Je repense à la joie qui m'envahissait il y a encore quelques années à l'idée d'investir La Viguière pour l'été. Il ne m'en reste aujourd'hui qu'un souvenir entêtant, comme une part d'enfance disparue, impossible à rejoindre. Quelque chose s'est perdu, mais quoi ? Une vigueur naïve peut-être. Un élan inconséquent. Après s'être ébrouée avec bonheur, notre famille se traîne, comme une troupe de danseurs fatigués, incapables d'inventer de nouveaux gestes et contraints de singer l'âme d'un ballet dont il ne demeure plus que des figures lourdes et lasses.