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Citations de Annie Dillard (93)


La première semaine de Janvier n'a pas encore pris fin, et j'ai dans la tête des projets grandioses. Je n'ai pas cessé de penser à l'idée de voir. Il y a des tas de choses à voir, des cadeaux sans emballage, et des surprises gratuites. Le monde est généreusement clouté, parsemé de petites pièces lancées de tous côtés d'une main généreuse. (...) Mais si l'on cultive une saine pauvreté, une robuste simplicité, de sorte que trouver un sou fasse littéralement le bonheur du jour, alors, puisque le monde est, de fait, semé de sous, avec votre pauvreté, vous venez de vous offrir toute une vie de journées de bonheur. C'est aussi simple que cela. On n'a que ce qu'on voit.
(...) Maintenant, ce sont les oiseaux que je vois.
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“There’s a deer standing in the front hall,” she* told me one quiet evening in the country.
“Really?”
“No. I just wanted to tell you something once without your saying, ‘I know.’
( “Il y a un cerf qui se tient à l’entrée “ me dit-elle par une soirée paisible à la campagne.
“Vraiment?”
“Non. Je voulais juste te dire quelque chose sans que tu me répondes ,”Je sais”.)
*La mère parle à sa petite fille.
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Annie Dillard
Pourquoi ne trouves-tu jamais aucun écrit sur cette pensée particulière dont tu parles, sur ta fascination pour une chose que personne d'autre ne comprend ? Parce que c'est à toi de jouer. Voici une chose que tu trouves intéressante, pour une raison difficile à expliquer. C'est difficile à expliquer parce tu ne l'as jamais lu sur aucune page; voilà par où commencer. Tu as été créé en ce monde pour donner voix à cela, à ton propre étonnement.
(...)
Thoreau le dit d'une autre manière : connais ton os personnel, "poursuis, reste avec, encercle encor et toujours ta vie .. Connais ton os personnel : ronge-le, enfouis-le; déterre-le et ronge-le encore."
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She drew plans .....for the family favorite—Lendalarm. Lendalarm was a beeper you attached to books (or tools) you loaned friends. After ten days, the beeper sounded. Only the rightful owner could silence it.
( Elle dessina....objet de design favori de la famille- Alarm de prêt. Alarme de prêt était un beeper attaché aux livres ( ou outils) prêtés aux amis. Dix jours après le beeper sonnait, et seulement le propiétaire du bien pouvait l’éteindre.
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(My love lasted two years and occasioned a bit of talk. I knew it angered him. We spoke only once. I caught him between classes in the school’s crowded hall and said, “I’m sorry.” He looked away, apparently enraged; his pale freckled skin flushed. He jammed his fists in his pockets, looked down, looked at me for a second, looked away, and brought out gently, “That’s okay.” That was the whole of it: beginning, middle, and end.)
Mon amour * dura deux ans et fût l’occasion d’un petit peu de conversation. Je sais que ça l’a énervé. On s’est parlé qu’une seule fois. Je l’ai coincé entre les cours dans la cour de l’école, et lui dit «  Je m’excuse ». Il a éloigné son regard, apparemment énervé, son teint pâle aux taches de rousseurs a rougi. Il a enfouit ses poings dans sa poche, regarda par terre, me regarda une seconde, et éloigna à nouveau son regard,et dit gentiment, « C’est bon ». C’était tout : début, milieu, fin .
* Elle a sept ans, il est ado, joue au foot, elle fait la groupie.
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Annie Dillard
Le mot écrit est faible. Beaucoup de gens lui préfèrent la vie. La vie fait courir le sang dans les veines et elle sent bon. L'écriture n'est que l'écriture, la littérature n'est que ... Elle séduit seulement les sens les plus subtils - la vision de l'imagination, l'ouïe de l'imagination - ainsi que le sens moral et l'intellect. Cette écriture que tu crées, qui t'excite tellement, qui te berce et te transporte tant, comme si tu dansais près de l'orchestre, est à peine audible pour autrui.
L'oreille du lecteur doit se déshabituer de la vie tonitruante pour saisir les sons subtils et imaginaires du mot écrit.
(...) Pourquoi préfères-tu lire un livre plutôt que de regarder des géants évoluer sur un écran ? Parce qu'un livre est parfois de la littérature. C'est une chose subtile - une pauvre chose, mais qui nous appartient.
A mon avis, plus un livre est littéraire - plus il est purement verbal, ciselé phrase par phrase plus il est imaginatif, pensé et profond -, plus il a de chances d'être lu.
Après tout, les gens qui lisent sont les amateurs de littérature, quoi que ce terme veuille dire. Ils aiment ou exigent, ce' que seuls les livres possèdent.
(...) Les gens qui lisent ne sont pas trop paresseux pour allumer la télévision; ils préfèrent les livres.
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By the time I knew him, our grandfather was a vice-president of Pittsburgh’s Fidelity Trust Bank. He looked very like a cartoonist’s version of “vested interests.” In fact, he almost always wore a vest, and a gold watch on a chain; he was short and heavy; he had a small white mustache; he smoked cigars. At home, his thin legs crossed under his belly, he read the financial section of the paper, tolerant of children who might have been driven, in the long course of waiting for dinner, to beating their fingertips on his scalp.
