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Critiques de Andrea Camilleri (1001)
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Le toutamoi

Toi, toi mon toit,

Toi, toi mon Toutamoi...



Le Toutamoi d'Arianna est sous les toits,

Le Toutamoi d'Arianna est en son soi,

Le Toutamoi d'Arianna n'est pas pour toi,

Et si tu ne me crois pas, Stefania te le rappellera !



Belle Arianna, fière Arianna, si fragile Arianna...



J'ai aimé ce Toutamoi pour ce beau portrait de femme brisée, mal barrée avant d'avoir démarré dans la vie. Ce parcours fragilisé, abandonné, qui joue son va-tout (et après tout, que reste t-il à perdre ?) sans illusion, capable de transformer autant de rencontres heureuses et bienveillantes en inévitables faillites d'une névrose qui finalement s'ignore si peu.



Quand on souffre, plaire est rassurant, sécurisant. Envoûtant, euphorisant. Un temps. Mais ne repousse que temporairement les réalités de la vraie vie. Les marques trop lourdes du passé.



J'aurais aimé une ambiance "noir" plus marquée, une fin moins attendue, une traduction parfois plus inspirée... Mais tout le reste fonctionne plutôt bien et l'atmosphère est délicieuse...



Première lecture d'Andrea Camilleri qui en appelle d'autres !
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L'autre bout du fil

Sicile, de nos jours. Toutes les nuits, le commissaire Montalbano et ses hommes sont sollicités parce que des migrants sont annoncés sur les plages. Il faut les secourir, les accueillir, les orienter aussi. Enquêter, parfois aussi, entre un supérieur qui voient dans ces hommes des terroristes en puissance, et des passeurs sans aucun respect pour la vie humaine. Toutes les nuits, ils attendent de savoir combien de migrants parviendront jusqu’à leurs côtes, dans quel état ils seront, quels soins ils nécessiteront. Toutes les nuits, à moins qu’ils n’accostent ailleurs, plus loin. Et le jour ? Le jour, le commissariat doit tourner, quand même. Les crimes ne s’arrêtent pas parce que la survie d’autres êtres humains dépend du temps, de l’énergie, de la vigilance que les policiers pourront leur accorder. Les moyens humains manquent, cruellement, et s’il n’est pas question de resquiller, l’épuisement se fait sentir. Heureusement qu’il existe des hommes et des femmes de bonne volonté pour aider, comme le docteur Osman ou Meriam, couturière assistante, mais aussi des êtres si sensibles, comme Catarella, pour qui se confronter à une telle misère, un tel désespoir, est un crève-cœur.

Alors l’on en oublierait presque que L’autre bout du fil est un roman policier, même si Montalbano mène des enquêtes auprès des réfugiés. La couturière qui confectionnait son costume sur-mesure est assassinée. Qui pouvait avoir envie de tuer cette femme que tout le monde appréciait ? Montalbano, qui ne la connaissait que depuis peu et avait appris à l’apprécier, n’a pas l’intention de laisser ce crime impuni. Il remonte toutes les pistes, sans verser dans les clichés auquel certains sont si prompts de céder. Les apparences, toujours les apparences. Andrea Camilleri nous rappelle à quel point il est nécessaire d’aller toujours plus loin qu’elles.

Une magnifique retrouvailles avec le commissaire Montalbano et Vigàta.
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La Voix du violon

Lorsqu’on est chez soi, malade, la gorge irritée, le nez bouché (ou gui goule), avec zéro énergie, le remède à ça est de se plonger dans une enquête du commissaire Montalbano.



On prend le soleil de Sicile, on suit un commissaire épicurien, qui ne court pas, qui ne se dépêche pas, qui prend le temps, qui n’ose pas s’engager avec Livia, qui pousse une gueulante de temps en temps et qui n’oublie jamais de se restaurer dans toutes les petites gargotes qu’il connait.



De ce point de vue-là évitez d’enquêter à ses côtés si vous souffrez d’une gastro car son régime alimentaire ne vous conviendra pas.



Si "Le voleur de goûter" avait un côté roman noir, j’ai trouvé que celui-ci tirait moins à boulets rouges sur l’administration, la politique et l’Italie. Par contre, le nouveau juge, le questeur et un autre chef de police vont s’en prendre plein la tronche.



