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3.59/5 (sur 333 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : NANCY , le 26/03/1979
Biographie :

Arnaud Dudek est né en 1979. Il vit à Paris.
Il a participé à plusieurs revues, dont Les Refusés, la Revue Décapage, Tempo, ou encore Rouge Déclic. Il est également le cofondateur des rencontres littéraires AlternaLivres.
Il est l'auteur de Copenhague, nouvelles, Éditions Filaplomb,
Les vies imperméables, nouvelles, StoryLab Éditeur (2011), Rester sage, roman, Alma Éditeur 2012, Les fuyants, roman, Alma Éditeur (2013), et Une plage au pôle Nord, roman (2015).


Source : Alma éditeur
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Entretien avec Arnaud Dudek à propos de son roman Une plage au pôle Nord

D`où vous est venue l`idée de ce titre original ? S`est-il imposé dès le début ou après avoir écrit le livre ?

Le fil conducteur d`Une plage au pôle Nord, c`est le télescopage de deux personnages opposés, Françoise et Jean-Claude, la veuve sans enfant et le père divorcé, l`institutrice à la retraite et l`ouvrier au chômage... Je souhaitais que le titre du roman leur ressemble, ou du moins traduise ce qu`ils s`apportent mutuellement. J`ai tâtonné quelques semaines, et puis j`ai trouvé. Il n`y a ni igloo ni palmier dans le livre, c`est mon Automne à Pékin, mais l`image est parlante, je trouve.


Vous jouez sur les conventions romanesques en interpellant le lecteur, en proposant un point de vue extérieur au récit qui rappelle en permanence que vous racontez une histoire : pourquoi ce choix ?

Mes ouvrages, je les vois comme des contes de la vie ordinaire. La mode est manifestement au « biopic » littéraire, à l`exofiction (ça peut donner de très bons romans, du reste, comme l`Evariste de François-Henri Désérable, parce que le garçon a du style) ; moi, je préfère dire des « mensonges plus vrais que la vérité », comme l`écrit Ivo Andric. D`où cette prise de distance narquoise, cette envie de rappeler de temps à autre au lecteur que je raconte une histoire, ce qui donne plus de liberté pour parler du monde, finalement.


Quelles ont été vos influences littéraires pour écrire ce livre ? Si l`on vous dit qu`il rappelle Jacques le Fataliste par ses digressions, est-ce quelque chose qui vous plaît et auquel vous aviez songé ?

La digression est un sport que j`aime pratiquer. Croiser des histoires, assembler des morceaux de tissu narratif... C`était encore « pire », si j`ose dire, dans Rester sage, mon premier roman. Après, le but, c`est que les coutures ne se voient pas. Mes maîtres dans ce domaine ? Je dirais Laurence Sterne et son Tristram Shandy, mais aussi Philippe Jaenada et son Chameau sauvage... Soit dit en passant, je n`ai jamais lu Jacques le Fataliste (ce qui me permet de répondre, hop, une pierre, deux coups, à votre douzième question)...


Vous évoquez par petites touches rapides des thèmes importants dans notre société actuelle : le chômage, la montée du Front National, les mesures anti-SDF… Vous concevez-vous comme un auteur engagé ?

Disons plutôt que je suis un auteur concerné. Je ne peux pas raconter la vie en passant sous silence ce qui me dérange, ce qui m`émeut, ce qui me révolte. Mais j`aborde ces sujets à ma manière, par petites touches, le sourire en coin. Des pichenettes, plutôt que des coups de poing. Parfois, c`est plus efficace.


Il est beaucoup question d`amour et d`affection dans ce livre, mais pas comme dans les comédies romantiques : entre un couple de personnes âgées, entre deux amis de longue date, entre une retraitée et un jeune chômeur… D`où vous vient ce goût pour la focalisation sur l`original, sur le peu commun et le peu évoqué ordinairement en littérature ?

