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Critiques de Amélie Nothomb (8973)
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Premier sang

Une sauce des Nothomb à la Nothomb, ça vous tente ? Car ici, pas d’élucubrations tirées à quatre épingles (enfin tout de même un peu, on ne changera pas Amélie) mais un plongeon épicé, drôle, fantasque et débridé au cœur de la famille Nothomb. Du père d’Amélie en particulier, Patrick Nothomb.



L’enfant n’aura pas eu la chance de connaître son père, mort à la guerre quand il n’était même pas né. À six ans, ses grands parents maternels le jugent un peu mollasson, il a « le corps aussi tendre que l’âme » le gamin. Faut l’endurcir coûte que coûte. Rien de plus simple, il faut envoyer Patrick l’été chez les Nothomb ! Pauvre môme. Il n’imagine pas encore dans quoi il va atterrir.

Mélange d’exaltation et de désespoir, Patrick devra s’y faire.



Amélie Nothomb nous offre un bien sympathique moment de lecture au côté de ses aïeux qu’elle croque dans de judicieux et jubilatoires détails. Les aventures de Patrick Nothomb on pourrait penser que c’est l’horreur mais écrit avec cette fantaisie étourdissante d’Amelie, on se surprend à sourire ou à rire aux éclats. L’humour de l’auteure belge est bien présent et l’univers Nothombélien est un délice de lecture.



Je ne dévoile aucune des péripéties du père Nothomb car un roman d’Amelie, ça ne se prépare pas. Ça se déguste comme une parenthèse hors du temps. Bienvenue dans Premier sang.
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Premier sang

Je n'avais encore jamais rien lu d'Amélie Nothomb (et oui, c'est moi), mais le sujet de celui-ci m'interpelait car j'ai toujours aimé découvrir les racines des gens avant de m'intéresser au reste. Comme l'auteure le souligne indirectement et ironiquement en fin de récit, celui-ci doit son existence à un certain Christian Gbenye, chef des rebelles durant la prise d'otages en 1964 à Stanleyville, dans l'ex-Congo belge… et, même si le compteur des bonnes actions de cet homme ne doit probablement pas battre des records, je me dois donc également de le remercier car cet ouvrage m'a non seulement donné envie de découvrir le reste de l'oeuvre d'Amélie Nothomb (ma PÀL ne le remercie donc pas), mais également le témoignage de son père : « Dans Stanleyville : journal d'une prise d'otages », publié en 1993.



À travers ce récit, Amélie Nothomb rend donc hommage à son père décédé à l'âge de 83 ans en mars 2020. Pour ce faire, elle se glisse dans sa peau et nous raconte un récit à la première personne, de l'enfance de Patrick Nothomb à ses débuts en tant que diplomate lors de la célèbre prise d'otages de Stanleyville, en passant par ses vacances scolaires chez les grands-parents paternels.



Ce plongeon fantaisiste au coeur de la famille Nothomb débute donc par la plus tendre enfance de Patrick et s'il y a une chose que j'apprécie particulièrement dans la littérature, c'est de revisiter l'histoire à travers le regard d'un enfant…surtout si celui-ci n'est pas né à une époque où l'on passe ses vacances scolaires le cul dans un fauteuil en jouant à la Play Station avec des amis virtuels et anonymes, mais au bon vieux temps où l'on passait les périodes estivales chez les grands-parents à la campagne. Ah, cette bonne vieille époque où les enfants gardaient leurs distances avec des aînés qu'ils respectaient, qui les élevaient à la dure et leur apprenaient à marcher droit… surtout s'il y avait un général dans la famille !



Si j'espérais bien évidemment accrocher à la plume d'Amélie Nothomb, je ne m'attendais par contre pas à ce qu'elle me fasse tant rire. Vu le sujet et la perte récente de ce père, je m'attendais plutôt à ce qu'elle joue avec mes émotions, mais pas avec mes zygomatiques. Mais bon, après avoir passé un excellent moment en compagnie des Nothomb, je comprends aisément d'où lui vient ce grain de folie, ainsi que le style décalé, drôle et fantasque de cet hommage.



Me voilà donc ravi de vous avoir lue Amélie et ravi d'avoir fait votre connaissance Patrick. Puissiez-vous reposer en paix en sachant que je m'évanouis également à la vue de la moindre goutte de sang…voire même souvent à la seule évocation de sa présence…Boum!!!
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Le livre des soeurs

Quand je termine un nouveau livre d’Amélie Nothomb, j’essaie de me poser cette question : ce livre restera t’il dans ma mémoire ou mon cœur plus tard ?



Vu ma petite note, vous savez tout, ma réponse est probablement négative pour Le livre des sœurs. J’y ai trouvé dans cette histoire de sœurs fusionnelles beaucoup de lourdeur et de détails assez peu cohérents. Une absence d’émotion et d’humour que j’aime pourtant tant avec cette Marianne belge. Amélie nous sert ses ingrédients préférés : du vocabulaire sorti de la cuisse de Shakespeare en veux tu en voila, ses habitudes coriaces et répétitives autour du champagne et du mot pneu qui ici prend vraiment beaucoup de place.



Ça démarrait plutôt bien. J’ai aimé cette petite Tristane qui souffre d’un manque d’amour de la part de ses parents qui se vouent un attachement exclusif: le couple avant et envers contre tout et tous. La petite Tristane promet à genoux de bien s’occuper de l’enfant à naître afin de convaincre sa mère d’enfanter à nouveau. Ainsi nait Laeticia, prise en charge par sa sœur. Un lien indéfectible se crée entre ces deux sœurs et advient dés lors : Le livre des sœurs.



