Ce roman est assez bien construit, autour d'un personnage inquiétant, Arnaud Almaric, et d'autres attachants, comme les manants ou l'apothicaire qui doit être remplacée.
L'enquête n'est pas toujours au premier plan, et si tous les événements sont liés, ils ne s'expliquent pas tous.
Le premier meurtre secoue cette communauté qui vit plus ou moins en autarcie, puis l'histoire se tourne vers les vampires, puis reprend une autre direction. Cela permet de changer de rythme, de suivre plusieurs personnages, puis d'être perdu comme se doit de l'être un lecteur de roman policier.
Il y a néanmoins quelques limites, et j'ai parfois trouvé que l'auteure ne les respectait pas.
S'il est toujours agréable d'être bluffé par l'auteur et de ne pas trouver l'assassin avant les dernières lignes, il est aussi appréciable de pouvoir se dire que tout était là, qu'il aurait suffit d'être plus attentif.
Or, ici, il manque des informations pour pouvoir mener une véritable enquête. Le lecteur est dans l'incapacité de faire des suppositions valables, comme le personnage qui enquête, d'ailleurs.
L'assassin semble être découvert par hasard. C'est dommage.
A l'inverse, j'ai noté de multiples références érudites à de grands prédécesseurs de l'auteur.
Vous aurez remarqué que l'apothicaire se nomme « Baskerville », faisant à la fois référence à Conan Doyle et à Umberto Eco, les personnages se croisant dans ces abbayes coincées par l'hiver.
Le vocabulaire du Moyen Âge est aussi très présent, ce que permet un glossaire en fin de roman, ainsi qu'une notice portant sur les personnages historiques.
C'était donc une lecture agréable, qui m'a laissé parfois un goût de trop peu.
On ne sait pas ce que deviennent certains personnages, mais ce roman est le tome 2 d'une série. Le tome 3 apportera donc sans doute des réponses à leur sujet.
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