AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Andrea Camilleri (1001)


"Mais, ma parole t'es complètement obsédé par ces bondieuseries! Tu veux devenir curé ou quoi? Putain! J'ai dit putain, ça va? Et je dis même merde! Bordel de merde, on peut même plus ouvrir la bouche devant toi! Qu'est ce que tu veux devenir? cardinal? pape? saint?
Commenter  J’apprécie          60
Nous tournons maintenant notre plume vers les choses qui paraissent dignes de stupeur : celles qui sont en elles-mêmes remarquables et stupéfiantes pour leur caractère insolite
Gérard Barry, Topographia Hibernica
Commenter  J’apprécie          60
Il s'emmaillotait dans sa fatigue comme quand tu es à l'intérieur d'un vêtement sale, humide de sueur, mais dont tu sais que, sous peu, tu vas pouvoir l'échanger, après la douche, avec un autre, propre et parfumé.
Commenter  J’apprécie          60
Ce n’est pas qu’il était inquiet pour sa carrière, comme le questeur qui avait failli avoir une attaque, de toute façon, il était arrivé à la fin, mais il était en son for intérieur furieux à un point qu’il lui semblait avoir le sang en ébullition.
Ces dernières années, et peut-être aussi en raison de l’âge qui avançait, il n’arrivait plus à contrôler son indignation, et la révolte consécutive, que provoquait en lui l’appui, plus ou moins ouvert, qu’une certaine tendance politique apportait, à travers la collusion de députés et de sénateurs, à la Mafia. Et maintenant, ils s’étaient mis à faire une série de lois qui n’avaient rien à voir avec la légalité. En quel pays trouvait-on un ministre pour dire qu’il fallait vivre avec la Mafia ? En quel pays un sénateur, condamné au premier degré pour collusion avec la Mafia, s’était représenté et avait été élu ? En quel pays un député régional, condamné au premier degré pour avoir aidé des mafieux, était-il promu sénateur ? En quel pays un homme, qui avait été ministre et président du Conseil un grand nombre de fois, avait été reconnu coupable de manière définitive de collusion avec la Mafia mais continuait à être sénateur à vie ?
Commenter  J’apprécie          60
Marietta se leva en pouffant de rire, comme le font les femmes quand elles sont nerveuses. Elle alluma la radio, souleva le couvercle et posa sur le plateau deux ou trois disques où étaient enregistrés les discours du Duce.
Dès qu'il entendit la voix de Mussolini, Michilino dit :
" lève un peu le son.
- Mais c'est déjà fort !
- Plus haut ! N'aie pas peur, personne ne nous entend."
Tandis que la voix de Mussolini retentissait dans la pièce, Michilino se dressa sur ses pieds. Marietta aperçut d'abord une petite bosse se former sous la braguette du petiot, puis la proéminence s'étira et devint une sorte de serpent qui tendait le tissu et menaçait de faire sauter les boutons de son pantalon. Comme ensorcelée, Marietta s'approcha de Michilino, s'assit sur ses talons devant lui, et commença à le déboutonner doucement.
" ...Les forces démo-plouto-judaïques qui voudraient empêcher notre peuple de conquérir la place qui...", disait Mussolini.
Elle n'avait pas encore déboutonné le dernier bouton que le serpent jaillit de son nid, Marietta dut reculer pour ne pas être frappée en plein visage.
Commenter  J’apprécie          61
" Mariè, ça me fait trop mal ! Je t'en supplie, aide-moi !"
Marietta poussa un profond soupir.
" Le Seigneur m'est témoin, dit-elle.
- De quoi ?
- Que j'ai tout fait pour éviter ça.
- Quoi donc ?
- ça suffit, avec tes question. Monte sur moi, comme l'autre fois."
Michilino monta d'un bond, d'abord sur le lit, puis sur le corps bouillant de sa cousine. Marietta allongea la main, saisit brusquement le petit oiseau et l'enfonça en elle, doucement, tout doucement, en faisant : "han ! han !", chaque fois qu'il entrait d'un centimètre. Michilino sentit son petit oiseau glisser dans Marietta, qui était toute mouillée, puis il eut l'impression que la chose, la chagatte quoi ! l'aspirait, telle une bouche qui l'engloutissait.
"Sainte Vierge !" s'exclama Marietta à mi-voix, quand le petit oiseau du petiot entra entièrement en elle. Puis elle resta immobile comme un cadavre.
"Et maintenant, je fais quoi ? demanda Michilino.
- Hein ? " fit Marietta, comme si elle revenait d'un endroit lointain, où l'avaient conduite ses pensées. Elle souriait, pareille à une chatte repue.
"Je fais quoi, maintenant ?"
- Écoute-moi bien. Maintenant tu va reculer un peu, mais attention à ne pas faire sortir la tête du petit oiseau, puis tu l'enfonces de toutes tes forces. Tu vas en avant et en arrière six ou sept fois. Tu peux être sûr qu'après, ça te passera.
- Un
- Han !
- Deux
- Han, han !
- Trois.
- Han, han, han !
- Quatre.
- Han, han, han, han !
- Cinq
- Han, han, han, han, han !
- Six.
- Han, han, han, han, han, han !
- Sept hhhhhhaaaannnnn !"
On aurait dit que Marietta était devenue folle. Elle saisit Michilino par les cheveux, les lui tira avec ses deux mains et commença à frapper la tête contre l'oreiller, à droite et à gauche, tandis qu'elle s'appuyait uniquement sur la nuque et sur les talons. Puis elle se détendit.
"Huit, fit Michilino.
- Han !
- Neuf.
- Han, Han !
- Dix.
- Han, Han, Han !
- Onze, douze, treize, quatorze, quinze, seize, dix-sept, dix-huit, dix-neuf, vingt, vingt et un, vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six...
- Ah, mon Dieu ! Ah, mon Dieu ! Ah, mon Dieeeeeuuuuu !
- Ne prononce pas le nom de Dieu en vain.
- Pourquoi tu t'arrêtes ? Pardon, je ne le prononcerai plus, pardon, ne t'arrête pas, continue, continue...
- ...vingt-huit, vingt-neuf...

