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4/5 (sur 118 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1990
Biographie :

Andrea Schwartz est auteure de romans de fantasy et fantastique.

Née dans une grande métropole au bord de l’Océan Atlantique, elle déménagera plusieurs fois en suivant ses parents, changeant de langues au passage.

De ces immersions dans des cultures différentes, elle gardera une fascination pour les mythologies, les légendes et le monde de l’imaginaire, ainsi qu’une forte tendance à créer ses propres univers pour embellir son quotidien.

Passionnée de langues, d’Histoire et de chiffres en tout genre, elle lit avidement Baudelaire, Tolkien et Martin tout en écrivant ses propres histoires. C’est sans vraiment oser y croire qu’elle s’engage sur le chemin de l’édition… et la surprise est au rendez-vous !

Elle vit actuellement à Lyon.

"Kel, tome 1 : Noir et Blanc" (Rebelle Éditions, 2013) est son premier livre.

son site : http://www.andrea-schwartz.com/
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Sai Faran avait jeté un regard à l’enveloppe jaune et il avait compris. Il s’était ôté la vie sans sourciller, rédigeant ses dernières lettres avant de s’enfouir une lame empoisonnée dans le ventre.
Tracé oblique, douze centimètres, au-dessus du foie.
Enfant, Herdred avait appris l’incision rituelle avec son grand-père – traçant et retraçant au pinceau la ligne sur son propre ventre, jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. En théorie, la mort de sai Faran était moins honorable que celle qui lui tendait les bras.
Mais qu’était l’honneur lorsqu’on était mort ?
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"Sai Margai Cadfael
Le Bassin d’Ulgor avait des allures d’estampe : des pics nimbés d’une brume argentée, des bosquets d’osmanthus et la rivière elle-même, verte et claire, serpentant entre les monts rocheux.

C’était une jolie province – sai Margai Cadfael pouvait bien admettre cela.

Un frisson désagréable courut le long de son échine ; désagréable mais pas inattendu.

Après tout, qu’importait la beauté de ce pays ?

Il était un peintre médiocre et un poète plus mauvais encore.

Là où d’autres hommes n’auraient rien vu de plus qu’un ruban de brume enveloppant de hauts pics mystérieux, lui voyait une parfaite cachette pour des archers en embuscade. Les pagodes dont on devinait les contours entre les pins auraient tout aussi bien pu être des forts, pour ce qu’il en savait.

Non, il n’aimait pas l’endroit. Il n’aimait pas ce qu’il était venu y faire.

— Nous y sommes presque, Excellence, fit une voix paresseuse dans son dos. C’est la pagode là-bas, la Pagode des Oies Grises.

Cadfael plissa les yeux un court instant – assez pour décider qu’il ne voyait rien de plus que des feuilles et des fleurs jaunâtres. Ses doigts se crispèrent brièvement sur l’urne à ses côtés. Puis il jeta un regard par-dessus son épaule.

Son « guide » se tenait penché au-dessus de l’eau claire, une expression d’émerveillement presque enfantine sur le visage. Là encore, Cadfael peinait à voir au-delà de l’uniforme : le noir de l’Armée du Sud kel’yon, les galons d’un major. Que l’on ait dépêché un officier aussi gradé pour lui servir de nourrice témoignait des égards que lui portaient les Cheveux-Blancs.

Un sourire amer tordit ses lèvres à cette pensée.

Ses yeux passèrent rapidement sur l’autre soldat, un peu en retrait – un autre officier, qui contrairement à son supérieur avait la décence de garder un visage neutre – et allèrent se poser sur le batelier. Celui-ci souriait largement. Ses boucles blanches claquaient dans l’air comme des rubans de vieille soie.

— Là-bas, répéta-t-il, un doigt tordu pointé en direction d’un lieu que lui seul pouvait voir. Nous y serons dans quelques minutes.

