Page 41 - La grisaille des voies ferrées qui s’enchevêtrent au trafic autoroutier prend étrangement l’aspect d’une eau qui court, fraîche et creuse sur les mousses de velours que Victor Hugo évoquait pour Rose.
Page 148 - Pour l’heure, le train semble fuir un paysage qui le dépasse. Je contemple ce décor extérieur devenu impressionniste par des fondus de couleurs fugitives, avec ce sentiment de regarder la vie comme on contemple des tableaux prisonniers de leur cadre.
Combien sont-ils ainsi, à négliger les tableaux des musées qui donnent à voir, au-delà du cadre, le hors champ de notre propre histoire ?
A toutes ces femmes dont ce rouge coule dans les veines
pour ne pas nous faire perdre mémoire.
On n’écrit bien l’amour que lorsqu’il manque terriblement, mais on n’explique pas l’amour, on l’écrit, on le vit, on l’attend, on le souffre et on le meurt...
L’écriture touche lorsqu’elle semble susurrer l’inaudible d’un inconscient bousculé...
La mort n’est pas celle que l’on croit, elle se tapit dans la lâcheté, bien plus mordante que celle qui ensevelit les corps, grignotant seulement une partie de nous-mêmes.
Il existe des corps éteints, muets dans leur respiration conformiste, des corps qui s’éloignent de vous et dont le deuil est plus difficile à faire parce que ces derniers sont encore bien vivants.
La folie latente est en chacun de nous et, ressurgit lorsque, traqués comme des souris, on ne peut ni fuir, ni lutter…
Elle ne voyait que les infimes détails de la vie, ceux-là même qui montrent leurs saillances à chaque fois que l’âme s’agite.
chaque mot s’enfile comme les perles d'un chapelet qu'elle passe progressivement entre ses doigts, pour écrire l'amour...