Ayant appris il y a huit semaines que j’avais un cancer du poumon, je tente depuis le mois de février 2009 de vivre « le yoga de la maladie » – qui n’est qu’un cas spécifique du yoga global.
Comme dans tous les yogas, le principal est d’abord d’avoir une attitude lucide : regarder les choses en face, sans laisser intervenir la peur, l’envie de fuir, le mensonge, le désir que la situation soit autre etc…Pas de comparaison avec ce qui pourrait être. Pas de construction d’une réalité parallèle. Comme le dit le Bouddha : la libération consiste simplement à « voir les choses telles qu’elles sont » (sans projection et sans choix). Cette définition n’a pas l’air d’être aussi alléchante que la promesse de marcher sur l’eau ou de se réincarner au 7ème ciel, et pourtant que de merveilles elle recèle !
Ancrée dans cette attitude, que des années de méditation ont fortifiée, transportée d’urgence à l’hôpital, je demande immédiatement au médecin de ne pas prendre de gants avec moi. Après quelques jours d’hésitation, comme je demeure souriante devant des résultats d’analyse de plus en plus « catastrophiques », il finit par comprendre qu’il peut tout me dire et se montre visiblement soulagé, tout en étant assez intrigué. Je pense alors à quel point il doit être pénible aux médecins de devoir annoncer à leur patient des nouvelles « difficiles », alors qu’ils n’ont visiblement reçu aucune préparation psychologique en ce sens et doivent prendre en pleine poitrine la peur, l’inquiétude et la panique de leur interlocuteur.
Nous nous préparons longuement à la contemplation d’une peinture. Nous écoutons des poèmes, nous jouons du luth, nous buvons quelques coupes du meilleur vin ou du meilleur thé. Et lorsque notre esprit est prêt, nous faisons silence. Alors l’ouverture de la bibliothèque, du coffre, de la boîte, le dépliage de divers tissus est comme le déshabillage d’une femme par son bien-aimé…
A l'heure où les mouvements intégristes s'intensifient et alimentent de nombreux conflits à travers le monde, il semble urgent de démontrer que toutes les religions peuvent se présenter sous deux aspects : sous une forme exotérique alimentant des courants dogmatiques qui s'affrontent, et sous une forme ésotérique, fondée sur l'Expérience Spirituelle qui mène à la réconciliation. Ainsi, les religions ne sont dangereuses que parce que bien peu en ont une connaissance suffisamment profonde pour découvrir leur essence commune.
Cette unité cachée, chacun la pressent, mais personne n'a de preuves à avancer en sa faveur. Elles sont disséminées à travers de nombreux ouvrages et le lecteur ordinaire n'a ni le temps ni la capacité d'en faire la synthèse.
(à propos des reproductions) Elles sont comme les premiers traits d’un écolier qui apprend à écrire. Il ne sait pas régler sa respiration sur la pression du pinceau. Il a le corps rigide et tous les muscles noués. Il est enfermé dans lui-même et ne sait regarder ni à droite ni à gauche. Il est, dans toute sa personne l’obstacle qui le sépare du grand souffle de l’univers… “Bravo” me dit Wang Wei, “conserve-les, l’erreur est une chose sublime !” Je les conservais donc, non pas en souvenir de lui mais en souvenir de moi…
Tant qu'il grimpe, chaque voyageur est tenté de croire que son chemin est le seul. (...) Son ignorance, son aveuglement et même sa ferveur, le portent alors souvent à vouloir convertir les autres de force à son itinéraire, et à leur déclarer la guerre comme à des égarés.
Ainsi les flancs de la montagne retentissent-ils de cris et de pleurs. Ainsi sont-ils jonchés de cadavres qui en rendent l'accès encore plus pénible que la simple altitude et le simple climat. Ainsi de nombreux pèlerins terrifiés et emplis de doute, ne prennent-ils même plus la route, en prétendant que le sommet n'existe pas.
Pourtant une fois la cime atteinte, tous les voyageurs se retrouvent extasiés devant le même spectacle et comprennent leur erreur: le raccourci de l'un était le détour de l'autre (...)
Au sommet de la montagne tous les voyageurs s'étreignent en se demandant pardon. Leurs yeux sont pleins de larmes. Parce que le sommet ne ressemble en rien de ce qu'ils imaginaient.. Il est l'Amour. Il est la réconciliation.
Apparemment tout les sépare… cependant c’est de la même façon qu’ils découvrent que, pour résoudre leur problème, il leur faut faire preuve de vaillance et de détermination, traverser la peur et l’ignorance, être vigilants, patients et adhérer totalement aux situations. Alors la réponse jaillit et il n’y en a qu’une, voilà la merveille. C’est ce “cœur unique
Nous autres Chinois, nous sommes taciturnes en ce qui concerne les grandes choses, et il nous semble que plus une chose est vraie, moins elle est exprimable. Lorsque vous avez totalement exprimé un art, que pouvez-vous en dire ? Rien. Il fait tellement corps avec vous que vous ne savez même plus que vous savez…
Comme l’homme est éphémère ! Comme son cri est vite passé ! À peine un éclair qui zèbre l’obscurité !…
Ce livre se propose de décrire la position des femmes dans les sept grandes religions encore pratiquées actuellement. Il se fonde sur :
- l'étude des mythes, des déesses et des archétypes féminins,
- les dogmes, les concepts philosophiques et théologiques,
- les pratiques religieuses concrètes et les rites quotidiens,
- la vie des femmes ordinaires en fonction des règles que les religions ont imposées à la société, favorisées ou tolérées sans réagir,
- l'exemple des grandes mystiques.
Intro
On imagine souvent que la vie spirituelle, c'est la prière, la lecture des livres sacrés, la méditation et la pratique acharnée de la vertu. Pas du tout.
La vie spirituelle, c'est la surprise ! Elle est là, chaque fois que nous laissons tomber une de nos idées fausses. Elle nous saisit n'importe où, au bord d'un fossé, à un concert, dans un train. Elle nous révèle soudain que nous ne savons rien, et que la compassion aux mille bras veille sans relâche, à notre insu.