Le commissaire Montalbano a ses fêlures, ses blessures, son caractère, mais contrairement à d’autres, il ne se vautre pas dans l’alcool. Il est authentique, on le dirait réaliste tant son comportement est égal à lui-même, sans pour autant sombrer dans le portrait du flic torturé à mort.



L’enquête est toute simple et commence après l’écrasement d’une poule qui en avait marre de vivre et l’emboutissement d'une Twingo vert bouteille bien garée sur le bord de la route.



Anybref, on commençait dans le potache, la blague, le délire, l’amusement avant de basculer dans le tragique et l’émouvant.



C’est ça aussi l’effet Montalbano, on oscille sans cesse entre l’envie de se bidonner avec ses adjoints (dont un a un langage des plus étranges) et les tripes qui se nouent quand l’auteur aborde des sujets plus lourds.



Sans courir, sans se presser, mais sans laisser le temps au lecteur de bailler, Montalbano nous entraîne à sa suite dans son enquête, dans sa vie privée, sans les bons moments comme dans les moins bons, dans ses pensées, ses interrogations, ses coups de sangs.



Et puis, il a toute une équipe derrière lui, que ce soient les policiers sous ses ordres, ou des journalistes, ou même une vieille dame. Sans oublier que Montalbano n’est pas la moitié d’un con, qu’il est rusé, malin et qu’il sait jouer avec les plus grands…



Une nouvelle fois, lire un commissaire Montalbano était un bon choix. Je tousse toujours mais pendant quelques heures, je me suis dorée la pilule au soleil de la Sicile, marché dans la mer et j’ai mangé comme une reine.


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La révolution de la Lune

Cette histoire est inspirée d'un fait historique. En effet, en 1677, une femme, Eleonora di Mora, a gouverné la Sicile pendant 27 jours.

Cette histoire raconte avec beaucoup d'humour, son combat contre un gouvernement corrompu et contrôlé par des politiciens qui se regardent le nombril. En moins d'un mois, elle a même réussi à gagner quelques batailles.

Je découvre la plume d'Andrea Camilleri avec ce roman, et j'avoue avoir été plutôt déstabilisée par son style. Son récit est rempli d'expressions italiennes, siciliennes et espagnoles. Tous le discours d'Eleonora est en grande partie en espagnol et ce que j'ai trouvé amusant c'est plutôt que d'avoir une traduction en note de bas de page, il y a toujours un personnage pour reformuler ses paroles au cas où un doute subsisterait.

Ce style a un peu freiné mon engouement pour cette lecture, même si j'ai quand même apprécié.

Je tiens aussi à adresser une mention spéciale au traducteur qui a fait un travail d'un grande qualité.
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Le Champ du potier

C'est un Camilleri en grande forme, qui nous revient là, avec ce nouvel épisode du commissaire Montalbano luttant contre la mafia, et peut-être pire que la mafia, contre certains de ses acolytes. Meurtre, enquête, amour et séduction, amitiés et orages sur la Sicile, terrains glissants (dans tous les sens du terme), coups de dents sur la politique et l'hypocrisie ambiante, états d'âme d'un commissaire qui doute des autres et surtout de lui-même, le tout assaisonné de ce langage bien particulier, entre dialecte et argot sicilien qui fait le bonheur des lecteurs de Camilleri. A part le fait que le champ du potier fait allusion à la trahison de Judas (suivez mon regard, mais je ne vous en dirai pas plus) l'intrigue n'a en soi rien d'extraordinaire, mais on s'amuse bien tout en dévorant ce livre qui se lit très vite. Bref une excellente lecture de vacances, et, pour ceux qui ne connaissent pas encore le commissaire Montalbano, un dépaysement total.
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L'excursion à Tindari

Lire une enquête de Montalbano, c’est avoir l’assurance que l’on va passer un bon moment de lecture, de détente, d’amusement, de bonnes bouffes…



Les enquêtes de Montalbano, pour moi, ce sont des romans policiers doudous, de ceux qui mettent le moral en hausse, qui rendent heureux.



Montalbano, il enquête à la Maigret, en prenant son temps, en s’arrêtant pour se restaurer, refusant de bouffer de la merde. Il se promène, réfléchit, grommelle, vocifère sur ses hommes, ourdi des plans pas catholiques pour éviter que Mimi Augelo, son adjoint, reste à sa place.