L’une voudra devenir rockeuse et l’autre présidente de la République. Pourquoi pas.



Chacun évidemment se fera son propre avis sur ce dernier Nothomb. De mon côté, faute peut-être au moment et à l’endroit, ce livre m’a semblé anormalement long et pénible à terminer.
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Premier sang

Devenir son père le temps d’un livre, c’est le geste fou d’Amélie Nothomb pour ressusciter son père décédé en mars 2020. Accoucher de lui pour le garder vivant et lui dire au revoir, sereinement. Ecrire devient ainsi à la fois un acte d’amour et de force. Cette étonnante première personne est emplie de sensibilité, porté par une écriture qui a le goût du mot juste et de la précision, chaque phrase étant centré sur le verbe dans une quête de simplicité qui donne beaucoup d’allant à un récit plein de vie et à l’humour exquis.



Je me suis régalée durant toute la première moitié consacrée à l’enfance de son père. Les passages se déroulant dans le château ardennais de ses grands-parents maternels sont formidables de lucidité enjouée. C’est là que Patrick Nothomb est envoyé pour s’endurcir et découvre une éducation darwinienne où il faut survivre à son enfance. Malgré les efforts de sa Bonne-Maman qui s’agite à fabriquer de la confiture de rhubarbe, la horde des enfants n’est quasi pas nourrie, pas chauffée, pas nourrie. Le sordide de la situation est désamorcée par un sens de la drôlerie qui décrit un enfant adorant partager une liberté chaotique auprès d’une tribu ensauvagée.



Toute la deuxième partie centrée sur la vie de jeune adulte de son père m’a semblé nettement moins intéressante, plus pâlotte, y compris l’épisode de la prise d’otages de Stanleyville en 1964 au cours de laquelle des rebelles congolais ont retenu durant trois mois près de 1600 otages, Patrick Nothomb étant le jeune consul belge chargé des négociations. En fait, comme cela a été souvent le cas avec ses derniers romans, j’ai tendance à trouver que l’auteure bâcle un peu ses derniers chapitres, me laissant sur ma faim après les promesses pleines de brio du démarrage.



Reste une lecture très plaisante dans laquelle on sent toute l’admiration et la tendresse d’une fille pour son père qui écrit la gloire de son père avec une gaieté jamais teintée de mélancolie mais gorgée de sève.
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Soif



"Il y a des gens qui pensent ne pas être des mystiques. lls se trompent. Il suffit d'avoir crevé de soif un moment pour accéder à ce statut. Et l'instant ineffable où l'assoiffé porte à ses lèvres un gobelet d'eau c'est Dieu."



Voilà une vision du tout-puissant extrêmement intéressante. le comparer à cet instant quasi magique où vous buvez une première gorgée alors que vous étiez tenaillé par la déshydratation.

J'en profite pour rappeler aux personnes, âgées ou non, de beaucoup boire durant les périodes de canicule. Sinon vous pourriez retrouver Dieu plus tôt que prévu.



Dans le même ordre d'idée, songez à ces moments où vous rentrez chez vous en vous tortillant, tellement vous avez un besoin pressant. Vous vous retenez parce que vous êtes bien obligé, vous ouvrez la porte et vous vous précipitez aux toilettes tout en débouclant votre ceinture pour gagner deux précieuses secondes. Eh bien ce moment de pure grâce, de béatitude absolue où vos intestins peuvent enfin se délester de leur surcharge, ce moment qui précède d'une nanoseconde le premier "plouf !" dans la cuvette, c'est aussi Dieu.

Ce nouveau roman d'Amélie Nothomb aurait aussi pu s'appeler Diarrhée, mais c'était moins vendeur.



Bon, dire que j'ai été déçu par Soif relèverait de l'euphémisme.

Comme pour tant d'autres lecteurs, le nouveau Amélie Nothomb c'est un peu la mise en bouche de la rentrée littéraire : un moment ludique assuré, une histoire courte et originale, une écriture unique et plaisante.

Pour l'histoire originale, il faudra repasser. Retracer le dernier jour du Christ et son chemin de croix n'a rien de bien inédit, et en plus Amélie Nothomb nous fait profiter de poncifs affligeants entre deux réflexions métaphysiques totalement incompréhensibles.



J'avoue que mon allergie à Dieu et à tout ce qui touche aux religions ne m'a pas aidé à aborder sereinement cette lecture et que j'avais un à priori négatif dès que j'ai réalisé qu'il allait être question de la passion du Christ.

J'aurais du éprouver de la compassion pour cet homme condamné à mort suite à un jugement bâclé, dont la souffrance a réellement du être inimaginable dès la montée du Golgotha.

Jésus après tout a réellement existé et si je ne me suis jamais intéressé à son histoire de très près ( et ça ne risque pas d'être le cas de sitôt ), il était un guérisseur, un orateur qui déplaçait les foules, les haranguait, prêchait la bonne parole et son influence grandissante avait fini par agacer les Romains.

Ces faits historiques auraient pu m'intéresser.

Mais ce Jésus là qui ne se considère pas comme le fils de Joseph mais comme celui de Dieu, né de la vierge Marie et fruit d'une immaculée conception, m'a agacé au possible.

Son omniscience, lui qui sait déjà ce qui sera écrit plus tard dans les Evangiles, qui parle du futur quotient intellectuel ou de la discrimination positive, qui connaît déjà les conséquences de son sacrifice et qui nous parle de Marcel Proust … Comment y croire un seul instant ?

"On va me remercier pour ça. On va m'admirer pour ça. On va croire en moi pour ça."



