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4.33/5 (sur 3 notes)

Né(e) à : ermont , le 08071965
Biographie :

Née le 08 juillet 1965 à Ermont (Val d'oise)
https://dutremblementdesarchipels.blogspot.fr/
Recueil de poésie "Ynys Avallach" , Les éditions du Littéraire - 2014
Elle met en ligne ses textes sur le site http://www.unjourunpoeme.fr ( Atos )
Elle vit actuellement dans les Yvelines.



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Bibliographie de Astrid Shriqui Garain   (1)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(...)
Il bleu
si doux dans notre chambre.
Il rouge
Etrange dedans nos ventres.
Il or
déjà dans le parfum de ce corps.

Cette pensée qui vous enlace
Germe dans ce voyage qui me tient si près de vous.

(...)
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Atalante

Je pars Atalante.
A l'aube, mes pas auront déserté ta maison.
Je pars mais je garde ta folie entre mes bras.
Je veux que ton parfum encre la certitude de ma route.
Je pars et tu le sais, je ne reviendrai pas.

Il est ainsi de la vie d'un homme qui par trop court ses heures
et qui oublie qu'il ne peut y avoir d'idéale demeure.

J'ai grâce à toi
senti mon cœur embrasé mes mains
j'ai vu des dunes prendre corps,
des fleuves tenir parole,
des cieux danser la terre.
J'ai senti ma chair inonder les déserts,
entendu des âmes creuser l'azur,
tracé la profonde mesure,
sur le rythme de mes poings
frappant sans relâche sur le coffre des jours.
J'ai pu, grâce à toi, deviner...
tellement d'hommes.

J'ai vu par tes yeux.
Parlé par ta bouche.
Vécu par ton souffle.
Aimé par ton chant.

Je pars Atalante.
Puisque qu'il me faut entendre ma raison
donner réponse à ma nature.
Tu dois quitter mon corps pour
que mon âme aille vers d'autres aurores.

J'ai mené ma jeunesse pour t'offrir un royaume.
J'ai gardé ta flamme pour border les rivages.
J'ai battu le flot de mes peurs
en hissant à mon cœur ton visage.
Toute cette force, cette ardeur, Atalante
me sont venues de toi.

D'autres viendront franchir ton seuil.
Tu les accueilles déjà.
Promets-moi de toujours leur mener parole.
Protège ces voyageurs,
qu'ils connaissent comme moi le goût de leur cœur.
Dis leur l'importance de ce chant
car il sera le seul qui saura les conduire
sans qu'ils versent leur peine.

Loin de toi, un oracle inconnu m'appelle en au-delà.
Je pars Atalante.

A l'aube, dans cette maison ne viendront plus mes pas.
Je pars, ton parfum dans mes bras.
Je t'ai depuis longtemps confié ma légende,
il te faut à présent la déposer au fond de moi.


Il est ainsi de la vie d'un homme qui a pu aimer toutes ses heures
et qui n'oublie pas, qu'en toi, Atalante, son idéal demeure.

Je pars, Atalante, et ne reviendrai pas.
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Mouvement

De ma terre à ta nuque,
Il y a la bouffée des toits.

De mes lèvres à ta chute,
Il y a mon œil qui arrête son pas.

De ton air à ma fugue,
Reste l'instant qui s'en va.


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Tisons

(La mer relève ses jupes de Satan !)

Mon âme, mon frère,
Un soleil ovule sa face de verre.
Il serre son trident contre ses flancs.
Une griffe rouge grève les sables.
L'ocre est en chemise sur la dalle du temps.

Mon frère, mon âme,
Ouvre le battant ! Regarde ça - droit devant !
Ça se dessine dans les entrailles
Ça se déchire sur la toile.
Ça entre par les ports
Ça vient souffler la sieste de belle ville.

Mon âme, mon frère,
La terre est une épave,
Mais putain on va se dire...
Plus rien, t'entends ?
Plus rien... que Vivant.
Éos tire le voile !
Éos encorne les dunes de ta veine de diamant pal !
Ramène les filins de Satan !
En rayon et en lames
Mises en chair dans l'orpiment d'un ciel naissant !

