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Critiques de Alice McDermott (161)
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La visite à Brooklyn

Je suis entrée dans l'univers d'Alice McDermott à pas feutrés, tout en douceur, en me plongeant dans cette chronique familiale qui oscille entre Brooklyn et Long Island sur une année, au début des années 1960.



C'est à travers le regard des trois enfants que l'on découvre cette famille catholique d'origine irlandaise, trois observateurs avisés malgré leur jeunesse. C'est eux qui nous font partager les erreurs, les faiblesses, les griefs mesquins, les malheurs ainsi que les moments de bonheur de leur famille .

Ce sont eux qui nous présentent de bien beaux personnages, surtout féminins, merveilleusement campés, par petites touches, au fil du récit : leur mère secouée de tristesse et de colère envers un mari qui ne lui semble plus être celui qu'elle a aimé au départ, le trio de tantes vivant ensemble ( May la douce, Véronica la malchanceuse, Agnès la précieuse élégante ), Momma qui a élevé leur mère et tantes . Toutes revêtent leur part de mystère mais sont profondément inscrites dans le quotidien des enfants, comme des énigmes familières et rassurantes malgré tout.



Tout est d'une grande justesse psychologique. L'auteure a un véritable talent pour transformer la banalité de ces vies toutes simples, presque minuscules, pour les rendre à la fois uniques et universelles. Ce n'est clairement pas un roman à intrigues, à trépidations. En soi, il ne s'y passe pas grand chose , ou plutôt, si, ces vies sont traversées de drames ordinaires : la mort ( très présente ), un mariage raté, des rêves trahis, des déceptions, un accident, l'innocence perdu de l'enfance qui est confrontée à ces épreuves.



Et pourtant, jamais cette lecture n'est plombante ni désespérante. Au contraire, cette tranche de vie familiale est empreinte de délicatesse et de douceur, teintée de mélancolie, certes. La construction apporte beaucoup pour maintenir cette douce sensation : beaucoup d'ellipses, d'allusions, qui agissent comme des filtres pour rendre la dure réalité plus supportable.



Car ce que l'on retient au travers des phrases amples et précises d'Alice McDermott, c'est à quel point la famille peut être un cocon protecteur, avec ces rituels de vacances et les milles petites routines domestiques.



Une très jolie lecture, sensible, subtile, au charme presque suranné.
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Jamais assez

Trois boules, deux boules, une boule....me mettent l'eau à la bouche pour cette nouvelle où j'aborde pour la première fois l'écrivaine américaine Alice McDermott. Les boules sont des boules de glace, et malheureusement ou heureusement mon péché mignon.

Une vie passée à manger des glaces, et à plus de quatre-vingt ans elle se porte à merveille ! Moral de l'histoire ( qui me convient parfaitement 😄), pour une vie longue et saine, mangez des glaces !

Merci Arabella !





« Le plaisir, c'est le plaisir. Un reste de fraises, les mains d'un jeune homme, un nouveau-né dans les bras ou le visage changeant d'un enfant qu'on a mis au monde. Des lèvres posées sur la joue familière, râpeuse, d'un époux. Une langue sur la dernière coulure de caramel dans un pot vide. le plaisir, c'est le plaisir. Quand on en est friand, on découvre qu'il y en a des quantités. Des quantités pour nous satisfaire – lécher le dos de la cuillère. En prendre une autre, encore une autre. Des quantités. Jamais assez. »
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La neuvième heure

Brooklyn, début 1900 dans la communauté irlandaise.

Annie, jeune femme enceinte depuis peu, part faire une course.

A peine la porte de son appartement refermée, Jim, qui vient de perdre son emploi, se suicide au gaz.

Non loin de là vit une communauté de petites sœurs des pauvres et sœur Saint-Sauveur revient d'une journée de récolte d'aumônes. Elle appellera sœur Jeanne à la rescousse et la communauté prendra l'enterrement en charge ainsi que l'avenir de la maman, Annie et de sa petite fille Sally.

La première partie du roman est plutôt joyeuse avec la petite Sally qui grandit dans la buanderie en compagnie de sœur Illuminata qui lui raconte les enseignements de son enfance sur un ton joyeux, avec sa mère, Annie qui reprise les vêtements. Sally va à l'école et s'y débrouille très bien. Annie, de son côté, vit une vie personnelle et adore sa fille. Elle devient même un peu trop possessive avec les années mais Sally a une sacrée personnalité.

L'amitié est bien présente avec une autre famille remplie d'enfants.

Les sœurs sont très attachantes et sont utiles avant tout. Certaines se posent des questions sur ce qui a bien pu prendre au bon Dieu de créer des injustices pareilles.

Sœur Jeanne se demande même si elle ne serait pas un peu païenne.

La deuxième partie où Sally, de sa propre initiative, commence à participer aux soins aux malades est un peu trop réaliste. Rien ne nous est épargné quant aux humeurs, liquides et plaies. Brrr!

