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Citations de Aymeric Patricot (73)


Aymeric Patricot
Ce métissage de fait, beaucoup plus avancé dans les quartiers pauvres que dans les quartiers bourgeois contrairement au cliché voulant que le petit Blanc soit toujours raciste, provoque son lot d'histoires heureuses mais aussi de crises passionnelles.(...) Sans vouloir faire oeuvre de sociologie, cette série de portraits a pour seule ambition d'esquisser en creux une réalité en partie occultée de la société française, avec des traits pathétiques, ses tentations détestables mais ses grandeurs aussi.p.15
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L'immigration renforce leur pouvoir. Tandis que ça limite le mien.

....Que voulez-vous que je pense de la discrimination positive.? C'est une discrimination contre moi, bien sûr. Vous vous doutez bien que ce ne sont pas les
enfants de bourgeois qui se verront limités dans leurs carrières. Mais des gens comme moi et mes propres enfants.
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Elle avait cependant du mal à mettre des mots sur ce qui lui plaisait vraiment dans la présence de Gentil. Sa joie ? Ses enfants n'en étaient pas avares. Ses aboiements ? Elle ne pouvait dire qu'elle les aimait. Ses bonds, ses courses, ses halètements ? Chaque chose prise séparément la laissait perplexe ; c'était l'ensemble qui la séduisait, un ensemble étrange et presque inquiétant, rayonnant au centre de l'appartement comme un diamant reflétant sur chacune de ses facettes un aspect du luxe environnant.
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Chapitre La sévérité - page 115 :
Rousseau n'a pas attendu les pédagogues de la rue de Grenelle pour déconseiller les réprimandes : "Avertissez-le de ses fautes avant qu'il y tombe : quand il y est tombé, ne lui reprochez point; vous ne feriez qu'enflammer et mutiner son amour-propre. Une leçon qui révolte ne profite pas." (Emile ou De l'éducation).
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L’approfondissement du chômage et la relative désindustrialisation du pays ont fait le reste : la classe ouvrière s’est paupérisée. Moins nombreuse, moins bien organisée, elle a cessé de se faire appeler « classe ouvrière ». Le Parti socialiste, lui, a cessé de s’intéresser exclusivement à elle, marquant ses distances avec une population qu’il ne savait plus comment aider, Mitterrand déclarant par exemple que tout avait été fait contre le chômage. On reprochait par ailleurs à ces gens un manque à la fois de discernement politique – des dérapages vers l’extrême droite, un certain désintérêt pour les questions sociétales – et de bon goût existentiel. En fait, on était déçu que certaines couches populaires ne s’embourgeoisent pas. L’ouvrier ne comprenait plus ceux qui parlaient en son nom, ces derniers ne le comprenant plus eux-mêmes et ne cherchant d’ailleurs plus à le faire.
Le coup de grâce a été porté en 2011 par une note de Terra Nova, think tank proche du Parti socialiste : Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? Cette dernière estimait que la cible du Parti socialiste devait être fondée, désormais, sur une nouvelle coalition, celle de la « France de demain, plus jeune, plus diverse, plus féminisée ». Non seulement l’électorat ouvrier voyait son poids démographique s’effondrer, mas il ne votait plus majoritairement à gauche. Et le rapport dénonçait un divorce des valeurs entre un monde ouvrier fragilisé, tenté par le conservatisme et le repli sur soi, et cette « Nouvelle France » plus moderne, plus métissée :il ne faisait qu’entériner, par une déclaration solennelle, l’exclusion des ouvriers loin des centres d’intérêts du Parti socialiste.
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Tout a commencé par des coups de fil anonymes : je restais suspendu, dans la pénombre, à percevoir au combiné des respirations douces, des respirations dont j'étais sûr qu'elles étaient féminines, et qui me faisaient beaucoup plus peur. J'y percevais de l'acharnement. Pour une fois, la violence d'un homme m'aurait semblé plus facile à affronter. Je ne me mettais pas en colère, persuadé que la personne en ressentirait du plaisir, mais surtout que ça l'encouragerait à aller plus loin.
Une nuit, j'ai perçu des frottements contre la porte d'entrée. Le coeur battant, je suis allé jusqu'à l'oeilleton, mais la nuit me cachait le spectacle. Je me suis assis dos contre la porte et les grattements ont repris. Je ne sais pas ce qui m'a retenu d'ouvrir la porte : peut-être la peur de couvrir de ridicule la femme qui se serait trouvée là, accroupie sur le paillasson. Peut-être aussi le plaisir de laisser grandir en moi les frissons qui me traversaient à chaque grattement, des frissons de terreur et de honte, des frissons qui me rappelaient combien j'étais maudit.
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Chapitre Le fantasme des contenus - page 40 :
Tout d'abord, les classiques de la littérature, parmi lesquels je piochais des choses abordables, ce qui n'est d'ailleurs pas toujours facile. Comment trouver, par exemple, de courts romans dans une langue moderne et belle, certes de qualité soutenue, mais relativement divertissants, de manière à permettre au plus grand nombre d'avoir la satisfaction de les lire ? Il m'arrive encore de me creuser la tête à ce sujet. Zola ? Trop touffu. Balzac ? Trop technique. Hugo ? Trop long. Proust ? Trop verbeux. Céline ? Trop sordide. Colette ? Trop précieuse. Kessel ? Trop factuel. Modiano ? Trop fade. Le Clézio ? Trop rêveur. Le professeur finit toujours par lutter contre les trop.
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Chapitre La course aux méthodes - page 27 :
Pour avancer dans une réflexion, ne faut-il pas toujours partir d'un présupposé donné, lui apporter des objections pour tenter d'élargir le propos ? De même, toute discussion, tout débat public n'ont-ils pas pour finalité de confronter les points de vue dans l'espoir qu' une sorte d'intelligence collective relève les contradictions, en comprenne la nature et les dépasse ?
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Ces dialogues expriment une palette très large de sentiments : haine, amours,désirs, angoisses, espoirs...Entre les deux extrêmes du spectre, il y a une vaste zone d'affects et d'approches craintives, cette zone où les identités vacillent, se mêlent, virent à la sublime étreinte ou à la folie. p.14
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La paysagiste
Je n'ai jamais été déçue. Je pensais me divertir, les jardins sont entrés dans ma vie. Leur fanfare m' a fait oublier certaines déconvenues. Mieux, elle a pris la place d'autres passions.(...)Encore une fois, je ne m'oublie pas dans ce jardin : je grandis mon corps à ses dimensions et je les laisse entrer en moi. C'est un bonheur instinctif, comme privé de parole.
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La gentillesse de ce garçon, ses complexes, et même l’amour qu’il vouait à Anaëlle, le rendaient manifestement trop fragile pour vivre autre chose qu’une aimable vie de couple – fade, en définitive.
Sans s’estimer belle, Anaëlle avait en effet deviné chez elle un penchant à la sensualité beaucoup plus fort que chez Philippe.
Avant de coucher avec lui, elle n’aurait pas imaginé qu’il puisse exister de tels contrastes. Mais il fallait se rendre à l’évidence : autant Philippe se contentait d’actes furtifs, énergiques et parfois même adroits, autant Anaëlle attribuait à la chose des vertus dont Philippe ne soupçonnait pas l’existence.
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Le silence s’est installé. Les images se découpent plus précisément : le corps allongé, légèrement rebondi, couronné d’un crâne rosi, que n’agite pas un frémissement.

