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Critiques de Antonia Susan Byatt (74)
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Nature morte

Ce livre est le deuxième d'une série de quatre... Evidemment, en idiote que je suis, j'ai commencé par le dernier : il faut dire que la bibliothèque que je fréquente ne détenait que celui-là et je ne me suis pas méfiée outre-mesure en l'empruntant et le dévorant. Au moins m'a-t-il donné une folle envie de continuer et de repartir au début, quitte à relire le quatrième, une seconde fois, à la fin. Vous me suivez ?



J'ai donc remonté le temps et lu le premier de la série, il y a plus d'un an, et me voilà un peu désoeuvrée d'avoir tourné la dernière page de ce second opus !



Pour rester dans l'ordre chronologique - bien que je pense qu'on puisse lire un des livres sans lire les autres puisque ce sont des tranches de vies, que l'écrivain y procède, par petites touches, à des rappels de ce qui est advenu dans les précédents tomes - le premier était baigné de théâtre, quand celui-ci évoque la peinture et particulièrement la peinture de Vincent van Gogh.



Mais ce serait réduire le propos en ne disant que cela : c'est un livre extrêmement multiple. Oui, oui, ça part dans toutes les directions autour de Frederica une jeune fille qui, dans ce second volet, entre à Cambridge, une jeune fille curieuse et passionnée de littérature dont elle se gave littéralement, attendez-vous à des références aux écrivains anglais du temps passé, munissez-vous d'un petit crayon pour noter et ensuite fouiller pour découvrir, approfondir, partir dans d'autres chemins de lecture !

Et il n'y a pas que la littérature, on prend aussi des chemin de sciences, de philosophie, de musique, dr théâtre et de peinture, de sculpture... et à chaque fois, on se sent tout petit devant autant de choses partagées et une envie boulimique d'engranger tous ces savoirs, ou du moins, d‘en posséder ne serait-ce qu'un peu !

Cela en fait un roman passionnant à lire et enrichissant de tout ce qu'il nous fait toucher.



Le récit fait donc vivre Frederica, sa famille au sens élargi, ses frère et soeur et ceux pour qui elle s'enflamme, ceux qu'elle fréquente, ceux qui lui sont modèles ou qu'elle exècre, ses voisins d'université et ceux qu'elle rencontre par l'un et par l'autre… C'est aussi un regard sur la société anglaise, ses particularités, nous sommes dans les années 1955-1960, la soeur de Frederica a épousé un Pasteur et c'est aussi un regard sur la religion, ses carcans, et ses pratiques, son altruisme aussi...



Au début de ce volume, Frederica part en France comme jeune fille au pair, en fait elle ne va point briller dans sa tache – et ce n'était pas la volonté première de ce séjour, elle souhaitait ardemment s'éloigner de la famille et "vivre", être indépendante ! - mais cela permet de mettre en place le fil conducteur du récit à travers les terres foulées par Vincent, ses lettres à Théo. Un regard très anglais posé sur les paysages, les habitudes, les coutumes, la gastronomie de la Provence et l'envoûtement du lieu pour celui qui se prend de passion pour le peintre… Cela donne de très belles pages sur la couleur, sur les thèmes des tableaux…

Et dès le début, une rencontre fortuite fait retrouver à Frederica ses attaches universitaires et ses passions flamboyantes pour les joutes verbales avec ceux qu'elle a côtoyés en Angleterre.

De retour sur le sol anglais, c'est la vie qui continue, avec une foule de personnages hauts en couleurs que l'on retrouve – on les a croisés au premier tome ou en France au début de celui-ci - qui se croisent, s'admirent, s'aiment, se jalousent, s‘éloignent au milieu d'une foule d'échanges de connaissances, d'érudition dont le lecteur glane quelques bribes…





Bon j'arrête là mon bavardage à propos du récit, je pourrais en écrire quinze pages tant il y a à dire. C'est réellement foisonnant, et captivant. Parfois, la lectrice que je suis s'est sentie un peu, ou plutôt très, à la traîne, ignorante de références qu'elle n'a pas.

Mais quel fascinant moment de lecture renouvelé dans ce second tome, l'envie irrésistible d'empoigner le troisième... puis me ravisant, non, attendons, ce sera pour cet automne : les plaisirs, il faut les faire durer et ce sera l'excuse d'accompagner cette lecture de théières sans cesse remplies et dégustées !!



Je réalise que je n'ai pas restitué dans mon avis la force de l'écriture de cette auteure mais je gage que si vous commencez le premier tome, l'envie d'être nourri de connaissances sans avoir à quitter le fauteuil risque de faire de vous un ardent lecteur de cette suite de monuments !
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Le livre des enfants

J’ai découvert le nom d’Antonia Susan Byatt dans la liste du Challenge solidaire 2024.

J’ai été charmée par la broche Lalique en couverture de ce roman.

Même le titre était tentant.

La déception est d’autant plus grande.

