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Critiques de Andrea Camilleri (1001)
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La Voix du violon

Ma façon de rendre hommage à Andrea Camilleri est de lire le maximum de ses ouvrages, historiques ou policiers.

Ainsi, j'en ai lu quinze eu un mois. Mon petit dernier est le quatrième de la série Montalbano, publié en 1997 : "la voix du violon".

Alors que le commissaire avait cinquante-huit ans dans les précédents, le revoici en pleine force de l'âge.

Déjà sensible aux variations climatiques et déjà pépère tranquille au volant.

Sauf que ce jour-là, où il se rend à un enterrement, c'est son adjoint Gallo à la conduite très sportive qui mène le train.

Après avoir écrasé une poule "suicidaire" (on est à la campagne) il dévie et heurte une voiture en stationnement devant une maison. Passage obligé à l'hôpital. Temps perdu.

Conséquence de l'accident, mais non cause, : la macabre découverte du cadavre d'une jeune femme.

L'enquête bien conduite, mais sans précipitation, est contrecarrée par le nouveau Questeur qui n'apprécie pas

cette façon de faire : il faut du résultat, et rapidement.

Seulement, alors que l'enquête est retirée à notre cher commissaire, une erreur fatale est commise par la nouvelle équipe. Montalbano est de nouveau sur le terrain.

Comme d'habitude j'ai aimé les adjoints ,et la langue jubilatoire de Camilleri.

Et Catarella !

"Catarella, au commissariat, ils l'avaient mis à répondre aux coups de fil dans la conviction erronée que là, il pourrait faire moins de dégâts qu'ailleurs".
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Une lame de lumière

Ecrit en 2012, traduit en France en 2016, quatre ans pour enfin pouvoir lire Une Lame de lumière, c'est un peu trop long pour l'afficionado de Camilleri et de son commissaire Montalbano.

Je suis très loin d'être déçu par cette enquête de Montalbano. Plutôt enthousiaste et retourné par la façon dont Andrea Camilleri, en utilisant toujours les mêmes ingrédients, produit des plats aux arômes, au bouquet, à la sapidité toujours aussi surprenants qu'étonnants. Des plats dont on reprend toujours une deuxième fois et dont on garde longtemps le goût en bouche après les avoir, hélas, dévorés.

Grâce aux éditions Fleuve, je fais partie des privilégiés qui ont pu lire le roman en avant-première. Avant-première pour le dernier roman.

Une lame de lumière est du concentré de Camilleri. On y retrouve un Montalbano plus Montalbano que jamais.

Toujours seul avec ses démons ; fuyant les autorités et la hiérarchie ; entouré de ses fidèles Fazio, Mimi Augello, et l'inénarrable Catarella ; la communauté de Vigatta ; les familles maffieuses, Cuffaro et Sinagra qui, tantôt se tirent la bourre, tantôt passent des alliances de circonstance pour soigner leur image. le questeur Bonnetti-Aldeghiri ; Enzo l'aubergiste ; Adelina la gouvernante cuisinière et son fils Pasquali.

Le récit plonge dans l'actualité. le commissariat est en effervescence. le Ministre de l'intérieur va arriver en hélicoptère pour visiter un campement d'urgence de migrants installé à Vigatta.

Montalbano se fait porter pâle pour ne pas accompagner la délégation officielle. Il se réveille ce matin-là la tête embrumée d'un rêve obscur dont il va constater par la suite qu'il était peut-être prémonitoire, en tous les cas qu'il contenait beaucoup d'éléments qui fonderont les intuitions de Salvo. Il est ramené, malgré-lui, au commissariat, car le Ministre annule son déplacement et plusieurs affaires viennent perturber le quotidien de Vigatta :

- Une querelle de chasseurs sur les lieux où se déroulait son rêve

- L'agression de la jeune Loredana, 20 ans, ex vendeuse de supermarché qui a épousé son patron M. di Marta âgé de plus de 50 ans.

