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Critiques de Aurélien Ducoudray (796)
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Lucienne ou les millionnaires de la Rondière ..

Très bel hommage à nos grands-parents, à nos vacances passées à la campagne au milieu des «veaux, vaches, cochons, couvées...», des champs fraîchement coupés... Bref, un album qui reflète les vraies belles valeurs de nos campagnes françaises dont nous sommes tous issus et dont nous sommes tellement fiers. Je vous conseille vivement de faire la connaissance de Lucienne dans le petit village de La Rondière où « tout est vrai sauf l'histoire».
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La faute aux chinois

♫L'Asie coule à mes oreilles

Ma petite entreprise

Connaît pas la crise

S'expose au firmament

Suggère la reprise

Embauche

Débauche

Inlassablement se dévoile

Et mes doigts de palper

Palper là cet épiderme

Qui fait que je souque

Qui fait que je toque♫

Alain Bashung - 1994 -



----♪--♫---🐓---🐷---🐔---🐷---🐓---♫---♪----

La faute aux Chinois

A l'abattoir on se décarcasse

Montrez patte doigt

Dégraissage dégueulasse

Pour éviter le bouillon

De gré sage ou de guerre lasse

Coup de pied de poule ou de chapon

Courts volatils, relever la tête

messes basses, courses débiles

Quand tordre le cou, ça vous débecte

Épiderme, chair de poule, horripile

Pachyderme coriace qui vous efface

Nid de coucou, ôte-toi de là, il prend ta place

Volaille deviendRat-caille se change en assassin

Comme deux gars Li nassés en poussent un 🐣🐥🐤



3 étoiles cause scénario trop amoral

Encre de Chine, jaune d'oeuf, dessin plus normal

Les classes sociales c'est pas si facile d'en changer

Vot' p'tite entreprise familiale, Va être temps d'y songer !

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Bob Morane - Renaissance, tome 1 : Les terr..

"Et soudain surgit face au vent

Le vrai héros de tous les temps

Bob Morane contre tous chacal

L'aventurier contre tout guerrier.". Indochine.



Le Nigéria, des Grands Groupes Occidentaux , le rôle ambigu de l'ONU et des ONG... le lieutenant Bob Morane est de retour, entraîné dans l'aventure, sans le vouloir comme dans le Passé… Dans ce tome 1 Renaissance, l'homme africain n'est pas "l'homme qui n'est pas entré dans L Histoire" ...

-"On m'avait parlé de Zamosho comme d'un village traditionnel et nous voilà devant une cité ultra-moderne?"



Les enjeux sont actuels (terrorisme, terres rares, présence chinoise sur le continent africain, drones et des "casques d'apprentissage instantané" par téléchargement de connaissances dans le cerveau ...)



Il y a Miss Ylang-Ylang ( experte en arts martiaux) qui se débarrasse d'un prisonnier qui l'attaque dans le dos, avec un simple classeur dans la pomme d'Adam... Elle recrute Bill Balantine pour l'Agence Wu, société militaire privée.



Tania Orloff est là, à Zamosho. Il y a une ombre sur elle ? (C'est la nièce de l'Ombre Jaune, l'ennemi juré de Bob Morane)

Et Beaky Daffé, une jolie noire, qui embrasse Bob...

Notre héros n'embrassait personne, dans les années 60/70 ;)



- Connaissez-vous la fin de l'histoire au moment d'écrire le premier mot ?

- Jamais. Je sais seulement que ça va bien se terminer, forcément . Mais je ne sais pas du tout comment les choses vont évoluer. Je suis le premier lecteur de ses aventures. répond Henri Vernes ( l'auteur de Bob Morane)
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Yézidie !

J'avais entendu parler de ce peuple vivant au nord de l'Irak dans une autre BD à savoir « Shingal ».



En août 2014, l’État islamique attaque le peuple Yézidis dans la région montagneuse de Shingal, et perpétue un véritable massacre dans cette région au nord-ouest de l'Irak entre génocide et exil. En effet, l'état islamique considère les croyances de cette communauté comme véritablement impures et sataniques, sans d'ailleurs se remettre en cause...



Voici une nouvelle BD qui était dans le rayon jeunesse de ma médiathèque sans doute grâce à la douceur du dessin et de sa couverture. Pour autant, le sujet est plutôt dramatique car il s'agit de persécution humaine dans la violence la plus effarante. Cela va se manifester par l'enlèvement des enfants qui seront alors vendus comme des esclaves à des familles d'intégristes du nouveau califat.



