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Critiques de Andrea Camilleri (1001)
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Le garde-barrière

Je retrouve avec plaisir le Camilleri que j'aime. le Garde-barrière (2008) fait partie de la trilogie des métamorphoses avec Maruzza Musumeci que j'avais adoré et le grelot que je lirai. Dans le garde-barrière, la chronique d'une bourgade sicilienne durant la période fasciste et plusieurs mythes interagissent.



Cela commence doucement par une petite chronique ô combien pittoresque et savoureuse de la ligne ferroviaire très étroite qui relie Vigata à Castellovitrano en Sicile. Deux trains s'y pressent à pas de poule si bien que les jeunes ont le temps d'aller piquer une tête ou de marauder de beaux fruits entre deux arrêts. Une petite communauté très fraternelle y a ses habitudes depuis la moitié du XIXe siècle. Mais avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini, des milliers de cheminots ont été licenciés et remplacés par des ouvriers fascistes zélés. le meilleur emploi consiste à devenir garde-barrière au troisième poste. On tourne la manivelle deux fois par jour pour lever ou baisser la barrière du passage à niveau et picétou. La petite maison jaune dispose d'un puits et, depuis l'intervention du très zélé Concetto Licalzi et de son épouse Agata Purpura , d'un jardin qui permet de ne plus dépenser ses pécuniaux au marché.

En mars 1942, ce poste très envié voit arriver Nino et Minica, un gentil petit couple. Nino Zarcuto est un beau garçon qui s'est écrasé la main entre les tampons des wagons et y a perdu deux doigts. de ce fait on ne l'a pas appelé sous les drapeaux. Mais son handicap ne l'empêche nullement de jouer de la mandoline comme un dieu. Avec son copain Toto le guitariste, ils forment un excellent duo qui se produit dimanche et jours fériés chez M.Amadeo Vastallo, le meilleur barbier-coiffeur de Vigata. Nino s'est marié avec Minica Oliveri , une fille ni jolie ni vilaine mais bonne ménagère et bonne jardinière. le problème c'est que le bon Dieu ne leur envoie pas d'enfant alors qu'il se démangognent activement. Nino consulte le Docteur Gerbino pfft puis s'en va trouver la mère Pilica. Il en repart avec un pot en verre bleu et deux mois plus tard…

Mais c'est la guerre. Des soldats sont envoyés construire des bunkers le long des côtes. le couple les accueille avec hospitalité. Nino leur fournit l'eau fraîche du puits. Pendant ses absences dominicales, des soldats frappent à la porte de la maison. Et puis pour contourner l'obligation de jouer des marches militaires, Toto et Nino se mettent à jouer des chants fascistes au rythme de la mazurka et de la polka. Les clients apprécient, les autorités beaucoup moins. Ils sont arrêtés. A partir de là, le roman prend une autre tournure. le grotesque et le ridicule qui protégeaient notre lecture disparaissent. Les bas instincts, la violence brute, la cruauté des hommes, nous sont balancés à la figure. Puis la vengeance et la folie. Et c'est dans cette noirceur terrifiante qu'une tentative de métamorphose végétale survient, magnifiquement racontée. Bouleversante et régénérante.
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L'autre bout du fil



Paru en 2016 en Italie, et seulement en 2021 en France, L’autre bout du fil fait revivre le temps d’une lecture l’auteur sicilien disparu en 2019. Une lecture savoureuse grâce au traducteur Serge Quadruppani. Il a transposé le mélange italien sicilien en un savoureux mélange français marseillais sicilien.

Livia et Salvo doivent se rendre à un anniversaire de mariage, Livia exige qu’il achète un costume neuf pour l’occasion. Le commissaire renâcle, mais finit par accepter. Malgré son travail qui lui laisse peu de temps, il consent à rencontrer Elena, la couturière. Quelques jours plus tard, Elena est assassinée.

L’intrigue passe après le reste, mais je me suis laissé porter par la langue, par les personnages et par l’univers du commissariat de la petite ville de Vigàta qui vit au rythme des arrivées des bateaux de migrants.

Un réel plaisir de lecture.


Lien : https://dequoilire.com/lautr..
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Le Cuisinier de l'Alcyon

Le cuisinier d'Alcyon est l'avant-dernier roman de la série policière Commissaire Montalbano du maître sicilien du « giallo » Andrea Camilleri. L'histoire, nous dévoile l'auteur pirsonnellement en pirsonne dans une « Note » finale, a été conçue dix ans avant sa parution en 2019 pour devenir le scénario d'une coproduction italo-américaine. Quand la production a mis fin au projet, Camilleri a utilisé le scenario « pour un nouveau livre de Montalbano qui, inévitablement, s'est ressenti,  peut-être en bien, peut-être en mal , de son origine non littéraire».