A. S. Byatt propose une roman historique ambitieux, se déroulant en Angleterre de la fin du 19ème siècle à la Première guerre mondiale. Elle suit le destin de plusieurs familles bourgeoises en voyant les enfants grandir, les parents vieillir, les filles se rebeller puis enfanter à leur tour…

L’autrice s’intéresse à la période historique, au socialisme, aux suffragettes... et à l’artisanat d’art : céramique, joaillerie, mode.

Elle tient, de plus, à faire apparaître de réels personnages historiques.

Ça fait beaucoup, beaucoup.

Beaucoup trop.

Elle m’a perdue dès la page 50 en décrivant une sorte de garden-party qui lui permet d’introduire tous les personnages, mais surtout de se délecter à commenter leurs costumes.

"Griselda était vêtue d’une robe de satin coquillage rosé, à empiècement de dentelle, rehaussée d’une multitude de petits nœuds d’un rose bistre tout autour des manches bouffantes et sur toute la longueur du bord."

Sur des pages et des pages, et vas-y que je t’aligne les robes Liberty, les broderies ceci, les cannes à pommeau cela…

Après cet épisode éprouvant, j’ai sauté des passages de plus en plus longs, m’arrêtant aux scènes les plus intéressantes – sans que ça me fasse perdre le fil, d’ailleurs.

Je recommande uniquement si vous entretenez une passion pour les mêmes thèmes que l’autrice.

Traduction de Laurence Petit et Pascal Bataillard.



Challenge Solidaire 2024
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Possession

Roman romanesque comme le définit Antonia S Byatt, roman foisonnant, roman luxuriant, roman atypique qui si vous acceptez de relever le défi vous procurera de surprenantes émotions de lecture.

Tout commence à la bibliothèque du British Muséum . Roland Mitchell, un obscur chercheur de l'équipe du Professeur Blackadder , tombe par hasard sur des ébauches de lettres écrites par le poète victorien Randolph Henry Ash . Qui est donc la destinataire de cette lettre ? Quelle est la femme mystérieuse qui a su susciter cette correspondance ? Son enquête va le conduire à Christabel LaMotte et à Maud Bailey l'universitaire spécialisée dans les textes de cette poétesse ....

Leur enquête commence dans le plus grand secret . les textes de l'un et de l'autre acquièrent une autre dimension . Le milieu universitaire bruisse de rumeurs , le collectionneur américain spécialiste de Ash , Mortimer Cropper brandit son chéquier ...Blackadder hurle à la spoliation de la Couronne ...

Byatt nous permet de découvrir deux poètes du 19ème , un homme , une femme , chacun représentatif de l' Angleterre victorienne, d'un mode de vie et de pensées caractéristique de cette époque. Faux et usages de faux me direz vous ces deux poètes n'ont jamais existé certes mais là réside entre autres choses le talent de l'auteure . Parce que écrire à la manière de Ash ou de LaMotte sans que le lecteur y trouve à redire relève de l'exploit . Il n'empêche que la première partie de ce roman m'a semblé par moment bien longue , heureusement par la suite l'enquête a progressé et mon intérêt s'est réveillé . Je me suis régalée avec les chapitres consacrés à la terre de Bretagne et à ses contes des mois noirs et très noirs , mon atavisme breton sans aucun doute, mais aussi à l'évolution des acteurs de l'enquête ..

Un roman certes difficile d'abord, certes exigeant mais au final un véritable régal . Un Booker Prize largement mérité ainsi qu'une place prestigieuse dans les 110 romans les plus plébiscités par les Anglais ces dernières années .

Un grand merci aux éditions Livre de Poche via NetGalley pour cette découverte.

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Possession

Ce livre a gagné le Booker Prize et est largement plébiscité. Qu'importe qu'il s'agisse d'une brique, en langue belge, ou d'un pavé pour parler français, voici de la littérature anglaise, comme j'aime, me suis-je dit, c'est l'été, assurément un bon moment de lecture en perspective.



Quelle déception ! quelle consternation ! quel profond ennui ! Tout y est pédant, le style, le propos, la forme. Et la longueur n'arrange rien. Page après page, le lecteur cherche en vain quelque chose à se mettre sous la dent pour assouvir son appétit de littérature. Mais l'on a davantage l'impression de se trouver face à une de ses décoctions issues d'un des cours de création livresque américain où l'on a confondu sel et bicarbonate de soude.



Une recherche littéraire d'un amour entre deux écrivains victoriens inspirée du Nom de la rose d'Umberto Eco pour l'écriture nous annonce l'auteur. Mais n'est pas Eco qui veut.



Je ne vais pas épiloguer, vous aurez compris, je ne recommande pas. Passez à côté de ce livre sans vous retourner, vous n'aurez pas perdu mais gagné des moments de lecture.
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Le sucre et autres récits

« Je m’étais intéressé, durant toute ma vie, au problème posé par les rapports entre vérité, mensonge et fiction, d’abord dans l’atmosphère morale de mon enfance, puis comme sujet de réflexion concernant mon métier d’écrivain ainsi que ma profession d’universitaire qui s’interrogeait sur la nature du récit. »

Cette entrée en matière de l’écrivaine elle-même figure en préface de la nouvelle Le sucre. La suite de cette préface, très pointue et érudite, a quelque peu fait monter mon appréhension quant à la lecture des trois nouvelles qui allaient suivre.



