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J'ouvre le livre de Blanca Luz et je lis au hasard :
"Regretter ce qu'on a réalisé, ce qu'on a pensé, ce qu'on a écrit, ce qu'on a aimé, ce n'est rien moins que renier son âme..."
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C'est alors que tu as pris la fuite?
Non, je ne souhaitais pas abandonner la lutte, je voulais défendre mes idéaux.
Mais finalement tu t'es exilée ; pourquoi ?
Un samedi soir, j'ai entendu des tirs tout près de la maison.
J'ai passé la tête par la porte pour apercevoir quatre individus qui s'éloignaient ; ils sont montés dans une Falcon noire, l'un d'eux portait un uniforme. Le jour suivant, deux types, vraisemblablement du même groupe mais en civil, sont venus chez moi dans l'intention de fouiller la maison. Je n'ai pas pu me contenir et, sans réfléchir au risque, j'ai crié : "vous n'entrez pas ici! Vous êtes armés!"
.....
"On va bien voir! Nous reviendrons ! "
...
Quelque temps après, de nouvelles pressions m'ont amenée à m'exiler au Brésil. Juan a promis de m'y rencontrer, mais jamais plus je ne l'ai vu ; Juan a disparu
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Les événements, Paula, ont l'air d'une fiction. Qui pouvait imaginer que le plan de silence ourdi par les assassins pouvait laisser un solde de trente mille disparus !