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4.27/5 (sur 315 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Odessa , le 23/06/1889
Mort(e) à : Moscou , le 05/03/1966
Biographie :

Anna Akhmatova (Анна Ахматова) est le nom de plume d'Anna Andreïevna Gorenko (Анна Андреевна Горенко), une des plus importantes poétesses russes du XXe siècle. Égérie des acméistes, surnommée la « reine de la Neva » ou « l'Âme de l'Âge d'Argent », Anna Akhmatova demeure aujourd'hui encore l'une des plus grandes figures féminines de la littérature russe.

Fille d’un ingénieur de la marine, elle passe son enfance à Tsarskoïe Sélo, alors lieu de résidence de l’aristocratie. Elle étudie le droit à l’Université de Kiev puis la littérature et l’histoire à Saint Pétersbourg. Très jeune, elle y fréquente salons et cafés littéraires, publie des vers dans les revues.

Avec Goumilev, qu’elle épouse en 1910 (et dont elle se séparera en 1916), elle est l’une des fondatrices de l’école acméiste. Elle voyage à plusieurs reprises en France et en Italie. De son mariage avec Goumilev, elle aura un fils, Lev Goumilev qui deviendra un des plus importants historiens russes, initiateur du «néo-eurasisme».

Ses premiers livres, Soir (1912), Chapelet (1914) rencontrent un accueil fervent. Réservée à l’égard de l’inspiration idéologique de la révolution, Akhmatova refuse cependant de suivre dans l’émigration ou l’opposition, la plupart des écrivains de sa tendance. Dans les recueils publiés au lendemain de la guerre civile (Plantains, Anno Domini MCMXXI) s’expriment à la fois le sentiment tragique de l’écoulement d’un monde et une confiance têtue dans les destinées de la nouvelle Russie.

En 1922, sa poésie est interdite de publication par les autorités soviétiques. Elle continue toutefois à écrire et vit de traductions (notamment celles de V. Hugo ou de R. Tagore).

La guerre de 1941-1945, voit son retour en grâce, elle est de nouveau autorisée à publier, la guerre lui inspire des poèmes aux accents patriotiques (Le Serment, Le Courage). Mais très vite elle est de nouveau victime de la répression culturelle menée par Jdanov : en 1946 elle est radiée de l'Union des écrivains soviétiques pour « érotisme, mysticisme et indifférence politique », elle fut réhabilitée en 1955. Elle produit alors deux œuvres majeures Poème sans héros et, surtout, Requiem dédié à la mémoire des victimes de la répression stalinienne.
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Rencontre autour des poétesses avec Diglee pour Je serai le feu : "une anthologie sensible et subjective, dans laquelle Diglee réunit cinquante poétesses et propose pour chacune d'entre elles, un portrait, une biographie, et une sélection de ses poèmes préférés" qui paraît le 8 octobre aux éditions La ville brûle.  On a parlé de désir, d'écriture, de Joumana Haddad, Audre Lorde, Natalie Clifford Barney, Ingeborg Bachmann, Joyce Mansour, Anna Akhmatova... Les livres de cette anthologie sont réunis dans une sélection spéciale poétesses sur notre site Librest (https://www.librest.com/livres/selection-thematique-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb) : https://www.librest.com/livres/selection-thematiq ue-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb

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Citations et extraits (316) Voir plus Ajouter une citation
Enfant, déjà j'avais peur des masques.
Il me semblait toujours (et j'ignore pourquoi)
Que je ne sais quelle ombre indésirable
« Sans visage et sans nom », au milieu d'eux
S'était glissée...
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Demande aux femmes de mon temps,
Bagnardes, " cent-cinq ", prisonnières,
Et nous te raconterons tout :
Que la peur nous abrutissait,
Que nous élevions des enfants,
Pour la prison, la torture et la mort.