Le sucre est en fait un texte qu’elle a voulu écrire sur son grand-père paternel. Elle écrit pour faire ressortir la vérité, souvent biaisée par les paroles bien souvent mensongères de sa mère, sur ses grands-parents morts depuis longtemps. Elle nous donne la version de sa mère et tente d’en extraire la vérité. Finalement, de la fabrique de bonbons où le grand-père désirait voir travailler tous ses enfants l’écrivaine n’en parle qu’à la fin. Le récit est trop personnel, sans réellement de cohérences entre les anecdotes et j’ai trouvé difficile de s’y intéresser.



Pour Le fantôme de juillet, la seconde nouvelle bien plus accessible et captivante, une postface lui donne un sens encore plus intense. Elle a été écrite huit ans après la mort de son fils et Antonia S.Byatt y exprime des réactions pour faire face à l’intolérable, ici la perte d’un fils et en parallèle, pour l’un des personnages, l’abandon de sa compagne. Choisir une histoire de fantôme lui a été inspirée par ses lectures d’Henri James. En femme rationnelle, l’écrit fictif peut apaiser l’intolérable.



La dernière nouvelle qui s’approche bien plus d’un exercice universitaire au sujet du poète Robert Bronson dont l’écrivaine étudiait l’œuvre est restée complètement absconse à la pauvre petite lectrice que je suis.



Je pense n’avoir pas choisi le bon ouvrage pour faire connaissance avec cette dame tout de même lauréate du Booker Prize en 1990.

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Petits contes noirs

Histoires troublantes.



Ce recueil de nouvelles d'A.S Byatt comporte cinq nouvelles flirtant avec le fantastique.



C'est une découverte agréable d'une autrice qui m'était inconnue. Ces nouvelles sont agréables à lire, le style de l'auteur étant fluide et poétique. Toutefois les première et dernière nouvelles m'ont laissée perplexe.



Art corporel: Une artiste est invitée à tenir une résidence dans une maternité. Belle nouvelle. Cette nouvelle parle d'art, mais aussi et surtout du corps des femmes. Qu'est-ce qu'être mère ? L’instinct maternel existe t-il ? L'auteure ouvre d'intéressantes pistes de réflexion.



Une femme de pierre : Une femme se rend compte qu'elle se transforme peu à peu en pierre. Cette nouvelle est magnifique, c'est ma préférée du recueil. A. S. Byatt montre avec une immense poésie la transformation de cette femme en pierre, ainsi que son étrange relation avec un sculpteur.



Le matériau brut: Un auteur tient des ateliers d'écriture. Il est blasé par la médiocrité de ses élèves, jusqu'au jour où l'une d'entre elle s'avère avoir un immense talent. Nouvelle fascinante. L'auteure montre le pouvoir de l'écriture. Est-elle faite pour s'évader ou sublimer le quotidien ? Ou à l'inverse, est-elle condamnée à servir d'exutoire, de thérapie ?



Bref, c'est une belle rencontre.
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Histoires de feu et de glace

J'ai choisi de lire ce livre d'une auteur complètement inconnue de moi dans le cadre du challenge Solidaire. Il s'agit d'un recueil de 6 nouvelles.

Les larmes de crocodile : Un couple d'anglais visite une galerie. Ils se disputent à propos d'un tableau. Le mari descend seul au rez-de-chaussée. Quand la femme va le rejoindre, elle l'aperçoit étendu sur le sol, foudroyé par une crise cardiaque. Elle s'enfuit alors immédiatement à l'étranger... Je ne suis pas du tout rentré dans ce récit sur la difficulté à affronter la détresse et à faire son deuil. le récit traîne bien trop en longueur à mon goût : je n'ai à aucun moment ressenti d'empathie pour cette femme.

Une lamie dans les Cévennes : Un homme quitte Londres pour s'installer dans les Cévennes. Seul face à la nature, il entreprend de peindre les effets de lumières, le climat... Avec l'argent de ses peintures il se fait construire une piscine. Un jour, il découvre au fond de celle-ci une femme serpent qui nage. J'ai bien aimé les recherches et réflexions du peintre sur la couleur, ainsi que la tournure de conte que prend la nouvelle.

Le froid : Une princesse de glace tombe amoureuse d'un prince du désert... Un beau conte qui relève du merveilleux. Mais bien trop long à mon goût.

La clocharde : Une femme suit son mari dans un voyage d'affaires dans un pays étranger. Elle se perd dans une immense galerie marchande… Terrifiant, cauchemardesque. Pour moi c'est la nouvelle la plus réussie.

Jahel : Nouvelle très intéressante par son sujet, mais passablement alambiquée

Le Christ chez Marthe et Marie : Je n'ai absolument pas adhéré à cette nouvelle, trop imprégnée d'une vision religieuse à mon goût.

L'écriture est à la fois simple et superbe. L'auteur sait créer des atmosphères et des ambiances palpables. C'est une belle plume. Dommage que je ne sois pas vraiment rentrée dans son univers. Souvent j'ai eu du mal à comprendre où l'auteur voulait en venir et finalement tendance à trouver que ses récits étaient un peu long par rapport à ce qu'elle voulait dire. Peut-être que ce n'était pas pour moi le bon moment pour la découvrir ...
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Des anges et des insectes

Ce recueil regroupe deux romans très différents.