Et bien je suis d'avis qu'il y a du bon et du moins bon. Toute la seconde partie avec le F.B.I m'a bien ennuyée. On se croirait dans "Deux flics à Miami".

Mais la première partie est très bien, entre farce et tragédie. On y retrouve tous les ingrédients d'un bon Montalbano : des cauchemars prémonitoires sinistres (dont une éclipse de lune avec un sombre vaisseau qui passe), des dialogues savoureux en camillerese, de bons petits plats siciliens, des quiproquos, des déguisements et des allusions discrètes à la mythologie grecque.

En plus figure en préface une très belle « lettre ouverte » du traducteur Serge Quadruppani au commissaire.
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La Chasse au trésor

Un excellent Montalbano, c'est.

Cela commence comme une farce macabre al dente et puis peu à peu la tragédie s'installe, glaçante.

On est scotché tout du long, dans le cerveau de Salvo Montalbano.

Le commissaire a 57 ans, des kilos en trop, Montalbano 1 se cherche des excuses, Montalbano 2 lui répond. A Vigata, rien ne se passe. Montalbano lit Simenon, aide le brave Catarella à résoudre ses mots croisés. Il envisage de rejoindre son éternelle fiancée, la querelleuse Livia à Bodacasse...Et puis soudain Gregorio Palmisano et sa soeur Caterina deux vieux bigots de première catégorie se prennent subitement pour le bras vengeur de Dieu. Ils tirent sur tout ce qui bouge du haut de leur balcon, en proférant des imprécations terribles. Malgré son vertige il dottor monte à l'assaut, façon Brousse Ouilis, neutralise les deux vieux absolument pitoyables, s'enfonce dans l'appartement plongé dans les ténèbres, enjambe une impressionnante collection de crucifix et bondieuseries en tous genres et, dans le lit de Gregorio, découvre , inerte, une chevelure blonde. Elle appartient à une poupée gonflable. Il lui manque un œil, elle a été tabassée puis recouverte de rustines. Vous pensez bien que la presse en fait ses choux gras. On signale ensuite qu'un corps a été jeté dans une poubelle . Une autre poupée gonflable, qui semble identique à la première, borgne et tabassée. Et puis bientôt Montalbano reçoit une espèce de poésie cryptée et anonyme, l' invitant à une bien inquiétante chasse au trésor. Elle va l'emmener au-delà des friches industrielles de Vigata, près d'un lac bien inquiétant.



Alors bien sûr je vous rassure un peu pirsonnellement en pirsonne, je me suis bien gondolée avec les dialogues savoureux du commissariat, les quiproquos inévitables au sujet des poupées gonflables, les querelles au tiliphone avec Livia, jalouse de la Suédoise Ingrid qui sent l'abricot cueilli de frais mais vite le roman devient vraiment sombre. Montalbano s'implique de plus en plus dans cet étrange défi, comprend qu'il est tombé dans un labyrinthe fatal élaboré par un esprit profondément pervers...
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La pension Eva

La pension Eva est un roman difficile d’approche : le style, l’écriture et la narration ont rendu ma lecture un peu laborieuse. Il faut dire que le roman est truffé d’argot qui lui donne un coté authentique mais qui n’est pas toujours simple pour le lecteur. J’ai dû relire certains passages plusieurs fois pour être sur de comprendre et puis la multitude de personnage n’aide pas.



Pourtant c’est un excellent roman initiatique ou Nene un jeune homme découvre la sexualité à la pension Eva, une maison close qui intrigue tant le jeune homme. Le roman se veut léger mais pourtant le contexte historique des années 40 ou les bombardements sont incessants laisse un sentiment de malaise. On y entrevoit les bombes, les morts, le manque de nourriture et cela fait froid dans le dos.



Les anecdotes des prostitués, la naïveté de Nene font vite oublié cette guerre qui fait rage et on rigole franchement à certains passages. C’était ma première rencontre avec l’auteur et j’ai été surprise. Je reste malgré tout avec un sentiment mitigé et il me faudra lire un autre de ses romans pour m’en faire une opinion plus tranchée.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Pirandello : Biographie de l'enfant échangé