J'ai moins aimé.

Alice McDermott a une écriture très originale, très belle, très humoristique à certains moments.

Ses descriptions des personnages, des situations, valent le détour sauf quand elle aborde les maladies et souffrances. Elle y va fort.

Je ne regrette pas un seul instant d'avoir fait la connaissance d'Alice McDermott à l'occasion de cette rentrée littéraire.

La couverture du livre est très belle. Dommage que l'illustration ne soit qu'une jaquette.
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La neuvième heure

Décidément, "quand ça veut pas, ça veut pas !"

2ème livre que j'abandonne cette semaine.

Dans ce roman d'Alice McDermott, je ne m'y retrouve pas. Le narrateur n'est jamais le même. On passe d'une époque à l'autre sans savoir exactement où on en est... Tout se mélange. STOP...

Peut-être est-il temps pour moi d'être à la fin de mes vacances... et de reprendre le travail !! hihihi

Peut-être que je deviens trop exigente dans mes lectures !!! Quoiqu'il en soit, je refuse dorénavant à me forcer à finir un livre. Trop de livres m'attendent dans ma PAL pour perdre du temps avec des lectures qui ne me plaisent pas, même si l'avis général est positif...

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Someone

Quartier irlandais de Brooklyn, années 30. Marie, à 7 ans, est une enfant timide avec une drôle de frimousse et d'épaisses lunettes. Elle vit dans un appartement long et étroit avec ses parents immigrés, un père qui lui est cher mais un peu trop porté sur la bouteille, une mère qui tient fermement son foyer et son frère aîné, Gabe, destiné à la prêtrise. Elle aime regarder, dans la rue, assise sur les marches du perron de son immeuble, la vie qui passe, les garçons qui jouent au football, arbitrés par Bill, l'aveugle qui avait été gazé pendant le guerre ou bien le retour de son père du travail. Elle devient le témoin de ces scènes de vie avant d'en devenir l'actrice.



Alice McDermott décrit la vie de Marie, de sa plus tendre enfance au crépuscule de sa vie. L'alcoolisme de son père, son premier amour, sa meilleure amie Gerty, son frère Gabe devenu prêtre, l'école, le travail... toute une vie ainsi et autant de souvenirs délicatement égrenés. Sans chronologie, l'auteur s'attarde sur certains moments que l'on partage ainsi avec Marie et dépeint également les changements de la société américaine. D'une grande justesse, ce roman intimiste émeut finalement de par cette simplicité désarmante, cette sensibilité à fleur de peau et cette écriture riche et intense. L'auteur rend tous ces personnages très attachants, que ce soit Marie ou les rôles secondaires. Il fleure comme un brin de nostalgie...
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La neuvième heure

Annie est enceinte quand son mari Jim se suicide. La jeune femme trouve un emploi à la blanchisserie du couvent voisin, à Brooklyn, où sa file Sally grandira entourée de l'affection de sa mère et des soeurs.

Annie trouve également, et secrètement, du réconfort auprès du laitier, M. Costello, dont l'épouse est handicapée et hypocondriaque.

Adolescente, Sally pense avoir la vocation et part pour commencer un noviciat à Chicago. Un voyage qui sera déterminant pour la suite de sa vie.



À travers la vie d'Annie, de Sally et des Petites Soeurs soignantes des Pauvres Malades, Alice McDermott dresse la chronique d'un quartier populaire de New-York au début du vingtième siècle, où la pauvreté et la misère côtoient la compassion,la solidarité et la détermination à vivre.

La forme de la narration est parfois déroutante : l'histoire d'Annie et Sally est contée par les descendants de la jeune fille, et certains allers-retours entre passé et présent surprennent... Mais l'écriture est si limpide, que cela ne nuit pas à la lecture. On vit le drame, le suicide de l'époux, avec Annie. On accompagne Sally adolescente dans sa quête du sens de sa vie et la découverte des "failles" de son caractère.

Maîtrise du contexte historique, consistance des personnages principaux, qualité de l'écriture : trois ingrédients réunis pour un très bon moment de lecture !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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La neuvième heure

Nous voici transportés au début du vingtième siècle , au sein de la communauté irlandaise à Brooklyn .

L'auteur décrit la congrégation de Marie, une entité religieuse : "LesPetites Soeurs Soignantes des Pauvres Malades ", efficaces et compétentes, présentes et bienveillantes , chacune avec son tempérament, son petit caractère , ses secrets et son histoire...

Ce sont ces religieuses les véritables protagonistes de ce roman, où le lecteur a l'impression de plonger dans une odeur de sainteté ....

Sainteté , solitude, sacrifice, bonnes oeuvres tel est le destin de soeur Jeanne douce, sérieuse , qui s'occupe des bébés et des orphelins malades, elle croyait avec la certitude d'un témoin oculaire que toute perte humaine serait réparée ....