Mon frère, mon âme,
Dans le carbure des cursives,
Dans la salure de nos armures,
Sous la nacre fortune de l'astre
Croisons le faire dans le chenal du monde,
Et qu'à travers l'accroc d'un nouveau jour,
Une bouche de sel pose des lèvres de sang
Sur la grande gueule du jusant.

Mon âme, mon frère,
Il fait peau rouge contre tambours.
Je n'aurai, un jour,
Plus de lettres pour t'écrire mes mots.
Tu n'auras, un jour,
Plus de feu pour me dire ton eau.

Alors écoute, mon frère, écoute, mon âme,
Toute cette musique qui nous rentre par les flots !
Chique tes tropiques sous la grande Voûte ouverte
Et balance tes prunelles sur l'or paille de ce divan.

Mon frère, mon âme,
Jetons sur la mer un filet de chair et de feu
Dans l'émail des cieux.
Et si, demain, potence se dresse
A la botte de sept lieux,
Dis toi, qu'on aura au moins eu
Au fond des poches de nos yeux,
La jouissance de ce soleil en outrance
Qui matin a crevé l’œil des dieux.
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L'impossible équipage

Sous l’aube blanche de ses famines
et repu du lait noir de ses nuits,
l’homme pénètre dans l’arche de ses jours.
Voilà donc sa solitude en équipage !

Ulysse commence son voyage.

Il porte en bagage sa détresse
et ses promesses en poupe.
Il est est à la proue de son œuvre
et aspire la tempête de ses doutes.

Il a le ciel et mille cartes pour prière.
Il a la terre et son refuge en chaumière.
Il a la mer et le monde en bannière.
Son œil est un cyclone, et ses mains,
récifs enfantés par les flots,
lancent aux étoiles le filin d’or
qu’il tresse sur sa route.

Voici donc l’insolent marin.

Ne pouvant échapper aux vagues,
il plante sa dérive, et surgit hors des ports,
Assurant son allure,
il saisit sa gourde de peau et se gorge d’aventures.

Il est à lui seul la portance de ce vaisseau.
Il est le ciel et déverse la terre.
Il est la mer et submerge le ciel.

Il est la terre et recouvre la mer.
Partout se parle le langage de son voyage.

Par quel mystère amène-t-il à lui même un radeau ?
La peur peut être de ne point se connaître courageux.
Noé est à présent à son bord et inspecte les flots.
Quel sort réserve-t-il à ce vaisseau ?

Mais l’aurore les nourrit lorsque la nuit les dévorent.
Un bateau ne peut avoir deux maîtres,
Il leur faut se convaincre de toucher la terre
Et de leurs yeux débarquer cette mer.

Ils déposent l’arche aux portes du désert.
Ulysse passera les enfers si Noé tombe dans l’eau.
Mais voici Noé au sec et Ulysse pleure contre la terre.
Voilà donc cette galère qui par grain de misère échoue loin de ses rêves.
Triste paresse d’équipage,
qui n’adresse au ciel que le poids de ses chaînes
et balance dans son ventre l’ancre de son destin.

Le voici donc ce mendiant à l’aube déchirée
tendant sa sébile de fer blanc aux portes de la nuit.
Ulysse n’est plus en vogue,
ses mains saignent l’absence du filin,
et dans cette éternité le voici qui se met à trembler.

L’odyssée d’un naufrage ne chante aucun voyage.
Alors Ulysse se tait.

Noé lui a volé bien plus que son vaisseau.
C’est dans son voyage que le marin transportait son âme.
Noé, lui, ne voulait sauver que sa peau.
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Vayamos !

Le jour s'élevait.

Des roses en pavane dévalaient les arcades.
Le ciel sous l'ombrelle des treilles pressait le soleil
contre les grilles des fenêtres.
Le bassin d'une fontaine froissait le bleu de son eau.

L'épure des dentelles donnait au visage des femmes
le masque pur des reines de cendre.
Un chiffon rouge claquait en alarme
aux tympans sourds des chapelles.

Le fil d'une lame transperçait, de par la ville, nos âmes.
Les murs brûlants plaquaient nos ombres
contre les marches longues et fuyantes.

Un bracelet d'or tintait entre nos mains
et enflammait notre chœur de son flambeau.

Nous venions en marche
improbables et nombreux
défendre ce qu'ils osaient nous prendre.