La fin est assez surprenante par quelque chose qu'on n'avait pas vu vraiment vu venir et qui m'a paru assez abrupte pour y croire vraiment. Cela pourrait avoir pour conséquence de renforcer une tendance presque paranoïaque. Mais bon, l'homme est ainsi fait.



Le dessin est clair, net et disons-le sans bavure. Par ailleurs, une jolie colorisation donne à l’ensemble des tons vivifiants et toniques. Cela rend la lecture plutôt agréable.



Cependant, cette BD est utile car il donne un coup de projecteur à ce qui est arrivé aux yézidies, minorité la plus persécutée par l'Etat islamique. Cela ne devrait pas tomber dans l'oubli car c'est également un génocide reconnu d'ailleurs par certains pays et une vingtaine d'organisations internationales.
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Doggybags, tome 5

1/ J’ai grandi dans une cité HLM avec des immeubles de 12 étages. On craignait de prendre les escaliers tagués car ça sentait la pisse, la merde, la beuh et le foutre. Ma mère avait installé une porte blindée avec 5 serrures. C’est dans cette ambiance qu’il a été difficile de me faire croire au Père-Noël. Pas de cheminée dans ses immeubles infestés de cafards. Le gentil monsieur barbu qui vient frapper à chaque porte la nuit de Noël pour apporter des cadeaux? On y croit moyen moyen... Néanmoins, j’ai très vite cru et même longtemps qu’il y’avait des alligators dans les égouts de l’immeuble. Cela oui, j’y ai cru. On m’a raconté que des gens avaient éjecté des bébés alligators dans les chiottes et que ses reptiles avaient grandi et s’étaient reproduit. Ce n’était pas inimaginable. Les légendes urbaines avaient traversé l’océan. Mais, que la police donnerait à bouffer à ses alligators en balançant des corps de criminels ?

2/ Une pincée de traumatismes de soldat, endoctriné pour mourir pour une patrie qui se fichera de votre sort une fois revenu (on l’a vu dans Taxi Driver), un peu de catéchisation chevaleresque et un soupçon de drogue hallucinogène. Vous secouez le tout et vous obtenez une bonne histoire à dessiner.

3/ Bienvenue au Patriot Park, lieu où les confédérés vont pouvoir réécrire l’Histoire grâce à une épidémie de zombies (et on ne se lasse toujours pas de l’existence des parasites qui transforment les fourmis en zombie).



3 contes morbides. Un doggybags plutôt excellent, avec une bonne dose de sarcasme.

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Lucienne ou les millionnaires de la Rondière ..

De bon matin, Lucienne est ravie lorsque le facteur lui remet une enveloppe de Sofana provenant du Vietnam. À l'intérieur, une lettre de l'enfant la remerciant de l'argent que celle qu'elle surnomme "marraine" lui envoie tous les mois, lui permettant à elle et son petit frère d'aller à l'école. Une photo l'accompagne et qui rejoint bien vite toutes celles déjà reçues, aussi bien en provenance de l'Asie que de l'Afrique. En allant nourrir ses poulets, Lucienne remarque par terre une enveloppe d'Outillor. Quelle n'est pas sa surprise en l'ouvrant de découvrir qu'elle a gagné 200000€ ! Aussitôt, elle s'en va prévenir son mari, Georges, qui, n'y croyant pas, l'avertit que beaucoup ont dû recevoir la même et qu'elle a dû oublier de lire les petites lignes. Lucienne s'emporte, lui reproche de ne jamais croire en rien et que, de toute façon, cette lettre n'est adressée qu'à elle. Bien décidée à empocher l'argent qu'elle a gagné, Lucienne s'en va vérifier discrètement si ses voisines n'ont pas reçu la même...



Voilà un album qui fleure bon la campagne, les vaches, les cochons et les souvenirs d'enfance d'Aurélien Ducoudray qui nous emmène dans son village natal et met en scène ses grands-parents, Lucienne et Georges. Si tout est vrai à part l'histoire comme le dit l'auteur, l'on prend néanmoins plaisir à côtoyer ses gens de la ferme. Il dépeint une galerie de personnages touchants, accaparés qu'ils sont par de petits riens, notamment Lucienne et sa grande générosité. Entre messes basses et commérages, l'on sourit aux propos de ses voisines qui se moquent gentiment des jeunes qui se mettent au vert. Bienveillant et profondément humain, cet album, de par la narration et ses dialogues piquants, se révèle attendrissant. Gilles Aris croque à merveille ces gueules de campagnard aux visages anguleux et les rend fort sympathiques.