Ou encore soeur Illuminata énergique et travailleuse, infatigable, qui accueille Annie à la blanchisserie avec sa petite fìlle Sally, après le suicide de son mari ......C'est soeur Saint- Sauveur se trouvant dans la rue de l'immeuble qui prendra en main l'avenir de la jeune veuve...

Soeur Lucy aurait préféré le silence et la beauté de la vie contemplative mais savait soigner les âmes et les corps ....elle affrontait avec sérénité les aspects violents, parfois sordides , crus, de la maladie et de la mort....

Soeur Saint- Joseph s'occupait de la petite bibliothéque du couvent.

L'auteur cite les différents ordres contemplatifs,et cloîtres, enseignants aussi, les soeurs du Bon Berger, ces femmes d'exception dirigeaient des hôpitaux, des écoles, des sanatoriums au nord de l'Etat.

Elle décrit la misère régnant au sein de ces quartiers déshérités , elle fait prendre conscience au lecteur non seulement de la trajectoire de Sally, cette orpheline de Brooklyn dont les religieuses dévouées ont changé le destin mais s'interroge sur la foi et la rigueur de l'église catholique .

A l'aide d'une écriture vive,sensible elle nous introduit dans cet univers féminin fait de rigueur et de prières, de cantiques, de menace de damnation éternelle, où l'entraide, la générosité, le renoncement n'étaient pas de vains mots .

Il y a quelque chose de suranné dans ce livre , un genre de roman réaliste , façon dix - neuvième siècle.....pas désagréable à lire, surprenant à la fois tonique et mélancolique ...

" Si j'étais Dieu , avait coutume de dire soeur Saint- Sauveur , je ferais les choses autrement . "



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Someone

Marie aime son grand frère austère mais protecteur, son père qui boit en cachette et sa meilleure amie, mais Marie n'aime pas les travaux ménagers, d'ailleurs elle n'aime pas travailler, elle préfère observer le monde. Un monde en perpétuelle évolution, qui changera comme la petite fille d'immigrés irlandais, élevée à Brooklyn dans les années 30 et devenue trente ans plus tard une digne représentante de la classe moyenne.



Chronique d'une vie ordinaire, Someone a le charme d'une pensée livrée sans fards, intime mais ouverte, qui témoigne avec justesse d'une vie infléchie par des événements personnels ou plus collectifs que sont la guerre et l'évolution de la société.

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Jamais assez

la nonpareille, une bien jolie collection des éditions La Table Ronde. Je la découvre avec une très courte nouvelle de Alice McDermott, jamais assez.



Une nouvelle pétillante, pleine de malice et de gourmandise, étonnante aussi par sa grande sensualité à prendre la vie à pleine bouche.



Le plaisir caché de lécher les restes de crème des coupelles de glace, le ravissement de toucher la joue râpeuse d'un homme et se laisser embrasser par lui, la douceur d'une caresse sur la peau d'un bébé.



Et quand l'âge vient et que ces plaisirs deviennent plus rares, revenir au goût sublime de la crème glacée, le pêché mignon de la vie et de sa volupté.



Un livre délicieux à ne pas manquer !
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La neuvième heure

Le ton du roman est donné très rapidement, car lorsque Jim ouvre le gaz dans son appartement pour se donner la mort, laissant seule sa femme Annie enceinte de leur premier enfant, Sœur Saint- Sauveur se trouvant dans la rue de l'immeuble au moment du drame prend en main l'avenir de la jeune veuve et tente de contourner les interdits de l'église pour faire enterrer Jim en terre consacrée .



On pourrait être hésitant à lire cette histoire qui se passe en bonne partie dans le couvent des Petites Sœurs soignantes des Pauvres Malades dans le quartier de Brooklyn au début du vingtième siècle mais on aurait bien tort car Alice Mc Dermott sait, avec une écriture pleine de fantaisie et de sensibilité nous faire apprécier chacune des religieuses , Sœur Saint-Sauveur, donc, Sœur Illuminata qui accueille Annie à la blanchisserie avec sa petite Sally , Sœur Lucy plus revêche mais qui sait si bien soigner les corps et les âmes et Sœur Jeanne, qui a l'art de s'occuper des bébés et des cœurs ; elles ont chacune un caractère bien affirmé, un passé à raconter, et souvent un humour contagieux . Malgré leurs cornettes qui doivent les empêcher de regarder dans les coins , leur esprit est bien loin d'être étroit et borné .



Cette première moitié du roman est très plaisante et même gaie . L'enfance de Sally au couvent est heureuse .



Lorsque la jeune fille veut suivre la voie de celles qui ont si bien aidé sa mère à l'élever , la plongée dans le monde en dehors des murs bien clos du couvent va être plutôt rude pour elle et la réalité de la vie , brutale . Là aussi on ne peut qu'admirer l'abnégation parfois brusque des sœurs qui donne une autre opinion de ces ordres de religieuses dévouées mais pas rigides, prenant souvent quelques libertés avec les dogmes de l'Eglise et traitant avec Dieu en direct .