Le premier nous emmène sur les pas d’un entomologiste de retour au pays après dix années passées dans la jungle et venant de subir un naufrage. Il va être recueilli par un homme riche et il va tomber amoureux d’une de ses filles.

Le second roman nous fait pénétrer le milieu du spiritisme et des êtres endeuillés.

Autant j’ai beaucoup aimé l’histoire de l’entomologiste qui a le mérite de nous apprendre plein de choses sur les fourmis par exemple et qui recèle bien des surprises, autant je me suis ennuyée pendant les séances de spiritisme de la seconde histoire.

L’auteur a voulu parodier le style ampoulé d’une certaine époque, et pour cela, elle use et abuse de grandes envolées lyriques et romantiques qui m’ont prodigieusement agacées.

Il y a de nombreux passages comportant des poèmes et des petites histoires écrites par un des protagonistes et cela ne m’a pas convaincu le moins du monde.

Les poèmes où l’on parle d’étreintes brûlantes et de cœur enflammés ne me touchent pas du tout, ça aurait plutôt tendance à me faire rire.

Dans les deux romans, les femmes semblent être de pauvres choses fragiles toujours sur le point de défaillir, mais peuvent également être surexcitées et palpitantes comme des chattes en chaleur.

Elles sont tantôt lascives et mièvres, tantôt elles ressemblent à des catins aux jupes retroussées, il n’y a pas de juste milieu.

Les dialogues sont assez tartes, les sentiments y sont bien évidemment purs mais le tout dégage une impression de futilité et de fausseté.

Bilan mitigé donc pour ce double roman, le premier m’ayant beaucoup plu, le second pas du tout.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Le livre de poche pour cet envoi.

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Possession

Quelle rencontre ! Au début, je n’y ai pas cru : il fallait que je l’aie déjà lu, il était impossible qu’un tel bijou me soit encore inconnu. J’ai cru reconnaître en Val le personnage aigri qui contrecarrerait le destin de Roland (une réminiscence d’une autre lecture, incontestablement, mais laquelle ?) et puis, elle s’est peu effacée et a grandi en moi la certitude que je découvrais ce roman pour la première fois. Joie ! Tout m’a plu : l’évocation du petit monde universitaire, ses quêtes obscures, ses personnages falots mais pas moins nuisibles pour autant ; la relation entre le chercheur et son objet d’étude. Et ces mille et un niveaux de lecteurs qui n’en finissent pas de se réfléchir. Car tout est inventé. Henry Ash n’a jamais existé, pas plus que Christabel LaMotte. Les extraits de leur prose et vers sont donc fictifs, tout comme les savants commentaires qu’ils génèrent. Tout comme l’influence profonde qu’ils ont sur les vies de Roland, Maud, Béatrice… qui ne sont eux-mêmes que de papier et de mots ! Oh, le délicieux vertige ! Tout est méticuleusement faux mais construit à partir d’une érudition folle. Et quelle ingéniosité, quelle puissance sont convoquées pour ainsi nous mener en bateau ! Mais c’aurait pu être poussiéreux, ç’aurait pu être verbeux, soliloque érudit qui n’aurait eu pour seule fonction que soporifique. Même pas ! C’est romanesque en diable. Et plein de cet humour anglais qui se prend pour son propre objet. J’aurais encore mille crédits à apporter à ce roman mais ça ne ferait que vous lasser et je crois que mon enthousiasme est assez palpable ainsi. Juste, last but not least, émane de ce livre un féminisme intelligent et c’est un ravissement de plus.
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Possession

Possession : a romance


Traduction : Jean-Louis Chevalier





Cette romancière britannique, qui a enseigné à Cambridge et publié de nombreux romans ainsi qu'une foule de nouvelles qui ne sont pas sans évoquer Henry James, Edith Warton ou encore George Elliott, me déconcerte énormément. "Possession" est la première oeuvre que j'ai lue de cet auteur et je la tiens pour un chef-d'oeuvre. Elle a d'ailleurs reçu le "Booker Prize" en 1990.


Cependant, malgré tous mes efforts, je n'ai pu retrouver ni la maîtrise, ni le sens hors pair de la construction labyrinthique qui caractérisent "Possession" dans les deux autres romans que j'ai lus dans la foulée de ce livre rare, à savoir "Des Insectes et des Hommes" et "La Vierge au Jardin." Encore le premier - qui regroupe en fait deux longues nouvelles - demeure-t-il assez cohérent. "La Vierge ...", premier tome d'une série sur la société anglaise du XXème siècle, m'a paru partir dans tous les sens. Néanmoins, je compte le relire : sait-on jamais ?