- le témoignage de l'agriculteur, Gaspare Intelisano, sur des événements curieux qui se produisent sur son terrain de Spiritu Santo.

- L'ouverture d'une galerie d'art à Vigatta, dont Marian la gérante ne laisse pas Salvo indifférent et le rend nerveux lorsque Livia l'appelle.

L'histoire commence en douceur, semble se traîner comme le mal être de Montalbano. Au fur et à mesure des investigations dont il charge Fazio et Mimi, Montalbano voit se dessiner des pistes, des chemins qui se croisent.

Pour s'y retrouver dans ce dédale, Montalbano utilise toujours les mêmes « trucs » :

- Une interview à Retelibera par son ami journaliste Nicolo Zito réveille les familles maffieuses et justifie un coup de fil nocturne de l'avocat de l'une d'entre elles, Maître Guttadauro, qui raconte à Salvo la parabole des chasseurs et de l'âne travesti en lion….

- le recours à la connaissance du Milieu, de Pasquali le fils d'Adelina qu'il a sauvé autrefois de la prison.

- Les talents de séducteur de Mimi Augello chargé de séduire une suspecte…

- le vieille dame en fauteuil roulant qui habite par hasard en face de la maison du principal suspect et qui, passant ses journées à sa fenêtre, rapporte avec précision et force détails les allées et venues.

Cette fois encore, ça marche !

Loredana et son ami Valéria Bonifacio, avec l'aide du demi-frère de cette dernière, Rosario Lauricella, ont piégé di Marta pour le faire accuser du meurtre de l'ancien petit ami de Loredana, Carmelo Savastano.

Marian, la nouvelle conquête de Salvo Montalbano se retrouve au beau milieu d'un trafic de tableaux volés dont Salvo la protège in-extremis.

Des Tunisiens, réfugiés politiques poursuivis par la police de leur pays ont trouvé refuge sur le terrain de Gaspare Intelisano, et l'enquête lancée par Montalbano suite à la plainte de l'agriculteur est confié à la brigade anti-terroriste.

Ce dernier se demande pourquoi on cherche à le tenir à l'écart des investigations et, quand il découvrira la vérité cela se fera à ses dépens.

Peti clin d'oeil, au passage, lors d'une planque, Salvo Montalbano lit un roman de Roberto Bolaño, l'auteur des détectives sauvages, qu'il nous avoue adorer.

Du grand Camilleri qui, une fois de plus, démontre des qualités de moraliste - même si Montalbano défend sa propre conception de la morale qui ne cherche pas à changer la société mais à éviter ses débordements maffieux - et de conteur, nous conduisant avec sa verve coutumière, et après de multiples détours, vers une chute qui nous laisse songeur et nous ramène à une précédente enquête de Montalbano (Le voleur de goûter).

Aux dernières nouvelles, 7 ouvrages de Camilleri ne sont pas traduits en France. Vite, Monsieur Fleuve ! dépêche-toi de le faire. Un Camilleri à lire, même par les novices !
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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La pension Eva

Paru en 2006

"Je désire avertir que ce récit n'est pas autobiographique, (...) . Le contexte est authentique. Et la Pension Eva a vraiment existé," Camilleri



Ce livre est une délicieuse nouvelle d'une initiation sentimentale et érotique, en dépit de la toile de fond qui est la guerre.

On accompagne le protagoniste depuis l'innocence du regard jusqu'à ses dix-huit ans.

C'est la reconstruction plus esthétique que étique d'une époque que l'auteur extrait des archives d'une mémoire sociale dans laquelle on grandissait en appartenant à la culture ambiante et non seulement à soi-même.



L'histoire semble faite de peu de choses mais elle est un concentré de séquences personnelles et d'événements douloureux, héroïques ou insolites.



Phrase de clôture:

"Et il se fuma la première cigarette de sa vie."