C’est un petit mot de Bookycooky, disant qu’il n’y avait pas de critique sur un livre qu’elle avait aimé et qu’il fallait se jeter à l’eau. Pour cause de vacances, j’arrive deuxième. Biographie du sicilien Luigi Pirandello, Prix Nobel de littérature en 1934. Début de lecture un peu ardue avec la description de la famille des parents et la naissance de Luigi. Mais dès qu’il commence à grandir, on est embarqué. Voici La Sicile avec ses codes et ses légendes comme celle de L’enfant échangé. Luigi, de par ses études et sa vie, habitera d’autres endroits de l’Italie et en Allemagne. Comme souvent à cette époque (1867-1936) sa carrière d’écrivain et de dramaturge sera entravée à bon ou mauvais escient par les difficultés financières, le choix du conjoint par les parents, sa femme paranoïaque. Le point fort de ce récit est la difficulté de relation fils au père qui deviendra lui-même père avec cet héritage qui se reproduira avec ses enfants. Et comment un individu, frappé par les coups que la destinée donne, peut-il à ce point devenir despotique ? Intéressant. Merci Bookycooky
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Le garde-barrière

On me dit qu'il est mort. Je ne le crois pas. Fake news. Je ne veux pas le croire. Fuck news! Que devrais-je croire? Que devrais-je faire? Devrais-je le pleurer? Me fa raggia! Je devrais plutot le rire, mais mes amis risquent d'en tomber abouchon! A bien arregarder, je vais le pleurire a travers un de ses livres.



Le garde-barriere est tout trouve. Un livre aigre-doux. Un brison de rire, un brison de pleurs. Ca commence par susciter des sourires, vers des rires, doucement, lentement, comme le train de Vigata a Castellovitrano duquel, "avant que les locos s'elancent sur le raidillon de la Scala dei Turchi, les plus jeunes et demenets parmi les passagers avaient le temps de se deshabiller, ne gardant que le maillot de bain qu'ils avaient enfile le matin en lieu et place de leur culotte, de piquer une tete dans la grande bleue, de rattraper le train qui se trainait encore a mi-pente fumant crachant et de secher en plein air, tout benaises sur l'imperiale." C'est a ce rythme qu'on suit l'histoire d'un jeune couple qui a du mal a faire des enfants, quand eclate la deuxieme guerre mondiale. Mais vers le mitan du livre (qui n'est pas long, + - 150 pages a caracteres pansus), tout s'accelere, tout devient drame, tragedie. Sur fond de bombardements americains et de regain d'hardiesse des antifascistes, la jeune femme est attaquee, violee, elle ne pourra plus avoir d'enfants, elle devient folle. Les bons mots de l'auteur ne font que rendre le texte plus poignant. A pleurer. Et c'est en deux dernieres pages, abruptes, tres "Deus ex machina", que nous sera donnee une fin apaisante. A en pleurire.



Pas le meilleur de son auteur, mais tres caracteristique. du 100 pour 100 Camilleri. le nom est lache. Ca m'a coute.



Dans une vie anterieure, nous avions, une amie et moi, farfouille ensemble dans quelques Camilleri, la chasse, Zosimo, l'opera... une sorte de flirt litteraire. Nous n'etions plus tres jeunes... je n'etais plus tres beau. Bizarre, bizarre, quand j'y pense: moi, mecreant blinde, calleux, echangeant des livres avec le clerge! A en pleurire!
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Le cours des choses

Une seule critique dans Babelio… mais elle n'évoque pas la préciosité du vocabulaire de Camilleri ou de son traducteur (Dominique Vittoz);à ce propos, j’ai appris dans une conversation avec une fan qu’il y en avait plusieurs dont Serge Quadruppani.



Dans la littérature quand il ne se passe rien… le fait d'usiter des locutions choisies est un plus, mais dans un polar, ça charge surtout quand la densité est telle :

cafis / se benaiser / capie / radée / apincher / bouliguer / gaviole / pique plante / sampiller / bisangoin / testicoter / se bicher / sensipoté / termoyer / dépontelée / chancagner / recrenillé / démenet / embiernes / trampaler / piatter / s’éclafoirer / dégrober / artignoles / antignèle / enotter / emboconner / guille / grabotter / grandoiser / la coite / rebriquer / chapotemont / patrigots / fifrer / trappol / détrancaner / pilleraud / raboulet / compoction / à revorge / batillon / emboconneur / posses / poutrônes / fenottes /sampillerie /acuchonnées / bancane / déraboucler / atouser / dessampiller / bouliguer / rafetaille / tirigousser / poutrône / bauchés / artignole / beurler / cacaboson / grolasser / à regonfle / trampalant / buvanvin / piapiater / marpailler / décrancaner / trampaler / benoni.



Ce nombre de mots inconnus m’a dérouté de l’intrigue comme si j’avais eu affaire à une langue étrangère pas tout à fait maîtrisée.



Amis des mots …lisez ! Pour ma part, j’essayerai peut-être un Camilleri autrement traduit.