Un tendre hommage de la part de l'auteur...
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A coucher dehors, tome 1

De bon matin, des employés de France Telecom se rendent sur les quais de Seine afin d'enlever la dernière cabine téléphonique de Paris. Or, ils se rendent compte que celle-ci sert de lieu de culte aux SDF qui ont élu domicile non loin de là. Réveillé par le bruit intempestif des machines, Amédée s'en va aussitôt engueuler les employés. Ces derniers, intimidés par Amédée, bientôt rejoint par Prie-Dieu et La Merguez, appellent la police. Celle-ci aura à peine le temps d'emmener les trois lascars au commissariat que surgit d'on ne sait où un notaire. Il a une grande nouvelle à annoncer à Jean-Pierre Rousseau, alias Amédée : sa tata Adélaïde, tout juste décédée, lui laisse sa maison en héritage. Pour pouvoir en bénéficier, il n'a que 15 minutes pour se présenter devant un notaire concurrent avant que celle-ci ne soit mise en vente. Arrivés à temps, Amédée, Prie-Dieu et La Merguez sont heureux : ils vont avoir un toit sur la tête. Une maison de banlieue certes un peu vieillotte mais qui fera facilement l'affaire. Seul hic : le notaire l'informe qu'en contrepartie de cette demeure, il devra s'occuper de Nicolas, le fils trisomique de tata Adélaïde…



Trois SDF et un trisomique, on ne pouvait faire plus atypique comme héros de bande dessinée… Amédée, Prie-Dieu et La Merguez vont se retrouver en charge de Nicolas, un jeune garçon différent mais ô combien touchant, fasciné par l'espace et notamment par le premier vol de Youri Gagarine. C'est avec gentillesse et compassion qu'il sera accueilli par les trois SDF. Évidemment, cela ne va pas être si simple pour ce nouveau quatuor… Aurélien Ducoudray nous propose un scénario touchant et plein d'humanité. Ce premier volet d'un dyptique met en scène une galerie de personnages haute en couleurs et qui n'a pas sa langue dans sa poche, notamment Amédée qui va, bien malgré lui, se prendre d'affection pour Nicolas. Un premier volet vivant, aux moult rebondissements et aux dialogues fleuris. Graphiquement, l'auteur s'est de nouveau entouré d'Anlor, déjà aux pinceaux dans Amère Russie. La jeune femme nous offre une fois encore de magnifiques planches : un trait détaillé et précis, des visages expressifs, une palette de couleur vive, des cadrages variés et une mise en page dynamique.
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Inspecteur Balto : Manufrance, bichons et c..

Flic un jour, flic toujours. La retraite ne concerne pas l'Inspecteur Balto, grand adepte de la réforme Macron sur l’allongement de la durée de cotisation. Bref, voici un parfait exemple de cette France qui se lève tôt pour travailler et qui ne souhaite pas quitter le travail en laissant sa place aux plus jeunes. Il faut travailler jusqu'à la fin de sa vie car on aime ça.



La seconde chose qui m'a profondément déplu dans cette BD qui nous présente ce héros, c'est le fait qu'il n'a pas hésité à faire coffrer son épouse en prison car elle était un peu kleptomane. Oui, c'est le métier et la loi avant toute autre considération plus personnelle. C'est un bel exemple pour la nation ainsi que pour la moralité publique.



Maintenant, et comme toujours, il a des méthodes d'investigations qui ne sont pas très orthodoxes. Bref, on adapte la loi selon son usage afin de parvenir à ses fins. Pourtant, je croyais que personne n'est au-dessus de la loi. Cette BD me donne envie de vomir devant autant d'hypocrisie.



Pardon, mais je préfère vous dire que je ne suivrais pas les aventures de l'Inspecteur Balto et que cela s'arrête avec ce premier tome qui m'a convaincu dans ma position. Evidemment, l'auteur a essayé de le rendre sympathique et attachant mais le fond reste le même si on pousse un peu la réflexion. Certes, je pourrais faire avec mais je n'ai pas envie devant la pléthore de BD qu'il me reste encore à découvrir.
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Mort aux vaches !

2'27". Visiblement, la nouvelle recrue se démerde pas mal au test que Ferrand lui a fait passer, à savoir traverser un champ de blé avec un sac de 15 kilos sur le dos et un masque à gaz sur le nez. Au grand dam de José, il s'agit d'une femme, Cassidy. Romuald, lui, la trouve plutôt pas mal et la jeune femme semble avoir du répondant. Elle va ainsi rejoindre le trio de braqueurs qui s'apprête à dévaliser une nouvelle banque. Malgré la présence de flics, le casse se passe comme sur des roulettes et le quatuor s'enfuit avec un sacré magot. Afin de se faire oublier pour un temps par la police, il décide de se mettre au vert et Ferrand emmène tout le monde à la campagne, dans la ferme familiale aujourd'hui gérée par son oncle et son cousin, Jacky. Ce dernier ne semble pas très content de voir débarquer ainsi Ferrand et l'accueille avec un coup de poing. Un coup bien mérité selon lui qui l'attendait depuis 15 ans. Les quatre complices s'installent dans la petite maison attenante à la ferme, espérant que tout se passera bien...