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L'Âge du doute

"Elle préfère l'amour en mer, c'est juste une question de tempo.... "

SI si, jugez-en plutôt : "il s'agit d'une veuve riche dont le seul plaisir est de s'en aller sur les mers en se retrouvant de temps en temps dans le lit du capitaine". En fait de tempo, Camilleri le tient et le tient bien dans cette nouvelle enquête du Comissaire Montalbano, en prise avec une mafia maritime dirigée de main de maître par une femme autoritaire et nymphomane. Si ce n'est que dans le lit de la belle, Montalbano envoie son adjoint favori Mimi Augello en dépit de son statut d'homme marié, lui-même étant aux prises avec ses sentiments pour la lieutenant Belladonna, très belle femme comme son nom l'indique (je précise aussi qu'en français la belladonne est un poison redoutable, alors...) C'est pour la bonne cause me direz-vous. Bref Camilleri se déchaîne une nnouvelle fois. Si l'intrigue n'a rien d'exceptionnel et si on se lasse vite des aternoiements sentimentaux de notre brave commissaire, en revanche on se régale des diverses péripéties qui agrémentent l'histoire.

Un bon moment de lecture, pas impérissable.
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Un samedi entre amis

Un samedi entre amis d’Andrea Camilleri est tout à fait différent du commissaire Montalbano. Trois couples d’amis italiens se retrouvent chaque week-end, ils ont bien réussi dans leur vie. L’un est avocat, le deuxième industriel, le troisième magistrat et la quatrième est médecin. Mais voilà qu’un autre ami de leur jeunesse refait surface à la grande tristesse des quatre autres. Mais la situation va aller de mal en pis. Un roman qui finit sur des paroles d’enfants qui vous glacent le sang
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Maruzza Musumeci

"A coeur vaillant rien d'impossible" affirme le proverbe.

Et c'est un peu ce que nous démontre, dans un premier temps, l'histoire de Gnazio Manisco,jeune Sicilien analphabète, qui, après avoir appris à tailler des arbres lors de son service militaire, part en Amérique, suit des cours chez une institutrice tout en jardinant à New-York, refuse de "tuer des arbres" au profit des promotteurs véreux, chute d'une branche sciée intentionnellement,touche les "pécuniaux" de l'assurance et revient en Sicile où il achète un terrain dit "La-Nymphe" sur lequel circulent d'étranges bruits où plutôt pleurs!

Maruzza Musumeci, jolie jeune fille aux habitudes étranges et à l'arrière-grand-mère centenaire non moins étrange, va entrer dans la vie de ce travailleur boiteux, naïf et tendre, alors qu'à 47 ans il "veut prendre femme" par l'intermédiaire d'une entremetteuse.

Et le conte commence, un conte de sirènes, aux chants nostalgiques, empreint de merveilleux, tissé d'une légende d'amour. Il sera marié, oui, mais à leur "manière"! Il sera même "goûté" puis "essayé" par sa promise....A lire!

Existe-t-il des mondes sous marins et d'autres dans les étoiles? s'interroge-t-on après lecture, tant la magie de conteur d'Andrea Camilleri a opéré.

L'auteur, metteur en scène et écrivain italien venu à l'écriture sur le tard, a été récompensé par le prestigieux prix Libera Stampa de poésie.

Dans Maruzza Musumeci, outre le côté poétique,on retrouve l'humour,le parler imagé ("il hisse pavillon", la "défunta" mère, la mer "cafie" de poulpes..), la sensualité palpable et certains mots volontairement estropiés de son roman La pension Eva, ce qui rend ses personnages attachants.

Ce conte fantastique et gentiment fripon, au langage truculent, évoque Le Rire de l'ange d'Henri Gougaud. L'ambiance mystérieuse, avec magie noire ou blanche, rappelle Les Sept Plumes de l'aigle d'Henri Gougaud.

Une lecture facile et agréable à lire.Un retour pour les adultes dans les contes de fées d'antan!
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La Lune de papier

Un homme a disparu et sa soeur s'inquiète, ce qui est bien normal. Oui, mais... Comme l'homme est majeur, vacciné et que rien ne semble avoir été dérangé dans son appartement, la police ne peut pas se lancer à sa recherche, tout le monde ayant le droit de foutre le camp de chez lui...



