Béatrice Millêtre

Il est important de définir ce que l'on entend par "projet".

Ce n'est pas seulement une idée. C'est aussi et surtout une réalisation.
Qui tient compte du contexte et nécessite des rencontres, du temps, de l'argent et de la disponibilité d'esprit. (...)

Dans cette perspective, identifiez vos ressources : vos contacts, le temps que vous avez devant vous, si vous êtes au chômage ou en poste, de quel montant vous pouvez disposer si vous envisagez de quitter votre emploi actuel ...

Et surtout, n'oubliez pas de suivre votre "petite voix" intérieure, votre instinct, votre intuition : elle ne vous trompe pas. C'est elle qui vous dira ce que vous avez vraiment envie de faire, si vous êtes prêt ou non.
Vous le sentez. Cela vous donnera peut-être plusieurs pistes, et c'est une richesse supplémentaire. (...)

Une fois tout cela fait, il ne reste plus qu'à vous lancer.
A passer à la réalisation proprement dite.
C'est-à-dire qu'il vous faut définir les étapes concrètes, faire une liste des actions à mener et les réaliser les unes après les autres, identifier des contacts et les rencontrer.

En 1981, le neurophysiologiste américain Roger W. Sperry obtient le prix Nobel de médecine pour ses découvertes sur le cerveau que je résumerai en ces mots : il existe deux modes de fonctionnements cérébraux : l'un plutôt intuitif et global, l'autre plutôt analytique et séquentiel.
La science a privilégié le côté analytique et plus rationnel, parce que ce type de raisonnement se retrouve en plus grand nombre chez les êtres humains.
Par contre la société reconnaissait sans problème les talents des intuitifs : Mozart et Aristote font partie de cette catégorie.
Comme la moitié des personnes que je reçois dans mon cabinet.
Qui viennent me voir, car elles ne vont pas bien, se sentent perdues, décalées.
Un mal-être qui se traduit, sur fond de stress, par un sentiment d'inadaptation, un sentiment d'inachèvement, et un manque de confiance en soi.

Vous avez plutôt une personnalité attachante, et les gens viennent facilement vers vous. Vous n'êtes pas isolé, mais solitaire. Solitaire, car vous ne vous sentez pas compris, pas plus que vous ne comprenez vraiment les autres.

Vous avez beaucoup d'imagination, et enfant, vous vous inventiez de nombreuses histoires dans lesquelles vous étiez un héros qui sauvait le monde.

Vous avez tendance à faire plusieurs choses à la fois et vous avez besoin de mener de front plusieurs projets, réflexions.

Si un sujet vous intéresse, vous êtes capable de déplacer des montagnes.

L'intuition recouvre deux concepts.
Le premier, tel que définit par le dictionnaire, est la saisie immédiate de la vérité sans l'aide du raisonnement et la faculté de prévoir, de deviner, pressentir. Autrement dit, vous "sentez les choses".
Le second est le raisonnement intuitif, c'est-à-dire le processus sous-jacents qui conduit à la conclusion.
C'est à ce dernier que nous allons nous intéresser. Bien qu'il soit utilisé par de nombreuses personnes, il demeure assez mal connu et mène, de ce fait, à de pénibles incompréhensions de la part de ceux qui ne le pratiquent pas.

Sans évidement parler de dédoublement de personnalité, notre cerveau sait ce que nous aimons, ce qui nous caractérise et ce qui nous convient, mais nous-même ne savons pas forcément l'expliciter et l'exprimer.
Cela explique que nous ayons parfois l'impression d'être tributaires d'une rivière qui nous conduirait, tels des fétus de paille, à bon port, sans aucune participation de notre part.
La réalité est tout autre : notre cerveau choisit en connaissance de cause, mais à notre insu, ce qui est bon pour nous. Nous en sommes à l'instigation, mais ce n'est pas exactement nous : c'est nous sans être nous, tout en étant nous quand même !
Le résultat est que nous arrivons presque toujours à ce qui nous correspond. Il ne s'agit donc pas de fatalité, mais bien d'un choix.

Pour des relations harmonieuses, nous avons besoin des autres. Nous les influençons et sommes influencés. Cela cesse d'être bénéfique lorsque le groupe dicte sa norme et occulte l'individu ou que l'individu le ressent de cette façon.

Le matin, je propose à mon amie d'aller le soir au théâtre, puis je passe à autre chose, je lui parle d'un livre que je suis en train de lire, des courses à faire... Je n'oublie pas le théâtre, c'est juste que je m'en occuperai plus tard. Pour elle, si je ne lui en parle pas, c'est que j'ai oublié.

Béatrice Millêtre, docteur en psychologie, a écrit ce livre de façon à ce qu'il soit accessible à un large public. Il est simple, fluide et se lit "sans efforts". Parfois même un peu répétitif.

La première partie décrit les caractéristiques et les ressentis d'une personne à préférence hémisphère droit. Étant en minorité par rapport aux personnes à préférence hémisphère gauche, elles se sentent souvent en inadéquation avec leur environnement social.
Je précise bien qu'il s'agit d'une préférence. Nous utilisons heureusement tous les deux parties de notre cerveau!

La deuxième partie compare le fonctionnement de l'hémisphère droit (ayant une approche plutôt globale et une pensée en arborescence) avec celui de l'hémisphère gauche (ayant une approche plutôt séquentielle et une pensée linéaire) et se termine par les conséquences sur la vie de tous les jours.

La troisième partie est, pour moi, la plus intéressante. Béatrice donne quelques trucs et astuces pour organiser sa pensée (afin de ne plus se perdre dans les méandres des informations et curiosités existantes) lorsqu'il faut rester centré sur un seul sujet/projet.
Elle aide aussi à optimaliser ce fonctionnement atypique en étant à l'écoute de ses propres besoins et en n'hésitant pas à travailler autrement que la norme.

Pour finir ce livre, Béatrice Millêtre pousse les "neuros-droitiers" à s'adapter à la norme car ils n'ont tout simplement pas le choix. Par ailleurs, elle souligne la complémentarité des deux modes de fonctionnement.

Donc, je dirais que ce livre vaut la peine d'être lu...même s'il me laisse un peu sur ma faim ;-)

les vrais surdoués sont des personnes plus intelligentes, mais qui n’en font pas étalage ; il se sentent humbles et pas plus intelligents que les autres ; d’autres sont aussi intelligents qu’eux ;
ils sont intuitifs, d’autres le sont aussi ;
ils ont des valeurs, d’autres aussi ;
ils sont curieux et passionnés de tout, d’autres également ;
ils ont une mémoire d’éléphant, ce ne sont pas les seuls ;
on les appelle œil de lynx, il n’y a pas qu’eux ;
ils sont hypersensibles, certains le sont plus encore ;
ils vont bien, nombre de nos congénères aussi.

En revanche, ils sont les seuls à être tout cela à la fois.
Et bien d’autres choses encore. Car, au-delà de ce portrait-robot, leur personnalité est propre à chacun d’entre eux.