- ...et cent
- Grrr...Han...je suis morte... encore...Ah, je suis morte !
- ... cent vingt, cent vingt et un.
- Oui, comme ça, comme ça, comme ça...

- Cent soixante-deux, cent soixante-trois.
- Ah, mon doux amour ! Ah, chair de ma chair ! Ah, mon coeur ! Allez, encore, encore, mon amour...

[..........] Quand Marietta le réveilla, le jour commençait à se lever.
" Allez, debout, tonton Giugiu' risque de rentrer d'un moment à l'autre."
Michilino, tout content, s'aperçut qu'il ne bandait plus. Marietta se releva péniblement. Elle marchait les jambes écartées.
" J'ai mal, je suis toute gonflée."
Commenter  J’apprécie          60
- Je suis pressé, fit Balduzzo, enlève ta culotte et mets-toi en levrette.
Marietta ne savait pas ce que voulait dire se mettre en levrette, mais elle le comprit obscurément. Balduzzo se plaça derrière elle, sortit sa queue, la pénétra : un, deux, trois, quatre, cinq, six et sept. Puis il déchargea.
Il se leva et la remit dans son froc. Ensuite, il enlaça Marietta et l'embrassa sur les lèvres.
- " Si je reviens vivant de la guerre, on se marie."
Commenter  J’apprécie          60
Manger, vivre et écouter le ressac. Avec l'ami retrouvé.
Qu'y avait-il de mieux dans la vie?La guerre était passée...
Commenter  J’apprécie          60
- Et cela ne signifie qu'une chose;
- Laquelle ? lança le commissaire, impressionné par ce lucide et impitoyable examen, mené sans verser une larme, comme si le mort fût une vague connaissance.
- .. Je vous le répète, c'est un acte criminel contre l'image de mon mari, à demi réussi. Ils voulaient en faire un porc à donner en pâture aux porcs à un moment quelconque. S'il n'était pas mort, c'était mieux, avec ce qu'ils avaient sur lui, il aurait fait ce qu'ils voulaient. Mais le plan a en partie réussi : tous les hommes de mon mari ont été exclus du nouveau directoire. Seul Rizzo s'en est tiré, il a même progressé.
- Comment est-ce possible ?
- Cela, c'est à vous de le découvrir, si vous en avez envie. A moins que vous ne vous arrêtiez à la forme qu'ils ont fait prendre à l'eau.
- Je ne comprends pas, excusez-moi.....
- J'avais un ami, fils de paysan, plus jeune que moi. Moi, j'avais une dizaine d'années. Un jour, je vis que mon ami avait mis sur le bord d'un puits une écuelle, une tasse, une théière, une boîte à lait carrée, toutes pleines d'eau à ras bord, et qu'il les observait attentivement. "Qu'est-ce-que tu fais", je lui demandai. Et lui, à son tour, me posa une question : "Quelle est la forme de l'eau ? Mais l'eau n'a pas de forme ! dis-je en riant. Elle prend la forme qu'on lui donne".
Commenter  J’apprécie          60
À propos de bourreau et de victime, devait-il prendre l’initiative d’appeler Livia ou pas ?
C’était à lui de le faire, évidemment, puisque Livia avait déjà démontré de faire la paix en l’appelant. Mais c’était Ingrid qui lui avait répondu et donc ça avait bien merdé.
