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3.45/5 (sur 64 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Barcelone , le 09/05/1949
Biographie :

Andrés Martín Farrero, dit Andreu Martín, est un romancier, bédéiste et scénariste espagnol d'origine catalane.

Connu en Espagne pour ses bandes dessinées, il l'est surtout en France pour ses romans noirs parus en Série noire et pour la série des Flanagan, romans jeunesse écrits en collaboration avec Jaume Ribera.

Diplômé en Psychologie de l'Université de Barcelone en 1971, il n'exercera jamais dans ce domaine au profit de l'écriture de scénario de bandes dessinées. Dès 1965, il imagine, avec Edmond Ripoll aux dessins, la série de science-fiction Fantasia S.A., parue en français sous le titre Fantasia et Cie dans les dix premiers numéros de la revue Antarès.

Outre son activité de bédéiste, Martín se fait un nom dès 1969 dans la littérature d'enfance et de jeunesse avec "Vampire malgré moi" (1969), et plus tard avec "La Sardine" (No demanis llobarro fora de temporada, 1987), ce dernier roman amorçant la série de l'adolescent détective Flanagan, son personnage le plus célèbre, dont les aventures ont été traduites en plusieurs langues. "La Sardine" a obtenu le prix national de la littérature pour enfants et jeunes en 1989.

À partir de la fin des années 1970, Andreu Martín publie un grand nombre de romans policiers, dont plusieurs ont reçu des prix notamment "Prothèse" (Pròtesis, 1979) - prix "Circulo del Crimen" en 1980. En 1989, "Barcelona Connection" reçoit le prix "Hammet" de l'Association Internationale d'Écrivains Policiers.

Homme de théâtre et fin dialoguiste, il est l'auteur de trois pièces pour la scène et touche à l'occasion au cinéma. Il est le scénariste de deux films réalisés par Fernando Colomo.