Se donner à vivre
au delà de tout
et ne jamais se rendre.
Le dernier jour commençait
et nous étions debout.
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L'étoffe de la nuit

La nuit se repose sur ses mers lorsque la terre,
songeant au ciel,
dans le chœur des hommes, rougit.

Une parole se pose sur le bord de son lit.
Elle dit aux hommes, endormis, l'histoire de leur vie.

La vague borde la terre.
Et le ciel pousse la porte de minuit.

Il quitte la chambre de l'oubli
et dépose sur les paupières de la nuit
une étoile qui guidera les hommes vers leurs rêves infinis.

Toutes les mers bercent nos vies.
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Yule

Je te sens sous ma peau,
dans mon sang,
au creux de mon dos.
Je suis empreinte de toi.
Et je ne me reconnais pas.
T'ôter de moi m'arrachera la chair.
Il faut que tu coules en moi.
Hors de portée, je décroche.
A cette unique pièce
j'estime le sens de l'absence.
Si je raisonne sur toi
éviterai-je la paroi ?
J'invite ta présence
et me confonds en émoi.

De promesse en esquisse
que cessent enfin tes pas.
Fais moi marbre à tour de bras.
Trace-moi qu'importe l'éclat.
Signe-moi que je sois
un peu de toi.
Tu me sens sous tes mains
De ce bloc sans veine naîtra
ce que je vis en toi
ce que tu vois en moi.
Ta force contre mes ombres
C'est enfin l'œuvre...
Ébauche-moi !

Refermons les portes de l'Enfer
L'homme est entré en matière.
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DISTORSION

La beauté ne respire qu'en durée.
Le mal n'expire que dans le temps.
La beauté est une promesse,
En devenir, en renouveau,
En attente, en souvenir,
Une éclatante évidence.
Le mal n'est que paresse, infertile.
En suffisance, en absence,
En rejet, en oubli -
Une amnésie requise.

La beauté ne murmure qu'en instant,
Le mal déchire l'enveloppe du sens.
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Le ressac

Une tempête menée par les âges était venue me les confier.
En mon royaume, je prononçais...
Mille choses parfaites... J’ordonnais...

Comme des flammes oranges
des hommes oranges m’entouraient.

Je désignais et ils s’exécutaient.
Je jetais là où ils mendiaient.
Je n’étais rien de plus que ce qu’ils voyaient en moi.
Je n’étais rien et de ce rien ils firent tourner la grande roue.

Ils se pressaient contre mes ors,
déplaçaient les montagnes, forgeaient le cristal,
gravaient mon nom dans le sable.
Faisant d’un rocher un baptême,
Ils oubliaient un peu plus chaque jour la légende des iles,
et dans le chant de leur épée partaient prendre les mers.
Ils chassaient les sirènes, buvaient des vins de chair,
dessinaient des palais où des anges portaient le ciel.
Ils se couvraient de pourpre et de vermeille.
Ils fêtaient la barque des morts,
poussant des coupes pleines de larmes sur les rives du fleuve.

En mon royaume, ils m’inventaient.
J’étais le songe de leurs lois dont ils tenaient registre.
Ne pouvant saisir leur ombre
ils modelaient dans ma lumière la chaleur des corps.

J’étais bien plus entre leurs mains que dans leur cœur.
Ils m’offraient à leur propre destin.

Des flèches de pierre déchiraient le temple de leur prière.
Ils gardaient les entrailles des cendres, condamnaient les jardins,
empaillaient le pétale des roses, terrassaient mes senteurs...
Ils donnaient à leurs passions le visage des femmes.

Ils se disaient entre eux et cela en mon nom,
et peu à peu sur moi se refermèrent leurs yeux.

Les portes de mon royaume, ils leur plu de condamner.
Je me trouvais en mon palais, abandonné.

Je confiais aux tempêtes le restant de mon âge
et du plus haut de mon île, n’écoutant que ce vide, je me jetais.
Battue par mille soleils, la mer, au premier jour, me rejetait.

J’avais perdu la mémoire de mon royaume.
Mais, dans la nuit des rochers une voix prononçait
mille choses parfaites qui m’ordonnaient...
En moi une chose très étrange me poussait à l’écouter.

Tenant une branche en flambeau, vers elle je marchais.
Et dans le silence que je fuyais,
j’entendis alors ce que je reconnaissais.
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