— Et vous êtes sûrs que c’est le bon endroit cette fois ? répliqua sèchement Cadfael.

Le major leva lentement la tête. Ses yeux verts brillaient comme des émeraudes. Les fils noirs dans sa queue-de-cheval haute étaient sans doute une autre manifestation de l’égard des Kel’yon.

Il eut un sourire lumineux ; il lui manquait un bout de canine.

— Personne ne contrôle le général, Excellence, dit-il d’une voix sucrée. Il va et il vient, et nous autres simples mortels ne pouvons que nous échiner à le suivre.

L’officier dans son dos toussota nerveusement, comme pour le mettre en garde contre tout excès d’ironie.
Mais, par les tripes du Dragon, Cadfael n’avait que faire de quelques mots acérés.

Il était presque surpris par la boule dans son estomac.

Après tout, il avait combattu dans certaines des plus féroces batailles de la dernière Ère. Il avait arraché la bannière de sai Jirdai Ronald, pris le fief des sai Qunthel du Sud non pas une, mais deux fois – un fait d’armes qui lui avait valu la visite d’une demi-dizaine d’assassins en moins d’une année. Il avait empêché la Seconde Chute d’Amsongi.

De quoi avait-il peur ?

C’est cet endroit, décida-t-il.

Lentement, il effleura le laissez-passer dans le revers de son manteau. Les Kel’yon s’étaient montrés généreux – presque courtois, empressés – lorsqu’il avait écrit à leur Ministre de la Guerre pour demander l’autorisation de franchir la Duma.

Cadfael s’en souvenait comme d’une humiliation.

Oh, mais il n’avait pas eu le choix. Le major à la dent cassée n’avait pas tout à fait tort : personne ne contrôlait le général ; les simples mortels ne pouvaient que suivre.

Il n’était pas certain d’apprécier ce rappel de sa simple mortalité.

Il avait été à Maldai, là où ses espions avaient tracé le général pour la dernière fois. Il avait été à Agos, dans le mausolée que les gens de la Vallée de Feu lui avaient dressé. Il avait séjourné à Emisel-do et il avait manqué d’enfourner l’urne dans l’une des cryptes de la forteresse et de déclarer son devoir rempli. Mais bien sûr, il lui avait fallu continuer.

Jusqu’ici. En terre ennemie.

— La voici ! La Pagode des Oies Grises, s’écria à nouveau le batelier.

Cette fois, Cadfael la voyait.

Le nœud dans ses entrailles se resserra un peu plus.

La pagode avait de l’allure : droite et noire contre le ciel bleu, décorée sur les toits par des oiseaux d’argent brillants. Malgré la distance qui demeurait entre la barque et l’édifice, Cadfael devinait sur ce dernier la morsure du temps. Les arbres qui l’entouraient – un mélange de peupliers, d’osmanthus et de pins – auraient eu grand besoin d’être taillés. La rivière et les dents de dragon alentours étaient belles, certes, mais rien qui valût Emisel à ses yeux – ou même Odanai, en plein cœur des terres sai Margai.

La barque mouilla dans un petit ponton de fortune, à moitié mangé par les herbes et les fleurs sauvages. Le batelier sauta à terre.

— Il y a quelqu’un ? appela-t-il, juste comme le major chuchotait un « bienvenue à Im-Aran » quelque peu moqueur.

Une silhouette apparut aussitôt entre les bosquets d’arbustes mal entretenus ; une femme, vit Cadfael, un nœud tout neuf dans les entrailles.

Il avait entendu les rumeurs de mariage – qui ne les avait pas entendues ? –, mais il avait refusé de les considérer plus avant.

Et pourquoi pas, imbécile ? se dit-il, soudain furieux contre lui-même.
Le général était libre de tout engagement. Il avait décidé de quitter l’Empire kel’bai par le ciel, en faveur du pays qu’il avait combattu des décennies durant. Pourquoi ne se marierait-il pas dans cette maudite contrée ?