Un bel hommage que leur rend l'auteur .



Avec de grands remerciements à Masse Critique et aux Editions Quai Voltaire pour cette belle lecture .
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Someone

J’avais lu en 2018 «  La neuvième heure » de cette auteure .



Je me suis plongée dans la chronique de la vie très ordinaire d’une ménagère : Marie, qui a grandi à Brooklyn, dans les années 30 jusqu’à nos jours ,là où une forte communauté irlandaise était implantée, sa mère assez autoritaire ,qui tient fermement le foyer , son père alcoolique auquel elle est tendrement attachée , son grand frère silencieux , entouré de livres Gabe, dont elle est secrètement fière .....



Au gré de ses souvenirs , sans fil chronologique , ce qui gêne un peu , nous découvrons toutes les étapes de sa vie,: observatrice , n’aimant pas les taches ménagères ,elle devient l’assistante de monsieur Fabien, le croque- mort du coin.... épouse de Tom , ensemble ils auront quatre enfants.



Parcours de femme, parcours de vie : premiers émois, désillusions , naïvetés espoirs , douleurs , épreuves ,maladie , vieillesse, du traumatisme de la guerre aux évolutions sociologiques de la société américaine contemporaine .



L’auteure sait rendre avec subtilité ce que la vie apporte à travers une multitude de détails , par le jeu de flash back, en trois parties.



Elle nous délivre un portrait nuancé mis en lumière à l’aide d’une plume juste , riche , une écriture fine, teintée d’émotion , de nostalgie , parfois caustique , souvent bienveillante, un peu désuète, décrivant des personnages, au final , qui nous ressemblent.
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Charming Billy

Le roman commence à l'enterrement de Billy Lynch : l'auteure explore ces existences minuscules , la disparition supposée d'une jeune irlandaise , Eva et les épisodes successifs de la vie de Billy devenu alcoolique, pourtant gentil et généreux , sa femme Maeve, courageuse , dévouée, qui a toujours veillé sur lui.

À l'aide de son style lyrique et précis, sa plume élégante l'auteure évoque cette communauté irlandaise : Cette jeune Eva que Billy a attendu et tant d'autres portraits , combien les mensonges de cet amour perdu lia tous les personnages au delà de ce qu'ils pouvaient rêver !

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La neuvième heure

Les Petites Sœurs Soignantes de New York.



S’appuyant sur des souvenirs familiaux, Alice McDermott donne des visages à une époque et aux habitants de Brooklyn du début du 20e siècle, un quartier à majorité catholique, peuplé de petits métiers, de femmes encombrées de marmailles, de personnes âgées ou malades...

Une Amérique d’émigrants peu argentés, confrontés aux difficultés économiques et personnelles.



Les ordres religieux et les bonnes œuvres constituaient une béquille indispensable pour aider, assister, éduquer, tel le couvent des Petites Soeurs Soignantes où Annie est embauchée comme blanchisseuse après son veuvage, élevant ainsi sa fille Sally entre lessiveuses et fers à repasser.



Petite enfant de couvent très protégée, Sally grandit dans un univers féminin fait de rigueur et de prières, dans une atmosphère propice à la vocation, dans un esprit d’entraide, de générosité, de renoncement. La jeune fille y est sensible, imagine un engagement spirituel mais devra faire face aux réalités de la société: maladie, misère, relations conjugales de tous états...



Thématique originale pour une fiction littéraire, de faire plonger le lecteur dans cette odeur de sainteté. L’identité catholique y est parfaitement restituée. J’avoue avoir lu avec un certain plaisir mais sans passion, trouvant quelques longueurs au récit, et une plume assez banale, un peu fade et sans relief. Il y a quelque chose de suranné dans ce livre et pas seulement par sa temporalité, mais aussi par cet aspect de roman réaliste proche de la littérature sociale du 19e.



Une lecture en demi-teinte.

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La visite à Brooklyn

Il s’agit de la visite que fait régulièrement Lucy, une mère de trois enfants à sa famille, composée de Momma, à la fois tante et belle-mère, et des trois sœurs de Lucy restées célibataires. Momma ressasse sans cesse ses malheurs : une enfance difficile en Irlande, puis une fois arrivée à New York, la mort très rapide de sa sœur aimée, puis son mariage avec son beau-frère, veuf et père de quatre filles, la mort de ce dernier, les problèmes de boisson de son unique fils qu’elle a fini par mettre à la porte. Les relations entre toutes ces femmes sont souvent tendues, leurs vies guère satisfaisantes, elles oscillent entre l’auto-apitoiement et une rancune tenace vis-à vis du monde entier. A l’exception de May, rayonnante et généreuse, qui aura enfin une occasion de s’échapper de l’univers familial confiné. Tous cela sous les yeux des trois enfants de Lucy, à la fois fascinés par cet univers, mais aussi s’ennuyant pendant ces interminables après-midi aux rituels immuables.



