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3.86/5 (sur 558 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Stettin , le 10/08/1878
Mort(e) à : Emmendingen , le 26/06/1957
Biographie :

Alfred Döblin est un écrivain allemand.

Issu d’une famille juive (il s'est converti au catholicisme en 1941) et bourgeoise, Alfred Döblin étudie la médecine et l'exerce à Berlin comme neurologue.

Proche des milieux les plus progressistes, il est l'un des fondateurs en 1910 d’une revue pour laquelle il rédige des articles sur l'actualité politique et artistique, avant de publier ses premiers romans.

En 1929, il devient célèbre grâce à son roman "Berlin Alexanderplatz". Le roman a été adapté à l'écran à de nombreuses reprises, d'abord en 1931 par Piel Jutzi avec Heinrich George dans le rôle de Franz Biberkopf, puis en 1979 par Rainer Werner Fassbinder, qui en fit une série télévisée de 14 épisodes.

Toute son œuvre ayant été interdite par la censure hitlérienne, il s'exile en Suisse puis à Paris où, en 1936, il acquiert la nationalité française.

Après la défaite de 1940, il atteint difficilement les États-Unis et s'installe à Hollywood où il tente sans succès de travailler comme scénariste.

Il revient en Europe en 1945, suit l'armée française, retrouve avec désolation Berlin en ruine, s'installe en Forêt noire et publie une tétralogie romanesque "Novembre 1918".
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Source : www.culture.fr
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Paru en 1929, grand succès de librairie, aussitôt traduit en plusieurs langues et adapté à la radio et au cinéma, Berlin Alexanderplatz d'Alfred Döblin est un monument de la littérature allemande au temps de la République de Weimar. Visiblement inscrit dans le sillage d'Ulysse de Joyce (1922) ou de Manhattan Transfer de Dos Passos (1925), même si l'auteur a contesté s' être inspiré d'eux, il participe du renouvellement moderniste du genre romanesque et le procédé du « montage », à l'époque tour à tour exalté et décrié, semble y servir une exploration nouvelle du monde urbain. Pourtant, écrivain prolixe et passionné de questions philosophiques, Döblin n'en était pas en 1929 à son coup d'essai et l'intérêt de Berlin Alexanderplatz dépasse peut-être aujourd'hui celui d'un grand « roman de la ville ». Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier "Berlin Alexanderplatz, portraits d'une ville" en lien avec la rencontre : https://balises.bpi.fr/dossier/berlin-alexanderplatz/ Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou

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Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Ce Franz Biberkopf, anciennement cimentier, puis déménageur et ainsi de suite, désormais marchand de journaux, pèse près d’un quintal. Il est fort comme un cobra et de nouveau membre d’un sporting-club. Il porte molletières vertes, souliers cloutés et veste imperméable. Vous ne trouverez guère d’argent sur lui, ça va ça vient en permanence, toujours en petites quantités, mais néanmoins que personne ne s’avise de l’asticoter.

Franz a battu à mort sa fiancée, Ida, le patronyme ne change rien à l’affaire, dans la fleur de l’âge.

Est-il pourchassé, depuis sa vie d’avant, Ida et tout le tremblement, par remords, cauchemars, tourments nocturnes, supplices, Érinyes du temps de nos arrière-grand-mères ? Rien à faire. Qu’on songe combien la situation a changé. Un criminel, homme jadis maudit des dieux (mais d’où le sais-tu, mon enfant ?) devant l’autel, Oreste, a tué Clytemnestre, tout juste si l’on prononcera ce nom, tout de même sa mère. (De quel autel parlez-vous donc ? Chez nous vous pouvez toujours courir pour trouver une église ouverte la nuit.) Je le disais, autres temps. Oï ho haro, oï ho haro, effroyables bêtes, femelles ébouriffées de serpents, aussi chiens sans muselière, toute une ménagerie et des plus repoussantes, ils veulent le mordre, mais ils ne l’atteignent pas, car il est devant l’autel, c’est une représentation de l’Antiquité, puis cette engeance tout entière en courroux danse autour de lui, toujours mêlée de chiens. Sans harpe, comme il est dit dans le chant, des Érinyes la danse, elles s’enlacent autour de leur proie, perturbation démence, envoûtement des sens, préparation au cabanon.