Par contre, lorsqu'on retrouve cet homme avec une balle dans la tronche et la tchole sortie de son pantalon, on a tout lieu de penser qu'il ne s'est pas suicidé parce que son petit oiseau ne montait plus. On l'a assassiné, c'est un crime crapuleux et notre commissaire Montalbano peut commencer à fouiller dans les vies des gens.



Rien ne change dans les romans de ce cher commissaire et c'est bien comme ça ! Il enquête à son aise, à la manière d'un Maigret qui ne courrait jamais, tel un Columbo qui s'intéresse aux gens, même si dans cette enquête, notre commissaire au fin palais va commettre des bourdes, des erreurs et des conneries qu'un jeunot ne commettrait pas. Mais s'il était parfait, ce ne serait pas lui.



Quoi de mieux que de terminer son année littéraire avec une valeur sûre ? Quoi de mieux que de saliver devant la gastronomie sicilienne que notre commissaire met si bien à l'honneur en la mangeant, en l'engloutissant avec ce bonheur qui est communicatif ?



Quoi de mieux que de finir l'année en riant de la manière de parler de Catarella, de ses expressions qui n'appartiennent qu'à lui ? Que de sourire devant un Mimì Augello qui maintenant qu'il est père, a peur chaque fois que son minot pète de travers ?



Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce Montalbano une excellente lecture et c'est ce qu'il s'est passé : cuit correctement, ni trop lourd, ni trop léger, frais, agréable, croustillant, fondant, avec quelques rebondissements et du suspense à la fin, juste avant que l'on découvre l'addition avec le nom du coupable.



Une lecture sans prise de tête, même si j'ai pédalé dans la semoule pour trouver le coupable et son mobile. Mais purée, qu'est-ce qu'on a bien bouffé, avec Montalbano !



Toujours un plaisir à lire...




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La Pyramide de boue

Est ce le dernier livre écrit par Camilleri? en tous cas le dernier paru et il est bien dans la lignée , peut être au dessus de la moyenne! Toujours un régal! Hélas , cela va s'arrêter ! Chapeau bas à cet auteur prolifique récemment décédé!

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Le grelot

Beau plaisir à lire ce roman hors de la lignée Montalbano. sans doute mes préférés de Camillieri.Celui ci nous fait découvrir les montagnes siciliennes , plutôt que le coté littoral et c'est bien beau. Pas completement emballé par l'histoire de Beba qu'il faut vraiment lire au deuxieme degré!

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Femmes

Un répertoire ! Souvenirs, récits, histoires de femmes en ordre alphabétique, comme un carnet de conquête... voilà ce que Camilleri feint nous livrer. Dans son style très analytique, il dépeint ainsi un panel assez large de tempéraments féminins qu'il a personnellement croisés, dont il a entendu l'histoire ou lu la légende. En effet, tandis que la lecture progresse, que l'alphabet avance, le ton, les thèmes se font plus directs, plus sensuellement explicites aussi.



Dans le dernier chapitre, l'auteur s'en excuse en quelque sorte et nous donne à comprendre qu'il est temps de rendre aux femmes une place réelle, vivante, en chair et en os dirais-je, dans notre société.
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La Chasse au trésor

Montalbano est de retour, et la vie en Sicile est parfois très compliquée. Comme dans les tomes précédents, Salvo est à l’affût du moindre signe de vieillissement, du moindre ramollissement de la caboche. Le fait qu’il s’en inquiète est déjà en soi un signe que tout va bien.

Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des fusillades – la Sicile aussi est capable de voir les forces de police devenir la cible de dangereux bigots octogénaires. C’est presque drôle dit ainsi, cependant ils sont aussi réactifs que le tueur le plus aguerri.

