je dis à mon tour :
« Pitou, tu peux rester. Moi, je vais voir comme c’est fait, un lion.
— Pas possible ! » cria Pitou étonné.
Je répliquai :
« Si possible, Pitou, que c’est vrai. »
Il me dit encore :
« Tu me lâches donc ?
— Ce n’est pas moi qui te lâche, Pitou, c’est toi qui me lâches ; et l’on dira dans tout l’univers, quand on saura ce qui s’est passé : « Ce n’est pas Dumanet qui a lâché Pitou, en face du lion, c’est Pitou qui a lâché Dumanet. »
Pitou serra les poings.
« Alors, ça serait donc pour dire que je suis un lâche, Dumanet ! Ah ! vrai ! je n’aurais jamais cru ça de toi.
— Mais non, Pitou, tu ne seras pas un lâche, mais un lâcheur ; c’est bien différent. »
Il se jeta dans mes bras.
« Ah ! tiens, Dumanet, c’est toi qui n’as pas de cœur, de dire de pareilles choses à un ami !
— Alors tu viens avec moi ?
— Pardi ! »
À ce moment, un bruit qui ressemblait à celui du tonnerre se fit entendre dans la vallée, du côté de la montagne. La veuve Mouilletrou, toujours pressée de fermer sa porte, nous dit :
« Ah çà, voyons, entrez-vous ou sortez-vous, paire de blancs-becs ? Vous n’entendez donc pas le rugissement du lion ? »
En effet, c’était bien ça.
« Pour lors, dit Pitou, rentrons. »
Mais il était trop tard. La mère Mouilletrou avait fermé sa cambuse et ne l’aurait pas rouverte pour trente sacs de pommes de terre.
Alors je dis :
« Pitou, le gueux va descendre. Allons chercher nos fusils à la caserne. »
Il me suivit. Nous chargeâmes nos fusils et nous remontâmes jusqu’au bout du village. On n’entendait plus rien, rien de rien, oh ! mais ! ce qui s’appelle rien. Le gueux, qui avait fait peur à tout le monde, ne disait plus rien. Quant aux hommes, aux femmes et aux autres bêtes, ils ne remuaient pas plus que des marmottes en hiver.
Alors Pitou me dit :
« La nuit va venir, Dumanet… Rentrons ! »
Je répondis :
« Pitou, le sergent nous a vus charger nos fusils pour tuer le lion. Si nous rentrons sans l’avoir tué, on dira : « Ce Pitou, ce Dumanet, ça fait de l’embarras ; ça veut tuer les lions comme des lapins, et ça revient au bout d’un quart d’heure ; ça se donne pour des guerriers de fort calibre, et c’est tout bonnement des farceurs, des propres à rien, des rien du tout, des rossards, quoi ! » Et nous serons déshonorés. »
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Quinze jours après le départ des Anglais, Corcoran était rentré dans sa capitale. Il jouissait paisiblement avec la belle Sita des fruits de sa prudence et de son courage. Toute l'armée d'Holkar s'était empressée de le reconnaître comme souverain légitime, et les zémindars (gouverneurs de districts) obéissaient sans répugnance apparente au gendre et au successeur du dernier des Raghouides.
- Or ça, dit-il un matin au brahmine Sougriva dont il avait fait son premier ministre, ce n'est pas tout de régner; il faut encore que mon règne serve à quelque chose, car enfin les rois n'ont pas été mis sur terre uniquement pour déjeuner, dîner, souper et prendre du bon temps. Qu'en dis-tu, Sougriva ?
- Seigneur, répondit Sougriva, ce n'était pas d'abord le dessein de Brahma et de Vichnou, lorsqu'ils créèrent les rois.
- Mais d'abord, crois-tu que la royauté vienne en droite ligne de ces deux puissantes divinités ?
- Seigneur, répliqua le brahmine, rien n'est plus probable. Brahma, qui a créé tous les êtres, les lions, les chacals, les crapauds, les singes, les crocodiles, les moustiques, les vipères, les boas constrictors, les chameaux à deux bosses, la peste noire et le choléra morbus, n'a pas dû oublier les rois sur sa liste.
- Il me semble, Sougriva, que tu n'es pas trop respectueux pour cette noble et glorieuse partie de l'espèce humaine.
- Seigneur, réplique le brahmine qui éleva ses mains en forme de coupe, ne m'avez-vous pas fait promettre de dire la vérité ?
- C'est juste.
- Si vous préférez que je mente, rien n'est plus aisé.
- Non, non, il n'est pas nécessaire. Mais tu m'accorderas bien au moins que tous les rois ne sont pas aussi désagréables et aussi nuisibles que la peste et le choléra. Holkar, par exemple...
Ici, Sougriva se mit à rire en silence à la manière des Indous et montra deux rangées de dents blanches.
- Voyons, continua Corcoran, que peux-tu reprocher à celui-là ? N'est-il pas de noble race ? Sita m'assure qu'il est le propre descendant de Rama, fils de Daçaratha et le plus intrépide des hommes.
- Assurément.
- N'était-il pas brave ?
- Oui, comme le premier soldat venu.
- N'était-il pas généreux ?
- Oui, avec ceux qui le flattaient; mais la moitié de son peuple aurait crevé de faim devant la porte du palais sans qu'il fit autre chose pour ces pauvres diables que leur dire : "Dieu vous assiste !"
- Au moins, tu m'avoueras qu'il était juste.
- Oui, quand il n'avait aucun intérêt à prendre le bien d'autrui. Moi qui vous parle, je l'ai vu couper des têtes après dîner pour son plaisir et pour la digestion.
- C'étaient sans doute des têtes de coquins qui l'avaient bien mérité.
- Probablement, à moins que ce ne fussent d'honnêtes gens dont le visage lui déplaisait. Et tenez, voulez-vous connaître à fond le vieux Holkar ? Quel trésor vous a-t-il laissé en mourant ?
- Quatre-vingt millions de roupies, outre les diamants et les pierreries.
- Eh bien, de bonne foi, croyez-vous qu'un roi qui se respecte doive être si riche ?
- Peut-être était-il économe, dit Corcoran.
- Économe, vous le connaissez bien ! reprit amèrement Sougriva. Il a pendant quarante ans dépensé des milliards de roupies pour satisfaire les plus sottes fantaisies qui puissent venir à l'esprit d'un sectateur de Brahma; il bâtissait des palais par douzaines, - palais d'été, palais d'hiver, palais de toute saison; il détournait des rivières pour avoir des jets d'eau dans son parc; il achetait les plus beaux diamants de l'Inde pour en orner la poignée de son sabre, et il avait des sabres par centaines; il faisait venir des esclaves des cinq parties du monde; il nourrissait des milliers de bouffons et de parasites, et il faisait empaler quiconque avait essayé de lui dire la vérité.
- Mais enfin, où prenait-il l'argent ?
- Où il est, c'est-à-dire dans les poches des pauvres gens, et de temps en temps, il faisait couper la tête à un zémindar pour s'emparer de sa succession. C'est même la seule chose populaire qu'il ait jamais faite, car le peuple, qui hait les zémindars plus que la mort, était vengé de sa servitude par leur supplice.
- Comment ! dit Corcoran, cet Holkar que je prenais, à cause de sa barbe blanche et de son air vénérable et doux, pour un vertueux patriarche, digne contemporain de Rama et de Daçaratah, c'était le scélérat que tu dis ? À qui se fier, grand Dieu !
- À personne, réondit sentencieusement le brahmine, car il n'est pas un homme sur cent qui ne soit prêt à commettre des crimes dès qu'il aura le pouvoir absolu. On n'y arrive pas le premier jour, ni même dès le second ou le troisième, mais on glisse sur la pente, insensiblement... Connaissez-vous l'histoire du fameux Aurengzeb ?
- Probablement, mais dis toujours.
- Eh bien, c'était le quatrième fils du Grand Mogol qui régnait à Delhi. Comme il était d'une piété, d'une vertu et d'une sagesse à toute épreuve, son père l'associa de son vivant à l'empire et le nomma d'avance son successeur. Dès qu'Aurengzeb en fut là, sa piété fondit comme le plomb dans le feu, sa vertu se rouilla comme le fer dans l'eau, et sa sagesse s'enfuit comme une gazelle poursuivie par des chasseurs. Son premier acte fut d'enfermer son père dans une prison; le second, de couper la tête à ses frères; le troisième, d'empaler leurs amis et leurs partisans; puis comme son père, quoique prisonnier, le gênait encore, il l'empoisonna; et ne croyez pas que Brahma ou Vichnou l'aient jamais foudroyé ou qu'ils aient même contrarié ses desseins ! Brahma et Vichnou, qui l'attendaient sans doute ailleurs, l'ont comblé de richesses, de victoires et de prospérités de toutes espèces; il est mort à l'âge de quatre-vingt huit ans, honoré comme un Dieu, et sans avoir eu même une seule fois la colique.
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En un clin d'oeil, elle eut étranglé quatre ou cinq officiers de marque. En vain Corcoran voulait la rappeler. Elle n'écoutait plus rien.