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Une voix dans l'ombre

Une véritable bouffée d'air pur arrivant de Sicile. Un vrai bonheur! Je me suis évadée de la grisaille francilienne pour rejoindre Montalbano! Bon, j'avoue, tout ce qui vient d'Italie me transporte, je suis une inconditionnelle!

C'est mon premier Camilleri. Une fois dépassé la forme du langage à la Andrea Camilleri - j'ai lu au moins trois fois le mot "émepétrois" avant de comprendre - et appréciant la série télévisée, cela m'a été facile de voir, sous mes yeux, les personnages s'animer.

Un bon policier qui démarre avec un vol dans un supermarché mais qui va se complexifier pour le plus grand bonheur des amateurs. Etant novice, aux dires de ma bibliothécaire, un excellent cru!





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La couleur du soleil

Bel ouvrage d'Andrea Camilleri qui subtilement allie histoire de l'art, biographie et roman d'aventure. L'art de l'auteur ici réside surtout dans cette très fine utilisation du mélange des styles, tons et parlers ainsi que dans l'écriture parcellaire soulignée par de subtiles mises en abyme et épisodes en miroirs et encore plus par de nouvelles interprétations de tableaux qui ne peuvent qu'enrichir la compréhension que nous avons de l'oeuvre du Caravage. .

Sans vrai début et totalement dépourvu de fin, le récit de la vie du peintre est précédé d'un prologue aux couleurs mafieuses propres à la Sicile et suivi d'un épilogue aux accents de roman policier.

L'ouvrage s'agrémente d'une douzaine de reproductions des tableaux cités dans le roman, ce qui n'est pas pour déplaire au lecteur féru d'art que je suis.

Le mélange des genres ainsi que la critique d'art siéent bien à l'auteur qui s'était déjà essayé à Renoir auparavant.
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Chien de faïence

Tous les ingrédients réunis pour un policier plein d'humour à la sauce Montalbano.
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L'autre bout du fil

Grâce au merveilleux talent de Serge Quadruppani qui sait si bien nous rendre toujours aussi pétillante et fleurie la langue de Camilleri, c'est toujours un plaisir que de se retrouver en Sicile. Encore une fois, Salvo Montalbano est adroit, sympathique, bienveillant et amène. Sa brigade et lui, sont demandés toutes les nuits, pour accueillir les bateaux de migrants arrivant sur les côtes de la Sicile. Camilleri nous fait le portrait, heureusement, de gens charitables, aidants et aimants pour soutenir les policiers et les organismes prenant en charge les nouveaux arrivants.

En plus d'être bouleversés par ces drames humains qu'ils ne peuvent résoudre, les hommes de Montalbano sont épuisés. le travail de jour et de nuit est éreintant et minant.

Cerise sur le gâteau, Livia, la fiancée de Montalbano, lui demande d'aller se faire faire un costume chez une couturière de ses amies pour le renouvellement des voeux d'un couple d'amis. On comprend que Montalbano ira de reculons chez le tailleur et trouvera presque ridicule parler de nouveau de cet engagement marital. Mais bon...

La couturière chez qui il ira pour son costume est assassinée à coup de ciseaux de tailleur. Voilà que l'enquête démarre. Qui était véritablement cette femme qu'il vient tout juste de rencontrer? Que connaît-on de son passé? Montalbano devra remonter bien des pistes présentes et passé afin de résoudre cet assassinat.

Le plaisir de retrouver Montalbano réside non pas nécessairement dans les enquêtes mais dans tout ce qui est autour de l'enquête. Ses collègues, le délicieux Catarella, le fidèle Fazio, l'anxieux Mimi. La gourmandise de Montalbano qui nous fait également saliver à toutes les pages. La mer si présente, apaisante, importante.

C'est encore une fois un grand cru que ce titre de Camilleri. Partir avec un sujet lourd et humainement désolant qu'est le sort des migrants et nous amener sur un ton plus léger à retrouver les habitudes du commissaire et les habitudes parfois drôlatiques de sa gestion de brigade et de ses relations avec celle-ci pour résoudre un meurtre, c'est tout simplement réjouissant.

Malgré la tristesse de certains propos, malgré le fait qu'il est parfois difficile de garder l'esprit ouvert, c'est toujours jubilatoire de se retrouver à Vigata avec cet atypique Montalbano.

Merci tellement pour #Lautreboutdufil #NetGalleyFrance



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Le Champ du potier

Certains ne relisent jamais les livres qu'ils ont lus : soit qu'ils ont peur de ne pas y retrouver le charme qu'ils y avaient découvert, soit tout simplement qu'ils estiment qu'il leur reste trop de livres à lire et trop peu de temps pour les lire pour en perdre encore dans la relecture de livres qu'ils connaissent déjà.