Pour en revenir à "Possession", il s'agit d'un livre touffu (plus de 660 pages en Pochothèque) où s'entrecroisent plusieurs niveaux de lecture : le niveau moderne avec la quête effrénée de Roland Michell, de Maud Bailey et de quelques autres ; la quête victorienne de Randolph Henry Ash, celle, toute aussi victorienne, de Christabel LaMotte, ces deux quêtes tendant à se rejoindre avant de bifurquer à nouveau vers de nouvelles recherches. Au milieu de tout cela, le refus de toute quête qui est celui de l'épouse de Randolph, Ellen Ash et, plus discrète mais pourtant essentielle pour la compréhension de l'histoire, celle de Sabine de Kercoz, cousine de Christabel.


Ajoutons à cela que le roman enchasse avec une habileté et un naturel rares les lettres, poèmes et journaux de ces victoriens à l'intérieur d'une narration "omnisciente" à la troisième personne du singulier.


S'il y avait un meurtre au lieu d'un suicide, on pourrait presque se croire dans un roman policier. Encore l'ambiguïté se maintient-elle là encore puisque, non sans raison, Christabel se rendra responsable de la mort de sa compagne et amie, Blanche Glover.


De ce roman qui fait penser à une longue et somptueuse tapisserie, mieux vaut ne révéler que le strict minimum afin d'engager l'heureux lecteur qui ne l'a pas encore ouvert à se plonger dans ses pages. Le début en est très simple :


Roland Michell, jeune chercheur pour le compte de James Blackadder, universitaire britannique et spécialiste officiel de l'oeuvre du grand poète victorien Randolph-Henry Ash, découvre un jour, dans un livre ayant appartenu à ce dernier, deux brouillons d'une lettre adressée par le poète à une mystérieuse inconnue qu'il a rencontrée lors d'une réunion chez un ami commun.


Immédiatement, Roland se rend compte qu'il tient là ce qu'un journaliste appellerait un "scoop." Qui sait si, à partir de ces indications nouvelles qui révèlent, chez l'austère R.H. Ash le début d'un intérêt très amoureux, les biographes de tous bords ne se verraient pas obligés de changer leur fusil d'épaule quant à son union exemplaire avec Ellen ?


Mais qui était donc cette inconnue que Ash tenait tant à revoir ? ... De recoupement en recoupement, Roland en arrive à la conclusion qu'il pourrait bien s'agir de Christabel LaMotte, fille du mythologiste Isidore LaMotte et poétesse assez connue à son époque, auteur entre autres d'un long poème épique ayant pour héroïne la fée Mélusine. Voilà donc notre jeune chercheur, bien décidé à conserver le secret sur sa découverte envers son patron Blackadder, qui se décide à s'allier avec Maud Bailey, universitaire qui, elle, s'est spécialisée dans l'étude des textes de LaMotte ...


Si vous voulez connaître la suite, lisez "Possession", un roman sans meurtre qui ignore tout du "gore" bien saignant mais qui n'en reste pas moins aussi captivant que le meilleur des polars. Les amoureux des livres et tous ceux qui écrivent ou cherchent à le faire ne pourront qu'apprécier, de toutes façons. Enfin, cerise sur le gâteau pour tous les Bretons et les Celtes, membre ou de passage seulement, "Possession" est tout imprégné des légendes et du terreau culturel celtique : par son père, Christabel était une Bretonne bon teint et toute son oeuvre de féministe avant l'heure repose là-dessus. ;o)
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Des anges et des insectes

"Les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être"

1860/1880 L'Angleterre est victorienne! Deux romans composent ce recueil Morpho Eugenia et L'Ange conjugal. Morpho Eugenia nous relate l'histoire d'un modeste entomologiste William Adamson. Lors de son retour d'Amazonie son navire a coulé, il a survécu Dieu sait comment dérivant 15 jours en plein Atlantique. A son retour il est accueilli par le révérend Alabaster lui-même féru d'entomologie. William va découvrir une vie confortable, le plaisir de vivre au sein d'une famille heureuse et les doux yeux d'Eugenia . Mais "Les choses ne sont pas celles qu'elles semblent être"... et derrière cette façade de bonheur la famille Alabaster cache ses parts d'ombre.

L'ange conjugal nous plonge dans un monde de spiritisme très prisé à l'époque de la Reine Victoria. Sous couvert de "religion" il était de bon ton de chercher à prendre contact avec ses disparus . Lilias Papagay est sans nouvelles de son époux Arturo capitaine de vaisseau , seule explication il a du périr en mer . alors restée sans ressources elle vit de ses dons de spiritisme aidée en cela par Sophie Sheekhy une jeune femme qu'elle a recueille sous son toit . Là aussi " Les choses ne sont pas celles qu'elles semblent être".

D' Antonia Susan Byatt je connaissais La vierge dans le jardin, Nature morte et La tour de Babel romans que j'avais appréciés. C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai reçu des éditions Le livre de Poche via NetGalley Des anges et des insectes. Ma surprise a été grande ! Si ses premiers romans se situaient au XXème siècle ici avec un immense talent A Byatt nous plonge dans la période victorienne. Elle dissèque de main de maitre les codes de cette société où tout se fait à condition que rien ne se sache ...Une découverte réalisée par moment de haute lutte mais je suis ravie d'avoir tenu tête . Sans conteste c'est Morpho Eugenia qui m'a le plus plu , l'Ange Conjugal étant pour moi beaucoup trop gothique mais ceci n'est qu'une affaire de gout .



