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4.5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Kalnaberžė, Russie , le 20/07/1903
Mort(e) à : Paris , le 11/12/1990
Biographie :

Arcady Petrovitch Stolypine (Арка́дий Петро́вич Столы́пин) est un homme de lettres et journaliste à l’Agence France–Presse, d'origine russe.

1911: Arcady Stolypine a huit ans. Son père, Pierre Stolypine, le Premier ministre de Nicolas II, est assassiné sous les yeux du tsar, à l'opéra de Kiev.

1917 : la Révolution éclate. L'auteur, qui a vécu son enfance dans les palais impériaux, doit fuir et se réfugier en Ukraine où, avec sa famille, il vit les tragédies de la guerre civile.

II s'exile ensuite jusqu'en France, en 1920, en passant par la Pologne, l'Allemagne et l'Italie.

Élève-officier à Saint-Cyr (1924) au temps des Années folles, il devient, au début des années 30, l'un des dirigeants du Mouvement solidariste (L'Union nationale des travailleurs et des solidaristes - N.T.S.) qui regroupe les Russes en lutte contre le régime communiste. Directeur de NTS de 1942 à 1949.

1939 : en juillet, il effectue un ultime voyage dans un monde qui va s'écrouler, de Vienne à Varsovie en passant par Budapest.

Durant la Seconde Guerre mondiale, fidèle à ses engagements, il poursuit ses activités en dépit de l'hostilité des Soviétiques et des nazis. Après les accords de Yalta, il apporte son soutien aux dissidents et aux contestataires.

C'est alors qu'il rencontre Alexandre Soljenitsyne avec lequel il s'entretient fructueusement sur les dernières années de l'ancien régime tsariste.

Outre ses livres en langue russe : « Au service de la Russie » (éd. Possev – Francfort sur le Main – 1986) qui est l’histoire du solidarisme russe, et de très nombreux articles dans les deux revues du mouvement solidariste Possev (organe politique du N.T.S.) et Grany , entre 1946 et la fin des années 1980, Arcady Stolypine a publié plusieurs livres en langue française.