Personnellement, je relis très souvent les livres que j'ai aimé (cela peut aller jusqu'à la dizaine de fois, voire plus !). Je ne parle pas des livres qui ont été un éblouissement : avec ceux-là en effet, le risque est grand de ne pas retrouver lors d'une seconde lecture la magie de la première.



Mais j'aime à relire les livres qui me plongent dans une ambiance : l'Angleterre des romans d'Elizabeth George, la Caroline du Nord de ceux de Kathy Reichs, la Venise des livres de Donna Leon (que j'ai d'ailleurs classés sur mes étagères non pas dans leur ordre de parution, mais en fonction de la saison à laquelle se déroule l'intrigue, pour le plaisir, à la lecture, de me retrouver à Venise en été ou dans les brumes hivernales).



Relire un de ces livres, c'est pour moi comme aller passer un week end chez des amis de longue date : je sais que je vais passer un bon moment en leur compagnie.



Les romans d'Andrea Camilleri relatant les enquêtes du commissaire Montalbano sont de ceux-là. Une envie de soleil, de Sicile, de repas goûteux ? : je vais choisir dans ma bibliothèque un de ces livres, comme d'autres sélectionnent une bouteille de vin dans leur cave.



D'ailleurs, il m'est impossible de lire une enquête du commissaire Montalbano sans l'accompagner dans ses pérégrinations gustatives. S'il ne m'est pas possible, bien évidemment, de trouver près de chez moi les succulents plats que lui sert le chef cuisinier de sa trattoria préférée (mais au moins puis-je comparer ses plats de poisson avec le blaff ou le court-bouillon antillais), il y a toujours un moment dans la lecture d'un Montalbano où je sors du réfrigérateur les olives, les petits anchois marinés, le fromage, et le vin blanc bien frais, pour l'accompagner - lui sur sa véranda, moi sur la terrasse du jardin - dans ses réflexions déductives (que ceux qui connaissent le commissaire se rassurent : je n'ai pas sa descente en matière de whisky !).



J'aime également dans ces romans-là l'humour de l'auteur, son regard ironique sur la société italienne, son style inimitable (il faut noter l'excellence de la traduction qui rend parfaitement la saveur de la langue).



Pour ce qui est du versant policier de l'affaire, il est vrai que je trouve les derniers romans d'Andrea Camilleri moins bon que les premiers : l'intrigue y est souvent très alambiquée et la solution de l'énigme embrouillée et tirée par les cheveux. Mais qu'importe : je lis les enquêtes du commissaire Montalbano pour avoir le plaisir de passer le week end en Sicile et le bonheur de m'essuyer les yeux après avoir trop ri à lecture de certains de ses passages, au point que mes éclats de rire font s'envoler les colibris du jardin ...
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La Patience de l'Araignée

Pour clore ou plutôt finir en beauté ma première année sur Babelio, en vitesse, une visite éclair en Sicile, chez Andrea Camilleri et son commissaire Salvo Montalbano, à Porto Empedocle. Ce port au sud de l'île qui a été le théâtre de 2 sérieux incidents concernant le sauvetage en mer de réfugiés.

Ma dernière lecture sicilienne, il n'y a même pas un mois, fut "Le contexte" de Leonardo Sciascia.

Deux grands auteurs, deux styles.



Le seul inconvénient, à mon avis, est la langue tout à fait personnelle et particulière d'Andrea Camilleri. Le traducteur du roman en Français, Serge Quadruppani, qui a fait un excellent travail, explique dans un avertissement au début de l'ouvrage, que traduire cet écrivain est loin d'être une sinécure. En fait, la langue "camillerienne" n'est ni de l'Italien, ni du Sicilien, mais une langue intermédiaire, celui de "l'italien sicilianisé". Probablement que cette langue a un charme spécifique, mais personnellement, je dois admettre qu'elle ne rende la lecture pas simple et franchement, la transcription française avec des mots précédés d'une lettre "a", ou le "e" remplacé par un "i" , comme dans "pinser" ,me gêne plutôt que cela me plaise.



Notre pauvre commissaire est en congé de rétablissement après avoir reçu une balle dans l'épaule lors d'un épisode précédant "Le tour de la bouée", lorsqu'un coup de fil lui apprend qu'une belle jeune fille a disparu. Il s'agit de Susanna Mistretta, inscrite à l'université de Palerme et fille de Salvatore, géologue à la retraite, et de Giulia, mourante. En rentrant, comme d'habitude, de chez sa copine, Tina Lofaro, avec qui elle a coutume d' étudier, elle s'est évaporée et sur la route, il ne reste que sa mobylette. Congé de maladie ou pas, Salvo Montalbano ne peut s'empêcher d'aller jeter un coup d'oeil sur place. À la grande consternation de Livia, sa compagne qui le soigne.



