Citations de Andrea H. Japp (1110)
La plupart des camés m’emmerdent, parce qu’ils ne savent pas s’en servir : ils les servent. J’ai toujours eu la conviction qu’en dépit de toutes ses tares, l’Homme devait dominer, utiliser, jamais être utilisé…
Les histoires les plus bidons sont toujours les plus convaincantes.
Les réputations se bâtissent vite et c’est le meilleur moyen d’avoir la paix.
Je n’ai jamais volé par plaisir, avarice, ou par ennui. Seulement par nécessité. Je sais que pour vous, de l’autre côté de cet univers, ce n’est pas une excuse, mais je n’ai jamais cherché d’excuse, juste des raisons. J’en avais besoin pour survivre et c’est la meilleure raison que je connaisse.
Les rebelles au pouvoir politique, social, parental épousent l’obéissance aveugle au chef, les rites de passage et les humiliations qui vont avec. Leur appétence pour les sévices, les insultes, parfois les bons points et partout, tout le temps, l’autocratie caractérielle du plus fort ou du plus dingue me consternent.
Lorsque tu traites les hommes comme des bêtes, tu en fais des bêtes. Non pire. Lorsque les hommes se sentent des bêtes, ils le deviennent. À ceci près que les bêtes ne sont pas méchantes gratuitement, sans le dressage des hommes.
Le romantisme, c’est le meilleur désodorisant d’intérieur qu’ait inventé l’Homme.
C’est le jeu. Si tu as peur de perdre, il ne faut pas t’y engager.
Il n’y a rien de pire, que la souffrance physique, rien de plus interminable, rien de plus humiliant. Lorsque chaque cellule de ton propre corps t’inflige les pires tortures, et tu sais qu’elles ne cesseront qu’avec ta vie.
Les plus belles ruses sont les plus inattendues.
C’est très compliqué, très fatigant de voler en se cachant. Le cœur s’emballe, l’adrénaline étouffe vos cellules et la trouille pue.
Il n’y a rien de plus vulgaire que des taches de nicotine sur les doigts d’une femme.
Il ne faut jamais lâcher le regard de l’autre. Le regard est un braille liquide. On apprend aisément à décrypter son relief, en l’effleurant du bout des yeux. La moindre émotion désorganise les lettres pour reformer d’autres mots, des mots de méfiance, de désir ou d’assassinat.
Je n’ai jamais eu de goût pour l’obéissance au chef, lorsque je ne suis pas le chef.
L’apprentissage de ces années s’est réparti entre les matières classiques – utiles pour approcher un décideur ou un politique –, les armes, le combat sous toutes ses formes, et la séduction. Les parades amoureuses, les techniques du sexe, ses artifices et faux-semblants. Lorsque le sexe s’apprend comme un livre de recettes, il devient presque impossible de se laisser surprendre par la faim.
Dans notre univers, les tueuses n’opèrent pas comme leurs congénères mâles. C’est pour cela qu’elles sont plus redoutables, donc très prisées. Elles sont des exécutrices, comme les hommes, et en plus mantes religieuses.
Les hommes ne sont plus que des rangées de dents, plus ou moins fausses, portées par des sourires, plus ou moins vrais. Sourire machinalement. C’est plutôt ça. Sourire à la façon d’une machine. On appuie sur un bouton de civilité et hop, les lèvres s’étirent comme si elles étaient montées sur ressort.
Le silence est un instinct de survie.
Le sexe a toujours été pour moi un antalgique, et surtout une monnaie d’échange, un moyen de pression.
Le temps ne presse pas encore, mais il est si caractériel. On a parfois le sentiment qu’il faudra s’armer de toute la patience du monde pour en voir le bout, et soudain, il s’affole, accélère pour finir par s’évader.