La femme écarquilla les yeux en les voyant.

Elle était grande et un peu maigre. Ses vêtements étaient de coton teint, ses cheveux raides et filasses – une allure bien peu digne de celui que les Kel’bai surnommaient le Général Taureau.

D’autres que lui auraient été surpris, rebutés même peut-être. Mais pas Cadfael. Il connaissait le personnage.

Le général avait trahi deux pays. Il avait passé dix ans dans une grotte sordide au nord d’une province aride, peut-être pour expier cette faute – ce que Cadfael trouvait ridicule. Sai Qardain Ieran était peut-être fils de jikkai, mais il connaissait les formes et le rituel de l’atsugi. De l’avis de Cadfael mieux valait une dague dans l’estomac à dix ans de Maldai.

La femme resta un moment pétrifiée, comme un lièvre devant un serpent. Puis elle pivota sur elle-même et s’enfuit en courant.

Un sourcil arqué, Cadfael se tourna vers le major. Celui-ci eut une profonde révérence.

— Les gens de la province n’ont pas l’habitude de voir des officiers, Excellence, et encore moins des généraux kel’bai. Elle est sans doute allée prévenir les gens de la pagode.

Comme pour lui donner raison, une cloche sonna quelque part derrière la rangée d’arbustes.

Cadfael prit l’urne laquée – son compagnon de voyage lors des cinq derniers mois – et descendit de la barque. Ses bottes s’enfoncèrent dans la berge boueuse avec un bruit de succion écœurant. Au pire, on lui donnerait du thé chaud à boire.

Au mieux…

Le batelier s’engagea sur un petit chemin mangé par l’herbe et les jasmins sauvages, et il suivit.

Au mieux, il accomplirait ce qu’il avait juré de faire.

La cloche sonnait toujours lorsqu’à la suite du Kel’yon, il gravit une volée de vieilles marches de pierre effritée. Des crocus jaunes avaient poussé dans les fissures. La nature tout entière semblait décidée à annihiler ce que les Kel’yon avaient construit ici, et Cadfael ne pouvait que lui souhaiter tous ses vœux de réussite.

— Soldats ? fit soudain une voix rêche. Que pouvons-nous faire pour vous ?

Comme un seul homme, les trois officiers tournèrent la tête. Un Kel’yon au visage fatigué se tenait à quelques pas d’eux – un jardinier, à en juger par la terre sur ses vêtements. Et derrière lui…

Le nœud dans l’estomac de Cadfael se contracta si brutalement qu’un goût de bile envahit sa bouche.

Enfin, se dit-il, presque incrédule."
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-Si tu avais été avec eux, tu serais morte. Les enfants sont des futurs vengeurs et doivent être exécutés.
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-Des Kel'yons ont fait de toi une orpheline. Tu as pris les armes pour venger ta famille - et ta lame a fait de trois petits Kel'yons des orphelins. Un jour, ils se vengeront sur ton peuple - sauvagement, sans pitié. Sans doute les excuseras-tu ? ajouta-t-il, narquois.
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Shelun regretta de ne pas voir de pot de chambre à lui écraser sur la tête.
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Un père ne peut pas voler ses enfants. C’est la Loi Naturelle.
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[...] Et après... J'entrainerai une fillette de douze ans maigre comme un clou et qui me trouve répugnant à l'art de tuer son semblable.
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La force est dans la solitude et la victoire dans le tout ; l’honneur et l’obéissance sont les piliers de l’Empire…
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Pour un peuple glorifiant le combat et l’honneur guerrier comme les Kel’bai, il n’y avait rien de pire qu’un assassin : un lâche attaquant à la faveur de la nuit, un charognard en maraude.
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-[...]Je ne suis pas un noble casse-couilles, commenta-t-il en lui adressant un clin d'oeil.
"Je n'ai pas de couilles." répliqua-t-elle silencieusement en s’inclinant.
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