Anne est droguée à l`amour maternel. Dès la conception, elle se shoote au cordon et après la naissance, elle continue de se piquer aux câlins, aux « je t`aime » jusqu`à l`overdose. Les rares fois où elle tente un sevrage, sa mère la fait replonger, en lui choisissant pour mari le fils de son amant, en lui écrivant ses romans…en pourvoyant à tous ses besoins. Et comme Anne est incapable de résister à une dose maternelle… En fait mon héroïne n`est psychiquement pas née à elle-même.
Oui, d`ailleurs, on devrait créer des groupes de paroles pour les dépendants maternels et les réunir dans des garderies, après la fermeture, autour d`un psy qui les aiderait à couper enfin le cordon.
Si le père d`Anne était resté avec sa mère, il aurait pu établir une juste distance entre elles. L`homme étant l`élément séparateur, il aurait naturellement poussé l`enfant au large de la zone maternelle.
Si les parents d`Anne avait su s`aimer sa mère, ne serait pas devenue cette dévoreuse à fuir.
Comme vous le savez « l`humour est la politesse du désespoir » !
Comme Guignol, mon personnage cherche une complicité avec le lecteur pour mieux se moquer des autres personnages.
Ce déclic s`appelle ma mère ! Elle était persuadée qu`en étant le sujet de mon roman, j`écrirai à coup sûr un best seller comme Romain Gary avec « La Promesse de l`aube » ou Albert Cohen avec « Le Livre de ma mère »
« La Promesse de l`aube » et « Le Livre de ma mère » mais contrairement à ces deux ingrats qui ont écrit un roman posthume, moi, en bonne fille j`en fais profiter ma mère de son vivant !
« Les dents de ma mère » ! Bien sûr...A moins d`écrire la suite : « Les dents de ma mère 2 : le retour ».
« Avec l`amour maternel, la vie vous a fait à l`aube une promesse qu`elle ne tient jamais », dixit Romain Gary… qui a fini par se suicider. Moi, si je me suicidais, ce serait plutôt parce qu`avec l`amour maternel, la vie m`oblige à tenir une promesse que je ne lui ai jamais faite !
En ce moment, je lis « Le Rêve de l`homme lucide » de Philippe Ségur et « Héloise est chauve » d`Emilie de Turckheim, entre-autres, pour le Prix Rive Gauche à Paris dont je suis juré. Il sera remis le 29 juin !
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