Aurélien Ducoudray nous offre un album jouissif et enlevé, aux dialogues ciselés, aux répliques parfois fleuries et aux personnages hauts en couleurs. Après cet énième braquage pour ce couple d'amoureux, José et Ferrand, ce dernier n'a pas trouvé mieux que de se réfugier chez son oncle et son cousin, avec qui l'entente est pour le moins glaciale. Une vacherie que Jacky n'est visiblement pas prêt d'oublier, même si elle date de 15 ans. Aussi, nos deux couples d'amoureux, José et Ferrand d'un côté, Romu et Cassidy de l'autre, vont devoir faire preuve de patience et d'ingéniosité s'ils veulent passer un tant soit peu inaperçus dans ce petit coin de campagne. C'est sans compter sur les caractères bien trempés de ces braqueurs. Des relations houleuses, de la vache folle, un bien étrange réseau matrimonial, des histoires d'amour tendues, des copains gendarmes... L'on ne s'ennuie pas un seul instant dans cet album, qui n'est pas sans rappeler Les tontons flingueurs, d'autant que la fin réserve son lot de surprises. Graphiquement, le trait semi-réaliste de François Ravard ainsi que ce noir et blanc siéent parfaitement à ce polar rural malin.

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Amère Russie - Intégrale

Fin des années 80, en Russie. Malgré la promesse qu'il lui avait faite de ne plus bouger, son mari vient de lui annoncer qu'il était muté à la frontière de l'Ouzbékistan. Aussitôt, Ekaterina s'inquiète pour son fils, Volodia, qui venait tout juste de se faire des amis. Il est clair qu'elle ne compte pas suivre son mari...

Des années plus tard, Volodia effectue son service militaire dans l'armée tchétchène. Sa mère vit pauvrement, vendant ici et là des DVD piratés dans les bouches du métro, en compagnie de son adorable chien, Milyi. N'ayant plus de nouvelles de son fils depuis des semaines, elle se rend à l'accueil de sa base militaire, munie de quelques photos du fiston, pour avoir des informations. Malheureusement, personne ne semble au courant de l'affectation des militaires. Un soir, son ivrogne de mari tente de rentrer chez elle mais elle lui referme la porte au nez. Entretemps, celui-ci a eu le temps de glisser dans le collier du chien un papier sur lequel figure la liste des soldats prisonniers en Tchétchénie. Volodia en fait partie. Le lendemain, elle va voir un ancien reporter de guerre qui lui apprend que Bassaïev, un chef tchétchène, propose de libérer des soldats russes si leurs mères venaient les chercher. Ni une ni deux, Ekaterina entreprend le voyage, direction Grozny...



Aurélien Ducoudray nous offre un album bouleversant dans lequel il dépeint le parcours ô combien chaotique de cette mère prête à tout pour retrouver son fils fait prisonnier. Dans Grozny en ruines et miséreuse, soumise aux bombardements et aux tirs des militaires, un semblant de vie tente de s'installer. Ekaterina fera la connaissance d'une population vulnérable mais qui tente de faire front. L'auteur alterne les situations dramatiques et parfois absurdes et des moments plus légers, notamment les facéties du chien Milyi ou les gamins qui se battent pour une Nintendo. Aucun parti pris de la part de Nicolas Ducoudray, il décrit la guerre telle qu'on pourrait se l'imaginer, autant que faire se peut. Russes et Tchétchènes sont dans le même panier. Le trait semi-réaliste et expressif d'Anlor est d'une incroyable précision, chaque planche est détaillée. Les scènes sont finement travaillées, la mise en page dynamique et les couleurs lumineuses.

Un dyptique émouvant et original, un beau portrait de femme...
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L'Impudence des chiens (BD)

On va suivre les aventures un peu rocambolesque du Comte de Dardille qui aura fort à faire avec sa jeune épouse qui souhaite divorcer et obtenir vénalement la moitié de sa fortune à l'occasion d'un congrès où elle compte bien prouver l'impuissance de son mari. Il faut dire qu'entre guerroyer et faire l'amour, il faut choisir ! Pour certains hommes, c'est un véritable dilemme !



