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3.66/5 (sur 133 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 15/03/1933
Mort(e) à : Blanc Mesnil , le 09/08/2021
Biographie :

Annette Muller est fille de Juifs polonais émigrés à Paris.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la petite Annette, âgée de 9 ans en 1942, passera par le Vel d’Hiv, le camp de Beaune-la-Rolande, Drancy, l’asile Lamarck, l’orphelinat catholique où elle a été cachée et la maison d’enfants du Mans qu’elle quittera à l’été 1947.

Elle est l'une des rares survivantes de la terrible rafle du Vélodrome d'Hiver (16-17 juillet 1942) et elle se souvient, avec émotion, de cette époque abominable qui l'a marquée jamais.

Le Cercil publie le témoignage d’Annette Muller. Internée à Beaune-la-Rolande après la rafle de juillet 1942, elle connaît le sort terrible des milliers d’enfants juifs internés dans les camps du Loiret. Elle échappera à la déportation grâce à son père. Illustré de documents d’archives, cet ouvrage est accompagné de contributions historiques.

La Rafle est un film français réalisé par Roselyne Bosch, sorti le 10 mars 2010. Ce film évoque la détention durant plusieurs jours dans des conditions très précaires de milliers de victimes juives de la rafle du Vél d'Hiv (13 152) avant leur déportation vers le camp de Beaune la Rolande, et le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.
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Source : www.fondationshoah.org
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Annette Muller est une survivante de la Rafle du Vél'd'Hiv', où 12000 juifs ont été arrêtés par la police française dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942.


Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Un jour que je sortais de chez elle, j'entendis deux femmes discuter sur le trottoir: "Vous vous rendez compte, disait l'une d'elles, un homme qui avait l'air si bien, si correct. Il a fait un mouvement et sous sa veste, devinez? J'ai aperçu l"étoile. Un Juif! Qui l'aurait cru, il avait l'air si correct!" Et l'autre femme hochait la tête, marquant son approbation.
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Ils étaient 4 000 enfants juifs, en juillet 1942, qui, comme moi, faisaient des rêves.
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Hélène Mouchard-Zayi :
Elle s'est alors dit que, puisqu'on n'écoutait pas son histoire, peut-être, si elle l'écrivait...
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Ainsi, Manuella était juive, elle aussi. C'était une découverte. La maîtresse a dit: "Deux de vos camarades portent une étoile. Soyez gentilles. Rien ne doit être changé entre elles et vous." Mais immédiatement, il y eut une barrière, une mise à l'écart.
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Quelques jours avant le port obligatoire de l'étoile, ma mère nous a fait mettre nos habits du dimanche, bien que ce soit un jour de la semaine. Sur les vestes de tweed de mes frères, sur la vareuse de mon costume marin ainsi que sur sa robe à fleurs, elle avait cousu solidement les étoiles qui avaient été distribuées aux familles juives, en échange de tickets textile. Des étoiles d'un jaune cru, avec le mot juif écrit en lettres noires et tordues comme des flammes. Après qu'elle nous eut longuement coiffés, nous sommes descendus avec elle et lentement, majestueusement, nous nous sommes promenés dans les rues du quartier. Nous avons défilé ainsi dans les rues de Pixérécourt, Pyrénées, Ménilmontant, avons descendu l'étroite rue des Rigoles."Tenez-vous droits, redressez -vous", murmurait maman. Son regard arrogant semblait défier les gens qui nous regardaient en silence. Elle voulait montrer à tous une jeune mère juive fière de ses quatre enfants juifs.
Pauvre maman et son courage inutile. N'aurait-il pas mieux valu qu'elle jette l'étoile dans une poubelle et qu'elle fuie au loin avec ses enfants ?
Quelques mois après, elle était morte. Elle allait avoir trente-quatre ans.
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Tous avaient perdu un ou deux parents, des frères et sœurs ou la famille entière. Personne ne parlait de la guerre. Le passé n'avait pas existé.
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Aujourd'hui, je suis allée au cimetière
de Beaune-la- Rolande
Tant d'années après
Une force étrange m'y poussait
j'ai erré parmi les tombes
certaines très anciennes
une à une je les regardais
je cherchais
un nom, un souvenir
Avait-il seulement existé ?

Et soudain, dans un coin
écarté et triste
j'ai vu une dalle de pierre grise
et parmi quelques noms
le sien était écrit
c'était lui, je le savais
Henri
1940-27 juillet 1942
Henri
mon joyeux lutin du Vel' d'Hiv'
Henri aux joues roses, aux boucles brunes
mon petit voisin rieur
Des nuits et des jours, dans le bruit et les cris
dans l'ordure et la puanteur
Assis près de moi sur le gradin
sa mère si belle l'enlaçant tendrement
sur les gradins du Vel' d'Hiv
'
Henri, deux ans, le premier enfant mort du camp
avant les milliers d'autres...
Mais lui est resté à Beaune
Il n'a jamais pris le train
conduisant au long voyage

Et moi, couchée sur la paille pourrissante
balayée par les phares blancs des miradors
je me souviens, j'avais neuf ans,
toute la nuit, sa mère hurlant folle
à Beaune-la-Rolande
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Dans L'autre coin de la baraque, un homme tenait une tondeuse. Dans le vacarme, les gifles, les pleurs, on a traîné Michel, avec d'autres garçons se débattant, vers l'homme à la tondeuse. Un par un, il a passé l'instrument juste au milieu de la tête, du front à la nuque, avant de les renvoyer dehors."Comme ça tu ressembles au dernier des Mohicans", a-t-il dit à Michel qui pleurait ; ça lui donnait l'air grotesque, ce long trait chauve, bordé de cheveux de chaque côté. Michel si fier de sa mèche dorée qu'on lui mouillait chaque matin pour faire un cran. Il était là, pitoyable, son visage blême couvert de larmes qui laissaient des sillons sales, marqué comme un cochon avec sa tonsure blanche. J 'avais honte pour lui. Pourquoi les gendarmes n'avaient-ils pas rasé entièrement la tête des enfants ? Etaient-ils amusés par le spectacle ridicule des étranges tonsures qui partageaient la tête en deux ? Les enfants n'osaient plus se montrer, sauf ceux qui avaient trouvé des bérets qu'il enfonçaient profondément.
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Ne parle pas comme une sotte, me dit-elle, les Chinois sont comme toi et moi, comme les Juifs et comme les noirs. Toutes les couleurs de peau sont belles. Tous les hommes sont dignes de respect. N'oublie jamais cela.
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Depuis, sans cesse, je revois le couloir de la maison, je revois les tiroirs ouverts, les lits défaits, les vêtements épars, la couverture verte et, couchée dessus, les yeux fermés, Marie-Claire, ma poupée. J’entends la porte qui se referme et nous descendons l’escalier en silence, portant les balluchons de drap blanc, les inspecteurs fermant la marche. Longtemps, longtemps, en rêve, j’ai descendu les escaliers de la maison et il me semblait qu’il suffirait que je les remonte pour que tout recommence comme avant : la maison chaude, le bruit des machines à coudre et nos rires joyeux.
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