Salvio a de quoi être épuisé… et puis non. Même si ces émotions ont été vives, force est de constater que c’est le calme plat à Vigatà, en dehors de cette affaire, qui n’en est pas une. Il est si peu occupé qu’il a le temps de signer tous les papiers qui trainaient sur son bureau, et même de remplir les formulaires bien ennuyeux qu’on lui confie. C’est dire ! Il a même le temps de rendre visite à Livia… enfin, de lui promettre qu’il viendra… enfin, de se disputer au téléphone avec elle puis de se réconcilier. La routine, si j’ose dire, à peine rompue par ses retrouvailles avec Ingrid, la belle suédoise, excellente conductrice.

Salvo n’est pas au bout de ses surprises, puisqu’un inconnu le lance dans une chasse au trésor. Aussi mauvais poète qu’il est intriguant, ce mystérieux individu intrigue suffisamment Salvo pour qu’il participe à ce jeu de pistes, qui devient de plus en plus effrayant au fur et à mesure que le jeu progresse. Sauf que pour que le jeu en soit bien un, il faut que les deux parties soient d’accord sur les règles et l’enjeu, et ce n’est pas du tout le cas pour Salvo, amusé d’abord, intrigué ensuite, franchement inquiet. Il fait même appel aux talents pour l’informatique de Catarella, qu’il complimente, et sollicite un proche de la belle Ingrid, un jeune étudiant qui souhaite en savoir plus sur le raisonnement suivi par Montalbano pour résoudre une enquête.

Notre commissaire a-t-il tort d’avoir eu peur ? Je n’aime pas parler d’intuition, parce qu’elle est arbitraire, et peut faire le lit d’erreurs judiciaires. Je dirai simplement qu’à force d’analyser des faits, des indices, depuis des années, Salvo est largement capable d’analyser les lettres qui lui sont envoyés, et les indices qu’il reçoit. Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des personnes qui commettent des actes atroces.

La chasse au trésor est à lire pour tous les fans de l’écrivain sicilien, presque nonagénaire.
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Meurtre aux poissons rouges

Ce petit polar écrit sous forme de roman épistolaire marque à la fois la rencontre de deux auteurs de renom et la rencontre entre leurs personnages récurrents.



L'intrigue est bien menée mais n'est pas vraiment passionnante. Et surtout, cela manque de sous-texte, ici pas de propos social derrière l'enquête proprement dite.



La forme choisie ne permet pas vraiment de découvrir le style des deux auteurs (c'était ma première rencontre avec l'un et l'autre) mais on devine tout de même un talent d'écriture de part et d'autre et surtout un agréable sens de l'humour.



On sent bien que les deux écrivains se sont amusés lors de ce défi littéraire. Cependant, ce petit roman divertissant reste très anecdotique et sera vite oublié. Le point positif est que ce "meurtre aux poissons rouges" donne envie de découvrir chacun des auteurs dans son univers personnel et dans un projet plus profond et plus abouti.



Challenge petits plaisirs (6)
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L'autre bout du fil

Pour ne pas changer mes mauvaises habitudes, je découvre une série par la fin. Il y a longtemps que je désirais faire la connaissance du commissaire Montalbano, mais bien sûr je ne pouvais pas choisir le premier tome !



Le commissaire et son équipe sont fortement sollicités pour organiser les débarquements de migrants sauvés en mer, qui arrivent le plus souvent vers minuit. Livia, son amie, lui demande de passer dans un atelier de couture pour se faire faire un beau costume pour un renouvellement de voeux de mariage. Il fait ainsi la connaissance d’Elena, amie de Livia, dont la beauté le trouble. La routine surchargée du policier va encore s’alourdir lorsque la couturière est découverte morte dans son appartement. Personne ne la connaît vraiment et le commissaire devra trouver la clé du mystère dans son passé.



J’ai beaucoup aimé ce roman, qui me donne très envie de lire le début de la série. Dans la préface, le traducteur explique ses choix en vue de restituer la langue particulière de l’auteur qui mêle italien et dialecte sicilien. Personnellement, je n’ai pas apprécié cette façon de faire, très très lourde en français, avec des tournures de phrases étranges et mon cerveau corrigeait automatiquement certains mots comme « pirsonne, pinser », ça n’apporte rien, bien au contraire, la lettre tue et l’esprit vivifie !