L'enquête soulève une multitude de questions, à commencer par cette étrange disparition : Susanna étant une fille sérieuse qui n'a pas l'habitude de vadrouiller et qui a, en plus, un charmant fiancé intelligent, Francesco Lipari, qu'a-t-il bien pu lui arriver ? Un kidnapping pour une rançon est peu probable, car il est de notoriété publique que les Mistretta, par un revers de fortune et les frais de maladie considérables de Giulia, tirent le diable par la queue. L'alternative, enlèvement pour des motifs sexuels, comme Susanna est "di grande bellezza", est trop horrible à envisager ! Et où est l'argent qu'elle a retiré de la banque, et sa serviette, et son casque ? Et puis la mère de quoi souffre-t-elle au juste ?



Tant de questions auxquelles je laisse Andrea Camilleri répondre avec sa maestria habituelle.



Ce roman se situe au même haut niveau que "La forme de l'eau" et "La Voix du violon".

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La Danse de la Mouette

Le commissaire Montalbano se promène au bord de la mer et voit une mouette qui évolue dans le ciel puis plonge d’un coup et s’écroule comme si quelqu’un lui avait tiré dessus, sans qu’on ait entendu le moindre coup de feu.

Il rentre chez lui perplexe, car la mouette après vérification est bien morte mystérieusement. Il va chercher son amie Livia qui vient passer un week-end prolongé chez lui avec plein de projets dans la tête.

Ça commence mal car son collègue Fazio semble avoir disparu et il oublie l’heure (il devait retrouver Livia dans un restaurant mais sans préciser l’heure car pour lui le temps est élastique et il arrive toujours très en retard d’où une grosse dispute par téléphone portable interposée.

Les choses se compliquent quand la femme de Fazio arrive au commissariat pour demander des explications : son mari a dit avoir été appelé par le patron (dottore) pour se rendre vers les docks et depuis plus de nouvelles.

Il semble qu’un meurtre ait été commis dans les docks mais est-ce Fazio ou quelqu’un d’autre, on l’apprendra en suivant l’enquête.





Ce que j’en pense :



C’est le premier roman d’André Camilleri que je lis et je n’ai pas beaucoup apprécié. Ce n’est pas son premier polar, puisqu’il en a écrit une vingtaine.

Le style est assez drôle et les rapports de Montalbano avec la nourriture, ou avec son entourage sont amusants, mais l’intrigue traîne en longueur. La vie dans ce petit port de pèche avec tous ses trafics, la maffia qui n’est jamais très loin, les corps qui sont jetés dans les puits dans un endroit perdu, une main coupée…. D’accord, il y a de l’animation mais…

La tentative d’assassinat à l’hôpital, les changements de chambres, pour éloigner la mafia, on se méfie de tout le monde. Jamais l’angoisse ne monte. Le scénario se déroule avec des séquences parfois amusantes, donc on se laisse prendre au jeu et on continue à tourner les pages.

Ce que j’ai bien aimé dans ce livre, en fait, c’est la façon dont le traducteur s’y est pris pour adapter la langue car il y a trois niveau : la langue officielle l’italien, l’italien sicilianisé, et le dialecte pur.

On a donc un texte écrit à la fois en français pour traduire la langue officielle, pour l’italien de Sicile le traducteur a choisi des termes du français du Midi et pour le dialecte les mots sont écrits dans la « langue originale » avec la traduction entre parenthèse.

Ceci donne des phrases parfois drôles et on met du temps à s’adapter au « langage Calillerien ».

C’est cela qui m’a permis de finir le livre. Peut-être n’ai-je pas commencé par le bon livre de cet auteur car j’ai dû mémoriser tous les noms des personnages qui doivent être familiers aux fans de l’auteur. En tout cas, je n’ai jamais vraiment accroché à l’intrigue et au héros. Ce n’est pas un rythme assez rapide pour moi.

Bref, je voulais un livre facile à lire après les derniers romans que j’ai lus et qui étaient plutôt durs, voire perturbants, mais là, je me suis plutôt ennuyée….