Deux affaires tombent dans les bras de Montalbano : un jeune assassiné devant chez lui et la disparition d’un couple de personnes âgées, après une excursion à Tindari. Pour nous, l’assassinat semble le plus important, et pourtant, notre commissaire épicurien va plus bosser sur la disparition de cet étrange couple qui ne parlait à personne.



Cela parait banal comme affaire, cette disparition, on se dit que Montalbano a sans doute raison de la traiter par en-dessous de la jambe, sans vraiment y aller à fond. Mais comme souvent, il n’en est rien et sous ces affaires qui semblent banales, se cachent toujours des faits de société, bien plus importants que l’on aurait pu le penser.



Le truc en plus ? La traduction de Serge Quadruppani est bien exécutée, elle donne de la couleur aux mots, aux phrases, nous immergeant totalement dans le petit village de Vigata, nous donnant l’impression que nous sommes avec Montalbano et ses hommes, "pirsonnelement en personne" (les initiés comprendront).



De l’humour, des crimes, des enquêtes, des mystères, de la bonne bouffe, des tracasseries, des réflexions pleines de philosophie, c’est ça, l’univers de Montalbano.



Le seul bémol dans l’histoire, c’est qu’il est impossible d’aller manger à la trattoria San Calogero de Vigata puisque le patelin n’existe pas ! À quand, en Sicile, un label "Montalbano" afin de désigner les petits restaurants comme il les apprécie ?


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Le tailleur gris

Ma première rencontre avec cet auteur italien ! Et au final, je ne sais même pas si j'ai envie de retenter. Dans ce bouquin, y'a que la fin qui m'a quelque peu intéressée... sinon, c'est que la pathétique histoire d'un homme qui est marié à une femme plus jeune que lui et qui profite bien de sa jeunesse pour le tromper à tout va. À la vue de la couverture, je m'attendais à une histoire hypnotique à la Betty d'Indridason... il n'en fut rien. Pourtant, il y avait quelques éléments qui auraient pu m'accrocher, comme cette proximité avec la Mafia italienne que j'aurai aimé voir creusé d'avantage. Alors, comme mentionné en début de cet avis, y'a que le dernier chapitre qui me fait mettre des étoiles... dommage que ce n'est été que la fin !
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La Concession du téléphone

C'est une comédie sicilienne à laquelle nous invite le malicieux Camilleri dans cet opus composé d'échanges de lettres, alternant avec des dialogues écrits notamment dans le dialecte savoureux qui a fait la renommée de l'auteur.

En 1898, dans la cité imaginaire de Vigatà, au sud de la Sicile, un jeune gandin, Filippo Genuardi, qui a épousé une héritière et manifeste des goûts évidents pour la gloriole, veut absolument une installation téléphonique pour relier son magasin à la demeure de son beau-père. La chose est d'autant moins aisée que les instances de l'Etat dsyfonctionnent, le Préfet étant paranoïaque et les carabiniers faisant la chasse aux sorcières subversives, tandis que le parrain local est en délicatesse avec un ami de Filippo qui ne lui a pas payé ses dettes de jeu. Pris entre ces intérêts divergents, le pauvre Pippo se retrouve en prison après une fusillade commanditée par la mafia... Tout semble s'arranger à la sicilienne, mais l'amour est là et la fin pleine de surprise et d'ironie.

Un véritable régal que la lecture de ces lettres parodiant le style administratif le plus obtus où toutefois le démon du bizarre et la logique sicilienne subvertissent les procédures les plus classiques, et ces dialogues réjouissants où la verve linguistique de Camilleri se donne libre cours : échanges en dialecte siculo-camillerien, sous-entendus, clins d'œil, chutes divertissantes, le tout compose un puzzle parfaitement maîtrisé d'où émerge une comédie du progrès dans une île largement traditionnelle, où l'administration italienne ne maîtrise pas tout, et où le poids des parrains ne doit pas être sous-estimé, car ils peuvent souffler alternativement le chaud ou le froid...

