Dialogues, 5 questions à Anne Guillou et Olivier le Bras
http://www.librairiedialogues.fr/livre/7594169-le-visage-des-gad-le-combat-du-metis-breton-olivier-le-bras-locus-solus 5 questions posées à Anne Guillou et Olivier le Bras qui nous parlent...
Ma souffrance est continue, et dès l'enfance, j'ai souhaité quitter ce monde. Maintenant que la mort approche, je sens une sorte d'apaisement . Et maintenant seulement je comprends mon destin. Bientôt, allongée sous la terre, je trouverais le repos.
Des historiens comme Yves Le Gallo ont qualifié cette société de théocratie , tant l'esprit religieux imprégnait les différentes facettes de la vie sociale. on enseignait l'acceptation de l'ordre social qui était inégal et discriminant. Dieu lui-même avait voulu ou autorisé les différences sociales. Il convenait de s'en accommoder.
Le jeune berger tombe, les coups de pieds finissent le travail. L'homme est mort de la brutalité de jeunes Bretons, paisibles paysans en d'autres lieux, gagnés par une fureur mortelle dans ce paysage désertique.
En septembre 1960, eut lieu en France le procès de membres du réseau Jeanson, comme celui de France Bénard, 43 ans, céramiste , née à Bordeaux. Interrogée, elle revendiqua la responsabilité des actes qu'elle avait commis pour aider le FLN . Elle voulait lutter, dans la limite de ses moyens, contre le "génocide" perpétré par la France en Algérie, contre les tortures et les camps d'hébergement.Les autres inculpés du réseau invoquèrent les mêmes arguments.
Plus que l'emploi des armes lourdes, l'armée française usera de toutes sortes de procédés pour tenter de vaincre l'ennemi. Le harcèlement des individus,suspectés d'être dans l'autre camp, occupe et préoccupe l'encadrement et la troupe. Lors des accrochages, on capture, on enferme, on interroge, on fait place nette.
La ferme, il n'y avait que ça. Moi je ne voulais pas rester. On m'avait proposé d'aller dans un commerce à Sizun, dans une alimentation. Ma mère n'a pas voulu. Je voulais aller bien sûr, mais elle a dit : "Ici il y a du travail, il faut que tu restes là."
Souvent, on avait une paire de chaussures de ville qu'on mettait dans un sac quand on allait danser, et on marchait en sabots jusqu'au bourg. Pour pas abîmer les chaussures.