Si j’ai moyennement aimé la forme, j’ai beaucoup apprécié le contenu de ce livre, avec des personnages truculents et des thématiques très intéressantes. Certains policiers ne sont pas tristes avec leur langage ampoulé ou leurs investigations dirigées par la jalousie, mais heureusement Montalbano saura faire preuve de clairvoyance. Les immigrés arrivent en nombre impressionnant, la police est débordée, mais fait en sorte de les accueillir dignement. L’auteur tacle le manque d’hospitalité qu’on leur témoigne ainsi que la cruauté des passeurs, que notre héros saura démasquer et faire punir. Montalbano veille à ce qu’ils soient accueillis par des personnes parlant leur langue, que les malades soient vite transférés à l’hôpital. La police est complètement débordée et cette tâche passe au second plan à la première urgence comme le meurtre d’Elena. Tout le monde se refile la patate chaude.



Les policiers sont plein d’humanité, de bonne volonté et de coeur. Même leurs égarements témoignent de leur nature chaleureuse et le chat de la victime ne sera pas oublié, J’ai beaucoup aimé ces héros au coeur d’or et je ne manquerai pas de découvrir le début de cette série.



#Lautreboutdufil #NetGalleyFrance !
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La peur de Montalbano

encore un livre bien agréable à lire de Camilleri! un recueil de 6 enquêtes de longueurs inégales mais toujours dans la même ambiance. On y retrouve avec plaisir , Montalbano et son caractère particulier, sa fine équipe, sa compagne colérique et la gastronomie sicilienne qui parfume les pages....A dévorer donc
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Chien de faïence

Autant où je n’ai jamais adhéré à la série policière tirée des romans, autant j’adore lire les enquêtes du commissaire Montalbano !



Montalbano n’a rien d’un commissaire énergique et charismatique, aux premiers abords… Il a un sale caractère, est égoïste, estime qu’il doit être le seul à réfléchir et mener ses enquêtes comme il l’entend lui.



Incapable de s’engager, avec sa copine Livia, il s’amuse à faire un pas en avant et deux en arrière.



Oui, lorsqu’on découvre le commissaire Montalbano, on aurait d’aller voir ailleurs s’il n’y est pas. Pourtant, ce serait une grave erreur, car les romans de Camilleri sont des petits plats qui se dégustent avec voracité, en se léchant les doigts à la fin du repas.



Les atouts de Montalbano, faut les mériter, il ne se livre pas ainsi à la première rencontre, faut creuser un peu, mener son enquête et on se rendra compte qu’il peut être bienveillant à l’égard de certains et impitoyable envers ceux qui l’ont titillé un peu de trop près. Il a un humour bien à lui et adore faire bonne chère.



Comme souvent, on pourrait croire que l’on a affaire à une affaire banale : on cambriole un magasin et on retrouve le camion garé tranquille sur le côté, avec toutes les marchandises dedans. Une blague ? Bizarre, car ensuite personne n’a crié "Surprise sur prise !".



Et puis, en plus de cette affaire de blague louche, on a la mafia qui rôde, des plans foireux qui foirent, des cavernes d’Ali Baba qui cachent non pas des trésors, mais des énigmes vieilles de plus de 50 ans.



La force de Montalbano ? Son entêtement, son obstination, son indépendance et son équipe de flics prêts à tout pour lui, qui sont plus des amis que des subordonnés, même que l’un d’entre eux n’a pas le gaz à tous les étages… Catarella, le genre de type que personne n’embaucherait et que personne ne garderait si jamais il l’avait engagé.



Si Montalbano demandait à Caterella, responsable du standard téléphonique, d’aller voir dans son bureau si, par hasard il n’y était pas, vous pouvez être sûr que ce grand crétin de Caterella irait vérifier de suite, en courant, même… Quel imbécile ! Il pourrait téléphoner dans le bureau du commissaire, ce serait plus rapide !



