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Citations de Anne Sinclair (115)


«  Cette histoire me hante depuis l’enfance. Et pourtant , si les sagas familiales interpellent ceux qui avancent en âge , la mienne ne m’a d’abord intéressée que de loin, l’immédiateté ayant eu longtemps , dans ma vie de journaliste , plus d’attrait que les histoires du passé » ....
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J’ajoute que ce chapitre si lourd du XXe siècle me ronge, et plus l’âge avance, plus il me semble obscur. Face à l’antisémitisme renaissant, l’extrémisme et le populisme se développant en Europe et en France comme on ne l’aurait jamais imaginé dans ma jeunesse, j’ai été de plus en plus habitée par les années d’Occupation et le trou noir de la Shoah qui semble toujours inatteignable à la raison.
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[L’avocat Pierre Masse et son frère, le colonel Roger Masse,] ont laissé aux autres détenus le souvenir de grandes figures. Ils étaient issus d’une famille où « tous partageaient au plus haut degré le culte de la France et l’amour de la République », écrivit Robert Badinter dans un émouvant hommage. Pierre Masse s’était déjà signalé lors de la promulgation du statut des juifs en octobre 1940, qui leur interdisait notamment d’être officiers. Dans une lettre fameuse au maréchal Pétain, il avait alors écrit : “Je vous serais obligé de me faire dire si je dois aller retirer leurs galons (…) à mon gendre, sous-lieutenant au 14e régiment de dragons, tué en Belgique en mai 1940, à mon neveu J.-P. Masse, lieutenant au 23e colonial, tué à Rethel en mai 1940 ? Puis-je laisser à mon frère la médaille militaire, gagnée à Neuville St Vaast, avec laquelle je l’ai ­enseveli ?”
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Commence alors la soirée historique archicélèbre, où bientôt, à 20 heures, son portrait s’affiche sur les écrans de la France entière. Un portrait hachuré en bleu-blanc-rouge apparaît progressivement derrière les commentateurs effarés par ce bouleversement politique.
Le papier pour rédiger son discours arrive, celui qu’on utilise dans les fermes pour envelopper le beurre… Mitterrand tente de se concentrer, repose son stylo toutes les minutes pour commenter le résultat, saisi lui-même par la révolution politique qui s’annonce. 
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J’ai pleuré aux récits des rescapés, de Primo Levi à Imre Kertesz ou Marceline Loridan, mais à Auschwitz, je n’ai pas été submergée par l’émotion à laquelle je m’attendais. Compiègne non plus ne m’évoqua rien, sinon une incroyable proximité avec Paris, par la nationale qui passe en bordure du camp, aujourd’hui avenue des Martyrs de la Liberté, hier, simplement route de Paris à Saint Quentin.
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(Yves Montand et Simone Signoret) avaient un tout petit appartement place Dauphine, qu'ils appelaient la Roulotte... J'y ai croisé... Coosta-Gavras dit Costa, l'immense réalisateur de "L'Aveu" ou "Z", et son double, le magnifique Jorge Semprun qui fut un de mes amis chers. Non seulement le scénariste inoubliable de la plupart des films de Costa, mais un grand écrivain...
Venu à "7 sur 7", alors que la démocratie avait été rétablie en Espagne après la mort de Franco et qu'il y était devenu - revanche sur le destin - ministre de la Culture de Felipe Gonzales, il m'avait décrit son nouveau bureau. De sa fenêtre, il voyait l'ancien appartement qu'il avait dû quitter un jour de 1936, alors qu’il avait une quinzaine d’années, avec ses parents qui étaient recherchés par les phalanges fascistes espagnoles. Ironie de l’histoire, clin d’oeil passé-présent…
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La faim lancinante entraînait des vertiges, de l'hébétude, des dégradations physiques qui, « par degrés, réduisent l'homme au rang de la bête », écrit Roger Gompel, qui ajoute, lucide lui aussi, que c'était « un acheminement implacable vers la mort selon une méthode pour humilier, avilir, abrutir, épuiser, jusqu'à la complète extinction de toute personnalité humaine [...] une sorte de pogrom à froid » . L'image est glaçante, mais illustre bien la lente agonie des internés ou déportés.