Époux de la dessinatrice argentine Mariel Soria, il réside à Barcelone.
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Source : http://www.livres-a-gogo.be
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ll est cinq heures du matin d'un jour de février qui s'annonce sans nuages et plus froid que la veille. Les rues de tout du noins dans ce quartier, sont désertes. Au volant de son taxi, Renot Briand cherche une victime.
Parce que ça suffit comme ça, bon sang, c'est insupporble à la fin. Les gens ne savent pas ce que c'est, la vie d'un chaufteur de taxi. Douze heures par jour, au volant, dans un embouteillage permanent, les feux tricolores, les coups de klaxon, la maladresse des conducteurs qui ont gagné leur permis à la tombola. Le petit accrochage stupide qui te fout en l'air le radiateur et la clim' et qui t'envoie pointer au chômage va savoir pour combien de temps, à te gratter les couilles, et vivre de l'air du temps, pendant qu'un escroc dans un garage te remplace les pièces endommagées par d'autres encore plus déglinguées. Les bonnes femmes qui changent de voie sans mettre le clignotant, avec de petits rires d'excuse, ou bien ce type qui considère qu'un geste de la main par la fenêtre, ça l'autorise à te couper la route, «Eh, i'y vais, hein !», t'obligeant à un brusque coup de patin suivi d'une humiliante révérence. Je vous en prie, monsieur, passez, monsieur, vous d'abord, je vous laisse la priorité même si vous ne l'avez pas. Et l'autre con qui t'engueule par la fenêtre, t'adresse des grimaces en gesticulant et devient livide dès que tu descends de voiture, que tu lui ouvres sa portière et que tu le chopes par le col, parce que ça suffit comme ça, bon sang, personne ne peut supporter ça. Et les motos qui se faufilent par la droite ou par la gauche, comme des mouches, comme des insectes caparaçonnés qui cherchent à être écrasés, qui méritent d'être écrasés. Un travail solitaire, toute la journée cloué sur le siège, les mains moites sur le volant, l'âme aux aguets, le blasphème aux lèvres. Tu hais tes collègues tous autant qu'ils sont, tu te foutrais sur la gueule avec n'importe lequel d'entre eux, parce qu'ils sont odieux, des mecs odieux qui se soumettent à un travail odieux. Et en plus, des incompris. Un chauffeur de taxi, qui compatit à son sort ?
Personne. L'abruti de client qui est à peine monté qu'il te bazarde sa rengaine : Jospin et le réalisme de gauche, ou Ricardo, N'Gotty, Simone, Le Guen et consorts, bande d'enfoirés. Ou celui qui t'ignore, qui te méprise, qui t'indique par où tu dois le conduire à sa putain d'adresse, comme si tu ne savais pas, toi, par où passer, comme s'il tenait pour acquis que tu es un arnaqueur et que tu l'emmènes par le chemin le plus long. L'imbécile qui te dit qu'elle est pressée mais te prie de rouler doucement : «Pour l'amour de Dieu, j'ai deux filles!» Le gland qui t'offre le double de ce qu'affiche le compteur pour que tu te fraies un chemin au milieu d'un embouteillage, en pensant sûrement que le fric fera pousser des ailes à ta Citroën.
Et les piétons qui risquent leur vie en se jetant littéralement sous tes roues ? La dame avec la poussette, le provo boutonneux qui veut démontrer qu'il n'a peur de rien ni de personne, le gars distingué qui se lance sans regarder sur les passages cloutés parce qu'il est certain que tu t'arrêteras, la vieille qui aurait déjà dû mourir ou qui devrait être en train d'agoniser dans une maison de retraite. Les provocations : «T'es qu'une merde, tiens, même pas capable de me passer dessus.»
- Et pourquoi vous ne leur passez pas dessus ?
Un seul client avait compris Renot. Ce type grand et élégant, au regard paisible, un tic au coin des lèvres. Pas moyen de savoir s'il était sur le point de rire ou s'il ravalait ce qư'il s'apprêtait à dire. Il écouta un long moment les imprécations de Renot avec des hochements de tête compréhensifs et, à la fin
- Et pourquoi vous ne leur réglez pas leur compte? Silence, Un long silence pendant lequel Renot sentit qu'on lui ôtait un poids, pour une fois il n'était pas seul au monde, pour une fois on lui disait ce que depuis longtemps, si longtemps, il avait désiré entendre.
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Que lui fera le Poulpe ? Lui mettre deux claques ? Deux claques suffiront-elles pour venger le viol et l'assassinat de la fille de Valldemossa, incendie du Louis XIII, la mort d'Odile Faon, la mort de la ménagère, celle de l'alpiniste apeurée, celle du montagnard assassin ? Une bonne paire de claques et voilà ?
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Tant que je suis vivant, la mort n’existe pas, et quand la mort arrivera, je ne serai plus là.
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J’avais approché Pei Lan pour la première fois il y avait longtemps déjà, à la demande de Cañas. Il voulait des informations sur monsieur Soong et je connaissais Cheng, un type qui conduisait des camions pour lui ; on le surnommait King Kong parce qu’il avait l’air d’un gorille. C’était Cheng qui m’avait dit que Soong avait une fille, une étudiante complètement déjantée, dont son père avait ras le bol parce qu’elle se foutait de l’ancestrale autorité patriarcale, et qui s’était occidentalisée à mort, avec des piercings, des tatouages et des mèches de couleur. « On dirait une Japonaise », m’avait dit Cheng avec mépris. Lui, dealer, amateur de prostituées et voleur, déplorait que les jeunes ne respectent plus rien de nos jours. Les Chinois arrivaient ici dans le but de réussir, ils ouvraient un commerce et travaillaient sans relâche, vingt-cinq heures par jour, mais pendant ce temps leurs enfants grandissaient, livrés à eux-mêmes, devenaient des bananes – jaunes dehors, blancs dedans – et ils étaient incapables de parler chinois. Pei Lan, par exemple, devait se rendre trois fois par semaine dans une école de langues de la rue Roger de Lluría pour y apprendre le mandarin auprès d’un professeur catalan.
