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Critiques de Béatrice Giblin-Delvallet (6)
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Elisée Reclus, un géographe d'exception

Élisée Reclus, géographe d’exception ! Non ; il est plus que cela ; Élisée Reclus, Homme exceptionnel, là oui ça claque, et c’est plus juste. La seule petite restriction que je ferais sur ce bouquin (en dehors du titre, donc), c’est qu’il est une biographie express, trop succincte, tant le sujet est intéressant. Mais pour compenser, je remercie infiniment l’auteure de m’avoir fait découvrir ce formidable personnage. On sent, d’ailleurs, toute l’admiration qu’elle a pour lui.

Élisée Reclus est né en 1830, son père est pasteur protestant et lui-même sera croyant au début de sa vie, puis deviendra athée en constatant les abus, l’hypocrisie et les richesses accumulées sans partage par l’église. Il fut un visionnaire de la mondialisation dès le 19ème siècle et un précurseur de l’écologie. Sa vision de la géographie en tant que science, était celle d’une « géographie totale », c.-à-d. l’étude géologique, physique et climatique en même temps qu’historique, humaine et sociale. En cela aussi il est un précurseur. Il fut un grand voyageur polyglotte dès sa jeunesse - Allemagne ; Irlande, où il constate les méfaits du colonialisme anglais ; États-Unis où il prend fait et cause pour les nordistes pendant la guerre de sécession ; Amérique Centrale ; Colombie où il tente de s’installer comme agriculteur ... Il est l’auteur d’une œuvre considérable et majeure dans son domaine. Sa reconnaissance est internationale à son époque. Il fut aussi l’un des premiers rédacteurs des Guides Joanne, avant qu’ils deviennent les Guides Bleus. Il souhaitait que ses textes soient le plus largement diffusés.

Mais ce qui fait la singularité de Reclus c’est son engagement politique, il est en effet un important théoricien de l’anarchie. Et pas seulement intellectuellement puisqu’il prend les armes lors de la Commune en 1871, ce qui lui vaudra l’emprisonnement, puis le bannissement de France. Plus il découvrit le monde, plus ses convictions libertaires furent fermes. En bon anarchiste il était détesté de K. Marx, mais fut l’ami de Bakounine et de Kropotkine (géographe comme lui). Citation p.27 : « Reclus utilise les connaissances géographiques pour démontrer que l’idéal anarchiste « du pain pour tous » est parfaitement possible puisque les ressources sont largement en suffisance et seule leur inégale et injuste répartition explique la misère du plus grand nombre. De plus, pour lui l’homme doit vivre libre, sans obéir à d’autres lois que celles de la nature et sans avoir à subir le moindre encadrement, seule la libre association des individus est acceptable ». Pour lui le progrès est un processus antinomique, il invente le terme « régrès » pour montrer les ravages du capitalisme et de toutes dominations d’un groupe sur l’individu. Page 29 : « L’inflexibilité de ses convictions, et ce jusqu’à sa mort, prouve combien E. Reclus avait foi en leur justesse, y déroger aurait été pour lui perdre sa dignité d’homme ».

Ce texte est truffé de larges citations de Reclus, ce qui lui donne une véracité et une vitalité, qui en font une très belle lecture. Béatrice Giblin m’a donné envie d’en savoir encore davantage sur cet homme extraordinaire. Et je compte lire un de ces quatre les numéros d’Hérodote, la Revue de géographie dont elle est directrice, qui sont consacrés à Élysée Reclus. Allez, salut.

P.S. : Je vous aurais bien slogané « Ni dieu ni maître ! » mais c’est encore trop d’appartenance à un groupe pour l’individualiste goguenard et forcené que je suis ;-))

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Le paradoxe français. Entre fierté nationale et..

La sortie de l'ouvrage de Béatrice Giblin, géographe, fondatrice de l'Institut français de géopolitique de l'université Paris VIII et directrice de la revue Hérodote, a fait grand bruit au moment des élections présidentielles et législatives. Il faut dire que le titre interpelle : « le paradoxe français : entre fierté nationale et hantise du déclin ». Au travers de sept chapitres différents, bien résumés Pierre VERLUISE, dans un article paru sur Diploweb.com, le 14 avril dernier, cet essai tente de répondre à la question posée dès l'introduction : pourquoi les Français n'ont-ils pas le moral ?



Tâchons de résumer en quelques lignes l'argumentation de l'auteure : fiers d'une grande histoire (chrétienne), bien lourde à porter (chapitre I), les Français ont du mal à accuser le coup de la défaite de la guerre franco-prussienne de 1870, qui pose « clairement la question de la faiblesse démographique du pays « (Chapitre II, page 50) ; laquelle faiblesse sera flagrante suite à la « catastrophe » de la Première Guerre Mondiale. « La fin des paysans » n'arrange rien à l'affaire (merci pour la référence à Jean Ferrat, page 61), d'autant que Paris règne en maître ; l'impossible décentralisation ayant accentué le sentiment d'abandon des territoires (Chapitre III). Mais alors que la France a été le premier pays à proclamer un droit d'asile constitutionnel dans la Constitution de 1793, elle hésite dorénavant entre repli et ouverture face aux réfugiés (Chapitre IV) dans un contexte marqué par la progression du Front National et l'instrumentalisation des « immigrés maghrébins » tantôt par un camp tantôt par un autre. En matière de politique extérieure, la France, « puissance moyenne » n'arrive pas à digérer son héritage de grande puissance (Chapitre V), et se raccroche à des symboles (De Gaulle, l'incarnation de la grandeur de la France) et multiplie, par conséquent, les opérations extérieures. Rajoutez à cela, une dose de désamour face à une Europe, véritable « boulet qui pèse sur la souveraineté des Etats » (Chapitre VI) et une relation franco-allemande non assumée (l'Histoire aime se répéter), ainsi d'un patrimoine culturel et linguistique en péril (Chapitre VII), et vous obtenez des Français, un peu dépassés par ce qu'il se passe, et qui pourtant sont appelés, à la fin de l'ouvrage, à réagir pour sortir du paradoxe.