Anybref, une fois de plus, avec Montalbano qui enquête, on pense toujours que ce n’est rien de grave alors qu’en fait, c’est bien plus profond que ce qu’il y parait. Notre commissaire n’a jamais sa langue en poche et s’il y a des hypocrisies à dénoncer, il ne se prive jamais de l’ouvrir en grand.



Comme Montalbano a une grande gueule, il a aussi un grand estomac et moi, je rêve toujours d’aller manger au San Calogero… Et quand il mange, il n’y est pour personne…



Sauf que dans sa tête, ça n’arrête jamais de penser et quand notre commissaire veut résoudre un mystère, il y va, tant pis si le meurtrier est sans doute décédé depuis des lustres, lui, il veut juste comprendre !



Une fois de plus, c’est un beau voyage en Sicile que je fis avec mon commissaire préféré, Montalbano, qui, au niveau de ses petites cellules grises, n’a rien à envier à Hercule Poirot et qui ne laisserait jamais son estomac de côté durant une enquête, comme Sherlock Holmes (le canonique).


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La Première Enquête de Montalbano



Saperlipopette ! des nouvelles !

En général j'évite, c'est stupide je sais.

D'autant plus que mes dernières involontaires expériences dans ce domaine ont été d'agréables surprises.



J'ai déjà rencontré Montalbano par le passé, mes réminiscences sont vagues mais positives.

Je n'avais par contre pas souvenir de ce style particulier que l'on doit en grande partie à la volonté délibérée du traducteur qui s'en explique d'ailleurs dans l'avant propos.

Cette manière ne m'a pas gêné, elle m'a même amusé, les personnages s'exprimant parfois un peu comme maître Yoda. La Sicile serait-elle le repère des fameux Jedi?



Plaisanterie mise à part, ces trois nouvelles truculentes et très orientées gastronomie sont une fenêtre ouverte sur la Sicile et les Siciliens, elles m'ont enchanté.





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Le Roi Zosimo

A partir d'un fait historique peu mentionné, s'appuyant sur ses recherches, Camilleri nous offre son grand roman sur le roi éphémère de Girgenti , dans la Sicile qui vient de passr de la domination espagnole à celle de la Savoie.

De grands faits prodigieux ont lieu entre la fin du XVI è siècle et le début du XVII è. Des événements hors du commun.

Ce roman restitue la situation politique et sociale de l'époque.

C'est aussi un conte : la biographie de Zosimo, imaginée par l'auteur, ne manque pas de fantaisie. Et cela dès ses premières semaines : Intelligent et doté de facultés intellectuelles remarquables.

Rapidement reconnu chef du peuple par ses pairs, il est proclamé roi en 1718.

Il demande aussitôt l'application de lois très justes, en faveur du peuple.

Au grand dam des nobles grands propriétaires terriens.

Cela ne pouvait durer.....



Toujours la langue spécifique de Camilleri qui ajoute relief et divertissement.

Les personnages sont hauts en couleur, principalement le père Uhu, exorciste grand pourfendeur de démons .

Le final est solennel et émouvant.

Dans ce roman qui lui tenait à cœur, Camilleri peut , une fois de plus, exprimer ses idées sur la justice et faire la part belle du rêve et de l'imagination.



Quelle meilleure conclusion que cette déclaration de l'avocat des nobles :

"Le droit, depuis la nuit des temps, était fait par les puissants dans l'intérêt même de leur pouvoir".
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Le Sourire d'Angelica

La dix-septième enquête du commissaire Montalbano , parue en 2010.

Montalbano a cinquante -huit ans, la crainte de la vieillesse le taraude.

Alors qu'il enquête sur un cambriolage peu courant il est amené à rencontrer une superbe jeune femme, Angelica, qui semble être l'incarnation de l'Angelica du "Roland furieux" de l'Arioste, celle-là même dont il était follement amoureux à quinze ans.

Il se croit retourné dans sa jeunesse et se laisse submerger par la passion qui trouble sa raison.

