Tu peux prendre la route qui mène au étoiles.
Moi, je prendrai celle qui me délivrera du mal.
Nick Drake
Par principe, je n'en ai pas.
Lu sur un autocollant
La vie c'est tellement... enfin bref.
Kelly Marquette alias Skeletor.
La vérité vient avec le temps.
Proverbe trouvé dans un biscuit chinois
Des fois t'es le pare-brise ; des fois t'es le moucheron.
Mark Knopfler
Ceux qui errent ne sont pas toujours perdus.
J.R.R. Tolkien
Quand la vie vous tend un citron, il faut dire :
-Mmm... J'adore les citrons. Vous avez quoi d'autre ?
Henry Rollins
Règle n°1 :
Le client a toujours raison.
Règle n°2 :
Si le client à tort se référer à la règle n°1.
Ducan Howe
Quand tu ne sais pas quoi faire, bouge.
Quand il y repensait c'était ce dont il avait le plus honte dans sa vie : toutes les fois où il avait été méchant avec elle, exprès, volontairement. Et il y en avait tellement. La preuve qu'il n'était pas quelqu'un de bien. Il se mettait en colère après elle pour des tas de raisons, alors qu'en réalité il ne lui reprochait qu'une seule chose : de lui avoir pris son cœur et de refuser de le lui rendre.
Elle ne le méritait pas. Elle méritait mieux.
Chapitre 1 – Les aléas d’une relation qui n’existait pas
Pour lui, l’odeur de la maison, plus que toute autre, était l’odeur d’une fille qu’il ne connaissait pas.
La maison, ce n’était pas la vieille bâtisse en brique de Carroll Street, à Brooklyne, où il habitait la semaine, mais cette grande demeure au bord d’un étang, qui dominait l’océan, sur la péninsule de South Fork à Long Island, dans une petite ville nommée Waincott. Il y avait passé la moitié de ses étés et la moitié de ses week-ends depuis sa naissance.
Ray était assis par terre, au beau milieu de sa chambre, entouré de piles de livres, vêtements, vieux jouets, couvertures, imperméables, cannes à pêche et matériel de sport. Il inspira profondément, cherchant sa présence dans tout cela.
C’était une odeur ancienne, familière et nostalgique, associée à la joie et à la liberté de l’été, qui faisait entrer l’extérieur à l’intérieur. C’était aussi une odeur changeante, renouvelée une semaine sur deux par le parfum d’un nouveau shampooing, d’une robe neuve, ou du truc brillant qu’elle se mettait sur les lèvres.
Soudain en manque, il se leva et s’allongea sur son lit où son odeur était toujours la plus forte. Retrouver l’intimité de la nuit le réconforta instantanément. Il faisait toujours de plus beaux rêves ici, presque jamais de cauchemars, alors qu’à Brooklyn, il les enchaînait.
Il resta étendu là, en short et T-shirt, laissant pendre dans le vide ses pieds sales et pleins de sable, par respect. C’était récent ; autrefois, il n’aurait jamais pensé à un truc pareil.
Dormir dans ce lit, même si c’était agréable, était devenu perturbant depuis environ un an. Agréablement perturbant. Agréablement frustrant. L’odeur, avec ses nouvelles nuances, était aussi excitante que réconfortante. Il ne savait pas exactement ce qu’étaient ces nuances, mais elles troublaient ses nuits d’une façon inédite.
Sasha/Ray,
Mon alter ego, mon homologue, mon double négatif. Nous ne sommes jamais au même endroit au même moment. Est-ce parce que nous nous annulons? Peut-on même prouver que nous sommes bien deux? Pile et face, lumière et ombre, fille et garçon, Yin et Yang?
Alors j'ai eu une idée : pourquoi ne pas être complémentaires plutôt qu'adversaires? En temps que forces opposées, nous ne nous annulons pas, nous nous amplifions.
Mais que se passera t-il si, juste une fois, j'ai envie d'être avec toi?
Ray/Sasha.
Jusque là, il n'avait été que l'idée qu'elle s'en faisait. Sa version à elle de lui. Et soudain, il était sa version à lui de lui même, et elle était radicalement différente. Ray s'était réapproprié Ray. C'était un peu égoïste de sa part de supplanter la version qu'elle avait soigneusement élaborée au fil du temps, aussi brusquement, en une seule rencontre...
"Il est tout à fait naturel de ne pas prendre la mesure des choses qui font partie de notre quotidien et de les sacrifier sans réfléchir, sans hésiter. Je te demande solennellement de ne pas commettre cette erreur."
"Le chagrin, c'est comme un nouveau-né, les trois premiers mois, v'est l'enfer et, au bout de six mois, on finit par s'avouer vaincu, on réorganise sa vie en fonction de lui, on lui fait de la place."
"_Je ne dis pas que tu dois oublier. C'est impossible, évidemment. Mais il faut apprendre à vivre avec ton chagrin, l'intégrer à ta vie et aller de l'avant. Tu verras, avec le temps, c'est de moins en moins lourd à porter."
"Le pouvoir des souvenirs était tel qu'il adoucissait les traits, celui de l'amour magnifiait le visage d'un ami. Ce pouvoir, on en prenait conscience quand il avait disparu."
"En cas de grand drame, mieux valait éviter les petits traumatismes, comme de croiser son regard dans le miroir en se brossant les dents, sachant ce qu'on savait."
"Se souvenir, c'était facile ; mais vivre, c'était plus dur."
"Ce n'est pas toujours évident de ressentir les bonnes émotions au bon moment. En général, elles refusent de monter quand on est prêt à les accueillir."