Il se leva, entra, fit le numéro. Fut agressé.
– Tu l’as fait exprès !
– Quoi ?!
– De me faire répondre par Ingrid !
– Livia, mais comment peux-tu penser que moi…
– Tu es capable de tout avec tes machiavélismes !
Faire comme si de rien n’était et continuer.
– Livia, je te prie, si tu m’aimes un peu, de me laisser parler cinq minutes de suite.
Et ça finit qu’ils firent la paix. Mais au petit matin, de sorte que les dirigeants de l’opérateur téléphonique, pour l’occasion, débouchèrent le champagne.
Commenter  J’apprécie          60
Lume d'alba non filtrava nel cortiglio della "Splendor", la società che aveva in appalto la nettezza urbana di Vigàta, una nuvolaglia bassa e densa cummigliava completamente il cielo come se fosse stato tirato un telone grigio da cornicione a cornicione, foglia non si cataminava, il vento di scirocco tardava ad arrisbigliarsi dal suo sonno piombigno, già si faticava a scangiare parole.
Commenter  J’apprécie          60
Adèle était un de ces passereaux qui,après avoir été trempés comme une soupe par un orage en restant à découvert sur une branche,se secouent en battant des ailes et redeviennent plus secs qu'avant.
Commenter  J’apprécie          60
Dans la société dite civile , il y a toujours un administrateur qui t'administre, pinsa Montalbano. Çà peut-être l'administrateur de la copropriété ou celui de la justice, en substance ça ne fait pas de différence parce que l'important, c'est qu'il existe, et qu'il t'administre plus ou moins soigneusement, prêt à te faire payer l'erreur que peut-être tu ignores avoir commise. Joseph K en savait quelque chose.
Commenter  J’apprécie          60
Naturellement, il ne fut pas choisi par Montalbano qui, au contraire, décida de couper l'île par le travers, pour se retrouver ainsi à parcourir, dès les premiers kilomètres, des petites routes le long desquelles les paysans survivants interrompaient la besogne pour regarder ébahis, cette auto hasardeuse qui passait par là. Ils en parleraient à la maison avec leurs enfants :

- U sapiti stamatina ? Tu sais quoi, ce matin ? Une automobile passa !

Mais c'était la Sicile qui plaisait au commissaire, âpre où le vert était rare, sur laquelle il semblait (et il était) impossible de vivre et où il y avait encore des hommes, mais de moins en moins avec les guêtres, la casquette et le fusil à l'épaule qui le saluaient depuis le dos de leur mule en se portant deux doigts à la visière.
Commenter  J’apprécie          60
L'enfant qui vint lui ouvrir, dans l'appartement voisin, avait au maximum quatre ans et louchait louchement.

- Qui es-tu étranger ? demanda-t-il
-Je suis un policier, dit Montalbano en souriant et en se forçant à entrer dans le jeu.
-Tu me prendras pas vivant, annonçant le gamin et il tira sur lui un coup de son pistolet à eau, le cueillant en plein front.