Cet ancien officier chef d'armée ne peut plus sabrer et il demande de l'aide à un marquis afin de trouver une solution. La mie est pourtant gracieuse, agréable à la vue et au toucher. Mais bon, cela ne veut pas.



L'auteur Aurélien Ducoudray nous avait habitué à des titres assez éloignés de l'humour et de la farce exceptée « Lucienne ou les Millionnaires de la Rondière » que je n'avais d'ailleurs guère apprécié malgré son hommage appuyé à la campagne.



En l’occurrence, on revient aux joutes jubilatoires d'un dialogue assez ciselé par rapport à des situations plutôt coquasses pour ne pas dire coquines. Bon point est accordé sur le fait qu'on ne tombe jamais dans le vulgaire bien que cela soit contraire à la bienséance. Bref, le scénariste ne s'est pas trop mal débrouillé cette fois-ci. Cependant, il faut aimer Molière, Racine et les jacasseries théâtrales.



Le dessinateur Nicolas Dumontheuil a fait un effort particulier sur le décor de cette France du siècle des lumières. Son style chargé et parfois tordu peut heurter mais je le trouve particulièrement réussi dans le trait et les couleurs. II garde toujours ce côté un peu excessif notamment avec les physionomies des personnages. C'est truculent et cela se marie bien avec ce genre de comédie.



Je tiens à remercier l'éditeur Delcourt (qui est de loin la collection que j'ai lu le plus) ainsi que Babélio de m'avoir gracieusement offert cette BD dans le cadre d'un masse critique. Evidemment, je retiendrais avec délectation cette petite effronterie sans retenue ou cynique qui choque et qui indigne. Bref, ce n'est pas qu'une histoire de fesse qu'on confesse.
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Young : Tunis 1911 - Auschwitz 1945

Il s'appelle Victor Young Perez. Parfois, c'est sous le numéro 157178 qu'il doit se faire connaître.

Il a connu la gloire, les feux des projecteurs, les cris, la peur, les coups, de la douleur, les rires de ses amis.

Tunis, 1918. Des explosions de joie dans les rues pour fêter la fin de la guerre. Malheureusement, certains tunisiens s'en prennent aux youpins, leur reprochant de n'avoir rien fait. Agrippé à la main de son père, Victor fuit ces débordements et doit, avec sa famille, aller se cacher pour éviter le lynchage général dans les rues. En 1922, c'est avec son ami le cordonnier, Léon, féru de boxe, qu'il passe son temps. Ce dernier lui transmet l'amour de la boxe, ainsi que son frère aîné. Petit garçon vif et malin, il ne tardera pas à monter sur le ring.

Aujourd'hui qu'il se rappelle ces jours heureux, lui qui n'est maintenant connu que sous le numéro 157178, il connait aussi la douleur, les coups et les cris... Même si la boxe est toujours présente en lui...



Aurélien Ducoudray nous dresse le portrait d'un homme courageux, bon et serviable. À Auschwitz, qu'ils sont loin les rings, les acclamations du public et son titre de champion du monde de boxe dans la catégorie poids mouche. Alternant brillamment le passé et le présent, de sa jeunesse glorieuse à sa condition de vie misérable dans ce camp de concentration, cet album donne le frisson et le choc n'en est que plus violent. L'on souffre avec Victor Young Perez, que ce soit sur le ring et, plus encore, dans ce camp. Un scénario émouvant, bouleversant, d'une grande justesse et aux contrastes saisissants. Le tout servi par un trait charbonneux élégant et expressif.

Il est mort en 1945, sous les balles d'un SS à seulement 34 ans.

Dommage toutes ces fautes d'orthographe...
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L'Impudence des chiens (BD)

Parce qu'il n'a pas encore consommé son mariage, la comtesse Amélie de Figule convoque son mari, le comte François de Dardille, à l'épreuve dite du "Congrès". Le jour dit, le comte devra honorer sa femme devant juges et spectateurs, sous l'œil de Dieu. S'il échoue, cette dernière obtiendra le divorce et la moitié de sa fortune. C'est là qu'entre en jeu le Marquis, visiblement expert dans le domaine, et qui cherchera à aider son ami le comte, à savoir pourquoi ce dernier reste impuissant devant cette "beauté nubile et estimée".



Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil nous offrent là une histoire fort originale, une sorte de parodie ou de satire tragi-comique dans laquelle on baigne dans le cynisme et l'effronterie. C'est donc très particulier, d'autant plus que l'intrigue, ainsi que les dessins qui l'accompagnent, sont en total décalage avec la langue employée, celle de Molière (ou de Corneille), raffinée, tout en rimes et alexandrins, avec jeux de mots et double-sens à foison. Cette belle langue donne beaucoup d'élégance aux protagonistes, mais n'est en fait qu'apparence trompeuse puisqu'ils ne sont que des cochons, quel que soit leur sexe et leur statut.