Pour bien apprécier la saveur de ce petit bijou de malice, la lecture en V.O. est fortement recommandée !
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Le neveu du Négus

Avec son humour retors et son air de ne pas y toucher, Camilleri nous offre à nouveau un livre où s'on s'amuse bien. Imaginez la visite d'un jeune prince africain panier percé et très porté sur les femmes dans le pays de Mussolini : comment faire de ce prince un fervent supporter du fascisme, sans mécontenter les adeptes des théories raciales, sans ruiner ceux qui l'accueillent, tout en ménageant les intérêts de ce brave Duce en Abyssinie, dans un pays où si la corruption tient lieu de système on ne badine pas avec l'autorité suprême. Ajoutez à cela un homosexuel allemand (dont le père a rallié le parti d'Hitler) qui tombe amoureux du jeune noir et le paye grassement pour ses "services", une jeune fille amoureuse du prince et une vieille fille qui compte bien profiter des "avantages" (en nature) du même prince et vous y êtes. D'une histoire vraie, Camilleri fait une histoire totalement loufoque, avec à la clé une bonne satire du fascisme comme il se doit. J'avoue avoir bien ri avec ce livre court mais décapant et le conseille vivement contre la morosité ambiante.

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La Forme de l'Eau

Avant de s'occuper de l'intrigue sicilienne, il faut présenter Andrea Camilleri qui fut d'abord poète, puis metteur en scène pour le théâtre puis se fit connaitre avec ce premier roman policier qui devait entrainer la renommée de son commissaire Salvo Montalbano !

A Vigàta ( Porto Empedocle : lieu de naissance de l'auteur ) , le commissaire Montalbano est appelé pour le décès de l'ingénieur Laporello dans sa BMW et, d'après le légiste Jacomuzzi : il s'agirait d'un simple arrêt cardiaque provoqué suite à un rapport sexuel !

Mais, cette voiture est dans un terrain vague : le Bercaïl qui accueille tous les déchets physiques et humains + la drogue + la prostitution de la ville, avec à sa tête : Gegé qui contrôle ce territoire en prélevant un pourcentage sur ces activités florissantes ! ! !

Le commissaire Montalbano qui pense que le vérité est comme la forme de l'eau puisque cette dernière n'en a pas !!! il va tenter en 48 heures de trouver qui est l'assassin et, qui a dérobé le collier en or serti de brillants qui a disparu. Comment un grosse auto a pu arriver par le lit du Canneto ? Qu'ont vu les 2 " ramasse-poubelles " qui étaient sur les lieux ? Pourquoi ont ils appelé en priorité maître Rizzo qui est en même temps l'avocat de l'ingénieur Laporello et celui de son successeur dans leurs magouilles politico-mafieuses ? Qui est cette femme qui " baisait "dans l'auto et pourquoi elle est partie aussi rapidement ?

Le commissaire connait bien les habitants de Vigàta, leurs défauts, leurs faiblesses y compris Gegé son camarade de classe, le journaliste Nicolô Zito...et, les affidés de la mafia.

C'est un flic humain, rêveur, bon vivant qui enquête de façon anarchiste en observant les moindres détails, d'autant qu'entretemps le fameux avocat Rizzo a été tué !

Un roman policier truculent, malin et féroce dans une langue italo-sicilienne aussi savoureuse que la cuisine locale !

L.C thématique de septembre 2022 : un polar avec un héros récurrent.
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La Pyramide de boue

Presque une découverte ! Je connaissais le commissaire Montalbano par la télé et par une amie italianisante qui m’avait vanté les qualités d’écriture d’Andrea Camilleri. C’est donc le premier livre de cet auteur que je lis, et je suis admirative a priori du talent du traducteur qui explique ses choix dans un avertissement au début de l’ouvrage. Un régal linguistique qui permet de deviner la virtuosité d’A Camilleri. Pour ce qui est de l’intrigue, elle évolue relativement lentement, ou plutôt, avec des circonvolutions, bien nécessaires pour qu’un simple commissaire s’attaque à résoudre un crime mafieux sans s’arrêter aux apparences qu’on lui met sous le nez. On découvre au passage un peu de la cuisine sicilienne, par contre il ne faut pas trop compter sur le soleil méditerranéen : l’Italie de La pyramide de boue est bien aussi pluvieuse que la vallée du Baztan de Dolores Redondo, et boueuse, fangeuse, en plus. Les invraisemblances s’accumulent autour de la mort par balle d’un cycliste en petite tenue retrouvé dans un tunnel boueux. Mais Montalbano est patient, et il finit par démêler toutes les ficelles mafieuses autour de plusieurs chantiers de construction, entre corruption de marchés publics, blanchiment d’argent et défauts de construction. Un vrai dédale de sociétés aux noms très poétiques comme Primavera, Soledoro, ...C’est sombre, entre crimes et menaces et météo pas terrible, mais le moral du commissaire s’améliore au fil du livre et l’humour linguistique avec l’inénarrable Catarella compense largement la morosité ambiante. Mon premier roman de la série des enquêtes du commissaire Montalbano, mais probablement pas le dernier !
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La Forme de l'Eau

