AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Andrea Camilleri (1001)


Andrea Camilleri
Pour l’heure, il y a bien moins d’unanimité autour de Salvini que ce qu’on vivait durant le Ventennio [double décennie fasciste]. La grande majorité des Italiens a adoré Mussolini, et cette volonté d’obéissance n’a jamais disparu. Nous avons une certaine inclination à la servitude… Je le dis sans plaisir, mais cette tournure d’esprit a toujours existé. Salvini fait sa grosse voix et tout le monde le suit. Ça nous plaît beaucoup de ne pas penser, de demander à d’autres de le faire pour nous.
Commenter  J’apprécie          5712
En retrait tel qu'il était, il pouvait contempler Maruzza nue, de dos, accoudée à la rambarde du balcon, ses cheveux blonds tombant jusqu'à ses pieds.
La nuit précédente, affamé de sa chair comme il l'était, il n'avait pas su où donner de la tête, à quelle urgence satisfaire : la caresser centimètre par centimètre ou la respirer pouce par pouce, parcourir tout son corps de sa langue ou regarder chacun des pores de sa peau, ou bien l'écouter respirer, l'oreille posée sur elle, et compter les battements de son coeur...
Maintenant qu'il pouvait la contempler, son désir un peu calmé, enfin juste un peu... il la regardait comme on regarde un paysage envoûtant : la courbe douce de ses hanches, les deux collines jumelles séparées par une mince et étroite vallée, son dos qui était une plaine à ensemencer été comme hiver, l'arrière des jambes, droites comme de jeunes arbres.
Commenter  J’apprécie          364
Il entra dans le bureau et s'assit, découragé, en fixant l'énorme pile de papiers à signer entassés sur sa table de travail.
Il lui vint à l'esprit que la bureaucratie du monde entier était certainement en train de contribuer à la fin de celui-ci : combien de milliers de forêts avaient été abattues, à travers le temps, pour fabriquer le papier nécessaire aux inutiles formalités bureaucratiques ?
Et ne pas répondre tout de suite à une lettre de l'administration, c'était encore pire, passqu'à tous les coups, on enverrait un courrier de rappel pour l'affaire restée en suspens, dite inevasa. Inevasa : littéralement "non évadée" ! Si on répondait, l'affaire serait en revanche considérée comme evasa, "évadée".
Commenter  J’apprécie          360
Une légende raconte que deux Siciliens en terre étrangère, accusés d’on ne sait quel crime, avaient été enfermés dans deux cellules séparées afin qu’ils ne communiquent pas avant l’interrogatoire. Amenés le lendemain devant le roi étranger, ils avaient échangé un rapide regard. « Majesté ! s’était alors écrié un garde, sicilien lui aussi, trop tard ! Ils se sont parlé ! »
Commenter  J’apprécie          350
L'agua del sueño avait ceci de particulier : elle vous laissait dépontelé et emburelucoqué un sapré bout de temps. C'est ainsi qu'errant par la maison certains se poquaient aux gens ou aux meubles comme des phalènes empégées dans la lumière, d'autres avaient les oreilles étoupées ou bien les jambes molles comme des tripes, à ne pas tenir droit plus de deux pas.

