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Citation de Yzou


Yzou
29 décembre 2014
N'habitant pas à l'internat, elle a pris sa voiture pour l'hôpital. Au bord de la route, un homme. Grand, maigre, survêtement bleu et sac de sport très lourd dans les bras.
Anabelle s'arrête :
- Où allez-vous?
- A l'hôpital.
- Le hasard fait bien les choses ! Allez-y, montez, je vous emmène.
Ils parlent tranquillement. Le trajet n'est pas long. Le bâtiment se profile, l'autostoppeur lance :
- Je ne parlais pas de cet hôpital-là, mais du centre psychiatrique. Tant pis ! Puisque je suis là...
L'homme se présente aux Urgences, il veut être hospitalisé. Il a peur de tuer quelqu'un.
Dans son sac de sport : des fourchettes, des couteaux, une louche, bref, toute une batterie de cuisine avec laquelle on peut, au choix, préparer une charlotte aux fraises, des madeleines aux œufs ou tuer quelqu'un.
Anabelle : toute en os, corbeau endormi sur le front, des frissons parcourant son corps de la tête aux pieds en se demandant à quel sort elle a échappé.
La morale de cette histoire?
Prenez les gens en stop mais à condition :
1 - d'être quinze dans la voiture.
2 - d'avoir de la farine, des œufs, des fraises;
3 - que l'autostoppeur (autostoppeuse, c'est encore mieux) soit nain OU cul-de-jatte OU manchot ou, vraiment mieux, qu'elle soit naine ET cul-de-jatte ET manchote (mais si elle est AUSSI bossue, vous vous êtes trompé : ce n'est pas une autostoppeuse, c'est une madeleine aux œufs).
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