De son union avec Françoise Georges-Louis, fille de l’ambassadeur de France en Russie Georges Louis, et nièce de Pierre Louÿs, sont nés trois enfants.
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Source : albin-michel.fr
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Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
Cette dernière messe est dite le 14 juillet 1918. Dans la nuit du 16 au 17 juillet, toute la famille impériale est abattue, comme l'a commandé Sverdlov de Moscou. Yourovski abat le tsar en premier. Il donne ensuite le coup de grâce au tsarévitch qui se débat encore. Pierre Voïkov participe au meurtre à titre de volontaire. Ils sont secondés par les dix tchékistes. Le lendemain 18 juillet, dans la bourgade voisine d'Alapaïevsk, on tue la grande-duchesse Elisabeth, soeur de l'impératrice et cinq grands-ducs. La grande-duchesse est encore vivante lorsque les six corps sont précipités dans une mine.
(Page 54)
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Dans un message adressé au soviet de la ville de Nijni-Novgorod et daté du 9 août 1918, Lénine écrit : "Il est manifeste qu'un soulèvement de gardes blancs se prépare à Nijni. Il faut décupler les efforts, former des troïkas de dictateurs, déclencher immédiatement (souligné par Lénine) la terreur massive, fusiller et expulser des centaines de prostituées qui enivrent les soldats et les ex-officiers. Pas une minute à perdre. Il faut agir à plein rendement. Perquisitions massives. Fusiller ceux qui détiennent des armes. Déportations massives des mencheviques suspects".
(Page 45)
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C'est donc bien la Terreur qui est institutionnalisée dans la justice "ordinaire". Et afin de mettre en relief sa nouvelle thèse, qui est celle de la Terreur permanente, Lénine déclare, le 27 mars 1922, au XIe congrès du parti : "Nos tribunaux doivent fusiller ceux qui font publiquement profession de menchévisme". Ceux qui ont fait autrefois partie de l'union de la gauche sont ainsi condamnés à l'avance par les tribunaux, à moins qu'ils ne se rallient au nouveau régime.
(Page 108)
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Chaque Tchéka provinciale a sa "spécialité". A Poltava on empale les détenus. A Ekaterinoslav (aujourd'hui Dniépropetrovsk) on crucifie. A Voronej on place les condamnés dans des tonneaux garnis de clous qu'on lance ensuite sur la pente d'une colline. A Kharkov on écorche vives les mains, ce qui vaut aux cachots de cette ville le surnom de "fabrique de gants".
En février Latzis s'est déplacé de Moscou à Kiev, capitale de l'Ukraine, pour y diriger personnellement la répression. Il installe dans la ville la Tchéka centrale du Midi de la Russie soviétique. On y enferme les condamnés dans des caisses où ont été placés des cadavres en putréfaction. Un survivant, nommé Nilostonski, relate dans ses Mémoires que la filiale tchékiste la plus redoutée est celle destinée aux blancs capturés les armes à la main. Cette Tchéka militaire est dirigée par des Chinois. Le patient est attaché à un pilier auquel est fixé un tube de fer dont une extrémité est appuyée contre son corps ; à l'autre on a introduit un rat. Puis on approche de l'orifice une mèche enflammée. La bête affolée cherche alors à se frayer un chemin à travers le corps du prisonnier. Celui-ci agonise, dans d'atroces douleurs, pendant des heures, quelquefois une nuit entière, avant de rendre l'âme.
(Page 60)
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La Tchéka ne ménage plus les ouvriers, considérés jusqu'alors comme le pilier du régime. Le sort des travailleurs d'Astrakhan, en mars 1919, reste gravé dans les mémoires. Les revendications présentées par leurs délégués sont modestes : droit de pêcher librement le poisson dans la Volga, droit d'acheter le pain directement chez les paysans des environs sans passer par les magasins d'Etat. Les autorités refusent. Au cours d'un grand meeting, les ouvriers - ils sont plusieurs milliers - se rassemblent en signe de protestation. Les troupes spéciales de la Tchéka interviennent et ouvrent le feu. Leurs salves répétées font des centaines de tués. Les survivants seront soit noyés après avoir été précipités dans l'eau du haut du paquebot Nicolas Gogol, soit passés par les armes. Quatre mille ouvriers tomberont sous les balles des pelotons d'exécution. Le carnage durera deux mois.
A Kazan, soixante délégués des ouvriers de la ville sont fusillés : ils ont revendiqué la journée de travail de huit heures, une révision des salaires, le retrait de la ville d'un détachement de tchékistes composé de Hongrois. Dans les usines et les cités ouvrières, la Tchéka lance partout le même ordre : cesser de fronder, produire au maximum.
(Pages 58 et 59)
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"Dzerjinski signait un nombre extraordinairement volumineux de sentences de mort et n'éprouvait ni pitié, ni hésitations", précise dans ses Mémoires l'ancien tchékiste Drougov. "Les interrogatoires auxquels il se livrait, ajoute-t-il, avaient toujours lieu la nuit. Probablement, la longue pratique acquise dans les prisons lui avait enseigné que la résistance physique de l'individu est autre la nuit que le jour."
