AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.7/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 03/03/1936
Mort(e) le : 24/06/1995
Biographie :

André Laude est le fils d'Olga Louazon, de famille bretonne,qui meurt prématurément en 1938, et de Ferdinand Laude, ancien mineur dans le Nord et d'origine occitane. On comprendra que son enfance ait été fortement marquée par la guerre. Son père se remariera et l'enfance de André Laude se passe à Aulnay-sous-Bois.

Il cesse ses études en 1953 et deux rencontres vont déterminer ses engagements futurs. Celle avec Serge Wellens le fait entrer dans l'univers de la poésie et de la petite édition, celle avec Michel Donnet l'initie au communisme libertaire et le conduira aux combats politiques qui seront les siens. La guerre d'Algérie sera le premier de ceux-là. Il se partage entre voyages et écriture, poésie et militantisme. Le reste de son existence n’est qu’une suite de dates de rencontres littéraires, de collaborations à des journaux et des revues, de publications. Il fut critique littéraire au Monde et aux Nouvelles littéraires, chroniqueur photo au Nouvel Observateur à la revue Contrejour et au Point, il anima des débats à la FNAC. Pour le reste, il prit toujours le plus grand soin à masquer les parts de son existence comme s’il voulait brouiller les pistes d’une identité difficile à trouver et d’une personnalité difficile à assumer.

André Laude est mort à Paris le 24 juin 1995, durant le 13e marché de la poésie qui se tient place Saint-Sulpice.
+ Voir plus
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Laude
Ajouter des informations
Bibliographie de André Laude   (13)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

POÉSIE CARAÏBES – Découverte anthologique (France Culture, 1982) Une compilation des émissions « Albatros », par Claude Herviant, diffusées les 18 juillet, 25 juillet et le 1er août 1982 sur France Culture. Invités : André Laude, René Depestre, Florence Alexis, Daniel Maximin, Jean Metellus, Isabelle Gracian, Jena-Claude Charles et Marie-Céline Lafontaine.


Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
André Laude
J'enchante ma blessure
avec un chant de terroir
venu des hautes époques
où l'amour était chute dans le soleil

Depuis il a fait froid et noir
je résiste avec la pâleur du diamant
Je tiens tête aux figures du néant

J'imagine un retour brûlant
des sangs qui ne sont qu'enfouis
dans la tourbe les racines les vents

Et attendent l'heure pour qu'à nouveau
sur Terre il fasse beau temps
entre hermine et renard de givre

dans la pleine lumière du vivre.

(" Un temps à s'ouvrir les veines ")
Commenter  J’apprécie          300
André Laude
Si j'écris c'est pour que ma voix vous parvienne
voix de chaux et sang voix d'ailes et de fureurs
goutte de soleil, ou d'ombre dans laquelle palpitent nos sentiments

si j'écris c'est pour que ma voix où roulent souvent des torrents de blessures
s'enracine dans vos paumes vivantes , couvre les poitrines
d'une fraîcheur de jardin

" Comme une blessure rapprochée du soleil" in " C'était hier et c'est demain, anthologie"
Commenter  J’apprécie          240
Ne me demande pas pourquoi j’écris
ne me demande pas pourquoi tête la première
je plonge dans le tumulte volcanique des syllabes
que le passage de mon corps réveille
Ne me demande pas pourquoi au lieu de dormir
comme font les honnêtes gens
je cloue à minuit des papillons de couleurs et de sons
sur le ciel des solitudes
Ne me demande pas pourquoi je saigne auprès des lampes
ne me demande pas pourquoi dans la rue
j’enlace le tronc d’un marronnier en pleurant les cheveux sur les yeux
pour ne pas être vu
Ne me demande pas pourquoi Lazare appelle et parle dans mes veines
pourquoi je bondis d’un espace à un autre
pourquoi j’enfonce les ongles dans la jacinthe brûlante des draps
alors que déchiré d’amour j’ai une respiration de fleuve entraîné par l’élan élémentaire
Ne me demande pas pourquoi ceci n’est pas vraiment un poème,
mais un feu de mots soudés par la salive le souffle
Ne me demande pas
Écoute. Regarde. Ouvre les mille pupilles sèches de ton sang
Tends l’oreille dans la direction de la rue de la terre sueurs et larmes
Écoute
Regarde :
Les géantes copulations de la clarté et du néant
le temps aux tempes des hommes. Les éclairs des famines.
Ne me demande pas.