Un livre (trop) facile ?



A la fin de ma lecture, je suis tentée de reprendre les termes employés par Béatrice Giblin elle-même page 64, pour synthétiser mon ressenti : « ces analyses forgent une représentation trop simplificatrice, car souvent binaire, de la réalité ». En dépit de quelques passages particulièrement éclairants, l'ouvrage s'apparente, en effet, à une avalanche de discussions de comptoir, agrémentées de quelques références, et présentées à la façon « le déclin pour les Nuls ». La prose est facile, mais parfois malhabile ; en témoigne cet extrait de la page 137 : « il est vrai qu'il est difficile d'avoir une politique arabe quand les pays arabes sont si divisés entre eux ».



L'essai, grand public, me paraît donc effleurer les thématiques, mais a le mérite de questionner la place de la France sur un certain nombre de questions d'actualité. Merci donc à Babelio et à l'éditeur pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de mai 2017.

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Le paradoxe français. Entre fierté nationale et..

Lu il y a quelques années mais par hasard je retrouve mon commentaire. Je précise que j’ai pu revendre ce… truc.



Voilà assez longtemps que je n'avais lu un essai aussi stupide voire dangereux qui m'a d'ailleurs profondément énervée.

Non seulement l'auteur est absolument incapable de dresser un état correct des lieux historique, politique et géophysique, piochant ses affirmations dans tel ou tel article ou essai de tel ou tel journaliste ou historien partial, peu cultivé voire complètement à côté de la plaque, mais encore elle dépasse les bornes quand elle a aborde le problème de la langue française...



C'est là que le docteur en langue et civilisation latines que je suis s'aperçoit du parti-pris, car Giblin considère la langue française comme quelque chose de compliqué et de désuet, vraiment trop difficile pour nos chères petites têtes blondes et brunes, prônant, en quelque sorte, une sorte de simplification qui a d'ailleurs toujours été refusée et tant mieux, par les spécialistes et l'Académie. Cette barbare étymologique s'en prend donc aux professeurs agrégés, je cite page 190 : « Quand on voit la société des agrégés de lettres ou de grammaire défendre avec acharnement toutes les règles de l'orthographe, y compris les plus absconses, on se dit que le comportement des « sachants »n'a pas beaucoup changé  »...



Or’ Madame sachez que les sachants étaient les défenseurs de la langue française qui voulaient fixer notre langue à une époque où ni grammaire ni orthographe n'étaient établies de manière claire et définitive, d'où des licences et des graphies des plus fantaisistes. Ces transformations et règles nouvelles devenaient ainsi accessibles et compréhensibles pour tous et pour tout. Bref, une nationalisation de notre belle langue. Ainsi naquit la langue de Flaubert et de Totor ! N'en déplaise aux cancres et aux racistes.



La suite à propos de la barrière culturelle que constitue notre langue dans les écoles et ailleurs me semble tout à fait inappropriée, comme si toutes les difficultés que connaît notre pays y trouvaient leur origine.



Quand on a aussi peu de discernement et de réflexion et que l'on est définitivement à gauche, il me semble qu'on ferait bien de s'abstenir d'écrire des ouvrages qui faussent le bon sens et prennent le lecteur pour un imbécile et un illettré.



Pour ma part, je considère désormais Giblin comme une créature superficielle, partisane, fort limitée dans ses stocks de neurones, faisant du tort à notre France et à ses admirateurs légitimes.
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Le paradoxe français. Entre fierté nationale et..

Tout d'abord, je commence cette chronique en remerciant Babelio et Armand Colin qui, grâce à l'opération Masse Critique, m'ont permis de découvrir ce livre.

Le titre de ce livre m'a interpellé car il résume tout à fait ce que l'on constate actuellement dans la société française. En effet, nous sommes dans une société pleine de contradictions, où la fierté et les inquiétudes sont présentes partout.

Ce livre est découpé en 7 chapitres thématiques. Chaque chapitre est l'occasion de faire un point historique et une analyse politique. J'ai trouvé ce découpage judicieux, la documentation fournie et les analyses percutantes. Cependant, on a parfois tendance à se perdre avec les mises au point historiques. Ce livre n'est donc clairement pas destiné au grand public mais à des lecteurs initiés sur les thèmes historiques et/ou politiques.

Cet "essai" n'est certes pas parfait mais il a le mérite de mettre en lumière les paradoxes actuels qui paralysent notre société. C'est un ouvrage très intéressant qui amènent à se poser des questions et qui pourrait nous inciter à chercher l'apaisement au lieu de l'affrontement ou la suspicion, trop souvent présents de nos jours.
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Les conflits dans le monde

Une future référence.
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Le paradoxe français. Entre fierté nationale et..

Je souhaite tout d'abord remercier l'équipe de Babelio pour m'avoir sélectionné et permis de découvrir un nouveau genre de littérature. Ceci est le premier livre économique que je réussis à finir. Malgré quelques incohérences à mon goût et des retours historiques inutiles, cet essai nous relate comme l'auteur perçoit la France aujourd'hui. Elle tente d'éclaircir pour les lecteurs comment la France en est arrivée là aujourd'hui et nous informe sur les nouveaux enjeux que le pays doit faire face.



Je pourrais plus le conseiller à mes amis littéraires ou qui suivent la politique de très près.
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