Elles ne pourchassent pas Franz Biberkopf. Disons-le tout net, et excellent appétit, il boit chez Henschke ou ailleurs, le brassard dans la poche, une blonde après l’autre et même un Doornkaat dans les intervalles, que ça vous fait vibrer le cœur. Ainsi le marchand de journaux Franz Biberkopf, anciennement déménageur et ainsi de suite, à Berlin Nord-Est, fin 1927, se distingue du célèbre Oreste de l’Antiquité. Qui préférerait être dans la peau de qui.
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(Sans force pour une critique, des citations pour etre present.)


Un ciel étoilé se penchait sur les sombres demeures des hommes. Le château de Kerkauen reposait dans le calme profond de la nuit. Pourtant une femme aux boucles blondes fouissait la tête dans ses capitons et ne trouvait pas le sommeil. Demain, demain déjà un être cher, très cher à son cœur allait la quitter. Un chuchotement allait (courait) dans la (sombre) nuit profonde et impénétrable : Gisa, reste mienne, reste mienne (ne pars pas, ne t’en va pas, ne tombe pas, de grâce, asseyez-vous là). Ne me quitte pas. Mais le silence désolé n’avait ni oreilles ni cœur (ni pieds ni nez). Et de l’autre côté, séparée simplement par quelques murs, gisait une femme blafarde, mince, les yeux ouverts. Ses cheveux sombres et lourds en bataille sur la soie du lit (château de Kerkauen, lits de soie réputés). Des frissons glacés la soulevaient tout entière. Ses dents claquaient comme par les froids profonds, point. Mais elle ne bougeait pas, virgule, ne ramenait pas la couverture sur elle, point. Immobiles ses mains fines, glacées (comme par les froids profonds, frissons gelés, femme mince aux yeux ouverts, lits de soie réputés), reposaient, point. Ses yeux étincelants erraient vacillants dans la pénombre, et ses lèvres tremblaient, deux points, guillemets, Lore, tiret, tiret, Lore, tiret, guillemets, guillerets, foie d’oie et guignolet.
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C'est un faucheur. Il s'appelle la Mort.
[...]
C’est un faucheur, il s’appelle la Mort, sur la montagne s’élève ma plainte éplorée et sur les enclos de la lande ma lamentation, car ils sont dévastés, plus personne n’y passe, oiseaux, bétail, tout a fui, plus rien. Je fais de Jérusalem un tas de pierres, un repaire de chacals, et des villes de Juda, des lieux désolés, que personne n’y habite.
[...]
C’est un faucheur, il s’appelle la Mort, il tient sa force du dieu tout-puissant. Maintenant il affûte le couteau, déjà il coupe bien mieux.
[...]
C’est un faucheur, il s’appelle la Mort, il arrive sans se presser avec haches et cognées, il joue du fifre, puis il ouvre tout grand la mâchoire, puis il prend la trompette, retentira la trompette, battra la grosse caisse, viendra le terrible bélier noir, voum, tout doux, tout doux, roum.
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Et Franz est avec Mlle Lina Przyballa dans la piaule, la regarde en riant : « T’sais c’que c’est, Lina, une étalagiste ? » Il lui donne une bourrade. Elle, gros yeux : « Eh ben, la Fölsch, elle est ben étalagiste, pas, faut qu’al’ arrange des disques pour l’marchand d’musique. — C’pas ça que je veux dire. Si j’te mets un coup et qu’tu t’étales sur l’canapé et moi à côté, te v’là étalagiste et moi j’vas t’étalonner. — Oui, t’en serais ben capable. » Elle stridula.
Et encore une fois nous, encore une fois nous, valle ralle ralle ra, nous amuserons, nous amuserons, valle ralle ralle ra. Et encore une fois nous, encore une fois nous, nous amuserons, nous amuserons.
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Faire face sans crainte à l’heure délicate, tels sont le souhait et le devoir de chaque femme. Toutes les pensées et toute la sensibilité de la future mère tournent autour de l’enfant à venir. Aussi le choix de la bonne boisson revêt une importance toute particulière pour la future mère. La véritable bière au malt caramel Engelhardt réunit plus que toute autre boisson les qualités nécessaires, goût agréable, valeur nutritive, vertus digestives, effet rafraîchissant.
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"Le patriotisme, on peut le dire tranquillement aujourd'hui, est à classer parmi les antiquités. L'amour de la patrie est une notion que l'on doit à des gens cultivés mais un peu fous qui se présentaient comme des professeurs de lycée. Elle leur venait de leurs cours de latin-grec, et ils l'ont intégrée dans leur vie quotidienne. On parle de guerres défensives. Quand la guerre a commencé en 1914, chez vous, en Russie, vous vous êtes senti affecté?
- Non, reconnut Radek, amusé.
- Moi non plus. Tout au plus certaines restrictions, censées être dans l'intérêt de la patrie. Ce fut une époque épouvantable. Personne n'avait droit à la parole. Les tyrans, du sous-off jusqu'au sommet de l'échelle, se sont déchaînés."
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(Reinhold se remet avec Cilly, qui vient de quitter Franz)