Au nom du Christianisme ont été établies plusieurs religions, et si aucune d'entre elles n'a provoqué l'effondrement de deux tours à New York en 2001, c'est en son nom que d'autres joyeusetés ont été commises : Des croisades meurtrières, le massacre de la Saint Barthelemy. Aux noms de Dieu et du Christ ont été établies des croyances aujourd'hui archaïques et révoltantes, une église catholique qui est la première à commettre des péchés de chair monstrueux et à les dissimuler.

Je m'égare mais mon aversion pour toutes les religions qui ont été détournées des valeurs qu'elles pouvaient défendre ou inculquer à des fins personnelles explique en grande partie mon désintérêt pour cette montée du Calvaire écrite de façon prétentieuse à une sauce nothombienne qui ne s'y accordait pas du tout selon moi.

Seule une réflexion sur l'importance des rites funéraires, quels qu'ils soient, a fait écho en moi.

Bien involontairement, Jésus n'a pas racheté nos péchés. Il les a multipliés. S'il était si omniscient qu'Amélie veut bien nous le dire, il aurait vu aussi quelles barbaries il allait engendrer au nom de Rien.

Mais de ces conséquences, jamais il ne sera question.

Tout ça pour dire que ma déception n'est pas forcément très objective, mais pour autant elle a été bien réelle.



Le roman commençait pourtant bien, avec beaucoup d'humour malgré le jugement de Pilate qui allait s'abattre tel un couperet. En effet, les témoins à charge sont tous ceux dont Jésus a fait bénéficié de ses miracles. Ainsi, les mariés des noces de Cana se plaignent d'avoir du servir à leurs invités le moins bon alcool d'abord alors que Jésus avait sauvé leur fête en transformant en vin leur eau. Lazare regrette de sentir le cadavre à plein nez après sa résurrection, l'aveugle aurait souhaité ne jamais pouvoir distinguer un monde aussi affreux, la mère à l'enfant enfin guéri reproche quant à elle d'avoir désormais un enfant turbulent à gérer.

Autant d'hypocrites lâches qui démontrent que déjà à l'époque les gens n'étaient jamais contents.

"La complaisance avec laquelle chacun a parlé contre moi m'a stupéfié."

"Accomplir des miracles, ce n'était plus offrir une grâce, c'était accomplir mon devoir."



Mais tout de suite après, dès la mise en geôle de Jésus, ça se gâte.

Raconter les dernières heures de Jésus d'un point de vue historique en respectant le déroulement des faits tels qu'ils nous ont été transmis, c'est bien, mais ça a déjà été fait en mieux et je préfère encore revoir La passion du Christ, le film tant décrié de Mel Gibson dans lequel aucune des souffrances et des lacérations du messie n'était épargnée au spectateur.

Dans le livre, son sort n'est de toute façon pas plus enviable, et il n'est exempté ni de couronne d'épines, ni de coups de fouet, ni de paumes clouées sur la croix qui le maintiendra suspendu le temps de sa lente agonie.

Ce que je vais dire est sans doute encore maladroit mais la montée du Golgotha au milieu de la foule m'a rappelé un coureur du tour de France épuisé par l'effort dans la montée de l'Alpe d'Huez acclamé par une foule en délire, dangereuse et inconsciente, comme si porter soi-même une croix pour s'y faire crucifier était un sport de haut niveau. Mais bon, les Romains avaient des goûts assez spéciaux en terme de loisirs, et les gladiateurs ne me contrediront pas. Dire que certains pays sont encore coincés aujourd'hui dans cette faille temporelle ...



Mais aussi blasphématoires que puissent être mes propos, je pense qu'ils n'égalent pas ceux d'Amélie Nothomb, qui a l'outrecuidance de parler et de penser à la place de notre sauveur Jésus Christ, dont elle se fait le narrateur.

Et cette narration a eu le don de me hérisser le poil.

Parce qu'il n'y a aucune logique, aucune continuité dans ces pensées et dans ces réflexions tantôt humaines, tantôt divines.

Je ne saisis pas ce qu'elle a voulu faire. Pourquoi par exemple glisser des mots en araméen ( du moins, je l'imagine ) dans son texte sans note à laquelle le lecteur puisse se référer.

Se mettre dans la peau de ce Jésus a provoqué une forte irritation par une distorsion entre ce qu'on sait de lui ( de façon historique ou biblique ), une partie totalement inventée mais qui reste cohérente avec ce que le Christ aurait pu penser, et une partie totalement fantasmée par l'imaginaire de Nothomb qui vient elle-même détruire toute crédibilité à "son" personnage ... qui ne lui appartient pourtant pas.

Alors oui, Jésus tendait l'autre joue quand il était frappé, et on ne peut donc pas s'étonner de lire de profondes pensées sur "tout le monde est beau, tout le monde est gentil".

"L'amour qui me consume affirme que chacun est irremplaçable."

Jésus se montre ici plus souvent humain que divin, il souffre, il éprouve de la colère, de l'orgueil, de la naïveté. Il se pose des questions existentielles sur l'incarnation de l'homme par opposition à l'immatérialité de son père.

Le tout pendant son martyre.

Faut bien s'occuper.

"Mon père a créé une drôle d'espèce : soit des salauds qui ont des opinions, soit des âmes généreuses qui ne pensent pas."



Le ton du roman se cherche sans jamais parvenir à se définir.

Je suis bien content d'en savoir plus sur les apôtres, en particulier sur les rots de Pierre et le mauvais caractère de Judas. de savoir qu'une nuit de sommeil auprès de Marie-Madeleine est un voyage dont on s'éveille sur de lointains rivages, que Jésus avait des amis et qu'il aimait étancher sa soif, et que le bon Dieu n'a pas pensé à tout quand il a conçu l'homme puis la femme ( "Il y a un vice de forme dans la création." ).