Pinçant nos lèvres bleuies,
Hécubes devenues folles,
Cassandres de Tchoukhloma
Portant des couronnes de honte,
Nous serons un chœur de silence :
" Au-delà de l'enfer, il y a nous. "

POÈME SANS HÉROS, deuxième partie (strophes 24 & 25).
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DEUX CHANSONS - LA SECONDE

Cette merveille de notre rencontre,
Etait lumière et chanson.
Je ne voulais plus
Aller nulle part.
C'était une amère douceur
Qu'un bonheur au lieu d'un devoir,
Je devais ne pas lui parler,
Et j'ai parlé longtemps.
Que les passions étouffent les amants,
Qu'elles exigent des réponses !
Nous n'étions plus, mon ami, que des âmes
Sur le bord du monde.

1956
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« Je bois à la maison en feu,
A ma vie aux abois,
Et à la solitude à deux »
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LA PORTE EST ENTROUVERTE

La porte est entrouverte.
Les tilleuls frémissent…
Oubliés sur la table :
Une cravache, un gant.

La lampe fait un cercle de clarté.
Il y a des bruits que j’entends.
Pourquoi es-tu parti?
Je ne comprends pas.

Demain matin la lumière
Sera pleine de joie.
Cette vie est brève.
Sois sage, mon coeur.

Tu es à bout de force,
Tu bats plus sourdement.
Tu sais, je l’ai lu quelque part:
Les âmes sont immortelles.
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“Chaque jour il est un instant
Et trouble et chargé de menace.
A voix haute, les yeux somnolents,
je bavarde avec mon angoisse.”
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Anna Akhmatova
Et quand il te sourit
Au jardin comme au champ,
Ou chez toi, il te semble
Partout que tu es libre.
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Non, ce n’est pas moi. C’est quelqu’un d’autre qui souffre. Moi, je n’aurais pas pu souffrir autant.
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Anna Akhmatova
Moi, comme un fleuve,
Une époque de fer m'a détournée.
On m'a changé de vie.
Elle a suivi un autre lit, vu d'autres paysages,
Et mes rivages me sont inconnus.

O combien de spectacles j'ai manqués,
Que de rideaux levés en mon absence et retombés!
Combien de mes amis je n'ai jamais croisés,
Combien de villes dont les contours
Auraient pu m'arracher des pleurs,
Alors que je n'en connais qu'une,
Que je saurais retrouver même en rêve
Et à tâtons.

Et combien de poèmes que je n'ai pas écrits:
Leur choeur secret,
Il rôde autour de moi, et un beau jour
Il se pourrait qu'il vienne m'étouffer...

Je connais tout, commencements et fins,
La vie après la fin, et quelque chose
Qu'il ne faut pas rappeler à présent.
Et quelqu'un d'autre,
Une femme inconnue a pris ma place,
Mon unique place,
Et porte ici mon légitime nom,
Ne me laissant qu'un surnom
Dont j'ai fait tout ce que l'on pouvait,
je le crois bien.

Ma tombe, hélas, ne sera pas pour moi.
Mais qu'une folle brise de printemps,
Ou deux mots dans un livre de hasard,
Ou le sourire de quelqu'un
M'entraînent soudain
Dans cette vie inaccomplie...

Cette année-là il serait arrivé ceci, et puis cela:
Partir au loin, voir et penser,
Se ressouvenir,
Entrer comme on ferait dans un miroir
Dans un amour nouveau,
Avec la sourde conscience de trahir,
Et une ride nouvelle,
Qui n'était pas encore là
Hier...

Si de là-bas pourtant
J'apercevais ma vie de maintenant,
Je connaîtrais enfin
L'envie...
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Anna Akhmatova
Au seuil du printemps, il est certains jours
Où la prairie se repose sous la neige dense,
Où les arbres font un bruit gai et sec,
Où le vent tiède est tendre et moelleux,
Où le corps s'étonne de sa légèreté,
Où l'on ne reconnaît plus sa maison,
Où la chanson qui déjà lassait
On la chante avec émoi, comme neuve.

Printemps 1915, Stepnévo
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