Nous savons saluer l’aurore
nous sommes civilisés
nous faisons comme tous les peuples
l’amour la guerre des enfants
nous enrichissons les riches
avec notre sueur notre imagination notre sens de l’ouvrage bien fait
nous sommes de bons citoyens
on nous récompense royalement : exil migraine chômage rêves différés accidents du travail
Nous nous lavons les dents
avec des dentifrices célébrés dans les colonnes du Monde, de L’Humanité ou du Figaro
parfois nous attrapons la mauvaise fièvre gauchiste
les poux de la subversion nichent dans nos cheveux
nous parlons français. Avec l’accent. Longtemps nous avons tourné la tête
pour pleurer
quand le vieux parler irritait soudain nos paupières
Mais maintenant c’est fini
Nous savons saluer l’aurore
nous avons étudié l’économie
nous savons à quoi nous en tenir
nous sommes des êtres humains à part entière
nous savons à quoi nous en tenir
LA RÉVOLUTION OCCITANE fleurira bientôt en livres de
sang et foudre dans les vitrines des libraires du Quartier latin
Commenter  J’apprécie          140
André Laude
Seuls les poètes qui prônent le désordre sont, à mes yeux, d'authentiques poètes.
Commenter  J’apprécie          150
Calmement j’annonce les temps neufs
Calmement j’annonce les revendications
De soleil et de chair du peuple
Calmement je vous crache à la gueule
si vous dites que tout ceci n’est pas de la poésie
Calmement j’écris ce qui précède
Et ce qui va suivre
En sachant bien que la langue
Doit coller à la vérité des hommes
Qu’elle doit se faire humble, salir ses mains
A l’huile des moteurs
Se vêtir de gros draps
Trainer dans les taudis et les hôpitaux
Visiter les solitaires les malades les angoissés les humiliés et offensés
Boire avec les ouvriers des trains du petit jour
Calmement je vous répète que je me fous
De savoir si les esthètes les branleurs du verbe
Auront ou n’auront pas la nausée
En lisant ces paroles absolument sincères qui ne cherchent pas l’absolu
Commenter  J’apprécie          120
Dernier poème


Ne comptez pas sur moi
je ne reviendrai jamais
je siège déjà là-haut
parmi les Elus
Près des astres froids

Ce que je quitte n’a pas de nom
Ce qui m’attend n’en a pas non plus
Du sombre au sombre j’ai fait
un chemin de pèlerin

Je m’éloigne totalement sans voix
Le vécu mille et une fois m’abuse, vaincu.
Moi le fils des Rois.
Commenter  J’apprécie          110
André Laude
QUAND UNE LARME DE TROP.

Quand une larme de trop m’empêche de respirer m’empêche
réellement de respirer
– Alors je crie comme autrefois quand j’étais gamin aux terreurs nocturnes –
Je vais jeter des tonnes de violettes à la mer pour qu’avec elles
s’enfoncent dans l’oubli les maisons les enseignes
les rues et les statues des squares où mes doigts
approchèrent les secrets brûlants de l’amour
Les cerceaux et les autobus
Les chiens et les gares les horloges et les puces.
Quand une main de plomb me serre soudain à la gorge
et que je crois cracher toutes les planètes vertes du sang
– Alors j’écris mon testament et je lègue aux enfants
tous mes biens : mon stylo et mes bagues –
je vais jeter des brouettes de cris clameurs et chants de la mer
pour qu’elle embrase comme une foule bruyante
et joyeuse en route vers le matin des cerises.
Commenter  J’apprécie          80
CETTE CHOSE TRÈS DOUCE ET TRÈS TENDRE



Cette chose très douce et très tendre
faite d'odeurs et de linges brûlants
qu'on nomme la femme
et qu'il me faut meurtrir
d'une caresse à peine ébauchée
dans la clarté aveugle du désir
Elle est la source frêle
d'où monte encore plein de sang
Au milieu d'un grand cortège d'ailes
l'astre fugitif de l'oubli
la haute mer pacifiée l'été épanoui des sens
Dieu insaisissable dans toute sa magnificence.
Commenter  J’apprécie          60
ARRACHE-MOI DOUCEMENT



extrait 2

Arrache-moi doucement aux masques de la mort
Aux gargouilles de l'ennui qui ricanent dans le sommeil
Achève en moi enfin la créature qu'un dieu pâle a modelée
D'un peu de salive d'argile et d'imagination

Par le jeu savant des caresses et des baisers
Jette-moi en pâture aux lions du vertige
que plus rien ne demeure de l'ancienne fable
où j'errais comme un fantôme de fumée et de brume

oublie la terrible royauté des objets quotidiens
les chaînes de la morale nous serons libres
Voguant comme deux navires de haut bord
qui s'abîment avec lenteur sur les rivages du Soleil.
Commenter  J’apprécie          50
Ne faites pas attention. le vais commencer à m' absenter de plus en plus souvent du paysage. Je ne désespère pas un jour de luire minuscule. là-haut avec les comètes, à des millions d'années-lumière des monstres réels.
Commenter  J’apprécie          60

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de André Laude (21)Voir plus

Quiz Voir plus

L'île du Crâne d'Anthony Horowitz par Victoria

Comment s'appelle le héros ?

David
Jeffrey
Alex
John

10 questions
920 lecteurs ont répondu
Thème : David Eliot, tome 1 : L'Ile du crâne de Anthony HorowitzCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..