Cynique comme dit plus haut, mais aussi parfois drolatique, et surtout caricatural, tant par les caractéristiques sociales et psychologiques des personnages que par leur physionomie. Il est donc évident qu'il ne faut rien prendre au sérieux, les graphismes nous y aidant d'entrée de jeu. S'ils sont très colorés, très détaillés, ils sont aussi parfois grotesques, clownesques, en totale harmonie avec l'intrigue. Ils sont peut-être également un peu trop surchargés.



Tout n'est que dialogues et paroles de chansons, les pages défilent donc rapidement et on a tôt fait d'arriver à la fin, fin qui d'ailleurs est tout aussi loufoque que le reste.



L'ensemble fait preuve d'humour décalé, d'hypocrisie, d'indécence et, comme son titre l'indique, d'impudence. Je n'en ressors pas entièrement convaincue, certainement parce qu'un peu trop parodique et caricatural alors que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus subtil, à l'image des dialogues et du langage employé. C'est d'ailleurs grâce à ces derniers si j'ai autant souri, bien que le Marquis, dans son rôle d'entremetteur, n'y soit pas pour rien non plus.



Reçue et lue dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour l'envoi et la découverte de cette bande dessinée plutôt atypique qui, malgré son côté très caricatural et ses dessins trop surchargés, aura au moins su me faire sourire, et très souvent.

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Rendez-vous avec X - L'Affaire Pilecki

C'est une BD qui va traiter des camps de concentration et notamment celui d'Auschwitz lors de la Seconde Guerre Mondiale où les nazis ont pratiqué l'extermination sur les populations juives principalement. J'espère que cette dernière phrase ne tombera pas sous les coups du wokisme. Une actrice américaine Whoopy Goldberg en a fait les frais dernièrement.



Le point de vue sera un peu différent de ce que j'ai pu lire même si les faits tragiques restent les mêmes. Il s'agit de Witold Pilecki qui faisait partie de l'armée secrète polonaise et qui s'est fait interner volontairement dans le camp de concentration d'Auschwitz afin d'y organiser une résistance. Ce qu'il va découvrir à l'intérieur va être terrible. Il tentera de s'évader et de faire connaître la vérité au monde entier mais sans succès pour une raison que l'on ignore.



Par la suite, il n'aura pas eu vraiment de chance. Après avoir vécu les atrocités nazies, il sera confronté à la cruauté soviétique. Il dira d'ailleurs qu'Auschwitz avait été « un jeu d'enfant » en comparaison de ce qu'il a vécu dans les geôles staliniennes. Les rouges qui ont mis la main sur la Pologne à la fin de la Seconde Guerre Mondiale voyaient d'un très mauvais œil les résistants polonais et ils les ont massacré à coup de procès truqué.



Bon, la récente attaque d'une maternité en Ukraine par l'armée russe à coup de missile balistique n'a toujours pas arrangé leur image car ils démentent en accusant l'adversaire de falcification. Comment peut-on être de si mauvaise foi et si inique devant un tel crime de guerre?! Certes, ceci est un autre débat.



C'est une BD qui constitue un témoignage de plus sur ce qui s'est passé durant cet épisode capital de la Seconde Guerre Mondiale. Les camps de concentration ont été une horreur. C'est dommage que certains gouvernements ont fermé les yeux et ont appliqué les mêmes méthodes pour détruire leurs soi-disant opposants.



En tous les cas, un épisode sur le courage d'un homme qui a essayé de lutter contre l'oppression.
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Camp Poutine, tome 1

Un camp d'entrainement pour les vacances en Russie où les enfants apprennent la discipline et le maniement des armes. Une compétition est organisée et l'heureux gagnant pourra rencontrer Vladimir Poutine.

On pourrait croire à une histoire inventée. Certains enfants sont très jeunes et la propagande à l'égard de l'Europe, de l'Ukraine et de la Tchétchénie est rude. Daesh est aussi leur cible.

Pourtant ces camps où on apprend aux enfants à défendre leur patrie existent. On les appelle les camps des patriotes.

Dans cette BD, on joue avec leur peurs, on aiguise leur méfiance et leur rivalité. On devrait plutôt les ouvrir aux autres cultures.