Mais quelle est la finalité de tout ça ?

De ces longues réflexions pseudo-philosophiques parfois absurdes, et souvent complexes à moins d'une déficience intellectuelle de ma part qui n'est pas à exclure ?

Après, contrairement à Amélie Nothomb, je n'ai ni la prétention ni la capacité de me mettre dans la tête du Nazaréen, et même en me laissant guider jamais la Belge n'aura su me convaincre.



Mais je ne peux qu'encourager chacun à se faire sa propre opinion. Comme je l'ai précisé, ce n'était pas du tout un livre fait pour moi et son thème m'a rebuté d'emblée, ce qui ne sera peut-être pas votre cas.

Et puis vous vous demandez sûrement si elle a réussi à placer le mot "pneu" ou à évoquer le champagne dans ce péplum avant-gardiste.

Je pense en tout cas qu'il s'agira probablement du roman d'Amélie Nothomb qui divisera le plus les lecteurs.



"Jésus portant sa croix dans le Golgotha, aurait souhaité avoir un diable pour l'aider." ( José Arthur )



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Stupeur et Tremblements

Amélie Nothomb, on aime ou on n'aime pas.

Eh bien j'aime. "Stupeur et tremblements" est le 1er roman que j'ai lu d'elle, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant la lecture.

C'est drôle, grinçant, fulgurant.

Roman autobiographique, il retrace le parcours de la narratrice, Amélie-Chan, jeune femme fraîchement diplômée qui arrive en tant qu'interprète dans la grande firme Yumimoto.

Toutefois, ne pas connaître les us et coutumes japonais est fatal pour elle et c'est ainsi que d'impair en impair, elle finit par se retrouver "dame-pipi" de son entreprise.

On passe un bon moment à la lecture de ce roman! Et j'ajouterai que si vous avez un ado, par là, qui ne sait pas que lire, ça peut marcher! Je l'ai étudié avec une classe de 3ème, ils ont adhéré :)

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Psychopompe

« Psychopompe » est un livre autobiographique dans lequel Amélie Nothomb nous dévoile sa passion pour les oiseaux. Au gré des postes diplomatiques occupés par son père, elle a appris à faire son nid là où les migrations parentales la déposaient, développant progressivement une passion de plus en plus grande envers ces volatiles qu’elle s’amusait à observer du Japon au Bangladesh, en passant par la Chine ou les Etats-Unis.



C’est d’ailleurs à coups de métaphores que l’autrice nous délivre ce récit très personnel, permettant de se livrer tout en gardant une certaine distance. Évoquant « des mains de la mer », elle survole ainsi un traumatisme pourtant profond qui l’a à jamais marquée sur une plage du Bangladesh. Elle nous parle également de cette période anorexique qui a suivi, transformant son corps en celui d’un moineau, tellement léger qu’il aurait presque pu se soustraire à l’attraction terrestre. Mais elle nous parle surtout de cette véritable délivrance, de cette plume qu’elle manie dorénavant avec grande dextérité, de cette écriture qui lui a tout d’abord permis de ne pas sombrer avant de lui permettre de prendre son véritable envol, celui d’une écrivaine capable de parler aux morts, voire même de redonner vie à son père dans « Premier Sang ».



Un roman certes intime, qui permet de mieux la comprendre, mais probablement trop métaphorique pour véritablement pouvoir l’approcher, comme un oiseau qui survole des choses pourtant essentielles, mais que l’on ne peut mettre en cage… seulement le capturer d’un regard que j’ai trouvé un peu trop lointain.
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Pétronille

***AVERTISSEMENT à tous les énamourés de l'auteur - Critique sévère - Décline toute responsabilité en cas de pâmoisons intempestives***



Non, décidément, je ne comprends pas... mais alors vraiment pas, ça me dépasse ! Ce que je ne comprends pas ? Sans rire, l'engouement chronique pour une auteur qui ne parvient définitivement ni à m'émouvoir, ni à me faire sourire, encore moins à me faire rire.



Je ne vois absolument pas le but de "Pétronille" or je veux croire qu'une oeuvre a quand même un but, même riquiqui, ne serait-ce que par respect pour ses lecteurs.



Je ne vois donc pas d'intérêt à cette autobiographie fictive ; je n'y décèle malheureusement que le style affecté d'une intellectuelle nombriliste très occupée à parler d'elle - comme se doit de le faire tout nombriliste digne de ce nom. On ne peut plus parler de "roman personnel", c'est bel et bien du cirage d'ego. De lieux communs en caricatures, Amélie Nothomb, qui visiblement aime jouer avec les ficelles de la narration et tenir son lecteur en équilibre entre les notions de narrateur et d'auteur, nous dépeint deux figures féminines qui s'attachent petit à petit l'une à l'autre (ou donnent l'impression de le faire) sans pour autant réussir à créer de lien d'affection entre ses personnages et le lecteur. Est-ce qu'il y a vraiment un lecteur qui ait été attendri par le spectacle de cette camaraderie de beuverie un peu facile ? C'est fort tout de même de traiter du thème dense de l'amitié sans susciter d'empathie.



Je ne doute pas qu'il y ait dans "Pétronille" un savant et subliminal jeu de miroirs à travers lequel Amélie se retrouve en Pétronille et où Pétronille rêve de se voir en Amélie, le tout à travers le pétillement évanescent des bulles de champagne mais je suis passée totalement à côté. L'enivrement de l'auteur par ses propres mots, la complaisance qu'elle ne prend pas la peine de masquer pour son narrateur, son double fictif, la suffisance et le manque de naturel dérangeants de sa plume, enfin l'affectation dont se teinte sa réussite, ne m'auront pas procuré la douce euphorie de l'ivresse mais m'auront tout simplement et vulgairement soûlée.