Pour moi cette lecture est la découverte d'un auteur. Je me suis lancée dans cette lecture sans aucun apriori, juste en sachant que l'auteur Sicilien, aimait à faire partager sa Sicile, de quelqu'un qui vient de là et qui en connaît les codes.

La préface du traducteur, m'a un peu inquiété, car j'y ai appris, que le texte original n'est pas écrit en Italien, mais en Sicilien.... Compréhensible par les Italiens, certes, mais avec des tournures de phrases ou des expressions qui ne sont usités que sur l'île. Je me demandais ce que cela pouvait produire une fois traduit en Français.

Le récit qui n'est en fait qu'un prétexte, à un voyage en Sicile ; voyage à la découverte des "us et coutumes" locales en matière de politique ou justice. C'est peut-être aussi un petit voyage gastronomique, j'ai trouvé qu'il y était souvent question de nourriture.

Mais très clairement, l'enquête n'est pas le sujet principal. On y suit ce commissaire un peu particulier. L'explication des évènements sur lesquels il enquête est révélée un peu à la méthode Agatha Christie, dans le dernier chapitre, mais sans la consistance de la reine du roman policier.

C'est donc pour moi une demi déception, quand je lis un roman policier, j'aime que ce soit l'enquête le cœur du récit. Mais je reconnais que j'ai aussi apprécié de découvrir le "folklore" Sicilien : un monde à part.
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La Forme de l'Eau

À défaut d’avoir foulé la petite île d’où est originaire Chouchou, je pourrai au moins dire que j’ai entraperçu une certaine mentalité sicilienne au travers de cette première enquête du commissaire Salvo Montalbano.



Un politicien qui meurt durant l’acte, ce n’est ni le premier, ni le dernier à qui ça arrive, la France ce souvient encore de ce président qui voulait être César et qui fini Pompée…



Mais dans ce cas-ci, ça soulève tout de même quelques vagues et même si la presse reste pudique, il n’empêche qu’on a tout de même retrouvé l’homme avec le pantalon et le calebard sur les mollets.



Le diable se cache dans les détails et l’homme a beau être mort d’une crise cardiaque, il n’en reste pas moins que le commissaire Montalbano veut en avoir le cœur net et continue donc sa petite enquête alors que tout le monde la voudrait voir classée.



Voilà une autre découverte pour moi : le commissaire Montalbano ! Et le voyage valait le détour car j’ai aimé l’ambiance sicilienne, le flegme de certains, l’emportement des autres, le côté bourru mais intègre du commissaire qui n’a rien lâché sur cette enquête, sauf des bons mots.



Parce que oui, il y a de l’humour noir dans cette enquête, des dialogues et des réparties pas piquées des hannetons, des vérités, un soupçon de magouille, de sexe, de cul, et quelques bons plats que j’aurais aimé goûter, dont la recette du poulpe.



Il est un fait que l’enquête n’a rien d’extraordinaire, mais au final, elle m’a permis de mieux faire connaissance avec le commissaire et sa fine équipe, qu’elle soit composée de policiers ou de son ami proxénète.



Sans me faire fondre des neurones, j’avais trouvé qui était en présence du politicien lorsqu’il fit son arrêt cardiaque, deviné aussi une autre chose (que je ne vous dirai pas), mais il me manquait quelques précisions pour boucler l’affaire avant le commissaire.



N’allez pas croire que cela a entravé mon plaisir de lire le final, où le commissaire explique le tout à son supérieur et ensuite à sa copine. Là, l’auteur a joué finement, je ne m’y attendais pas et je dis bravo pour ce final.



Si la série ne m’avait pas bottée, les enquêtes du commissaire me plaisent bien en version écrite et je pense me faire plaisir avec tous les autres tomes qui existent.


