Je me rendis compte à ce moment que depuis bien longtemps l'amour n'était plus le centre de ma vie. Cela faisait un certain nombre d'années déjà, me semblait-t-il, que je "n'avais plus rien à craindre de l'homme". Je ne croyais plus au pouvoir transformateur de l'amour. À présent, ma vie suivait un cours qui me convenait parfaitement.
«J'ai réfléchi, déclara-t-il. Pourquoi disent-ils sur leurs tombes que «Le temps s'enfuit, rappelle-toi que tu dois mourir»? Ne serait-il pas plus utile de dire: «Le temps s'enfuit, rappelle-toi que tu dois vivre?» »
«Et je souffrais, depuis quelques jours, d'un léger mal du pays. Je me doutais, cependant, que cette nostalgie ne concernait pas ce que je retrouverais chez moi à mon retour. Je pleurais ce que je n'y retrouverais pas: le passé, les gens, les lieux et les animaux que j'avais perdus. Récemment, j'avais beaucoup réfléchi à la vie -à l'inévitable séparation, sous une forme ou sous une autre, de tous ceux que nous aimons et aussi, d'une certaine manière, de ce que nous étions jadis. »
Je décidai de prendre des risques, vivre une aventure, d'apprendre l'art de parler moins et d'écouter mieux. Je voulais voir si je réussirais à me débrouiller seule, loin de la sécurité que me procuraient mon travail, mes amis, une identité bien établie.
p.38
" Laisser partir des êtres chers est un processus long et douloureux, pensai-je un soir, alors que je rentrais à la villa. Je savais cependant qu'il avait lieu en moi. Chose curieuse, en renonçant aux deux jeunes garçons que j'aimais, je ne me sentais pas aussi seule que je l'avais craint. J'avais l'impression que cela faisait de la place aux hommes qu'ils étaient devenus. "
Ne pense pas a demain: il viendra tout seul.
p.120
Si Amalfi était un homme, me dis-je, il s'habillerait chez Calvin Klein et lirait Tom Clancy. Positano porterait des vêtements Armani et aurait à la main un livre de John Le Carré. Mais si Ravello était un homme - ah, Ravello! -, il se présenterait en pantalon de treillis, chemise à col boutonné, sans cravate et plongé dans un roman de Graham Green.
Peut-on changer de paysage extérieur sans déranger son paysage intérieur ? Les voyages qu'on fait en soi-même ? Aujourd'hui, je suis retournée dans mon passé, puis je suis partie dans un avenir qui prenait forme quelque part à la lisière de ma pensée. Mais je me suis aussi rendue dans un endroit rarement visité : l'innocence du moment présent.
" Je me rendis compte à ce moment que depuis bien longtemps l'amour n'était plus le centre de ma vie. Cela faisait un certain nombre d'année déjà, me semblait-il, que je n'avais plus rien à craindre de l'homme. Je ne croyais plus au pouvoir transformateur de l'amour. À présent, ma vie suivit un cours qui me convenait parfaitement. "
Je pensai à Letty et à son amour pour sa petite ville où vous pouviez "toujours rencontrer une personne de connaissance". D'une certaine façon, c'était exactement le contraire que j'avais recherché en entreprenant ce voyage : je voulais cesser d'être une personne qu'on connaissait.