Challenge ABC 2014 - 2015
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Les aérostats

Une jeune étudiante de dix-neuf ans, Ange, donne des cours particuliers à un jeune lycéen dyslexique de seize ans, Pie, et va l'éveiller aux bonheurs de la lecture des grandes oeuvres. ● Voilà très longtemps que je n'avais pas goûté au Nothomb de l'année, mais je retrouve bien ici les caractéristiques propres à cette autrice. Il ne fait aucun doute qu'elle possède un sacré talent, mais il fait peut-être encore moins de doute qu'elle le gâche dans les grandes largeurs. Elle se complaît à lâcher annuellement son (tout) petit opus sans se fatiguer, sachant que de toute façon il se vendra, ses fans étant suffisamment nombreux, sans jamais chercher à faire la grande oeuvre dont elle serait capable. C'est tellement dommage. Elle sait écrire sans gras, elle sait ciseler des dialogues, elle sait concevoir des personnages originaux – mais elle bâcle tout ce qu'elle fait. Elle fait le strict minimum. ● Ici nous avons donc un personnage complètement inutile à l'économie du récit : la colocataire, mais il fallait cela pour épaissir un peu le volume du livre. Nous avons une fin totalement, honteusement bâclée. Nous avons des clins d'oeil autobiographiques ou autoréférentiels bien appuyés pour que le lecteur ne puisse pas les manquer. Nous avons un personnage dyslexique guéri en une heure… Ne l'était-il pas ? Il fallait alors peut-être le dire… ● Et malgré tous ces défauts le livre n'est pas fondamentalement mauvais. Il se laisse lire. On imagine ce qu'il aurait pu être si Mme Nothomb avait daigné se donner un peu plus de mal…
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Premier sang

Premier sang débute avec un jeune homme de vingt-huit ans face à un peloton d'exécution. Sur le point de mourir, mis en joue par les douze hommes, il confie : « La seule chose que je ressens est une révolution extraordinaire : je suis vivant ». Alors qu'il est sur le point de mourir, se dégage de ces premières pages une volonté de vivre.

Cet homme devient le narrateur et voit défiler sa vie, de sa naissance jusqu'à ses vingt-huit ans.

L'absence de son père durant l'enfance, il n'avait que huit mois quand il est décédé et le désamour de sa mère à son encontre le marquent fortement. Il est élevé par ses grands-parents maternels dans un milieu aristocratique. Son grand-père le trouvant trop tendre et trop doux décide de le faire séjourner lors des vacances scolaires chez son grand-père paternel noble et poète, chez lequel il va faire connaissance avec tout le clan Nothomb, des oncles et des tantes presque aussi jeunes que lui. Ces séjours plus que spartiates ont de quoi endurcir notre garçon.

Lorsque le nom de Nothomb apparaît, le lecteur comprend alors que ce jeune garçon, puis jeune homme, Patrick, n'est autre que le père de l'auteure.



Il évoque également sa phobie du sang, découvrant qu'il s'évanouit à sa vue et termine avec cette terrible prise d'otages au Congo, orchestrée par des rebelles en 1964 et le rôle important et délicat qu'il a eu en tant que consul, s'étant proposé comme négociateur.

Et c'est le retour au peloton d'exécution, la boucle est bouclée. La phrase finale, très subtile est de bon augure.

Amélie Nothomb a ainsi savamment construit son roman, un bel hommage très original à son père décédé le 17 mars 2020. Elle s'est glissée dans la peau de celui-ci, lui rendant ainsi la vie en lui donnant la parole, un bel adieu !

J'ai trouvé vraiment excentrique et à peine crédible la vie que mène l'arrière-grand-père paternel de l'auteure, Pierre Nothomb et surtout la manière dont il a élevé ses nombreux enfants et son petit-fils Patrick, mais lui seulement pendant quelques périodes. Il fallait être sacrément costaud à l'époque pour avoir une chance de survivre à ces méthodes très spéciales même s'il est certain que celui qui avait reçu cette éducation était prêt à faire face à l'adversité ! C'est pourtant avec drôlerie et humour que cette enfance nous est contée.

Par contre, la vie diplomatique de ce jeune père, nommé consul à Stanleyville dans ce Congo qui venait d'obtenir son indépendance est particulièrement intéressante, et l'action, la créativité et le talent dont il a fait preuve pour négocier la protection des membres de la communauté internationale otages des révolutionnaires Simbas avec le régime révolutionnaire de l'Armée populaire de libération particulièrement bien relatées, mais peut-être un peu trop longuement… .

Difficile de résister à l'écriture légère, fluide, énergique et souvent ironique d' Amélie Nothomb !

Premier sang a décroché le Prix Renaudot 2021.

Merci à Cathy pour m'avoir prêté Premier sang, deuxième roman que je lis d'Amèlie Nothomb, le premier ayant été Stupeur et tremblements.


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Frappe-toi le coeur

Sans être férue de ses histoires, j'aime lire les livres d'Amélie Nothomb de temps en temps, le dernier étant en date " le crime du comte Neuville ", un conte trés plaisant.

À cette rentrée littéraire, elle nous revient avec un autre conte, nettement moins bon, qui se passe dans les années 70 et plus, en province. Elle nous campe ici un caractère féminin cruel, Marie, la déesse, qui ne vous laissera pas indifférent. Son bonheur est " susciter l'envie d'autrui". Face à elle un bébé, une petite fille, sa fille, Diane. Leur relation ? un peu compliquée. le bébé me rappelle vaguement le foetus de McEwan, à ce stade-là, l'un vaut l'autre.........bon, ce n'est que le début, ca va se corser grave par la suite.....