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La prise de Makalé

Sur fond de campagne d'Abyssinie, Andrea Camilleri propose au lecteur une farce qui se joue sur le sol italien. Nous suivons Michellino, un enfant de six ans, s'enthousiasmer pour le fascisme et la religion.

D'ailleurs maman est des plus dévotes et papa est un cadre dans le parti.

Encouragé par son père il deviendra "Fils de Louve" dans un mouvement paramilitaire où il pourra montrer toute sa détermination.

Mais le monde des adultes n'est pas exactement le modèle parfait qu'on lui laissait entrevoir.

Sa mère succombe sur son divan aux charmes d'un prêtre en invoquant Dieu ou la sainte Vierge au plus fort de sa pâmoison.

Sa cousine, dont le fiancé est mort au combat, a tôt fait de sécher ses larmes et de lui montrer les attraits de la levrette, qu'elle va mettre la nuit suivante en pratique avec le père du gamin.

Alors qu'il joue sous la table dans le salon, une veuve qui semble inconsolable, en conversation avec ses parents, ouvre ses cuisses largement pour l'inciter à une exploration manuelle.

Dans cette ambiance d'accommodements, de mensonges et d'hypocrisie Michelino, qui invoque Le Christ à tout instant, deviendra lui-même un meurtrier sans aucun repentir.

Lecture divertissante dans laquelle le lecteur observe avec plaisir Andrea Camilleri railler les institutions religieuses et militaires, sans oublier ses concitoyens et leurs faiblesses.
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Le Sourire d'Angelica

Quelle déception énorme que cette lecture heureusement qu'il est court et malgré tout qu'es ce que cela traine en longueur. Déjà en ouvrant le livre et en voyant les notes de la traductrice je me suis un peu méfiée, car beaucoup d'argot sicilien qui ont été traduit de façon très étrange et qui m'ont gênés tout au long de la lecture comme par exemple au 'pital, pinsee, arréveiller ce livre en est truffée de mot ainsi ce qui n'apporte rien au récit.



Et que dire de l'intrigue qui n'est pas du tout palpitante qui commet des cambriolages? Un commissaire Montalbano amoureux d'Angelica comme un collégien.



Bref aux amoureux des thrillers rythmés et palpitants passer votre chemin....
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Chien de faïence

Un polar à la sauce sicilienne avec le commissaire Salvo Montalbano, écrit dans une langue salée, et avec l'aide du traducteur Quadruppani parsemé d' expressions marseillaises qui sont là pour restituer le mélange linguistique sicilo-italien d'Andrea Camilleri !

Tano u grecu, un mafieux aux 3 ou 5 crimes, contacte le commissaire pour une rencontre discrète qui doit lui permettre de se soigner ! Hélas ses anciens complices l'abattent, mais avant de mourir, il révèle à Montalbano l'existence d'une cache remplie d'armes ! Ce dernier, avec ses hommes vont découvrir , outre les celles-ci, le corps de 2 jeunes gens complétement nus : une jeune fille Lisetta et son amant Mario, une écuelle, un chien en terre cuite + des pièces frappées à l'effigie de Victor Emmanuel III qui datent de 1941.

Une nuit, il y a eu un vol à Vigatà chez Carmello Ingrassia et le chevalier Misuraca qui sortait d'une réunion a été assassiné ! Montalbano est une homme énergique, un fin limier qui s'entend bien avec son équipe, il est charismatique et conduit ses enquêtes de façon indépendante de sa hiérarchie, il est un gourmand qui apprécie les spécialités de son île. Il va chercher à remonter l'historique de ce "cold case" de la période ou les anglais puis les américains bombardèrent puis débarquèrent en Sicile.

Un polar, ou l'agitation permanente du commissaire, ses dégustations continuelles des plats préparés par Adelina sa bonne, sa peur de l'engagement amoureux avec Livia, ses réparties folkloriques déstabilisent le lecteur !

D'après le Garofi : il serait le nouveau Maigret italien !!!