J`aime jouer avec les codes, orchestrer des rencontres amoureuses ratées, lancer des fausses pistes... Dans Une plage au pôle Nord, je me suis amusé avec le « double fond » des personnages : des vieilles personnes qui ressemblent à des sales gosses, un juriste qui dessine des extra-terrestres en cachette, un chômeur doux et flottant, pas très futé a priori, et qui se révèle brillant dans bien des domaines... L`idée, c`est de saisir le quotidien dans ce qu`il a de plus banal, mais aussi de plus surprenant. C`était déjà le thème des Vies imperméables, mon premier recueil de nouvelles.


Vous faites parfois preuve d`une certaine ironie envers vos personnages : comment les considérez-vous, quel est votre rapport avec eux ?

J`ai de la tendresse pour chacun d`entre eux, évidemment. Petit, j`avais des amis imaginaires. Ils sont leur prolongation, d`une certaine manière.


Le titre du livre et le ton employé peuvent faire penser à la fable ou au conte : quelle serait alors la morale de l`histoire ?

Pas de morale, juste ce message : n`abandonnons pas tout espoir, on peut réussir à se tenir droit malgré toutes ces peaux de banane qui prennent un malin plaisir à se jeter sous nos semelles, on peut tenir parce qu`il y a les autres, parce qu`on n`est pas seuls ici.


Arnaud Dudek et ses lectures

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

L`Attrape-coeurs de J. D. Salinger.


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Emmanuel Bove. La plupart des auteurs publiés chez Minuit. Tant d`autres… Et puis David Markson, bien entendu.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

L`Attrape-coeurs, encore. Je devais avoir treize, quatorze ans. Je ne savais pas que la littérature, ça pouvait aussi être ça. Un roman qui me parlait. Un roman qui mettait des mots sur mes angoisses. D`une certaine manière, J. D. Salinger a changé ma vie. Il a changé beaucoup de vies, d`ailleurs.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Tintin au Tibet, sans doute.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Jacques le Fataliste.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Le petit malheureux, de Guillaume Clémentine. Dommage que ce type n`ait publié qu`un seul livre.
Et j`ajouterai Epépé, de Ferenc Karinthy (plus vraiment méconnue, la perle, grâce aux éditions Zulma qui l`ont rééditée récemment).


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Le Mars de Fritz Zorn. Je suis complètement passé à côté.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Cette phrase de Cesare Pavese : « Parmi les signes qui m`avertissent que ma jeunesse est finie, le principal, c`est de m`apercevoir que la littérature ne m`intéresse plus vraiment. » Nous sommes encore jeunes.


Et en ce moment que lisez-vous ?

Je viens de terminer deux romans d`anticipation aussi palpitants que glaçants, Un regard en arrière d`Edward Bellamy (l`an 2000 vu depuis 1887) et Entre toutes les femmes d`Erwan Larher (le futur vu depuis 2015).
Et je viens de commencer Chut, de Charly Delwart.


Découvrez Une plage au pôle Nord de Arnaud Dudek aux éditions Alma :