Ce qui me frappe chez Nothomb c'est son apparence physique et médiatique qui correspond parfaitement à tout ses personnages qu'on dirait des caractères de théâtre, très typés, qui n'existent que le temps de la représentation, dans un climat sec et froid, avec un style d'écriture qui renforce cette ambiance d'artifice. Les personnages, les thèmes principaux , la jalousie, la trahison, le manque affectif, "l'amitié",.........tout est brossé sommairement. Ma remarque n'est pas négative car finalement je trouve que c'est réussi puisque ca débouche sur une lecture facile non dépourvue d'intérêt. De temps en temps ça fait plaisir, trop souvent ca entraînerait la paresse pour des lectures plus profondes.



"Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie." Alfred de Musset

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Métaphysique des tubes

Comment parler d'Amélie Nothomb ? Je vous propose une petite critique légère car il met d'humeur guillerette ce roman – cela ne peut le desservir, n'est-ce pas ?- et nada sur l'éveil de la conscience chez l'enfant et tout le tintouin je n'en ai pas envie...



Ah les romans de Miss Nothomb... Il est impossible de ne pas reconnaître dès les premières lignes son écriture au style inimitable, sa folie inspirée et délicieusement déroutante, sa plume efficace, sa narration légère et rafraîchissante. En fait, la question est toujours la même : est-ce un bon cru ou non ? Je dirais que celui-ci n'est pas mauvais du tout.



« Métaphysique des tubes » est un roman court (OK je ne vous apprends rien, c'est juste comme d'habitude) sur les trois premières années de la vie de l'auteure. Le récit se déroule au Japon où le père d'Amélie Nothomb est consul.

Voilà pour le pitch.

Vous froncez les sourcils : les trois premières années de sa vie ? Mais quels souvenirs peut-elle en avoir ?! Vous, vous ne vous rappelez de rien ? Clairement n'est pas Amélie Nothomb qui veut !! Cette enfant là n'est-elle pas divine ?

À vrai dire, sa petite enfance reste surtout parfaitement fidèle au personnage : incontestablement dingue, déjantée, décalée et son récit est surprenant, amusant, vif...



Dans ce roman, tout commence avec un tube et Dieu (rien que cela!). Puis le lecteur rencontre un des personnages les plus importants : le chocolat belge. Non, non, non, et non ! Ce n'est pas la gourmandise qui parle pour moi, le chocolat est crucial dans cette histoire, tout repose sur lui : sans lui, pas de livre, pas d'Amélie Nothomb. Juste un légume, d'une espèce inconnue car non précisée par l'auteure.

Et tout se termine avec 3 carpes puisque «  ensuite, il ne s'est plus rien passé. »

Comment cela ? Vous ne comprenez rien ??

Et si je vous liste les autres héros du livre : des litres et des litres d'eau, salée ou pas, un aspirateur, un chanteur de Nô, Tintin, un égoutier, quelques exquis cadavres démembrés, Jésus, Marie, Joseph... Alors ? Cela ne vous aide pas non plus ?

Vous avez sans doute deviné tout seul ce qu'il vous reste à faire : lisez le roman ! Tout ce délicieux délire vous sera expliqué par a plus b et ce pour votre plus grand plaisir.

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Stupeur et Tremblements

Comme à chaque lecture d’un roman d’Amélie Nothomb, mon sentiment est mitigé, le verre d’eau à moitié plein ou à moitié vide. Et avec une question récurrente, pourquoi cet auteur est-elle aussi adulée ?

« Stupeur et tremblements » fait partie indiscutablement du meilleur Nothomb, les pérégrinations de la jeune héroïne dans cette entreprise sont un vrai chemin de croix, la définition d’harcèlement moral trouvant un incroyable exemple dans ce que subit la jeune Amélie ; Nothomb enchaine les scénettes vachardes et humiliantes avec un sens du rythme qui rend son histoire plutôt intéressante. Hiérarchie désagréable, humiliante au possible, la jeune femme encaisse avec un aplomb et une force de tolérance qui laisse pantois.

Alors oui un roman efficace, agréable, vite lu comme tout ces romans, mais tout de même rien de quoi susciter une allégeance totale à l’auteur belge. Un mystère, je vous dis.

A noter la belle et fidèle adaptation du regretté Alain Corneau avec Sylvie Testud dans le rôle titre.

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Premier sang

Avec Premier sang, c’est la première fois que je lis Amélie Nothomb et je ne l’ai pas regretté. Il faut bien un début à tout.

Dès la première scène, je suis très intrigué car un homme raconte qu’il est devant un peloton d’exécution… qu’il va être fusillé. Ensuite, l’autrice me laisse là et il faudra attendre la fin du livre pour que cette énigme soit résolue.

S’ensuit alors un récit mené avec brio par un homme qui m’apprend que son père est mort alors qu’il n’avait que 8 mois. Ce père était en apprentissage pour être démineur. Hélas, il est tombé sur une vraie mine alors qu’il pensait avoir affaire à une fausse.

C’est donc avec Claude, sa mère que ce gosse aurait dû grandir mais celle-ci le confie aussitôt à sa propre mère pour se livrer tranquillement aux mondanités. Son gosse, le narrateur, s’appelle Patrick mais elle le nomme Paddy. Cela fait plus snob car Claude est une adepte de la mode anglaise. Même ses parents, elle leur donne le nom de Mommy et Daddy.