Son successeur Menjinski écrira, de son côté : "Dzerjinski était non seulement un grand terroriste mais aussi un grand tchékiste. Il ne faisait jamais preuve de sentiments humains décadents... C'est la politique et non le facteur humain qui donne l'explication de son activité tchékiste."
Les buts que vise le chef de la Tchéka ? Il les formule lui-
même : "C''est la violence prolétarienne sous toutes ses formes, à commencer par les exécutions capitales. C'est la création d'une méthode pour modeler l'homme communiste en se servant du matériel humain amoncelé au cours de l'époque capitaliste."
Dzerjinski suit ainsi les préceptes mêmes de Lénine pour qui le comité central du parti est un "poing" dont tous les coups sont licites, comme il le déclarait dès 1906.
(Pages 25 et 26)
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Lénine ne perd d'ailleurs pas de temps ; il prononce par décret la dissolution de l'assemblée. Pour le correspondant de L'Humanité, Kritchewski, le monde nouveau dont parlait Spiridonova est mort avant d'avoir vécu. Il écrit : "Plus de doute possible au lendemain de la dissolution de la Constituante à peine réunie, au surlendemain du vendredi rouge, où furent froidement et délibérément massacrés des manifestants socialistes - ouvriers, intellectuels et militaires - marchant pacifiquement sous les plis du drapeau rouge pour témoigner de leur inquiète solidarité avec la Constituante mortellement menacée".
Dans un article ultérieur de quelques semaines, que L'Humanité ne publiera pas, le journaliste conseillait : "Lisez Dostoïevski, lisez surtout Les Possédés et Les Frères Karamazov, si vous voulez comprendre le sens profond du cauchemar bolchéviste, sa portée tragique qui va bien au delà des événements éphémères, des hommes périssables et de la génération qui passe."
Ces jugements du journaliste socialiste ne sont pas goûtés par les nouveaux dirigeants. Les amis de Kritchewski lui conseillent vivement de ne plus s'attarder en Russie.
(page 22)
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En 1922-1923 la Guépéou installe des camps dans l'Extrême Nord de la Russie européenne. Tout d'abord, dans les îles Solovetsk, en mer Blanche. Ces îles, qui jouissaient d'une économie prospère, avaient abrité jusqu'à la révolution d'admirables couvents vieux de plusieurs siècles. Mais les moines âgés ont été exécutés, les jeunes incorporés de force dans l'armée rouge.
C'est sur ce "Mont Athos" désaffecté que prennent pied les hommes de Dzerjinski. L'administration des camps est installée à Solovki, dans le principal monastère. Ce petit territoire, considéré comme sacré autrefois, devient à partir de 1923 "l'île de la mort". Bientôt, en raison du surpeuplement, contradiction aux "proportions relativement modestes", l'implantation des camps est étendue au continent, à Kemi, puis tout au long du cercle polaire. Quant au "système de prévention", il est si efficace que ces premiers camps créés à la fin de la vie de Lénine sont en réalité des camps d'extermination.
Cederholm, qui est conduit à Solovki, affirme que "les détenus de Solovki et de Kemi ne retrouvent leur liberté que lorsqu'ils meurent (...)"
(Page 123)
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A partir de juillet 1918, on ne fait même plus mystère de ce qui se passe à la Loubianka. La Tchéka a pris pour règle d'y fusiller une fois par semaine, dans la nuit du mercredi au jeudi. Le lendemain, la liste des exécutés paraît dans le Bulletin hebdomadaire de la Tchéka. Il existe d'autres périodiques rédigés par les collaborateurs de Dzerjinski car les tchékistes de cette époque éprouvent le besoin de se vanter publiquement de leurs exploits : la Terreur rouge, la Gazette rouge... Celui qui manie la plume avec le plus de plaisir est Latzis.
Dans la Pravda du 23 août 1918, il écrit : "Nous devons soumettre nos prisonniers aux tortures les plus raffinées... Egorgeons tous les blessés sur les champs de bataille".
Autre échantillon de ses écrits (dans la Gazette rouge du 1er septembre 1918) : "Nous abattrons nos ennemis par centaines, par milliers, dussent-ils se noyer dans leur propre sang.
Pour venger le sang de nos camarades, des flots de sang couleront ; et toujours, toujours plus de sang jusqu'à épuisement".
(Pages 48 et 49)
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Les familles des marins révoltés qui résident à Petrograd sont arrêtées et prises en otages. Des tracts sont lancés par avions sur la forteresse révoltée : "Les otages seront exécutés si vous faites le moindre mal au commissaire de la flotte Kouzmine et au président du soviet de Cronstadt, Vassiliev, que vous détenez captifs". C'est la première fois dans l'histoire du régime que des otages sont pris parmi le prolétariat de Petrograd, la ville qui a porté Lénine au pouvoir.
Le 17 mars les troupes de Toukhatchevski et les unités spéciales de la Tchéka donnent l'assaut à Cronstadt. C'est une orgie de sang. Sur les 14 000 défenseurs de la forteresse seul survivra un petit groupe qui, en marchant sur la glace, parvient à gagner la Finlande. Selon le témoignage de l'anarchiste Berkson, on ne trouve plus de place dans les prisons de Petrograd : "Au cours du mois suivant, écrit-il, tous les marins incarcérés ont été exécutés ; on en fusillait chaque nuit". Les familles des mutins subissent le même sort.
(Page 85)
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