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La Lune de papier

Encore une bien belle intrigue mise en valeur ( une nouvelle fois aussi) par les personnages typés et l'écriture de Camilleri. Tout se tient et il faut attendre les dernieres lignes pour avoir la vérité vraie comme dirait Catarella.

particulièrement apprécié le premier chapitre dans lequel Montabalno nous livre son angoisse de la mort et du service que son réveil matin lui rend...
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Meurtre aux poissons rouges

Court, mais bon. Revoilà Camilleri en grande forme dans cette nouvelle enquête de Montalbano dopé par la verve de son collègue Carlo Lucarelli et de sa belle enquêtrice Grazia Negro. Ce court polar -presque une nouvelle- est écrite en effet en commun par nos compères après avoir été improvisé oralement au cours d'une journée semble-t-il mémorable. Quatre victimes : un homme (allergique au poisson) et trois poissons rouges, retrouvés dans le même sac en plastique, chacun ayant péri étouffé pour des raisons différentes. Quid de la mafia et de ses accolytes, en particulier une nana "à gros nichons" ? La lecture de ce texte vous l'apprendra, entre tortellini, cannoli et autres gourmandises, devenues subitement étouffantes au sens propre du mot. Humour décapant, voire corrosif, gourmandise et mentalité sicilienne au plus haut niveau dans ce nouvel opus. Un régal vous dis-je, pour les yeux comme pour l'imagination des papilles. A savourer en apéritif ou en dessert.
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La pension Eva

Ce "bonheur" .."qui me conduisit pour la première fois dans une maison de passe", celui que relate Marcel Proust (dans Autour de madame Swann), Andrea Camilleri le met en tête de chapitre et en fait le sujet de son roman La pension Eva, un "burdellu" dans lequel le jeune Néné va connaitre, avec gourmandise, ses presque premières fois; un "burdellu" qui tient du couvent, car entre deux passes, religion oblige on y prie beaucoup; un "burdellu" comme un abri hors du temps (où se croisent Italiens,Allemands et Américains sans signe distinctif) dont l'insouciance fait oublier les bombardements de la deuxième guerre qui angoissent, blessent,séparent et tuent.

C'est avec beaucoup d'humour et une verve, parsemée de mots italiens succulents(comme "les pâtes ncasciata"), qui frise la naïveté (la langue est volontairement estropiée: "acomença","lémentaire","ezemple") que le narrateur omniscient relate la jeunesse de Néné du moment où sa caressante cousine Angela le plombe en lui révélant qu'il l'a "pitchounette" ("Sainte mère, quel malheur!") jusqu'à la fin de la guerre et perte de l'enfance. Emaillé d'anecdotes truculentes, on rit beaucoup....pour faire passer les larmes.

On apprend avec joie comment le copain Jacolino devient par "miracle" calé en grec et latin grâce à la "Signora Flora", comment la "camarade"Tania au grand coeur transmet des renseignements à un chaste avocat, comment la pieuse Nadia se croit victime hallucinations face à un moine défroqué, comment une femme jalouse stoppe le bégaiement de son coureur de mari,pourquoi l' ange américain tombé du ciel a"une faim de loup,que l'amour peut naître entre des êtres que tout sépare,....mais on apprend aussi que seules la rage et le désespoir poussent aux paris stupides ou aux fantasmes les plus fous pour dire stop à la guerre...car dénonce Andrea Camilleri la guerre est folie!

Petit rappel: Andrea Camilleri, metteur en scène et écrivain italien,n'est venu à l'écriture que sur le tard.

Il a obtenu le prestidigieux prix de poésie Libera Stampa ainsi qu'un prix pour une pièce de théâtre.

Son roman La pension Eva est un pur bonheur, malgré son lourd fond historique, car il montre que l'homme doit avancer, prendre conscience de sa propre violence et essayer de survivre ou de vivre tout simplement en savourant les instants de joie qui lui sont donnés comme celui de retrouver un ami perdu de vue.
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Mort en pleine mer et autres enquêtes de Mont..

Un de plus et celui ci est un recueil de petites enquêtes mettant à l'épreuve Montalbano et son équipe.Le format réduit force à aller à l'essentiel , moins de personnages, plus de vitesse. C'est plaisant et comme d'habitude , finement mis en musique . j'ai un faible pour la dernière nouvelle qui , à la fois ,met en scène un voleur esthète ( façon Arsene Lupin un peu) et permet à Montalbano de montrer sa capacité à jouer avec les lois en vigueur....on le savait déjà, il le démontre encore avec bienveillance.
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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