Le lever de rideau présente le tableau d'une fabrique coloniale en pleine activité.
Des nègres font tourner la meule, d'autres vont et viennent, courbés sous le poids des charges de cannes à sucre.
Le vieux Job est assis sur un banc.
Le tintement d'une cloche se fait entendre ; à ce bruit, tous les travaux s'arrêtent, les esclaves des deux sexes viennent se ranger en demi-cercle sur le devant du théâtre.
Ils ont chacun à la main une écuelle en bois.
Job, dont la marche et les mouvements, accusent une extrême vieillesse, vient se placer à l'extrémité inférieure de la ligne formée par les esclaves.
Hug arrive, suivi de deux esclaves qui portent, sur leurs épaules, un bâton dans lequel est passée l'anse d'une large chaudière de cuivre....
Atar-Gull .- Ah ! Job, je leur rendrai tout le mal qu'ils t'ont fait.
Cham .- Prends ce poison, et la mort détruira leurs troupeaux, décimera leurs esclaves.
Atar-Gull .- Non ! C'est une autre vengeance que je demande, je la veux éclatante, je la veux qui se rougisse dans les flots de sang, qui brille au milieu des flammes !
Il me faut une vengeance d'homme libre, corps à corps, poignard contre poignard !
Je veux qu'elle soit une victoire, et non une lâcheté !.....