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Picasso augmente d'ailleurs ses prix de plus de 100% et acquiert, lui aussi, le sens des affaires. Paul le raconte en 1941 dans un article de Newsweek : "Dans l'atelier de Picasso, je choisis les peintures que je souhaite acheter, et quand nous discussions du prix, c'est là que l'amusement commence. On échange des arguments terribles, mais toujours amicaux. Je lui ai dit un jour que j'aimerais mordre une de ses joues et embrasser l'autre !"
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Madelin et Mamère (...) s'empressent de dire que de la part de Jacques Chirac, il y a un certain culot à réclamer "l'immunité zéro" quand lui bénéficie de l'immunité totale.
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Qui met vraiment en danger les institutions? (...) La justice qui demande des comptes aux hommes politiques, ou ceux qui sont censés en être les garants et qui refusent de témoigner alors qu'ils sont soupçonnés dans des affaires de corruption?
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[à propos de Thierry Ardisson] Il décrédibilise chaque semaine la parole publique en l'encadrant de vulgaire, de sexe, et d'appels du pied échangistes, jusqu'à l'obsession.
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[Madelin à propos de la formule "fracture sociale"] C'est vous, les journalistes, qui avez reconstruit l'histoire après coup. Cette formule est née totalement par hasard, venue d'une note de l'UDF qui parlait de "déchirure sociale". Pour ne pas pomper la note intégralement, on a fait un tour de table pour trouver un synonyme. Je ne sais même plus qui a trouvé "fracture", mais on n'a jamais eu le sentiment de participer là à quelque chose de fondateur!
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« La santé n’a pas de prix », a reconnu Emmanuel Macron (...).
Précisément, quel prix est-on prêt à payer pour les infirmières et les médecins, à bout depuis tant de mois, tant d’années ? Quel prix pour l’hôpital, pour des lits de réanimation, pour des respirateurs ? Quel prix est-on prêt à payer pour des écoles où les maîtres se sont fait violence, malgré leur pauvre salaire, pour faire cours à distance, et donner à chaque enfant les leçons, les devoirs, les exos qui maintiennent un enseignement minimal ? Quel prix est-on prêt à payer pour que nos anciens finissent dignement leur vie, entourés, soignés ?
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Je me sens profondément juive par appartenance à une histoire, une culture, un peuple et son malheur.
La Shoah me hante jusque dans mes rêves. Plus j'avance en âge, plus je la trouve lourde à porter. Comme un moment de plus en plus incompréhensible, incommunicable. Ma famille a, pour l'essentiel, été épargnée, à part mon grand-père paternel dont j'ai raconté la rafle en 1941. Mais je n'arrive pas à m'extraire des lectures obsédantes, d'images et de faits que je n'ai pas vécus, et j'ai parfois le sentiment qu'ils font partie de ma vie.
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[à propos d'elle et Christine Ockrent, pressenties pour interviewer Mitterrand]

Drôle de République, avait ironisé Jean d'Ormesson dans le Figaro, que ce régime où des journalistes interrogent le patron de leurs maris ! (...) il avait raison.
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«  Les Allemands ne peuvent vouloir déporter vers l’Est des prisonniers dépourvus de vêtements chauds !
Il s’agit donc sûrement d’une mise en scène pour les effrayer, où tout au moins d’une situation très provisoire !
La naïveté qui leur fait imaginer une quelconque Humanité des Nazis ne fait que débuter ....... » page 50 .
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Je dois avoir l’enfer en moi à me trouver bien partout où je ne suis pas (lettre de Paul Rosenberg à Picasso, septembre 1929).
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Et il écrit à Picasso : "Votre exposition est un grand succès, et comme tous les succès, on ne vend absolument rien ! Il faut être fou comme moi, ou illuminé comme moi pour entreprendre pareille affaire."
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En politique, les morts se relèvent toujours.
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On rencontre toujours ses propres limites dans l'appréciation qu'on porte sur la modernité.
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