Note : 5/10




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Le tailleur gris

C'est le premier jour de sa retraite tant méritée. Comme d'habitude, notre héros, ancien directeur d'une banque, se réveille aux aurores. Pas facile de perdre ses habitudes du jour au lendemain. C'est avec amertume et angoisse qu'il se demande bien ce qu'il va pouvoir faire de ses journées, maintenant qu'il n'a plus à aller au boulot. Sa femme, Adele, dort dans sa propre chambre. Cela fait maintenant 10 ans qu'il a épousé en secondes noces cette jeune veuve, au grand dam de son fils, et 3 ans déjà qu'ils font chambre à part. Décision de Madame à laquelle il n'a pu que se plier. Femme de pouvoir, décideuse, autoritaire, avec un fort appétit sexuel, elle trompe son mari qui est au courant mais la laisse faire. Il a même laissé entrer dans leur maison un soi-disant cousin éloigné, Daniele, qui vit dans la chambre, à côté de celle d'Adele.

Cette femme est-elle insensible? Que cache-t-elle réellement? Aime-t-elle sincèrement son mari? Aimait-elle également son ancien conjoint que la mort n'a pas vraiment eu l'air d'affecter? Que signifie pour elle ce tailleur gris? Autant de questions que se posera le banquier et auxquelles il lui faudra répondre au plus vite...



Voici un auteur que je ne connaissais pas mais apparemment très célèbre dans son pays natal. Et ce fut une agréable surprise de lire ce polar à la tension palpable et au climat oppressant. Outre la description outrageuse de cette femme aux mœurs peu conventionnelles, Camilleri fait également entrer la mafia dans la vie de cet homme à la retraite. A croire qu'un malheur n'arrive jamais seul..

On rentre dans l'intimité de ce couple si étrange et finalement mal assorti et on en ressort désabusé et dépité pour ce pauvre homme à qui la chance n'a pas souri.

D'une écriture simple, classique mais intéressante, Camilleri a su rendre ce polar accrocheur, à la fois plein d'humanité et de compassion.

Un roman noir, noir comme le vieillissement, les désillusions et les déboires...



Le tailleur gris... du sur mesure...
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Un été ardent

J'ai eu tout d'abord beaucoup de mal à m'habituer au style et à l'écriture. La déformation du lexique, entre traduction, italien, dialecte sicilien et inventions de l'auteur ne facilite pas la lecture. Il faut vraiment se laisser aller à cette écriture et se recentrer sur l'intrigue pour continuer. de plus la syntaxe est, elle aussi, très malmenée et on se demande bien pourquoi. de loin, ça me fait un peu penser à « L'affreux pastis de la rue des Merles » de Carlo Emilio Gadda que j'ai lu il y a très longtemps. Pour tout dire, c'est vraiment par hasard que je suis tombé sur Andrea Camilleri et son commissaire Montalbano. J'en avais entendu parler mais mes multiples déceptions par la littérature italienne, y compris celle des plus grands, y compris celle des « gialli » policiers, ne m'encourageaient pas à poursuivre. J'ai même failli abandonner dès les premières pages, tant le style de cet auteur m'est pénible. Et puis, en m'accrochant à l'intrigue, finalement, j'en ai terminé la lecture. Ça se tient, et même très bien. Le lecteur est englué dans les méandres de l'enquête et on est pris de pitié pour ce pauvre inspecteur déclinant, aux prises avec le dysfonctionnement et la désorganisation policière quasiment structurels, mais aussi avec les organisations politiques, entrepreneuriales et mafieuses tout autant inextricables. Sans compter non plus sur les manigances intrusives d'une charmante et ravissante jeune fille qui auront raison du pauvre Montalbano. Et puis, n'oublions pas, un des personnages principaux : la Sicile. Finalement, je me suis assez bien identifié à ce commissaire, qui parviendra après de multiples revers, à ses fins.
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Le Manège des erreurs

Dans le manège des erreurs, Montalbano doit apprendre, en dépit de son grand âge, à se méfier des apparences.

Cette dernière aventure est du concentré de Montalbano. On y retrouve Vigatta, son commissariat, son Questeur ses chaînes de TV, Mimi et Fazio, et surtout Catarella qui se surpasse.

Exemples :

« — Oh que non. Ah, c'te matin, est passé un monsieur qui voulait parler avec vosseigneurie en pirsonne pirsonnellement. »

« — Oh que oui, dottori, juste à l'instant de maintenant. Comment vous vous sentez ? »

« — Dottori, il y aurait qu'il y a une pirsonne, M. Pitruzzo en pirsonne pirsonnellement. »

« — Racontez-moi tout, monsieur Pitruzzo.

L'autre sourit.

— Virduzzo, je m'appelle Alfredo Virduzzo. »

Sans commentaires...

Cette fois, le commissaire est confronté à plusieurs affaires, l'enlèvement de trois jeunes femmes qui sont toutes employés de banque.

