Ally Carter

- [...] J'ai pensé que tu aimerais passer la soirée ici. Mais, si tu préfères qu'on aille autre part, on peut...
Je lui ai fermé la bouche avec un baiser. Il paraît que c'est une technique très répandue, même chez les filles ordinaires.

Si quelqu'un vous impressionne, un conseil : fouillez dans ses ordures ! Cette personne perdra tout prestige à vos yeux.

Quand on est une adolescente, on peut avoir l’impression d’être invisible au point de se fondre dans le décor. Eh bien, c’est mon cas : on m’appelle Cammie le Caméléon. Mais j’ai plutôt de la veine, parce que, dans mon lycée, la discrétion est considérée comme une qualité.
Je vous explique : je fréquente un établissement pour apprenties espionnes.
Officiellement, bien sûr, la Gallagher Academy pour Jeunes Filles Exceptionnelles est une école réservée aux surdouées. Pas aux espionnes. On est donc libres, plus tard, de choisir un métier en adéquation avec nos brillantes études.

Deux troisième sont passées devant notre porte en se demandant qui, de Buffy ou de Veronica Mars, ferait la meilleure élève de Gallagher - un débat d'autant plus intéressant qu'il était en farsi...

Ayant découvert que leur mission était sérieusement compromise, les Agents ont réfléchi à d'éventuelles mesures, dont voici la liste non exhaustive:
A) Semer la confusion dans l'esprit du Sujet. Dans ce cas précis, parvenir à persuader Josh que Dillon a vu quelque chose qui ressemble à Cammie. L'un des Agents pourrait, par exemple, prendre l'apparence de Cammie et surgir devant eux tandis que celle-ci dirait : "C'est pas elle que t'as vu?" (Technique efficace si le Sujet est myope)

B) Prendre le sujet par les sentiments. Cette technique est non seulement utilisée par les espions depuis des siècles, mais aussi très en vogue parmi les adolescents. Voici à quoi pourrait ressembler la conversation entre Cammie et Josh:
JOSH : Cammie, est-il exacte que tu fréquentais la Gallagher Academy, ce lieu de perdition pour héritières corrompues, alors que tu as prétendu suivre des cours à domicile?
CAMMIE (fondant aussitôt en larmes - détail de la plus haute importance): oui, c'est vrai. Je fréquente la Gallagher Academy, mais personne ne me comprend là-bas. Ce n'est pas un lycée. (Pause mélodramatique) C'est une prison. Je comprendrais très bien que tu ne veuilles plus jamais me revoir.
JOSH: Comment pourrais-je t'en vouloir, Cammie? Je t'aime. Et encore plus maintenant, si c'est possible.

C) Éliminer les témoins gênants. En l'occurrence Dillon, alias D'Man (Remarque : Cette option n'a pas remporté tous les suffrages.)

Quand on est une adolescente, on peut avoir l'impression d'être invisible au point de se fondre dans le décor. Eh bien, c'est mon cas : on m'appelle Cammie le Caméléon.

Il y a au moins deux choses à savoir sur les habitants de Roseville. D’abord, ils n’ont vraiment aucune idée de ce qui se passe derrière les murs de la Gallagher Academy. Ensuite, ils ne font pas les choses à moitié quand il est question de leur ville.
Devant le champ où Josh s’apprêtait à se garer, un homme vêtu d’une veste à bandes réfléchissantes et d’une lampe de poche orientait les conducteurs.
— Qu’est-ce qui se passe, ici ? ai-je demandé.
— Tu vas voir, a répliqué Josh en m’ouvrant grand la portière.
On s’est dirigés vers une immense grange d’où s’échappaient de la musique et des lumières.
— Hé ! ai-je crié. On dirait notre grange…
Il m’a regardée d’un air perplexe.
— … en Mongolie.

C'était un piège. C'était un piège. C'était un piège.
Les mots résonnaient dans ma tête en même temps que mes pas sur le sol.
-Bex! ai-je crié en arrivant au milieu des grands arbre qui se dressaient devant les montagnes russes.
C'était le calme plat dans mes oreillettes. Pendant que, loin au-dessus de moi, des gens volaient dans le ciel, je trébuchais sur les projecteurs et les câbles pour essayer d'atteindre une butée, en m'efforçant de ne pas penser à M.Solomon, à la femme et à l'agent Townsend. J'ai continué à courir de toutes mes forces
vers le lac, la barrière, et quelqu'un pour m'aider.
Au sommet de la butée, les cris des visiteurs du parc étaient enfin audibles. Tous ce sue j'avais à faire, c'était de continuer à courir.

Soudain, je les ai vus. les agents qui m'avaient suivi de derrière les arbres, ils sont passés devant moi sans me prêter la moindre attention.

Personne n'a essayé de me mettre à l'abri, et j'ai compris qu'ils n'étaient pas là pour me protéger; Ils étaient partis à la chasse. Et moi j'étais l'appât

Pour tout vous avouer, je ne sais pas ce qui était le plus bizarre. Qu'on m'ait caché quelque chose à propos de ce que j'ai fait cet été-là ou que je me retrouve, le lundi matin, dans une camionnette avec ma mère, ma tante, mon nouveau thérapeute, mes voisines de chambre...et Zach. Il parlait à mi-voix à Bex, et j'ai gardé les yeux obstinément fixés sur la route, devant moi.

No one visits Moscow in February just for fun.