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Arnaud Dudek vous présente son ouvrage "Le coeur arrière" aux éditions les Avrils. Rentrée littéraire automne 2022. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2640899/arnaud-dudek-le-coeur-arriere Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Citations et extraits (122) Voir plus Ajouter une citation
"Choisir c'est renoncer, choisir me pétrifie .
Je crois que je n'aime pas le changement ."
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Des amis lui ont proposé de dîner chez eux, il a décliné. Aucune envie de s'extasier sur les progrès de leur bébé, ses premiers pas, sa première dent, ses premiers mots. Augustin marche en canard, sa canine pousse de travers, il beugle "baba" quand on lui montre un cheval, tout cela est d'un intérêt très relatif. Au lieu de féliciter les parents d'Augustin pour le splendide étron verdâtre que ce dernier a déposé dans sa couche, Simon choisit de se frotter au monde, de boire beaucoup, de ne surtout pas rentrer seul.
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On le sait, L’Escalator souffre d’un déficit d’image dans le cinéma comme dans en littérature. Au rayon ressorts narratifs, les artistes lui préfèrent l’escalier, ou bien l’échelle. Assez rare qu’un personnage de roman franchisse une étape importante de sa vie sur un Escalator. Roméo ne déclare pas sa flamme à Juliette depuis un escalier mécanique.
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"Jules n'est pas guéri car on ne guérit pas de ce dont il souffre, une douleur qui ne s'éteindra pas tant que la vérité ne se fera pas sur Céline , une douleur qui ne s'éteindra peut- être jamais ..".....
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Simon a vingt minutes de retard, ils n'ont pas réservé, est ce que cette table vous convient, souhaitez vous prendre un apéritif, je vous apporte la carte.
- Je peux te demander quelque chose?
- Je t'écoute.
Il l'écoute, et tout de suite le coude d'un catcheur mexicain vient s'abattre sur son plexus solaire. il lui faut une bonne trentaine de secondes pour retrouver son souffle.
- Me présenter à tes parents?
Dans sa tête Simon a quitté le restaurant, volé une voiture et rejoint l'autoroute. Il se mêle au ballet des camionnettes et des berlines racées, slalome parmi des crédits à la consommation et les familiales couvertes d'autocollants de parcs d'attraction, tant pis pour les rognons de veau flambés à l'armagnac, qui sont pourtant très bons, spécialité de la maison.
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«  Je ne grandis pas dans un centre - ville rempli de néons et de bâtiments trop hauts , mais dans un village de cent cinquante - trois habitants avec des cabanes dans les arbres, des marronniers, des chèvres à poil ras, un bout de terre situé à quinze kilomètres au sud de la capitale régionale.

Pas de machines urbaines dans mes oreilles , ni marteaux - piqueurs , ni badauds avinés , ni Klaxons , ni sirènes.

Juste le souffle du vent dans les arbres, le pépiement des oiseaux , le tintement des cloches , et puis quelques vocalises de coqs face aux nuages, dès l’aube » ....
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Quelques mois, quelques années à ce rythme, sans se poser de questions : voilà, il le sait, ce qui peut arriver de mieux. Mais la suite du scénario ne sera pas forcément à son avantage. Elle voudra changer la décoration du salon. Déménager. Avoir un enfant. Il la quittera pour toutes ces raisons. Ensuite, la situation se compliquera sacrément. Elle le menacera à l'aide d'un saladier, s'effondrera sur le canapé, jettera tous ses vinyles aux ordures. Ou tout se passera bien : Marie se détachera gentiment de lui, il la recroisera un an plus tard au rayon des surgelés, oui, enceinte de trois mois, lui dira-t-elle dans un sourire. Et il titubera jusqu'à la caisse en semant des clémentines.
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Leur existence était confortable, faite de promenades en forêt, de jus d’orange sans pulpe, de prélèvements automatiques sur compte commun et d’amis assortis au tapis du salon.
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À côté de moi, un enfant d'une dizaine d'années explique à sa mère que les fourmis tisserandes peuvent porter jusqu'à cent fois leur masse. Cent fois, fichtre ! Accidents de voiture, chats perdus, et puis tout, tout le reste : pour nous, les humains, c'est déjà une prouesse de nous porter tout seuls, et de nous porter bien.
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Clara, tiens, parlons-en. Master deux en management et administration des entreprises, stages, avortement, un jour contrat à durée indéterminée, césarienne, pro­motion, liposuccion abdominale. Plus tard Clara met­tra un pansement sur le genou d’un fils intrépide. Le surlendemain ce fils ira à la fac et Clara devra meubler son premier appartement d’étudiant (canapé-lit com­ mode trois tiroirs armoire deux portes coulissantes), puis l’aider à emménager dans les trois suivants. Bref.
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