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Au petit matin, sous une pluie qui tombe sans répit depuis le dimanche, on sécouvre une tête de femme sur le toit d'une Lexus garée rue Joan Güell, dans le quartier de Sants.
Une tête volumineuse, les chairs flasques, les joues affaissées, un double menton évoquant un goitre, des lèvres entrouvertes et épaisses, un œil ouvert et une paupière tombante, des cheveux clairsemés collés au crâne, le tout d'une couleur céruléenne, irréelle.
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— Et les gouvernements savent qu’il n’y a pas de commerce plus lucratif que celui de la peur. Une population terrifiée, c’est une population soumise… Sans parler des entreprises de sécurité privée, qui en retirent également des bénéfices. La peur vient du pouvoir, mais elle génère de la violence, et les plus faibles réagissent en attaquant.
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Et pourtant elle était belle la Pilar. Et elle lui en avait manifesté de la reconnaissance ! Elle travaillait comme danseuse au Molino et sans lui, elle aurait fini comme entraîneuse à la Bodega Bohemia, ou à tailler des pipes dans le Barrio Chino, car elle bougeait son cul avec autant de grâce qu'une bourrique chargée de foin, pauvre pomme. Mais elle avait un corps fait au tour, avec des seins comme des soleils et des jambes, il fallait voir ça. Et puis, un caractère fantastique, toujours souriante, affectueuse, toujours prête à déconner aussi, elle racontait les blagues comme personne. Etre et avoir été ! Une vraie serpillière, à présent ! Bouffie comme une vache, avec un regard vitreux et des poches sous les yeux, elle aussi. Mais quel âge peut-elle bien avoir maintenant ? Elle a cinq ans de moins que toi et on dirait ta grand-mère.
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La mort c'est la grande interruption. La suspension de tout espoir, de toute illusion, de toute attente, de tout projet que tu aurais pu faire pour l'été prochain, pour le mois prochain, pour l'heure à venir. C'est le vertige au bord de l'abîme. C'est la fin. Qu'elle représente un voyage au paradis ou un saut transmigratoire vers un autre corps qui vient de naître, la mort c'est le trou noir, le néant, la fin. La fin de la vue, de l'ouïe, du goût, du toucher. Daniel ne s'extasiera plus devant aucun film, il ne s'enthousiasmera plus devant la télé, il n'aura plus l'occasion de se perdre dans la foule et d'agiter les bras en appelant ses parents pour qu'ils le repèrent, il n'écoutera plus de musique. Nous ne reverrons jamais plus cette tête d'idiot absent qu'il faisait quand tu lui racontais son histoire préférée, il n'ira plus sentir les fleurs des rosiers de sa grand-mère, "Mmmh, elles sentent encore drôlement bon, mamie !", il n'éprouvera plus de plaisir à manger du chocolat ou du riz au lait, il ne mastiquera plus de chewing-gum, il ne caressera plus. Il ne pourra jamais caresser la peau d'une femme amoureuse de lui.
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— Et la peur pousse nos gamins à se chercher, à se regrouper en bandes, à s’armer et à foncer. Alors les maras arrivent, déjà bien structurées, et leur montrent comment s’y prendre. Des gamins de onze ans appartiennent aux maras d’ici ; beaucoup d’entre eux sont nés ici, de parents catalans. Ils adoptent les tatouages, le langage par signes, les clins d’œil, l’idéologie, la légende, la façon de s’habiller. Ces baggys, qui sont à la mode, ils viennent des prisons, là où on leur retire leur ceinture pour empêcher les types de se pendre. Les prisonniers se distinguent par leurs tatouages, et maintenant tous les gamins les imitent, comme s’ils se sentaient attirés par la marginalité, comme s’ils voulaient se mettre eux-mêmes hors-jeu, comme s’ils s’identifiaient à ceux qui n’ont aucun avenir et doivent se débrouiller seuls.
— Et ils finissent par sombrer dans la délinquance, conclut Montse.
— Ils commencent par là, précise Víctor. Et ils vont plus loin.
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— De la misère, dit-il comme une sentence. Des ghettos, où les pauvres n’ont aucune issue valable. Tu as dû entendre dire que, au Guatemala, au Salvador, au Honduras, les riches sont très riches et les pauvres, très pauvres ? Eh bien, dans leur cas, pauvre, c’est extrêmement pauvre. Tu n’imagines pas. La misère la plus absolue, la faim, la vie dans la rue. Ils n’ont pas accès aux études, et ils n’ont aucun espoir de travail non plus. On appelle ça des desperados, aux États-Unis. Et surtout, ils sont remplis de rancœur, ils sont chargés de haine, ils savent qu’ils n’ont rien à perdre. Qu’ils sont nés en ayant déjà tout perdu. Ils viennent de quartiers imprégnés d’un machisme sauvage, où les hommes engrossent les femmes et se désintéressent de leurs enfants, car ils ne peuvent pas s’en occuper non plus, ils n’ont pas de quoi les faire vivre.
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