Mila regardait à la dérobée la bosse de l’édredon que la lampe de poche d’Atara faisait luire. Un an plus tôt, les deux filles riaient avec Léa Bloch de leurs mauvais résultats dans cette matière futile qu’était la littérature, mais maintenant le professeur de français interrogeait en priorité Atara. Mila essayait timidement de lui rappeler que ces livres étaient interdits, mais Atara rétorquait que le libre-arbitre était un droit aussi dans le judaïsme, et son libre-arbitre choisissait de lire des livres.