Patrick a 4 ans lorsque débute la seconde guerre mondiale. À Bruxelles, c’est le meilleur portraitiste de la ville, M. Verstraeten, qui réalise un tableau avec Claude et son fils. Celle-ci, une fois le tableau terminé, affirme ne pas l’aimer car elle est amoureuse du peintre…

Arrive alors un temps fort de Premier sang. Comme Patrick est trop gentil, agréable mais top mou, Dadddy décide de l’envoyer chez les Nothomb, dans sa famille qui habite Pont d’Oye, au cœur des Ardennes belges. J’ajoute que Daddy est militaire, du grade de général, et que, pour emmener son fils à Pont d’Oye, il a revêtu son uniforme…

Après quatre heures de train, de Bruxelles à Arlon, Patrick qui n’a que 6 ans, découvre avec ravissement la forêt puis son grand-père, le baron, Pierre Nothomb. Ce dernier n’a eu que treize enfants…

Patrick est ébloui par l’édifice où vit sa famille mais quand les cinq enfants qui vivent encore à Pont d’Oye, débarquent, c’est une véritable horde de Huns ! Sans coup férir, ils se jettent sur les gâteries préparées par Mommy. Ils dévalisent aussi ses vêtements et on comprend vite pourquoi.

À table, c’est encore pire puisque le baron se sert d’abord et que les plus grands suivent jusqu’au plus jeune qui n’a plus rien. Alors qu’il aurait dû être désespéré, Patrick s’adapte, souffre de la faim, se salit et doit se contenter d’un peu de rhubarbe car c’est la guerre.

En plus, il doit subir les vers écrits par le baron qui se prend pour un grand poète. Surprise, quand les deux mois de vacances se terminent, il quitte Pont d’Oye avec regret.

Ensuite, il n’a qu’un seul souhait, y retourner, même pendant les vacances de Noël. Là, il est époustouflé en admirant la forêt sous la neige.

C’est au cours de l’été 1951 que Patrick découvre enfin son point faible lorsque Lucie, autre fille du baron, saigne du nez : il s’évanouit. Ainsi, je comprends la signification du titre : Premier sang. On le traite de femmelette et ce sera pour lui un vrai handicap.

Avec le talent d’écriture qu’on lui connaît, Amélie Nothomb me régale de son style efficace, précis et sans temps mort.

Suit l’adolescence, la découverte des filles. Patrick est bien conseillé par son ami Jacques. Sa phobie du sang lui joue alors un bien mauvais tour.

Les fameuses lettres qu’il écrit pour son autre ami, Henri. Tour cela crée un épisode savoureux alors que Patrick étudie le droit à l’Université de Namur, la seule ville belge aimée par Baudelaire, comme le précise l’autrice.

Quand Patrick veut se marier, Pierre Nothomb, le baron, se manifeste encore. Des années s’écoulent avec une brillante carrière diplomatique, à Kinshasa avant d’être nommé Consul de Belgique à Stanleyville, toujours au Congo. Depuis 1966, cette ville s’appelle Kisangani.

Là, je vous abandonne car les dernières pages de ce roman comportent un épisode dramatique avant la révélation finale concédée par Amélie Nothomb dans l’épilogue.

Comme je l’ai bien laissé entendre, Premier sang m’a beaucoup plu, je me suis régalé, j’ai souffert aussi, j’ai ri au cours de certains épisodes de ce roman fort bien mené par une Amélie Nothomb impressionnante de maîtrise et à l’écriture excellente de bout en bout.

Aussi, je remercie vivement Cathy qui m’a poussé à enfin découvrir une autrice qui ne m’attirait pas jusque-là. À retrouver, peut-être ?


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Soif

Comme chaque année, je suis allée chez le libraire le jour de la sortie du roman d'Amélie Nothomb. Vu le peu que l'auteure nous livre en quatrième de couverture, on découvre la surprise qu'Amélie Nothomb nous a concoctée.

Je suis pas une férue de religion, mais je connais l'issue qu'a connu le Christ...quand même ! J'ai aimé le côté humain et j'ai trouvé la démarche originale de faire parler le Christ. Il y a pas mal de belles pensées, que j'ai d'ailleurs épinglées en citation, de l'humour, comme toujours... Mais au-delà de ces points positifs, je me suis embêtée... On connaît la fin... du coup, j'ai peiné à arriver au bout. Vivement l'an prochain !

#rentrée littéraire 2019
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Frappe-toi le coeur

Comment une mère peut elle être jalouse de son propre enfant ?



C'est là le thème du nouveau roman Nothomb cuvée 2017.



Il y a longtemps que je ne lisais plus Amélie, trop déçu par certains ouvrages et ayant trop aimé son Hygiène de l'Assassin pour me risquer à finir par la détester !



Pourtant, cette fois, je me retrouve à la lire, après de longues années et j'ai passé un plutôt bon moment.



Amélie Nothomb va à l'essentiel dans cette fable cruelle. Elle raconte la destinée de Diane qui grandira dans cette pleine conscience de la jalousie qu'éprouve sa propre mère à son égard.



C'est du Nothomb, ça se lit vite et bien. Les personnages sont un peu déglingués et l'écrivain superstar va analyser ce qu'est la jalousie, le mépris en une prose agréable même si pour moi pas inoubliable.



Je continuerai à lire un Nothomb de ci, de là, pour continuer à apprécier en évitant consciencieusement l'indigestion due à la parution d'un livre à chaque rentrée littéraire.

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Les aérostats

Amélie Nothomb a indéniablement un énorme talent de conteuse.

Plus j'avance dans ses romans, plus je m'en rends compte.



Ses romans se lisent vite et celui-ci ne fait pas exception.



Quand je commence un Nothomb, je sais qu'il ne me fera pas la journée... Du coup je ne les achète plus, je les emprunte.

Au niveau rentabilité, pour l'acheteur, on est toujours perdant avec ses écrits.