L'incendie du magasin d'un vieux beau qui a toutes les allures d'une punition de la Maffia pour non paiement du Pizzo, l'impôt protection...

La diffusion de tracts « … dans certaines boîtes aux lettres, signés par une bizarre organisation anti-banque (...) » semble orienter l'enquête, mais encore une fois les apparences peuvent être trompeuses.

Comme à son habitude, Montalbano ne se laisse pas abattre, « Il se leva et gagna la cuisine. Dans le réfrigérateur, il trouva un plat de hors-d'oeuvre de la campagne et dans le four ‘ne double portion d'aubergines à la parmesane. »

Une littérature de plaisir où les personnages nous guident dans le labyrinthe de la société sicilienne.

Camilleri nous a quitté mais il a laissé une oeuvre sans pareil.

Un régal !






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Ne me touche pas

Ce que j’ai ressenti:…Quand le ghibli t’emporte…



Tu sais pourquoi le ghibli souffle sur toi? Parce que c’est toi, le désert.



J’ai aimé ce roman parce qu’il est insaisissable, tout comme son personnage principal Laura…Elle tourbillonne dans le vent, voltige d’hommes en hommes, tournoie dans les musées, se couche avec le ghibli…Ô Laura, comme tu les as fait tourner les cœurs et les têtes, Ô Laura, comme tu les as rendu tous fous de toi, mais ô combien, ils ne t’ont jamais comprise…Parce que tu es une personne complexe, Laura, un de mes plus jolies rencontres féminines littéraires… Raffinée, séductrice, légère, belle, étrange, disparue, souriante, présente, sensuelle, apathique, aimante, intelligente, sensible, cruelle, indifférente, intéressée, Noli me tangere…Mais tout cela, les hommes ne le saisissent pas, alors ils parlent de toi avec véhémence ou douceur, violence ou candeur, mais toi Laura, tu vis dans l’air du temps, tu es même carrément le vent du désert, s’infiltrant entre les lignes que ses personnes ont écrites, en pensant à toi…Ô Fascinante Laura…

« Je suis fille du vent et du désert. Et cette rose ne mourra jamais. »



En partant à la découverte de cette femme et de son inquiétante disparition, nous partons aussi au cœur de l’Art et des villes européennes…Un voyage initiatique pour comprendre les œuvres qui ont inspiré plus d’un artiste, autour d’une scène mythique de la Bible, Noli Me tangere. L’auteur a su créer une sorte d’affinité énigmatique entre Laura et la fresque de Fra Angelico, qui renforce le mystère de ce petit roman épistolaire. Entre intuition et étude, cette virée soufflée au plus près de la peinture, s’avère des plus intéressantes à découvrir en toile de fond pieuse, et forcément une envie de petit détour culturel se lève de cette plume esquissée par un auteur passionné…









Parce qu’il a cette aura impalpable, parce qu’il a aussi une forme et une originalité tellement mystérieuse, ce Noli me tangere/ Ne me touche pas de Andrea Camilleri m’a captivée tout en gardant, ses petits secrets…Et c’est ce qui fait tout son charme: ce souffle insaisissable et ses tourments fascinants…



« Ce qui est, à bien y penser, une forme d’absolu. »







Ma note Plaisir de Lecture 8/10
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Le toutamoi

Arianna et Giulio filent le parfait amour. Mais Arianna est jeune, jolie, impétueuse et Giulio est vieux et impuissant. Qu'à cela ne tienne ! Giulio est aussi très riche et il peut payer des gigolos à son épouse adorée. Sr une plage italienne, le mafieux local se charge de présenter des étalons au couple qui choisit le mâle du jour. Arianna consomme, Giulio paye et regarde. Un homme ne doit servir que deux fois, pour ne pas risquer la routine ou, pire, un attachement affectif. Ainsi va la vie pour la belle Arianna et son voyeur de mari. Jusqu'au jour où madame jette son dévolu sur Mario, un adolescent qui refuse les règles. Il veut revoir sa dulcinée, seule, et il est prêt à toutes les hardiesses pour arriver à ses fins.



Une pauvre petite fille un brin sadique devenue riche grâce à son corps, ce même corps dont certains ont abusé dans son enfance, et son mari, un brin pervers, qui cède à ses caprices, voilà le couple que nous présente Camilleri qui délaisse pour un temps son commissaire Montalbano. L'ambiance est malsaine, dérangeante, le drame est latent mais trop attendu pour vraiment surprendre et le tout baigne dans un pseudo érotisme qui ne fera fantasmer que les vieillards lubriques. Bref, ce roman a l'avantage d'être bref et c'est à peu près sa seule qualité.
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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