Un premier tome intéressant, la suite est prometteuse. Les personnages bien dessinés, leurs caractères bien trempés et l'intrigue ne manque pas d'élan. Je remercie Babelio et les Éditions Grand Angle pour cette BD
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L'Anniversaire de Kim Jong-il

Comment mieux comprendre la notion de propagande et d’embrigadement qu’en faisant parler un enfant ?

Jun Sang a huit ans et vit en Corée du Nord, un pays fantastique, dirigé par un leader merveilleux, qui veille sur son peuple et met tout en œuvre pour gouverner et faire face aux ennemis fourbes que sont les coréens du sud et ces chiens d’américains.

Alors, même si les membres d’une famille sont parfois séparées par une frontière, qu’il n’y a pas assez à manger pour tout le monde, qu’il n’y a pas de lumière dans les logements, qu’il fait froid, que les gens sont épuisés par leur travail mal payé, que les enfants sont souvent battus et humiliés à l’école, tout ça, c’est pour leur bien.

Parce que leur fantastique leader incontesté fait tout pour son pays chéri, d’ailleurs ils le disent à la télé, dans les bandes dessinées, à l’école, dans la rue, dans les lieux de travail, tout le monde le sait et en est intimement persuadé.



Alors pourquoi la famille de Jun Sang se retrouve t’elle en train de tenter de passer la frontière au risque de finir internée dans un camp ou pire encore ?

Leur aurait-on menti, la Corée du Nord ne serait-elle pas le pays le plus juste, le plus joyeux, le plus solidaire, le plus ambitieux, le meilleur endroit sur terre où vivre ?

Avec des mots simples, des situations précises et des exemples concrets, des dessins nets et expressifs, les auteurs et dessinateurs de cette bande dessinée montrent la Corée du Nord telle que la voit un enfant qui y est né, qui n’a jamais rien connu d’autre et n’a pas les moyens d’imaginer une autre vie, à moins que….

Un album incontournable pour parler d’un pays dans lequel les habitants ne peuvent s’exprimer au risque d’y laisser leur vie.



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Mort aux vaches !

Après le braquage d'un crédit agricole

Ferrant et ses trois complices

vont se mettre au vert

dans la ferme d'un tonton.

Une planque bucolique pas si tranquille...

les vaches folles courent les champs,

les péquenots remuent la bouse,

attirent des mouches et un tas de poulets

qui traînent dans le coin... coin...

Crévindiou une bd qui a de la gueule

des tronches à la Lautner, des dialogues façon Audiard

revisités par François Ravard au dessin noir et blanc

et Aurélien Ducoudray pour les dialogues hauts en couleur.

Mention spéciale pour le décor rural rustique des années 60-70

nappes à carreaux , tables en formica

où ruminent des taiseux d'un autre âge

qui ne font pas bon ménage

avec nos 2 gays lurons à la page,

Ferrant et son vieux mignon Romu

et les deux jeunes tourtereaux, José une armoire à glace

lustrée par la pétillante et brûlante Cassidy.

Du beau monde qui fait tache dans le paysage !

Sous l'oeil furieux d'Attila le taureaux,

le mélange des genres et des bêtes foldingues

s'avère explosif.

Morts au Vaches, c'est du brutal !
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Young : Tunis 1911 - Auschwitz 1945

Qui se souvient de Young Perez, né pour devenir le plus jeune champion du monde de boxe de sa catégorie poids mouche. Mort, usé jusqu'à la corde dans les camps nazis puis abattu au cours des marches de la mort.

Devenir une étoile pour finir exterminé au nom d'une autre, ironie du sort.



Récit véridique d'une force peu commune, ce Young vous laisse étendu pour le compte, ko technique à la toute dernière reprise.



Alternant ascension stratosphérique du boxeur avec son quotidien au sein d'Auschwitz, son ultime combat qu'il livrera pourtant âprement, Young fascine et désole tout autant.

Ce gamin avait tout pour réussir, ce qu'il fit un court laps de temps. Il sera finalement tombé sur plus fort que lui, Auschwitz n'ayant pas la réputation de saluer le courage et l'abnégation.



Perez combattait pour lui, sa famille et ses amis. Basta.

L'argent n'entrait pas vraiment en ligne de compte, seul lui importait le noble art, origine de ses plus grandes joies.

Un mec simple, généreux, élevé dans le respect de l'autre et de la valeur travail.

Un mec qui aura tiré sa révérence à l'âge de 34 ans.

Un messie, dans son genre, qui n'aura pas laissé la même empreinte.



Son histoire bouleversante, portée par un trait charbonneux aussi à l'aise pour sublimer ses plus beaux combats que d'évoquer son cauchemar concentrationnaire mortifère, mérite d'être découverte afin de rendre un ultime hommage à ce tout jeune prodige à la destinée capricieuse.