p. 101
Commenter  J’apprécie          320
Et puis on ne pouvait laisser libre un fou assassin comme lui.
Mais comment faire ?
Tout à coup il lui revint à l'esprit la phrase prononcée par Rumsfeld, le ministre 'méricain de Bush, lequel, quand le chef des inspecteurs envoyés en Irak à la recherche des armes de destruction massive lui avait référé qu'ils n'avaient trouvé que dalle, arépondu comme ça : "L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence." Génial.
Commenter  J’apprécie          291
- Montre-moi ton permis de séjour.
Comme sous l'effet de la frayeur, la femme laissa tomber la serviette, levant les mains pour se couvrir les yeux. Longues jambes, taille étroite, ventre plat, seins hauts et fermes, une vraie femme comme celles qui se voyaient dans les publicités à la télévision. Au bout d'un instant, devant l'attente immobile de Fatma, Montalbano se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de peur, mais d'une tentative pour trouver le plus évident et le plus pratique des arrangements entre un homme et une femme.
Commenter  J’apprécie          260
- Ça me paraît formidable que quelqu'un, dans notre splendide province [de Sicile], se décide à mourir de mort naturelle, donnant ainsi le bon exemple.
Commenter  J’apprécie          210
- Mais enfin, on peut savoir quelle mouche vous a piqués tous, à la préfecture, que vous en ayez autant après moi? Merde alors! Qu'est-ce que j'ai fait? J'ai pissé dans le bénitier?
- Et c'est à moi que vous venez le demander? Vous le savez bien le tintouin que vous avez fait! Et vous n'êtes pas obligé de jurer comme un charretier!
- Quel tintouin? Y'a pas de tintouin! J'ai expédié trois bafouilles au préfet pour lui demander un renseignement et elles lui sont restées en travers de la gorge.
Commenter  J’apprécie          210
Le lendemain qui était dimanche, un compatriote lui donna l'adresse d'une institutrice, tout près de l'endroit où il habitait avec Tano, une certaine demoiselle Caruso qui donnait des cours à domicile. Le jour même Gnazio se présenta chez Melle Consolina Caruso, une créature de soixante- dix ans sèche comme un picarlat, avec un minois de tête de mort à lunettes, aussi avenante qu'une porte de prison. Ils fixèrent la rétribution et les horaires. L'institutrice lui donnait un cours tous les soirs de huit à neuf, en même temps qu'à un miaillon de sept ans, qui apprenait plus vite que lui et pouffait quand Gnazio se trompait.
Commenter  J’apprécie          200
"Inévitablement , cette situation entraîna des conséquences pour la pension Eva.
Non qu'il n'y ait plus de clients , ils avaient même augmenté : la différence était qu'ils " ne faisaient plus flanelle " ...
Ils montaient , consommaient en hâte , payaient , ressortaient .
Ce n'était plus un plaisir , c'était devenu une nécessité , un besoin de se sentir vivant :
Explication : -----Avec la peur de la mort------ augmente l'envie de baiser ..."
Commenter  J’apprécie          200
- Je voudrais vous poser quelques questions.
- Allez vous faire quiller, rebriqua le paroissien.
Le coup de pied de Torregrossa lui marpailla deux dents et le nez. L'homme ferma les yeux et s'épâmit (p. 234).
Commenter  J’apprécie          200
Et conclut amèrement que comme flic il était peut-être bon, mais comme homme il était une demi-chaussette.

[NDT] 1. Rappelons qu'en Italie, "les demi-chaussettes" qu'aiment les hommes français (c'est-à-dire ne couvrant pas le mollet et laissant apparaître la peau généralement poilue au bas du pantalon) sont le comble du mauvais goût.
Commenter  J’apprécie          182
Il ne supportait pas ces personnages qui se déplacent en avion d'un continent à l'autre pour aller exploiter la pauvreté, la misère matérielle et morale de la plus ignoble manière.
Commenter  J’apprécie          180
Tu veux voir que ce manque de courage n'était autre qu'un effet de la vieillesse ? Les vieux deviennent comme ça avec l'âge : excessivement prudents.
Comme disait le dicton rebattu ? On naît incendiaire et on meurt pompier.
Commenter  J’apprécie          184
Il descendit de voiture et s'aperçut que de nombreuses fenêtres étaient éclairées de lueurs sourdes. Il comprit de quoi il s'agissait: c'était l'insomnie de la vieillesse, celle qui , nuit après nuit, te condamne à rester éveillé, au lit ou dans un fauteuil, à te repasser ta vie minute par minute, et à souffrir de nouveau en l'égrenant comme les grains d'un rosaire. Et ainsi, tu en viens à désirer la mort parce que c'est un vide absolu, un rien, qui te libère de la damnation, de la persécution de la mémoire.
Commenter  J’apprécie          180
(...) Montalbano contourna le bureau, l'adjudant avança de quatre pas, les deux mains enfin se serrèrent. Chacun des deux exhiba un sourire authentique comme une Rollex fabriquée à Naples.
Commenter  J’apprécie          180
- Dis-moi la vérité, Fazio : on lui avait crevé les pneus ?
- Oui.
- Et Gallo a pas reluqué avant, comme je vous ai recommandé mille fois de le faire ? Vous voulez le comprendre, oui ou non, que nous crever les pneus, c'est le sport national de ce putain de pays ?
Commenter  J’apprécie          180
Ils se mirent en route dans la direction du village, et du commissariat. Aller chez les carabiniers, ça ne leur était même pas passé par l'antichambre du cerveau, ils étaient commandés par un lieutenant milanais. Le commissaire, au contraire, était de Catagne, il s'appelait Salvo Montalbano, et quand il voulait comprendre quelque chose, il comprenait.
Commenter  J’apprécie          180
Deux mille personnes s'affoulaient devant la cathédrale. Les curés avaient fait le vert et le sec pour rameuter du monde à revorge, brandissant la peine d'excommunication et menaçant épidémies et autres châtiments divins (p. 166).
Commenter  J’apprécie          180



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Andrea Camilleri Voir plus

Quiz Voir plus

la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

10 questions
66 lecteurs ont répondu
Thème : Andrea CamilleriCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..