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Possession

J'ai découvert ce livre dans "La cartographie du merveilleux" d'André-François Ruaud.



J'étais assez emballée par l'histoire et bien qu'enthousiaste au début de ma lecture... j'ai fini par me lasser. Comment expliquer?



Roland et Maud sont des universitaires. Lui étudie l'oeuvre de Randolph Henry Ash et elle celle de Christabel LaMotte. Les deux auteurs dont il est question (personnages fictifs) vivaient à l'époque victorienne. Une lettre va mettre en relation des deux auteurs et donc les deux chercheurs vont se retrouver pour élucider le mystère de la relation entre les deux écrivains.



Au fil des pages toute une série de textes vient s'intercaler : extraits d'oeuvres (contes, poèmes, etc.), correspondances, extraits de journaux intimes,... Une véritable analyse littéraire... imaginaire. Il y a des passages où il faut s'accrocher (ce n'est franchement pas une lecture tous publics) et j'avoue qu'après être arrivée à la moitié du livre j'ai cessé de lire tous ces textes pour ne m'intéresser qu'à la narration.



J'ai bien aimé l'évolution de la relation entre Maud et Roland même si ce n'était pas ce à quoi je m'étais attendue. Possession? Si être obsédé par quelque chose fait que l'on est possédé par cette chose... d'accord. Mais je n'ai peut-être pas bien saisi l'idée qui est cachée derrière??



La fin est très émouvante et après être péniblement arrivée à la fin je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes. Parce que c'était triste mais aussi de frustration car je m'attendais à autre chose.



Bref... je ne suis pas convaincue.



(Je ne le reprends pas dans mon challenge pavés car j'ai sauté beaucoup trop de pages pour que cela compte.)



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La fin des dieux

La fin des Dieux raconte l'histoire d'une jeune enfant pendant la seconde guerre mondiale en Angleterre , elle est évacuée à la campagne comme de nombreux enfants à la même époque et se réfugie dans un monde imaginaire pour oublier la guerre et le départ de son père qui est aviateur

La découverte d'un livre de mythologie germanique va bouleverser sa vie , elle va faire un parallèle entre ses germains disparus et les allemands qui sont les ennemis de son pays

Ce livre va lui permettre de s'évader , de ne plus penser à la guerre

Je ne résumerais pas plus , j'ai lu ce livre par obligation , et je n'ai pas aimé du tout , j'ai été très déçue , m'attendant à lire des légendes , le style ne m'a pas plu

Sans doute que ce livre ne me correspond pas et fera le bonheur d'autres personnes

Je remercie néanmoins les editions Flammarion pour cet envoi .
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La fin des dieux

Je suis dubitatif et sceptique au terme de cette lecture... Antonia Byatt nous raconte le mythe nordique du Ragnarok (pas un conte, ni une légende, j'y reviendrai). Ce mot de Ragnarok est souvent traduit en Crépuscule des Dieux, et on pense alors à Wagner. Mais Antonia Byatt insiste dans sa postface, il s'agit bien de la mort des dieux. A mon avis, la postface aurait dû être une préface. Cela aurait permis aux lecteurs d'apprécier l'ouvrage en sachant ce que l'autrice voulait transmettre comme message. Car, message il y a.



Ajoutons que c'est une commande d'un éditeur pour initier une série consacrée à des mythes et légendes. Les ouvrages de commande, cela peut faire flop ou pas.



Ici, un peu des deux, à mon avis. On part d'une frêle enfant qui est éloignée de Londres au moment de la seconde Guerre mondiale et qui découvre un ouvrage intitulé Asgard et les dieux et entreprend de le lire. le lecteur va donc découvrir en même temps que la jeune fille le mythe du Ragnarok.



Ce mythe n'est pas réécrit par Antonia Byatt. Il est livré "tel quel" dirais-je. Et je trouve cela dommage, même si l'autrice écrit plutôt joliment. En fait, le lecteur se trouve dans la tête de la "frêle enfant en temps de guerre" et lit le muthe tel qu'il est reçu par la jeune fille. Double degré de lecture, donc.



La 4è de couverture nous dit que Byatt crée un conte... mais dans sa postface, elle insiste. Ni conte, ni légende, mais un mythe. Byatt considère que dans un mythe, les personages n'ont pas de personnalité ou de traits de caractère. Pas de contours psychologiques non plus. Ils ont des attributs, ils incarnent des valeurs, des concepts. Fertilité, beauté, agilité, force, combativité... Raison de plus pour placer la postface avant la lecture, car en sachant cela, le lecteur en est quasiment réduit à relire le livre... Ce que je ne ferai pas.



Il y a 3 niveaux de lectures... en fait. Mais ils sont traités de manière inégale. D'abord, la frêle enfant cherche un palliatif, un dérivatif au chaos ambiant, à ce qui ressemble à la fin du monde, ou à la fin du monde "as we know it". Et c'est dans le Ragnarok qu'elle va trouver un sens à ce qu'elle vit. Ce volet est traité insuffisamment à mon avis, car le lecteur n'a pas d'information sur la manière dont l'enfant vit le chaos ambiant, ni comment elle le connecte à sa lecture.