Les cambriolages se poursuivent, tous suivant le même mode opératoire. Une méthode originale inventée par un mystérieux personnage qui défie notre commissaire.



Pour le plus grand plaisir des fidèles lecteurs, on retrouve l'équipe habituelle et l’inénarrable Catarella que d'aucuns qualifient d'empoté standardiste, mais que je trouve irrésistible : une belle trouvaille.

Et, toujours la traduction de Serge Quadruppani.

Pour moi, un bonheur supplémentaire, celui de trouver des strophes de l'Orlando furioso.

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Ne me touche pas

Ça ressemble à un polar, ça démarre comme un polar, ça sonne comme un polar et pourtant... on a l'impression que cette enquête n'est qu'un prétexte pour partir sur les traces d'une femme. Insaisissable, multiple. Une femme que chacun croit connaître mais dont la vérité se dérobe à celui qui cherche à l'approcher de trop près. Tout ceci nous donne un livre singulier, dans sa forme comme dans le fond, tout en esquisse et en suggestion. Après tout, que savons-nous de l'autre derrière les apparences ?



A Rome, Laura Garaudo a mystérieusement disparu. Censée se trouver dans la résidence de campagne de son mari, Mattia Todini un célèbre romancier, il semble qu'elle n'y soit jamais arrivée. La jeune femme était en train d'écrire son premier roman et les indices qui s'accumulent depuis sa disparition se contredisent les uns après les autres, autant que les témoignages de ses proches. De quoi intriguer le commissaire Maurizi, qui, ignorant les pressions de sa hiérarchie, tente de se faire une idée plus précise des motivations de Laura. Est-elle la femme frivole que certains présentent ? A-t-elle orchestré tout ceci dans un but publicitaire ? Quel rapport entre sa disparition et la thèse de fin d'études qu'elle a notamment consacrée à la fresque de Fra Angelico, Noli me tangere ?



Pour le lecteur, c'est également un jeu de piste, via des coupures de journaux, des extraits de correspondance ou des conversations, au même niveau que la progression du commissaire. Qui dessine petit à petit le portrait d'une femme qui tente de trouver sa propre vérité au-delà du regard des autres et des choix qu'elle a fait jusqu'ici. L'auteur réussit en très peu de pages à montrer la rapidité et la légèreté avec lesquelles les opinions se forment sur les individus, le lecteur lui-même ayant tendance à tirer ses propres conclusions à partir d'éléments très partiels. Et finit par interroger sur la difficulté de gagner sa liberté en s'affranchissant des pressions sociales en tous genre.



Une lecture déclenchée par ma participation au mois italien de Martine et une impulsion d'achat que je n'ai pas regrettée. Certains lecteurs connaissent déjà l'auteur qui a créé le personnage très célèbre du commissaire Montalbano mais ce n'est pas mon cas. J'ai beaucoup aimé la finesse avec laquelle il mène son histoire, créant un climat intriguant mais toujours élégant.



Une jolie découverte !
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Une lame de lumière

Je viens de terminer "Une lame de lumière" d'Andrea Camilleri paru en septembre 2016 et pour moi qui suis un fan du père Andrea, c'est une déception ! je suis vraiment désappointé, cette fois la magie n'a pas opéré, le ficelles étaient trop grosses ou le procédé pas assez renouvelé, je ne sais mais le résultat est là: je suis déçu. Je ne vais pas raconter l'histoire , ce n'est pas le but d'une critique et d'ailleurs le camarade Szramovo s'en est longuement chargé (Ne m'en veuille pas, Denis,c'est un fait et je reconnais que c'est bien raconté), je partage au contraire les réserves de chevalierortega 33, en particulier sur le langage particulier dont la "magie" m'a laissé cette fois-ci parfaitement indifférent et je suis d'accord avec plusieurs babéliautes pour déplorer un manque certain d'action . Bref, une déception et les petits plats d'Adelina ou de son restaurateur préféré, Enzo, n'y changent rien . Tant pis ,accept and enjoy !
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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