Alice McDermott trace à son habitude, des portraits tout en finesse de multiples personnages dont les routes se croisent, dans la communauté irlandaise de New York. Des gestes du quotidien, des petits riens, dessinent petit à petit des personnages et des destinées, banales mais aussi uniques. Le regard de l’auteur est à la fois bienveillant et tendre, mais sans concessions. Elle a l’art de capter le temps qui passe, les moments de l’enfance, ses émerveillements mais aussi ses souffrances, la façon dont se construisent les souvenirs, les illusions perdues des adultes. La beauté d’un moment, et les malheurs qui ne laissent pas le temps de s’épanouir le bonheur. Sensible, plein de finesse, le tableau qu’elle trace, rempli d’une douce nostalgie, est d’une grande justesse, touchant, un peu triste sans doute.



J’aime beaucoup son univers, et ce livre m’a une fois de plus charmée. Il n’a peut-être pas la limpide évidence de ses deux derniers romans parus ; il faut parfois faire un effort pour se retrouver dans les personnages et dans les moments où se passent les choses (Alice McDermott mélange les temps des événements, comme le fait la mémoire, l’action de ses livres semble toujours d’un autre temps que le présent), mais cela en vaut la peine. La poésie mélancolique d’un quotidien dont on essaie en vain de retenir la fuite, les êtres, aussi aimés qu’ils soient, qui nous échappent toujours d’une façon ou d’une autre, font le prix de ce récit, beau et touchant, dans lequel chacun peut se retrouver d’une manière ou d’une autre.
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La neuvième heure

Jim, un jeune employé des chemins de fer qui a été congédié de son travail, a persuadé sa femme d’aller faire des courses. Il lui a suffi ensuite de pousser le lourd canapé pour empêcher sa femme de rentrer, il a pris des torchons, en a fait des torsades pour les placer le long de la fenêtre il trouve le tuyau en caoutchouc qui relie le four au robinet de gaz et tire dessus vigoureusement. Il y a un bébé en route, son geste va condamner cet enfant à une vie tourmentée.



Annie et sa fille Sally vont être prise en charge par les petites sœurs soignantes, et Sally va devenir un enfant de couvent, Sally s’imagine avoir une vocation, devenue une jeune fille elle va donc répondre à l’appel de Dieu. Dans le train qui l’emmène à Chicago pour entrer au noviciat, elle se demande si elle possède la sainteté et le sacrifice de soi nécessaires.

« Prononcer ses vœux signifiait laisser tout le reste derrière soi : la jeunesse, la famille et les amis, tout l’amour qui n’était qu’individuel, tout ce qui dans l’existence nécessitait un regard en arrière. »



Situé à Brooklyn au début du XXe siècle, ce roman évoque la nouvelle vie d’une jeune veuve et de sa fille dans un couvent. Alice McDermott dresse le portrait de cette communauté religieuse entièrement dévouée aux autres dans laquelle chaque sœur a sa propre personnalité.

L’auteur décrit d’une manière très réaliste le travail des sœurs, les soins apportés, les aspects dégoûtants de la maladie et de la mort, les cicatrices, les écoulements, le sang, la crasse, tous les tourments humains. L’auteur s’interroge sur la foi, la rigueur de l’église catholique.



Plusieurs voix semblent raconter ce récit, dont celle d’un des enfants de Sally de façon intermittente et je dois reconnaître que je me suis parfois égaré au milieu de toutes ces bonnes sœurs. J’aurais préféré que l’auteur recentre plus son histoire sur Sally et sa mère.





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Someone

C’est l’histoire de Marie, de l’âge de sept ans jusqu’à la fin de ses jours.

L histoire ordinaire d’une vie ordinaire.

Bien que chaque vie soit particulière.

Mais là, pas d’intrigue, juste une succession de faits narrés dans une chronologie aléatoire.

Au début, j’étais sérieusement agacée. Trop de détails, trop de personnages.

J’ai plusieurs fois été tentée d’interrompre cette lecture.

Et puis, finalement, j’ai commencé à bien aimer cette Marie et j’ai voulu connaître toute l’histoire de sa vie.

Mais, bon, globalement, ça m’a quand même semblé un peu long.

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L'arbre à sucettes

Cinquième roman d’Alice McDermott, publié aux USA en 2002 et traduit en français dès l’année suivante dans la collection Quai Voltaire, comme presque tous ses livres.