L'échauffourrée qui suivit fut brève et tandis que le mouflet désarmé commençait à pleurer, Montalbano, avec la froideur d'un tueur à gages, lui tirait en plein visage, le trempant comme une soupe.
-Que se passe-t-il ? Qui est là ?

La maman du petit ange, Mme Gulotta n'avait rien à voir avec la petite mère de la porte à cpoté. Comme première mesure, la dame flanqua une solide torgnole à son fils puis prit le pistolet que le commissaire avait laissé tmber à terre et le balança par la fenêtre.
-Voilà, comme ça, on a fini de s'emmerder avec ça !

Avec des hurlements déchirants, l'enfant s'enfuit dans une autre pièce.
Commenter  J’apprécie          60
Un soir, l’ancienne arriva, s’assit sur la pierre au pied de l’olivier et réclama, non pas le verre d’eau habituel, mais un gorgeon de vin. « Cette fois, je crois que j’ai tiré le gros lot », dit-elle. Gnazio apporta une fiasque pleine et deux verres. Ils burent en silence. La mère Pina glissa une main dans sa poitrine et en tira un rectangle de carton, mais sans le montrer à Gnazio. « Quel âge a-t-elle ? »
Commenter  J’apprécie          60
Sous la couverture bien tirée, on n'apercevait aucun gonflement de corps humain, manquaient même les deux pointes que forment les pieds quand on est couché sur le dos. Et cette espèce de boule grise oubliée sur le coussin était trop pitchoune, trop petite pour être une tête, peut-être une vieille et grosse poire de clystère qui s'était décolorée. Il avança de deux pas et l'horreur le paralysa.
Commenter  J’apprécie          60
Et même les anges :

"Il n'y avait pas de lune , mais des centaines et des centaines d'étoiles qui s'allumaient et s'éteignaient sans arrêt et d'autres qui semblaient des étoiles filantes, des comètes et qui étaient les trajectoires des projectiles, des grenades, des traçantes; elle s'agenouilla, les yeux levés vers le ciel; Puis le halo de lumière farineuse d'un projecteur effaça un instant les ténèbres, disparut. Et elle, en cet instant, le vit. Et même le contempla et l'admira, l'ange. L'ange qui lentement et silencieusement descendait vers la terre, ses grandes ailes déployées sur ses épaules...
... Ambra entendit un grand bruissement et l'ange arriva sur la terrasse, fit une espèce de cabriole, se releva en se libérant en hâte des grandes ailes qu'il enroula...
...Ça c'était un ange qui avait une faim de loup, se dit Ambra. Et non seulement il avait faim, mais il tremblait de froid, nu comme il était. Tiens ! Quelle chose étrange! les anges étaient pareils que les hommes !...
Commenter  J’apprécie          60
Au collège, il avait eu un vieux prêtre enseignant de religion.
- La vérité est lumière, avait-il dit un jour.
Montalbano, élève du genre feignasse et casse-pieds, était toujours au dernier rang.
- Alors ça veut dire que dans une famille où ils disent tous la vérité, ils font des économies d’électricité.
Tel avait été son commentaire à haute voix, et il avait été mis à la porte de la classe. (p. 214)
Commenter  J’apprécie          50
Il se leva et alla tiliphoner au commissariat.
-Ah, dottori dottori ! Ah, dottori !
-Qu'est-ce qui fut, Catarè ?
-Ici, l'apocalypse, c'est !
-Mais qu'est-ce qui se passe ?
-Le vent découvrit la couverture en tuilerie des tuiles du toit par où l'eau entra dans toutes, toutes les pièces !
-Elle a fait des dégâts ?
-Oh que oui. Par exemple, tous les papiers qui, s'atrouvant par-dessus le dessus de votre bureau, dans l'attente que vosseigneurie y apposassâtes sa signature, se trempèrent tant et si bien que ce fut de la pâte.
Un hymne d’exultation, au nez et à la barbe de la bureaucratie, s’éleva, joyeux, dans le cœur de Montalbano.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Andrea Camilleri Voir plus

Quiz Voir plus

la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

10 questions
66 lecteurs ont répondu
Thème : Andrea CamilleriCréer un quiz sur cet auteur

{* *}