Ensuite, il y a le Ragnarok lui-même. C'est 90 à 95% du livre. le fait qu'un monde nouveau ne peut éclore qu'en l'absence de dieux, et que la guerre totale que livre l'Allemagne au monde s'assimile au Ragnarok (avec l'idée additionnelle que les nazis ont largement pioché dans les mythes scandinaves et dans la garde-robe d'Hugo Boss, mais cela n'a pas de rapport). Enfin, il y a le parrallèle entre le délitement consécutif au Ragnarok et notre monde moderne qui part en coui... avec les enjeux climatiques, sociaux et sociétaux et environnementaux. Chaque dieux personnaliserait alors une dimension de notre monde actuel pris dans la tourmente des changements présents et à venir. Réécriture audacieuse... dans la mesure où Loki apparaît dans le Ragnarok comme connoté négativement et les autres dieux comme plutôt attractifs... Mais Antonia Byatt fait une lecture diamétralement opposée à cela dans son parallèle avec le monde actuel: elle considère les dieux comme réactionnaires et opposés à l'adaptation de nos comportements, et Loki comme source de créativité, de dynamisme et d'attrait de l'inconnu... Loki, on le sent dans le livre, recueille pas mal de faveurs chez Byatt. Cette 3è couche n'est absolument pas traitée explicitement dans le livre. Elle est mentionnée dans la postface (ce qui explique qu'il faudrait relire l'ouvrage pour -éventuellement- déceler ces parallélismes).



Ajoutons à cela que Asgard et les dieux est un livre qu'Antonia Byatt a reçu étant enfant et a énormément apprécié. Et on a alors une 4è couche de lecture... où la jeune fille frêle est Antonia.



Tout ça pour dire qu'Antonia Byatt construit une mécanique bien structurée, on n'est pas dans l'intuitif, dans le ressenti, mais dans le cérébral. Elle écrit fort bien mais de manière un peu trop cryptique, semblerait-il.
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Le conte du biographe

Livre étrange, inracontable, réjouissant, dont le héros passe d'une de tentative de biographie à son autobiographie d'étudiant en littérature, revenu de sa période post-structuraliste et post-psychanalytique, et qui de trouvailles étranges en rencontres improbables finit par trouver son équilibre dans la parataxinomie touristique.



Ou bien est-ce le récit de la transition d'une vie universitaire poussiéreuse et compassée, qui n'a plus beaucoup de sens, à la vie terrestre, fragile mais pleine de merveilles, qu'on ne peut jamais vraiment comprendre tout à fait ni enfermer dans des listes.



Ou bien est-ce d'une renaissance via la recherche d'éléments tangibles de vies irréelles ou fantomatiques d'hommes depuis longtemps disparus ?



D'apparence décousue, avec des éléments divers, des connaissances scientifiques parsemées dans l'intrigue, des bribes de biographies réelles ou fictives, des personnages et leurs relations originales, un roman qui n'oublie pas les préoccupations écologiques et éthiques, une histoire d'initiation par des chemins détournés, où les insectes sont des guides inattendus.
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Le Sucre

J'aime à trouver des livres rares et c'est ce que permet le challenge Solidaire de Babelio en proposant la découverte d'auteurs et d'autrices de tous horizons.

J'ai emprunté à la bibliothèque un livre d'Antonia Susan Byatt intitulé "Le Sucre" en édition originale composée en caractères Baskerville avec le numéro 99 sur 1500 exemplaires sur vergé France numérotés. L'objet livre est donc précieux et ma lecture de ce court récit assez agréable même si je suis un peu restée à distance, ne me sentant pas concernée.

Je m'explique, "Le Sucre" est un récit autobiographique qui peut être passionnant si l'on connaît l'autrice car il permet de mieux l'apprécier en cernant sa personnalité ou alors parce que l'on se retrouve dans ses propos ou dans sa prose, ce qui n'a pas été mon cas.



Alors qu'elle est au chevet de son père alité pour ses derniers jours dans un hôpital d'Amsterdam, Antonia Susan Byatt prend conscience qu'elle a besoin de se souvenir des membres de sa famille, de se faire sa propre idée de son passé familial. Elle a le sentiment de ne pas connaître la réalité étant éclairée uniquement par ce que lui a raconté sa mère.

Dans sa recherche de vérité vont se succéder des anecdotes et des portraits de membres de sa famille paternelle de Conisborough et maternelle de Sheffield.



Son récit publié en 1987 a été inspiré par sa lecture de Proust ce qui n'est pas surprenant puisqu'il y a du sucre dans les madeleines. D'ailleurs, le passage que j'ai préféré est celui qui fait référence au titre puisque qu'elle raconte la visite de l'usine de berlingots de son grand-père et la fabrication des bonbons, dommage que cela ne concerne que quelques pages.