Theresa se souvient de l’été de ses quinze ans. Issue d’une petite classe moyenne, ses parents rêvent pour elle d’un avenir meilleur, en partie à cause de sa beauté qui attire l’attention. Pour s’introduire dans un milieu social plus prometteur, elle travaille depuis déjà plusieurs années comme baby-sitter ou dame de compagnie pour animaux, que les riches vacanciers amènent dans leurs résidences secondaires. Car en plus d’être belle, Theresa a le don de gagner l’affection des enfants et des bêtes. De ses riches employeurs, mais aussi de ceux de la misérable famille qui occupe la maison à côté de celles de ses parents, et aussi celle de sa cousine Daisy, âgée de 8 ans, qu’elle accueille pendant les vacances, pour la sortir un moment de sa famille nombreuse, la faire vivre un moment une vie moins triste. Mais les choses ne se passeront pas complètement comme prévu, et cet été sera à plus d’un titre mémorable pour Theresa.



Le roman de l’enfance, même si le personnage principal est en train de la quitter, le roman des transitions, des premières et aussi des dernières fois. Un roman de la solitude, sans doute également : celle de Daisy, malgré toute sa famille nombreuse, celle de la petite Flora quittée par sa mère, même celle de Theresa, malgré toute sa sociabilité, enfant unique, exclue en partie de la relation privilégiée de ses parents. Les adultes ne sont pas mieux lotis, entre divorces et séparations, habitudes et schémas, qui ne permettent pas forcément des relations authentiques. L’enfance, malgré les jeux, les histoires racontées par Theresa, qu’elle se raconte aussi à elle-même sans doute, n’est pas une douce époque d’insouciance, la cruauté du monde y est très présente, et les choses semblent jouées pour chacun, très tôt.



Il faut se laisser bercer par le rythme un peu lent de ce roman, comme dans la torpeur des journées estivales qu’il évoque, deviner derrière les ballades, les baignades, les jeux, les gestes répétés, ce qui n’est pas dit, juste suggéré. Parce que l’émotion, le sentiment, le désir, la peine aussi, n’ont pas toujours les mots pour se dire, qu’ils restent à l’intérieur, sous la surface, mais n’en existent pas moins, et qu’il faut les deviner.



Encore un très beau roman d’Alice McDermott.
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La neuvième heure

Annie, une jeune veuve enceinte est recueillie par sœur Lucy. La jeune femme pourra élever son bébé en sécurité en échange d’un travail à la buanderie du couvent. La vie est dure pour une mère sans mari dans la grande ville.



Des vies minuscules au début du XXe siècle à Brooklyn.



De minuscules existences en suivant les tournées et les pas des petites sœurs de pauvres de l’ordre de la Miséricorde. Une saga familiale, un récit d’apprentissage, un roman historique sur la petite communauté catholique irlandaise de New-York, « La neuvième heure » est tout cela à la fois.



Sur le papier c’est presque un pari impossible. Raconter une ville et un quartier à travers la vie d’une génération de nonnes. Tout un univers de solitude et d’abnégation pour retracer une époque. Le pari est largement gagné.



Alice McDermott est une brodeuse de phrases, chaque chapitre, qui sont autant de nouvelles, est un minutieux travail d’observation. L’écrivaine tisse un formidable ouvrage qui parle de la douleur d’être femme dans un monde de pauvreté.



Un passement solide et beau composé du fil précieux de plusieurs destins humains. De petites histoires de l’Amérique qui assemblées fabriquent une grande et belle histoire de l’humanité.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La visite à Brooklyn

Après avoir découvert Alice Mc Dermott avec La Neuvième heure que j’avais aimé, j’ai voulu poursuivre ma découverte de son univers, retrouver la délicatesse et la douceur avec ce roman publié en 1992 aux Etats-Unis.



Brooklyn – Nous sommes au début des années 1960 et suivons la famille Dailey. A travers le regard des enfants nous sommes spectateurs de leurs étés et des visites bi-hebdomadaires qu’ils rendent avec Lucy, leur mère à sa famille exclusivement féminine.



Ce sont des visites à la partition bien réglée, toujours identiques dans leur déroulement, où chacun à un rôle défini, un texte immuable et qui comprennent rires, cris, pleurs et lamentations.



Les enfants voient, entendent mais comme nous ne possèdent pas toujours les éléments pour les interpréter, ne savent pas à quoi tout cela se rattache et finissent par guetter avec impatience leur père qui viendra les délivrer le soir.



Heureusement l’été se poursuit par le séjour organisé par celui-ci pendant deux semaines au bord de la mer, à l’opposé de l’appartement confiné, dans un cottage, à chaque fois différent, où ils peuvent s’ébattre et retrouver leurs deux parents au milieu de la nature, en toute liberté et improvisation.