J'en reviens à ses talents de conteuse, car son énorme talent réside à vendre du vide.



Si sa plume est agréable, il faut reconnaître que je suis arrivée au bout du livre en me disant " tout ça pour ça!" ... et le roman est très court.



Mais bon l'auteure a son lectorat, alors à quoi bon faire des efforts.



Une déception.



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Les prénoms épicènes

Amélie Nothomb était à l’affiche de la foire du livre de Bruxelles ce week-end. Longue longue file d’attente pour l’embrasser ou lui serrer la main. Que je regrette de ne pas avoir été là ce samedi ! Merci à mon cher et tendre d’avoir attendu deux longues heures les trois minutes de tête à tête avec la sulfureuse Amélie.

« A Magali, fidèle lectrice. De tout cœur. AN. » Voici les premiers mots que je lis en ouvrant les prénoms épicènes...



Amélie s’en donne à nouveau à cœur joie dans les tribulations métaphysiques sur un thème qui semble lui être cher : la relation père et fille. Épicène est une enfant épatante, née de l’union de deux prénoms épicènes (Dominique et Claude (qui veut dire boiteux en latin)), elle grandira grâce à l’amour de sa mère mais aussi grâce ou malheureusement à la haine de son père.

La haine est proche de l’amour mais « la personne qui aime est toujours la plus forte ».



Des prénoms épicènes, des prénoms mixtes pour doubler et mixer la vie de nos protagonistes. Mirages, faux-semblants, équivoques, Amélie nous sert avec son champagne une histoire à la Dallas, de haine et d’amour, avec des dialogues croustillants et de la répartie intellectuelle dont elle seule a le talent.



Amélie toute de noire vêtue, avec ton grand chapeau, tes roses et ton champagne, tu m’impressionnes et m’embrigades à chacun de tes romans pour un tour dans un monde décalé et tu parviens à tirer le meilleur du pire.

Bravo Amélie.
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Premier sang

En cette saison où #BalanceTonPère semble être le point de ralliement de celles et ceux en mal d’inspiration, quel plaisir qu’Amélie Nothomb honore son père en lui consacrant son ouvrage annuel !



Orphelin dès sa première année, Patrick Nothomb est élevé à Bruxelles par sa mère, jeune veuve très mondaine, et ses grands parents maternels à l’autorité militaire seyant à un Général dans les années d’entre les deux guerres. Il a la chance de passer ses vacances dans le chateau ardennais du Baron Nothomb, son grand père paternel, poète vivant insouciant des contraintes bassement matérielles. Jeté au milieu d’une volée sauvage de cousins et cousines, il apprend à se battre pour vivre, et tout simplement pour se nourrir !



Je devine que la romancière force un peu le trait, mais une chose est sure, c’est que cette éducation virile devient un atout notable lorsque Patrick, au début des années 60, est envoyé comme jeune diplomate au Congo en pleine époque de décolonisation et capturé dans Stanleyville avec plus de mille otages. Patrick devient par la force des choses, le négociateur qui palabre durant des semaines avec des insurgés perdant parfois le contrôle de leurs nerfs et exécutant au hasard un prisonnier.



Or le consul ne supporte pas la vue du sang et risque de perdre connaissance s’il regarde un blessé ou un cadavre … Et perdre connaissance c’est perdre la face et perdre toute crédibilité vis à vis du leader Gbenye.



« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre », Patrick Nothomb trouve la force de tenir jusqu’à l’arrivée des parachutistes puis d’avoir un troisième enfant : Amélie.



Avec humour et pudeur, en tenant la plume à la place de son père, la romancière immortalise avec talent la mémoire de son papa décédé l’an dernier à l’époque du confinement. Ces cette soixante dix pages de piété filiale sont attachantes. Le respect porté à l’adversaire en lutte pour son indépendance est remarquable et explique peut-être pourquoi autant d’otages ont finalement survécu.
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Soif

La grande question, c’est pourquoi ? Pourquoi avoir couché sur le papier, et surtout publié cette pseudo-tranche de vie de Jésus? On dispose déjà de quatre évangiles, issus des dire de quatre témoins oculaires dont on sait qu’ils n’ont jamais été et ne seront jamais dignes de confiance, comme tous les témoins oculaires. D’ailleurs les quatre textes portent en eux la preuve ce cette affirmation, tant ils sont riches de contradictions. Alors écrire à partir de ces écrits peu fiables une nouvelle version du chemin de croix…n’est-cepas un geste inutile?



Il s’agit de ce qu’imaginé Amélie Nothomb des ruminations et des pensées qui agitaient Jesus de sa condamnation à sa crucifixion. Là encore, c’est totalement invraisemblable : comment un homme, fut-il le fils de Dieu, peut-il en portant une croix plus grande que lui, après avoir été flagellé et sous le cagnard, s’offrir le luxe de porter un jugement sur Véronique ou Simon, ou plus tard étouffant sur la croix se livrer à une méditation sur l’amour de soi-même et du prochain .



Ces réflexions sur une histoire qui porte en elle déjà de très nombreuse incohérences, n’apportent rien, ni aux croyants, ni aux mécréants.



N’y avait- il pas dans les tiroirs d’Amélie, une autre fable, de la veine de celles qu’elle nous servit à ses débuts? Parce que moi, je l'aime bien Amélie, avec ses chapeaux et son éloquence devant les caméras de télévision. Son originalité en fait un personnage de théâtre.



Pour finir, j’ai profité de la chaleureuse voix de Grégori Baquet qui m’a superbement lu ce texte, et ce sera le seul point positif de l’histoire



Merci à Babelio et à Audible pour leur confiance


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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