On guette un silence plus lourd, qui pourrait clore l’attente.

Mais l’oncle est mort, évidemment.
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Manifestement on lui rappela le motif de sa visite, car elle embraya sur des sujets plus graves – la tristesse qui était la sienne, sa résignation devant le sort – gardant à sa voix des intonations modulées.
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L'utilisation obsessionnelle du mot diversité, dans les médias et les chartes éthiques, est également révélatrice : après tout, diversité est un euphémisme entérinant l'entrée fracassante de la question raciale dans l'espace public.N'y-a-il pas désormais quelque chose d'absurde à mettre en avant ce mot-là tout en délégitimant la réflexion sue les regards croisés entre communautés?P17
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Ses ronronnements sont à l'unisson de la musique essentielle, son rire exprime la surprise bienheureuse qu'il y ait de jolies choses.p195
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"Nous avions gagné en influence (...), et nous gardions tous nos droits. (...) Mais nous perdions nos devoirs, et cela suffisait à nous isoler."

"J'espérais que dans ce mouvement général vers un niveau de vie à l'occidentale, l'indécence de ma propre fortune s'apercevrait à peine."
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Je suis allée dans la cuisine. Mes pieds sur le carrelage. Ma mère lavait des pommes de terre. Elle a toujours des gestes lents quand elle lave des pommes de terre. Elle rêve. Peut-être qu'elle les trouve belles, et que la texture évoque quelque chose pour elle. Elle laisse venir en elle la même lenteur que moi le matin sur la vitre chaude.
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Elle aima retrouver son teint de
pêche, son nez busqué, ses lèvres pleines, son menton presque
arrogant – cet air juvénile sur un visage massif. Comme les
premières fois, elle se sentit coupable de céder à la délectation
de la beauté. Elle était surprise de retrouver ce même effet, de
rencontre en rencontre.
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Anaëlle chercha le détail révélateur – une courbe trop parfaite, un pli sous le tissu, la forme d’un téton. Vraiment, on avait envie de tendre la main pour soupeser l’ensemble. Elle se perdit dans une rêverie sur sa propre poitrine, qu’elle n’avait jamais aimée. Autant elle appréciait ses fesses délicates, ses jambes un peu fines, son ventre tendre, autant ses seins l’avait toujours attristée parce que sans caractère, aux aréoles mal dessinées, aux tétons peu proéminents et à la mollesse douteuse, comme déjà prête à subir les assauts de l’âge. Elle ne les dénudait que rarement. Elle préférait l’amour en soutien-gorge, et ne s’appréciait nue que lorsque Philippe rendait hommage à sa poitrine en la prenant à pleines mains, par-derrière, lui imprimant cette forme idéale qu’elle peinait à trouver dans d’autres positions.
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Aymeric Patricot
C'est une sorte de folie, la douceur.(...) Ensuite, tout vous paraît nimbé : vous approchez les choses, vous murmurez les phrases.Autour des gens, vous percevez des halos; devant les objets, des auras. (toujours la douce, p194)
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