Deux semaines au cours desquelles le champ de bataille se déplaçait d’ouest en est. Elle, Lucy, son épouse, les entraînait vers la partie la plus dense, la plus peuplée de Long Island, vers la ville grouillante où tous deux avaient grandi Quant à lui, sitôt que ses deux semaines s’ouvraient devant lui, telle une porte dérobée dans le mur de béton du labeur quotidien, il les entraînait jusqu’aux confins de Long Islande, jusque dans ses recoins les plus verdoyants, jusqu’au bout des deux langues de terre effilées qui semblaient s’étirer vers l’immensité de la mer. (p55)



Le contraste entre les deux lieux est flagrant : l’un confiné mais agité où règnent des non-dits, tout du moins pour les enfants, dans un appartement féminin où rien ne change au fil des années, ni les lieux, ni les objets, ni les attitudes, tout est figé presque ritualisé alors que les deux semaines en bord de mer ne sont que liberté et improvisation.



Dès les premières pages, Alice Mc Dermott décrit minutieusement tous les détails des visites à Brooklyn, la déambulation dans les rues, les transports, le gynécée qu’occupent les quatre femmes et où Lucy vient s’épancher d’un mal-être assez mal défini. L’auteure connaît chaque rue, commerce, transport de l’époque, rien ne lui échappe et elle restitue ainsi totalement l’ambiance : couleurs, sons, accessoires, objets tout y est minutieusement relaté, peut-être parfois un peu trop.



Autant Alice Mc Dermott donne tous ces détails, autant elle distille doucement, lentement, au fur et à mesure des visites, les éléments qui vont lever le voile sur les zones d’ombre.



C’est avant tout un roman d’ambiance, de contrastes, une tranche de vie familiale. Les petits faits qui semblent sans importance mais qui marquent les esprits des enfants à jamais, de petites choses entendues, vues, qui font le ciment d’une famille mais qui parfois sont également les signes annonciateurs d’un désagrégement.



La narration est faite par une personne extérieure, souvent à travers le regard des enfants, comme un reporter qui relaterait la vie d’une famille américaine, avec ses habitudes, ses pensées. Ce n’est ni gai, ni triste, c’est la vie avec ses joies et ses peines. Cette narration met de la distance entre le lecteur et les personnages, on reste à l’écart comme si nous regardions par le petit trou de la serrure.



De tout temps les visites familiales semblent monotones et sans intérêt aux enfants, car toujours identiques et peu divertissantes mais les souvenirs et les bribes de conversation s’enregistrent et restent à jamais graver. C’est un récit à la douce mélancolie du passé, des souvenirs, des mystères que la vie révélera bien plus tard.



Ils voulaient juste sa présence, la voir, sentir quelques instants son odeur. Elle s’en rendit compte et elle entrevit brièvement la raison, sans doute, pour laquelle son mari choisissait chaque année un cottage différent. Ici, la famille n’avait pas d’histoire, pas de souvenirs d’un autre été, pas de marques sur les murs indiquant la taille des enfants, pas de rebords de fenêtre ni de comptoirs leur rappelant de combien ils avaient grandi. (p243)



On lit comme on feuillette un album de photos, on revoit les scènes qui se sont figées dans le temps et dans la mémoire, on ressent tout ce qui les intriguait, inquiétait ou amusait, simple ou compliqué, et l’on retrouve parfois ses propres souvenirs, ailleurs, loin de Brooklyn mais parfois si semblables.



Elle sourit et les regarda en hochant la tête. On aurait dit qu’une quinzaine de jours, chaque année, son mari arrêtait pour eux le cours du temps, qu’il les coupait et du passé et de l’avenir de sorte qu’il ne leur restait que ce présent, dans un endroit tout nouveau, ce présent dans lequel ses enfants cherchaient la présence et l’odeur de leur mère : un don merveilleux que ce présent, quand vous en preniez conscience. Quand passé et avenir se taisaient pour vous permette de le remarquer. (p243)



Il faut accepter de se laisser porter, entraîner dans ce voyage dans le temps et dans le lieu. Alice Mc Dermott a une écriture fine, précise et délicate, c’est doux, sans heurt, linéaire, un style propre à ses histoires d’un quartier qu’elle aime et qu’elle n’a cesse de nous raconter.



Les phrases sont parfois un peu longues, élaborées, pleines de tout ce qu’il est important de connaître du moment, de l’environnement, des petites choses qui font une vie, des rencontres, des événements que l’on découvre mais dont l’essence n’est relatée que plus loin, plus tard. Je m’y suis perdue parfois.



J’ai peut-être un peu moins aimé que La Neuvième heure, justement par rapport au rythme et à ces longues phrases qu’il fallait que je relise pour bien en saisir tout le sens et la portée, aux réponses que j’attendais sur les événements.



J’attire votre attention sur la qualité des éditions du Petit Quai Voltaire, qui sont réalisées avec des petits détails charmants, à deux couleurs, en accord avec la lecture et qui rendent celle-ci encore plus agréable…..
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La neuvième heure

Ce roman nous entraîne à Brooklyn au début du XXème siècle (si on fait un rapide calcul par rapport aux générations et événements car il n’est pas vraiment daté) Jim décide d’en finir avec la vie. Il a été licencié, sa femme Annie attend leur premier enfant, et il manque d’énergie pour se lancer dans la recherche d’un travail, il touche un peu à l’alcool, il ne supporte plus cette vie difficile.