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Solidaire 2024

Challenge Plumes féminines 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge XXème siècle 2024

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Possession

Abandon page 120.... Trop dense, obscur. Il doit falloir être passionnée des poètes victoriens en question pour avoir un prétexte pour essayer d'accrocher. J'aime la littérature anglaise mais je reconnais mes limites.
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Le livre des enfants

Une grosse déception pour ma première lecture de l'année !



J'avais choisi ce livre à la médiathèque pour deux raisons : la première, A.S. Byatt est une des auteures du Challenge Solidaires 2024, la seconde est qu'il a été une source d'inspiration pour La Passe-miroir.



Alors l'idée est bonne, on rencontre une famille en 1895 et on en suit les membres jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Tout commence lorsque Olive Wellwood, écrivain, ramène chez elle le petit Phlip, trouvé à Londres dans un musée - il squattait les sous-sols pour venir admirer les œuvres, passionné de poterie...



Philip rejoint donc la famille Wellwood, composée de Olive, donc, sa sœur Violet, sur qui repose toute la logistique familiale, son mari et leurs nombreux enfants, qui s'agrandit encore alors que Humphrey quitte son emploi à la banque pour écrire et que Philip entre en apprentissage…



Ah, et aussi, Olive a écrit un livre de contes spécialement pour chacun de ses enfants. On a droit à de longs extraits dans le roman...



Alors si l'idée est originale, honnêtement, je me suis ennuyée !!! Enormément de description, de considérations sur les comportements et les modes de vie, et, si ce genre de passages est très agréable chez Jane Austen ou George Elliot, chez AS Byat, c'est morne et plat. Manque peut-être une certaine forme d'humour ?



Alors évidemment, il y a un joli lot de drames qui attend les différents protagonistes - et pas seulement à cause de la guerre, mais je n'ai pas eu l'impression de voir grandir les personnages malgré tout.



Déception !
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The Oxford Book of English Short Stories

Résumé et critique de " The Haunted House " de Charles Dickens



John doit, pour des raisons de santé, s'éloigner de Londres. Il compte passer quelques mois dans la calme et verdoyante campagne anglaise et l'un de ses amis, au courant de ce beau projet, lui signale être passé tout à côté d'une maison semblant idéale pour abriter notre héros. Il conseille donc à John d'aller y jeter un coup d'oeil.



C'est ainsi que le jeune homme se rend dans le Nord et aperçoit pour la première fois The Poplars, la maison en question. John apprend qu'elle peut être louée entièrement meublée pour un loyer raisonnable.



Un seul problème semble se présenter, mais il est de taille : d'après les habitants du village voisin, The Poplars serait hantée...





Cette nouvelle m'a laissée une impression douce-amère.



Les premières pages sont passionnantes, très Dickens, avec le bien particulier à cet auteur : léger et humoristique par moments et plus graves lorsque les circonstances l'exigent. Certains extraits du début sont ainsi très amusants, comme celui-ci, où John nous parle de son voyage en train et de l'homme avec lequel il partage son compartiment :



" That opposite man had had, through the night - as that opposite man always has - several legs too many, and all of them too long. "



(" L'homme assis en face avait eu, toute la nuit - comme tout homme assis en face - plusieurs jambes de trop, toutes trop longues. ")



Mais la rencontre avec le fantôme est particulièrement décevante. Le narrateur, John, se lance à la poursuite du spectre et se retrouve transporté dans une sorte de délire orientaliste où il côtoie tout d'un coup des califes et leurs harems... L'impression qui finit par dominer, c'est que John a consommé des substances illicites avant de croiser le fantôme ! Pour une histoire de maison hanté qui s'annonçait très prometteuse, c'est plutôt dommage.
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La fin des dieux

Angleterre, Seconde Guerre mondiale. Alors qu’elle est évacuée à la campagne, une fillette découvre la mythologie nordique.



Le résumé est très bref, le livre étant très court et l’intrigue encore plus limitée. Je pensais qu’on découvrirait la vie de la fillette pendant la guerre, mais en fait cet aspect ne tient qu’en quelques lignes. L’enfant n’a même pas de nom.



L’essentiel du livre se compose des mythes nordiques, de la naissance des dieux à leur fin. De temps en temps, une comparaison est faite avec la religion chrétienne ou des références sont faites à la nature environnante. Ici et là, une ou deux phrases font allusion à la guerre et à l’absence du père, qui est mise en parallèle, là aussi très brièvement, à l’épanouissement de la mère, devenue institutrice en l’absence des hommes.



Les mythes nordiques sont racontés de façon claire, avec certains détails que personnellement je ne connaissais pas, même si j’ai déjà un peu lu sur le sujet. La façon dont l’autrice écrit l’histoire des dieux est prenante, on a envie de savoir comment les choses vont tourner et si on va apprendre quelque chose de nouveau. La mise en parallèle avec les mythes chrétiens est pertinente et remet certains aspects en perspective. Malheureusement cet aspect reste assez succinct.



De la même autrice, j’avais lu il y a longtemps Possession, dont je garde un très bon souvenir, en particulier pour son ambiance et son contexte. La Fin des Dieux est moins original ou mémorable pour moi, mais ç’a été malgré tout un agréable moment de lecture. Je recommande si vous vous intéressez à la mythologie nordique.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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