Nicolas Sarkozy : style gestuelle et vocabulaire
Reportage sur le style, la gestuelle et le vocabulaire de
Nicolas SARKOZY, candidat à l'élection présidentielle de 2007, afin de comprendre comment se traduit dans la forme la "
rupture tranquille" qu'il veut incarner. Commentaire sur extraits de
discours, de meeting, en alternance avec les interviews d'
Aymeric MANTOUX,
journaliste auteur de "
Nicolas Sarkozy l'instinct du pouvoir", d'Yves...
Les critiques aussi, à force de se démultiplier, de cumuler, finissent même par lasser un public qui leur était pourtant acquis. Comme Jean-Luc Petitrenaud, longtemps le critique de L’Express, aujourd’hui remplacé par François-Régis Gaudry. Radio (Europe 1), télévision (France 5), livres, guides, Petitrenaud se démultiplie à l’envie. Il est l’archétype du faux gentil devenu quelqu’un.
Le paradoxe des riches est là : à la fois souhaitant conserver un certain anonymat et en même temps faisant tout pour qu’on parle d’eux. Qu’on parle d’eux, oui, mais comme ils l’entendent, avec les légendes qu’ils colportent. Les nouveaux riches cherchent à acquérir la noblesse des aristocrates en achetant leurs codes, leurs maisons. Alors ils « patinent » l’argent clinquant, récemment gagné, en l’investissant dans le vignoble à Bordeaux ou en Provence. On fait du vin, on en parle et on a l’air d’être la douzième génération de châtelains. Aussitôt, voilà l’argent comme anobli. Les fortunes qui se cachaient se montrent donc davantage. Il y a un nom à cela, bien connu des banquiers d’affaires : le syndrome du carnet de chèques. Lorsqu’un chef d’entreprise vend sa société, il touche le pactole.
Comprendre le comportement des hommes d’affaires avec leurs danseuses toujours discrètes et souvent secrètes, c’est mieux appréhender les ressorts qui les animent. Ils ont toujours besoin de rationaliser froidement leurs passions. Même le richissime homme d’affaires belge Albert Frère, copropriétaire de Cheval-Blanc, premier cru classé à Bordeaux, se plaît ainsi à souligner qu’en l’achetant il a fait une bonne affaire et que le domaine est aujourd’hui largement aussi rentable que d’autres investissements industriels. Car les grandes familles françaises des affaires ne placent pas non plus seulement pour l’image ou l’ego.
« Pour vivre heureux, vivons cachés » fut une maxime longtemps partagée par les plus importantes fortunes de France. Et pour cause. Dans notre bon vieux pays, la tradition judéo-chrétienne a toujours condamné radicalement l’argent. Le riche, c’était le coupable, par extension celui qui commet le péché d’avarice. Cette époque est bel et bien révolue. Sous Sarko, comme sous le Second Empire, ce sont ceux qui ont l’argent qui décident de tout. L’heure est à la ploutocratie.
Très discrets sur leur vie privée parce qu’ils veulent la protéger, les puissants n’aiment pas montrer à quoi ils utilisent leur argent et comment ils font financer leurs passions privées. Sauf lorsqu’il s’agit d’une médiatisation orchestrée par leurs soins, destinée à les faire passer pour des mécènes des arts et lettres, ce qui est plus élégant que de passer pour un financier sans âme.
« L’argent en France se cachait, aujourd’hui il s’affiche. Les gens riches avaient honte de l’être, ce n’est plus le cas (…). La royauté de l’argent se manifeste enfin par le fait qu’avec la montée de l’individualisme la classe moyenne ne pense qu’à l’argent et commence comme les Américains à ne parler que d’argent. »
Savoir manœuvrer une danseuse et la tourner à son profit requiert une grande habileté. Tout cela participe pour les patrons à la construction d’un monde dans lequel leur image est meilleure. Non sans mégalomanie parfois.
« Il n’y a qu’une catégorie de gens qui pensent plus à l’argent que les riches, ce sont les pauvres. »
Oscar Wilde.
« Être riche, ce n’est pas avoir de l’argent, c’est en dépenser. »
Sacha Guitry, Mémoires d’un tricheur.
« Je déteste les riches qui vivent au-dessous de leurs moyens. »
Karl Lagerfeld.