A noter un film largement dispensable (Victor Young Perez) porté par un Brahim Asloum généreux mais compensant difficilement la maladresse pleurnicharde du propos.
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A coucher dehors, tome 1

Prie-Dieu, l'Amédée et la Merguez ou l'art de passer de SDF blasés à joyeux propriétaires terriens.



Il aura suffi d'un héritage inattendu assorti d'une procédure de tutelle tout aussi surprenante pour investir les lieux. Un pavillon en banlieue, le loto sans les boules (ils ont déjà donné) pour ces laissés-pour-compte.



Original, sensible, drolatique et émouvant, cet À Coucher Dehors se pare de superbes atours afin de titiller un spectre d'émotions considérable.

En effet, traiter de la trisomie 21 aurait pu être casse-gueule.

Anlor et Ducoudray ne versent jamais dans la caricature ni les bons sentiments mais parviennent à dérouler un scénar' sur le fil du rasoir, oscillant toujours entre humour et tragédie sans avoir l'air d'y toucher.

À la finesse, l'effervescence et l'élégance du trait vient donc se greffer une histoire inaccoutumée qui possède le bon goût de séduire sans jamais franchir la ligne rouge du mauvais goût.



Vraiment hâte de découvrir la suite et fin !
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L'Impudence des chiens (BD)

Le Comte de Dardille se fait du souci ! Beaucoup de soucis ! Le brave homme, militaire dans l’âme, mais retiré depuis peu des champs de bataille, est marié à une splendide comtesse, Amélie de Figule, qu’il n’arrive point à satisfaire comme il conviendrait à un époux afin ne fut-ce que de s’assurer une descendance qui puisse porter fièrement le nom des Dardille et le transmettre aux générations futures. Son épouse ne saurait imaginer sa vie sans donner naissance à des enfants… Et comme la procréation assistée n’est pas encore au point en ce siècle des lumières, son mari se doit de faire monter son « sabre » aussi haut et fièrement que possible pour ensuite décharger son patrimoine génétique dans la gente dame.

Celle-ci a donc fait appel au « Congrès ». Mais qu’est-ce donc ? C’est une épreuve où, sous l’œil de Dieu et d’un public, le mari doit prouver son « adresse à contenter bibliquement son aimée ». Dans le cas où il échouerait, le mariage est annulé et la femme, reprenant sa liberté, est libre d’épouser un autre homme.

Complètement désespéré, notre brave comte fait appel à un expert, le marquis dit « le Membré »… Allez savoir pourquoi !

Celui-ci va l’entraîner dans une quête afin de permettre au comte de faire jouer sa virilité et de réussir l’épreuve du Congrès haut la main, ou plutôt haut le…



Critique :



J’aime, quand après une lecture, j’ai le sentiment d’avoir appris quelque chose. Je n’en croyais pas mes yeux en lisant cette histoire de « Congrès », trouvant que l’auteur ne manquait pas d’imagination… Mais comme un petit doute me tenaillait (serait-ce possible, après tout ?) j’ai effectué quelques recherches… Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le scénariste, Aurélien Ducoudray, n’avait en rien exagéré ! Je vous renvoie vers le site « Histoire pour tous », qui, mieux que moi, vous expliquera en quoi consistait cette pratique avec pour exemple, le cas du marquis de Langey. Ainsi donc, si l’histoire vous paraît croquignolesque, elle n’en repose pas moins sur une vérité historique propre à la France.

Vu l’époque, le langage employé fleure bon celui de Molière ou celui de Corneille et permet d’adoucir le propos qui aurait pu déraper fâcheusement et sombrer encore plus profondément que le Titanic, non dans l’Atlantique Nord, mais dans une sordide vulgarité.

Ce récit est aussi une dénonciation de l’hypocrisie propre à cette époque, la nôtre n’en manque pas, mais elle se présente d’une façon quelque peu différente.

La couverture donne le ton. Le trait, très caricatural et très cru de Nicolas Dumontheuil, n’invite pas à laisser de jeunes âmes innocentes poser leurs yeux sur des scènes de « débauche ».

Je ne me suis pas esclaffé en découvrant cet album qui contient des scènes assez parodiques, soit, mais j’ai été séduit par la découverte des mœurs de cette époque où la prostitution présentait, pour ceux qui en avaient les moyens, des mises en scène bien plus riches et variées que ce qu’on pourrait imaginer.

Une très belle découverte que je dois à Babelio et aux éditions Delcourt. Qu’ils en soient remerciés.

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