Cependant, les Anglais, mis d'abord en désordre par cette attaque imprévue, reprenaient lentement leur sang-froid.

Barclay, sans s'étonner, reçut intrépidement la charge impétueuse de Corcoran, et, reconnaissant le maharajah dans la mêlée, donna ordre à cinquante cavaliers bien montés de s'attacher à ses pas et de faire tous leurs efforts pour le tuer. Lui-même se mit à leur tête, jugeant avec raison que la mort du maharajah terminerait promptement la guerre.

Il s'en fallut de peu que le calcul de Barclay ne réussît; mais il avait compté sans Louison.

La tigresse s'aperçut bientôt qu'on cherchait à envelopper Corcoran. A cette vue, elle fit un bond formidable qui la porta au milieu d'un gros de cavaliers, parmi lesquels le Malouin entouré s'ouvrait à grand'peine un passage à coups de pointe.
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On ne croira pas sans doute qu'il soit nécessaire de donner une description de la bataille. Corcoran, qui aurait pu être à volonté Alexandre, Annibal ou César, mais qui préférait être Corcoran, remporta une victoire complète. Pendant que son artillerie barrait la route aux Anglais et, à chaque décharge, emportait des files entières, il entrait avec sa cavalerie parmi eux comme le couteau dans le beurre, et les Mahrattes, excités par son exemple, firent des merveilles.

Mais rien n'approchait de Louison.

Elle s'avançait lentement à la droite de Corcoran, comme un bon colonel qui va passer en revue son régiment; mais aussitôt qu'elle aperçut les habits rouges, elle bondit de fureur, et, sans que personne pût la retenir, elle s'élança sur eux.
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