Reinhold remarque à dix mètres de distance que : 1. elle a pas d’argent, 2. elle est en pétard contre Franz, et 3. elle m’aime, moi, Reinhold l’élégant. Dans ces frusques-là toutes les gonzesses l’aiment, surtout si c’est un retour, une reprise pour ainsi dire. Aussi il commence par lui donner dix marks (point 1). Puis il peste contre Franz (point 2). Où le gaillard perche, il aimerait bien le savoir lui-même. (Remords, où sont les remords, Oreste et Clytemnestre, Reinhold ne connaît pas même leur nom, à ces deux-là, il voudrait juste, très fort et profond, que Franz fût raide mort et introuvable.) Mais Cilly ne sait pas non plus où est Franz, et c’est bien la preuve, argumente Reinhold d’un ton ému, que l’homme est cané. Et là-dessus il lui dit aimablement (point 3), sur le chapitre des remontées d’amour : Là j’suis en main, mais tu peux retenter ta chance en mai. T’es rien piqué, peste-t-elle, et elle ne se tient plus de joie. Avec moi tout est possible, rayonne Reinhold, là-dessus il prend congé et poursuit son chemin. Reinhold, oh Reinhold, tu es mon galant, Reinhold, oh mon Reinhold, je t’aime tant.
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Becker, observant la mine glaciale des autres : "Antigone représente donc, si je vous comprends bien, le droit de la personne, de l'individu face à l'État?"
Schramm : "Le droit politique de l'opprimé contre le tyran. Et Sophocle prend son parti. Si la pièce est tellement célèbre, c'est parce que c'est, comme le Guillaume Tell de Schiller, une oeuvre qui traite de la liberté politique."
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Rosa nota, furieuse : "Si l'on étouffe la vie politique dans tout le pays, la paralysie gagnera obligatoirement la vie dans les soviets. Sans élections générales, sans une liberté de presse et de réunion illimitée, sans lutte d'opinion libre, la vie dépérira dans toutes les institutions publiques. Elle n'aura plus qu'une apparence de vie, et la bureaucratie demeurera le seul élément actif. Au fond, donc, un gouvernement de coterie. Une dictature - certes - mais la dictature d'un poignée de politiciens ; bref, une dictature dans le sens bourgeois."
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En somme, pas grand chose à narrer sur Franz Biberkopf. On connaît le garçon. Tout le monde se doute de ce que fera la truie quand elle entre dans le parc aux cochons. Seulement, ladite truie est mieux partagée que l'homme, en ce sens qu'elle n'est que chair et graisse de part en part ; et ce qui peut lui arriver n'est pas bien grave, à condition qu'elle ait sa pâture. Tout au plus, qu'elle fera des petits une fois de plus ; et au terme de la vie, il y a le couteau, ce qui n'est pas bien terrible ni très inquiétant au fond. Elle en sera quitte, avant de s'apercevoir de quoi que ce soit la pauvre fille.Mais l'homme, ça vous a une paire d'yeux avec toute espèce de choses en dedans, tout pêle-mêle. L'homme a l'Imagination, et sa terrible tête le force à imaginer ce qui peut lui arriver, et c'est le diable.
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