(Quand j'ai connu grand-père, il était vice-président de la banque Fidelity Trust de Pittsburgh. Il ressemblait beaucoup à la version BD des "intérêts en gilet". En effet il portait toujours un gilet, une montre de gousset en or, il était petit et gros; il avait une petite moustache blanche; il fumait des cigares. A la maison, ses minces jambes croisées sous son ventre, il lisait la section financière du journal , tolérant les doigts des enfants impatients dans l'attente du dîner, lui tambouriner la tête.).
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“When you open a book,” the sentimental library posters said, “anything can happen.”
( “Quand vous ouvrez un livre” disait les posters sentimentales de la bibliothèque,
“tout peut vous arriver”.)
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Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond? L'écrivain peut-il isoler et rendre plus vivace tout ce qui dans l'expérience engage le plus profondément notre intellect et notre cœur? L'écrivain peut-il renouveler notre espoir de formes littéraires? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir? Que connaissons-nous de plus élevé que ce pouvoir qui, de temps à autre, s'empare de notre vie et nous révèle à nos propres yeux éblouis comme des créatures déposées ici-bas dans l'émerveillement? Pourquoi la mort nous prend-elle ainsi par surprise, et pourquoi l'amour? Encore et toujours, nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en longues rangées, à demis vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller; à la place nous regardons la télévision et ratons le spectacle.
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L'une des petites choses que je sais sur l'écriture est la suivante : dépense-la tout entière, lance-la, mise-la, perds-la, tout entière, tout de suite, à chaque fois. Ne garde pas par-dessus toi ce qui te semble bon, pour un autre endroit du livre, ou pour un autre livre; donne-le, donne-le tout entier, donne-le maintenant.
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Assembler un livre est intéressant et enthousiasmant. C'est suffisamment difficile et compliqué pour requérir toute ton intelligence. C'est la vie à son plus haut degré de liberté. Ta liberté d'écrivain n'est pas la liberté d'exprimer des opinions outrées ou abruptes; tu n'as pas droit aux divagations.
C'est la vie à son plus haut degré de liberté si tu as la chance de pouvoir essayer, car tu choisis tes matériaux, tu inventes ton projet et tu te donnes ton propre rythme. En démocratie, tu peux même écrire et publier tout ce que tu veux sur n'importe quel gouvernement ou institution, même si ce que tu écris est manifestement faux.
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Les bonnes journées ne manquent pas. Ce sont les bonnes vies qui sont rares. Une vie composée de bonnes journées vécues à travers les sens ne suffit pas. Une vie consacrée aux sensations est une vie de gourmandise; elle exige toujours plus. La vie de l'esprit exige toujours moins; le temps est ample et doux son passage. Qui qualifierait de bonne une journée passée à lire? Mais une vie passée à lire, voilà une bonne vie.
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Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond?
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Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude des sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir ? (p92)
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Des années de lecture n'avaient fait qu'étayer sa conjecture, à savoir qu'hommes et femmes ont en fait une perception identique de l'amour, à disons cinq pour cents près. Lire des livres écrits soit par des femmes soit par des hommes montrait seulement - mais ce n'était pas rien - que l'amour frappait exactement de la même manière la majorité, sinon la totalité, de la poignée, finalement, d'hommes et de femmes ayant abordé ce sujet depuis l'invention de l'écriture : l'échantillon était beaucoup trop restreint pour être significatif.
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L'attachement aux biens de ce monde est tel de nos jours, écrivit en 1570 sainte Thérèse d'Avila à son frère, que je déteste tout simplement posséder quoi que ce soit.
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Beaucoup d'écrivains accomplissent fort peu de choses hormis rester assis dans de petites pièces en évoquant le monde réel. Voilà pourquoi tant de livres décrivent l'enfance de l'auteur. L'enfance de l'écrivain a peut-être été l'occasion de sa seule expérience de première main.
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Aujourd'hui, c'est un des merveilleux ciels de janvier, nuages par-ci, ciel bleu par-là, où la lumière choisit inopinément de peindre en doré un bout de paysage, que l'ombre, ensuite, vient balayer. Tu sais que tu es bien en vie. Tu allonges démesurément ton pas pour essayer d'éprouver, dans l'arc qui sépare tes deux pieds, la rotondité de la planète. Kazantzakis dit que lorsqu'il était jeune il avait un canari et un globe. Quand il libérait le canari, l'oiseau allait sur percher sur le globe et chantait. Et toute sa vie durant, en parcourant la terre, Kazantzakis eut ce sentiment d'avoir dans la tête, perché tout en haut de son esprit, un oiseau qui chantait.
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L’oiseau moqueur qui, chaque année niche dans le sapin de la cour de devant, a l’habitude de pousser sa chanson depuis les lieux les plus élevés, et parmi ces lieux-là, il y a ma cheminée. Quand il chante de là-haut, le conduit de la cheminée fait caisse de résonance, comme le vide soigneusement dosé à l’intérieur d’un violoncelle ou d’un violon, et les accents de la mélodie y gagnent une plénitude qui se réverbère dans toute la maison.
Il chante d’abord une phrase, et la répète exactement ; puis, il en invente une autre, et la répète de la même façon, puis une troisième. L’inventivité du moqueur est sans limites ; il répand la nouveauté autour de lui, avec la désinvolture d’un dieu.

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Tous les vivants marchaient de front dans la crête du présent. Tous les hommes et les femmes et les enfants formaient une longue ligne et brandissaient un ruban ou une bannière, ils couraient dans un champ aussi vaste que la terre, frayant le temps comme un chemin herbeux, et il était emporté avec eux.
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