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Citations de André Maurois (304)


L'humanité repose sur un lit incommode. Quand le dormeur est trop meurtri, il se retourne, c'est la guerre ou l'émeute. Puis il se rendort pour quelques siècles.
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P138 tu seras un homme mon fils
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
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Elle me répondit par une phrase d'un philosophe que je lui avais fait lire : "Qu'importe qu'un plaisir soit faux pourvu qu'on croie qu'il est vrai…"
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A un esprit bien meublé une situation en rappelle une autre.
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Plus il se sentait vieillir, plus Tourguéniev était triste. il avait l'impression qu'il avait manqué sa vie, aussi bien celle de l'homme que celle de l'écrivain, que c'était fini, que l'expérience unique ne pouvait plus être recommencée : "Me voici de nouveau à mon pupitre et une obscurité plus noire que la nuit voile mon esprit... Le jour vide, sans but, sans couleur, passe comme un moment... Je n'ai plus ni le droit ni le désir de vivre. Il n'y a plus rien à faire, rien à attendre, rein à souhaiter."
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Il y a des hommes qui viennent au monde tout faits et qui n'ont pas de lutte à soutenir contre les écueils où les autres s'engagent et se choquent : ils passent au travers sans savoir seulement qu'ils existent, et parfois ils s'étonnent de voir tant de débris flotter autour d'eux.
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André Maurois
On n'aime pas une femme pour ce qu'elle dit ; on aime ce qu'elle dit parce qu’on l'aime .
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Toujours nous voulons chercher l'éternel ailleurs qu'ici ; toujours nous tournons le regard de l'esprit vers autre chose que la présente situation et la présente apparence ; ou bien nous attendons de mourir comme si tout instant n'était pas mourir et revivre. A chaque instant une vie neuve nous est offerte. Aujourd'hui, maintenant, tout de suite, c'est notre seule prise.

Alain.
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....le bonheur n'est jamais immobile , avait dit Solange; le bonheur c'est le répit dans l'inquiétude.
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Un grand amour ne suffit pas à attacher l'être qu'on aime si l'on ne sait en même temps remplir toute le vie de l'autre d'une richesse sans cesse renouvelée.
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Ce qui divise le plus les êtres, c'est peut-être que les uns vivent surtout dans le passé et les autres dans la minute présente.
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Un homme trop fin pour la classe où le hasard l'a fait naître est d'abord simplement jaloux et malheureux. Mu par ces sentiments, il construit ensuite une critique véhémente de la société pour expliquer ses déboires et ses haines. Nietzsche avait du génie parce qu'il avait le délire de la persécution. Karl Marx était un dangereux maniaque. Seulement, quand les sentiments de mécontentement qu'il s'agit d'expliquer sont ceux de toute une classe ou de toute une nation, le théoricien passionné devient un prophète ou un héros, tandis que s'il se borne à expliquer qu'il aurait préféré naître empereur, on l'enferme.
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"Etre de ceux auxquels les hommes croient, dans les yeux desquels des milliers d'yeux cherchent l'ordre, à la voix duquel des routes s'ouvrent, des pays se peuplent, des villes surgissent."
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(...) le peuple anglais (...) a inventé pour notre salut la soupape parlementaire. Des champions élus font désormais pour nous émeutes et coups d'état en chambre, ce qui laisse au reste de la nation le loisir de jouer au cricket. La presse complète le système en nous permettant de jouir de ces tumultes par procuration.
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Sous les arbres de Nohant, l'été de 1837 fut une admirable saison, tantôt illuminée par les éclairs du génie, tantôt assombrie par les orages des passions. Soleil brûlant. Tilleuls étincelants, immobiles. Or des rayons sous la feuillée. George tenait, chaque soir, le journal intime du docteur Piffoël : « La chambre d'Arabella est au rez-de-chaussée, sous la mienne. Là est le beau piano de Franz, au-dessous de la fenêtre d'où le rideau de verdure des tilleuls m'apparaît, la fenêtre d'où partent ces sons que l'univers voudrait entendre, et qui ne font ici de jaloux que les rossignols. Artiste puissant, sublime dans les grandes choses, toujours supérieur dans les petites. Triste pourtant et rongé d'une plaie secrète. Homme heureux, aimé d'une femme belle, généreuse, intelligente et chaste. Que te faut-il, misérable ingrat ? Ah ! si j'étais aimée, moi !... Quand Franz joue du piano, je suis soulagée. Toutes mes peines se poétisent, tous mes instincts s'exaltent. Il fait surtout vibrer la corde généreuse. Il attaque aussi la note colère, presque à l'unisson de mon énergie, mais il n'attaque pas la note haineuse. Moi, la haine me dévore [...]. J'aime ces phrases entrecoupées qu'il jette sur le piano, et qui restent un pied en l'air, dansant dans l'espace comme des follets boiteux. Les feuilles des tilleuls se chargent d'achever la mélodie, tout bas, avec un chuchotement mystérieux, comme si elles se confiaient l'une à l'autre le secret de la nature... »
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Il y a une saveur Dickens. Il y a un parfum Dickens.
Nous reconnaissons vingt lignes de Dickens au milieu de toute la littérature anglaise
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Eloigné par trop de lectures, par trop de solitaires méditations, des arbres, des fleurs, de l'odeur de la terre, de la beauté du ciel et de la fraîcheur de l'air, je trouvais toutes ces choses cueillies chaque matin par Odile et mises par elle en gerbe à mes pieds.
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Je possède un bonheur si rare : un grand amour. J'ai passé ma vie à appeler le "romanesque", à souhaiter un roman réussi ; je l'ai et je n'en veux pas. J'aime Isabelle et j'éprouve auprès d'elle un tendre mais invincible ennui. Maintenant je comprends combien j'ai dû moi-même jadis ennuyer Odile. Ennui qui n'a rien de blessant pour Isabelle, comme il n'avait rien de blessant pour moi, car il ne vient pas de la médiocrité de la personne qui nous aime, mais simplement de ce que, satisfaite elle-même par une présence, elle ne cherche pas et n'a pas de raison de chercher à remplir la vie et à faire vivre chaque minute… Hier soir […] j'aurais souhaité sortir, voir des êtres nouveaux, agir. Isabelle, heureuse, levait de temps à autre les yeux au-dessus de son livre et me souriait.
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Les moments très beaux sont toujours mélancoliques. On sent qu'ils sont fugitifs, on voudrait les fixer, on ne peut pas.
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Dans sa province, irritée contre les mesquineries des petites villes, elle avait cru au monde des arts, de la politesse et de l'éloquence ; elle avait imaginé, à Paris, "une vie de choix, une société affable, élégante, éclairée, où les êtres doués de quelque mérite pouvaient être accueillis et trouver à échanger leurs sentiments et leurs idées". Elle ne savait pas que le génie est toujours solitaire et qu'il n'existe pas de hiérarchie morale unanimement acceptée par les meilleurs. Elle avait pris pour des poètes tous les gens qui faisaient des vers. Deux ans de dure expérience lui avaient montré que les grands hommes ne sont pas des géants, "que le monde est pavé de brutes et que l'on ne peut faire un pas sans en faire crier une". Elle avait cherché des maîtres ; elle avait trouvé de pauvres êtres prudents et hypocrites. Elle avait appris les dangers de la franchise.
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