Il y a des moments dans la vie où l'on grandit.Malgré soi. Une tuile. Un deuil. Une trahison. Quelque chose qui vous arrache à l'enfance et vous montre que la vie n'est pas ce que vous croyiez, que les gens ne sont pas ceux que vous pensiez qu'ils étaient. Pour moi, le voile s'est déchiré ce jour-là.
Les "gens bien intentionnés" diront que Dieu les a punis. Mais les hommes n'ont jamais eu besoin de Dieu pour faire vivre un enfer à leurs semblables.
Qu'est-ce qu'un héros si ce n'est quelqu'un qui va au-delà des limites imposées par la société? Un héros, c'est celui qui dit non.
On n'enterre pas un secret. On vit avec. On n'en parle pas, c'est tout.Mais il n'y a rien de plus présent, de plus palpable.
Nous devions clarifier quelques faits et militer fermement pour tenter modestement de prouver que l'amour et le désir entre un homme et une femme ne peuvent ni ne doivent être un tabou : cet amour et ce désir sont naturels et ils font partie de l'existence humaine. Et que le fait de signer un contrat avec une Eglise, contrat déshumanisant à la base et contraire aux droits de l'homme, ne fera jamais qu´un homme cesse d'exercer sa sexualité.
Malheureusement cependant, les personnes et les institutions essayent de créer des illusions pour justifier cette déshumanisation des prêtres. Car c'est déshumaniser que de retirer le meilleur de l'être humain : sa capacité d'aimer et de désirer de façon autonome, authentique, sans conditions.
La culpabilité est un poids qui ne s'allège pas lorsqu'on le partage. Bien au contraire.
Jésus est venu nous apporter un message d'amour, et les hommes en ont fait une religion avec des interdictions, des règles inhumaines, des jugements d'une grande sévérité et irréversibles.
C'est dans le message de Jésus que je crois, et non pas dans l'Eglise avec toutes sa construction d'interdits, de jugements, d'intolérance.
La vie peut être passionnante,et trépidante quand on n'a pas le temps de se poser.