Dès le début nous sommes plongés dans les quartiers miséreux de l’Amérique qui sont arpentés par les religieuses d’une congrégation qui vient en aide aux malades, aux meurtris, aux laissés pour compte. Dès la découverte du corps de Jim, Annie va être pris en charge par la congrégation pour l’aider à remettre en état son petit logement, trouver un travail à la blanchisserie de la congrégation qui lui permettra de rester proche de sa fille, Sally en particulier par sœur Jeanne et sœur Illuminata.



L’auteure décrit minutieusement la misère qui règne dans ces quartiers déshérités et le travail des religieuses qui tentent d’apporter réconfort, hygiène, soins à des familles démunies et au bord de l’agonie. Quand ces femmes ne sont pas à soigner, récurer, aider, réconforter, elles partent avec leurs paniers de collectes afin de mendier quelque argent en s’installant parfois dans le froid pour améliorer le sort de toute cette population.



Rien ne nous est épargné dans la description du travail de ces religieuses, des actes de la vie quotidienne qu’elles doivent assurer lorsque leurs protégés ne sont plus en état de le faire, faisant preuve d’une abnégation, d’un dévouement sans faille : fortes mais fermes quand il le faut, elles vont au bout de leurs forces, de leurs convictions pour soulager la misère.



Sally va grandir parmi elles, dans l’ombre de la religion et n’ayant connu pratiquement que cet environnement elle décidera d’entrer les ordres. Mais sa première vraie confrontation avec le monde extérieur risque de faire vaciller sa foi. D’autres événements surviendront qui obligeront cette jeune fille à grandir vite, à faire des choix, à découvrir la vie, la vraie vie dont elle était jusqu’à se jour ignorante.



La vie passe en un clin d’œil. Pas besoin d’imagination pour la convaincre qu’elle était déjà passée. (p186)



Alice McDermott a fait le choix de construire son récit en incluant à travers l’histoire de cette mère le passé de d’une autre famille qui va jouer un rôle important, la narration étant faite le père aux petits enfants.



C’est une histoire de famille dans un quartier où les personnes se cotoîent depuis longtemps, partageant misère et difficultés, avec des petits moments de bonheur, et où le destin joue un rôle important. Différence des classes sociales, pouvoir de l’argent qui peut changer une vie, le sens du devoir pour d’autres, les relations coupables et cachées.



L’auteure s’attache à rendre le climat du quartier, des petites gens, les conditions de vie de tout ce petit peuple, c’est un univers à la Dickens, à la Victor Hugo. On parle beaucoup odeurs, couleurs, environnements, on ne s’attarde pas trop sur les sentiments, même s’ils existent. La vie des religieuses est faite de prières, de devoirs, de foi, du choix de vies qu’elles ont acceptées mais que la présence de Sally, fillette va illuminer en apportant parfois un peu de gaité dans leur quotidien par les imitations qu’elle fait.



De l’intérieur de sa coiffe blanche, ses petits yeux, les petits yeux délavés d’une vieille femme, passaient sur nous. Une seconde, quelque chose d’affectueux, de joyeux même, en chassa le chagrin, mais une seconde seulement. Quand l’ombre grise revint, nous reconnûmes en elle non pas une lueur transitoire, aussi brève qu’un clignement d’yeux, mais une douleur qui avait toujours été là dans le cher et vieux visage. « Dieu, connaît mon cœur, dit-elle. Donc, je n’ai pas besoin de Lui demander son pardon, voyez. » (p281)



L’écriture rend totalement cette ambiance d’abnégation, on ressent le poids de ces tâches, les techniques qu’elles utilisent pour venir à bout des situations les plus difficiles, la parfaite organisation qu’elles ont, mais aussi sur la distance qu’elles mettent parfois face à ce qu’elles voient, à ce qu’elles vivent, elles ne s’attachent pas, n’en parlent pas mais on comprend bien que tout cela laisse des traces.



C’était pour moi la découverte d’une auteure mais aussi un voyage dans ces quartiers pauvres, où la vie ne tient souvent qu’à un fil mais où règne malgré tout l’amitié, l’entr’aide et l’amour. J’ai retrouvé le style de certains romans de la littérature américaine telle que Betty Smith par exemple mais avec peut être un peu moins de dynamisme et une construction dans laquelle j’ai eu, parfois, un peu de mal à me retrouver surtout dans les éléments du passé, la généalogie des familles, à faire emboiter toutes les pièces.



Je remercie les Editions de la Table Ronde pour cette découverte.



Prix Fémina Etranger 2018
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