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Citation de facteur84


La nuit tombait ; les lanceuses de javelot et de poids partaient pour d'autres paradis. Des paradis où une fille comme moi n'avait pas sa place. Etaient-ils abominables, ces autres paradis ? Pires que de se sentir solitaire parmi ses pairs en pleine croissance ? Ou bien étaient-ils au contraire exactement ce dont je rêvais ? Ou l'on était éternellement englué dans un monde d'images d'Epinal, avec la dinde sur la table familiale, découpée par un père moqueur et bienveillant.
Si je m'éloignait trop et réfléchissais à voix assez haute, les champs changeaient. En baissant les yeux, je voyais du maïs et je pouvais alors entendre un chant, une espèce de sifflotement et de grognement qui m'avertissait que je devais m'éloigner du bord. Ma tête palpitait, le ciel s'obscurcissait et la nuit du meurtre se répétais, cet autrefois perpétuel revivait. Mon âme était solidifiée, alourdie. Je suis ainsi remontée plusieurs fois jusqu'au bord de ma tome, alors que c'est vers le fond que je devais regarder.
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