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Critiques de Benjamin Flao (268)
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L'âge d'eau, tome 1

"Un million de Français menacés par la montée des eaux : êtes-vous concerné ? A cause du réchauffement climatique, 300 millions de personnes risquent d'être inondées chaque année dans le monde en 2050."

Un roman graphique qui ...déborde d'idées...



La goutte d'eau qui fait.. C'est cet état policier ( qui va à vau l'eau) et veut chasser les plus démunis de leur îlot:

"Vous devez justifier d'un droit d'installation ou d'une autorisation valide pour occuper cette zone."

- Compte là dessus et bois de l'eau fraîche!



Tant va la cruche à l'eau... car de l'eau a coulé sous les ponts depuis le dernier rapport du GIEC. Dans "l"Âge d'eau, tome 1", c'est une société qui ne remet rien en question, même après le "déluge"... Malgré cela, des personnages avec une certaine humanité, en quête d'un abri sûr et ...les pieds au sec.



Embarquez avec les frères Hans et Groza (un muet qui ne s'exprime que par grognements) et leur chien. Un chien poète et bleu, couleur de l'eau), qui a certains pouvoirs de ...suggestion ( dont celui de repousser des malandrins armés, qui se retrouvent ...le bec dans l'eau?.) Un chien qui se souvient du Temps d'avant les inondations...



Un hommage ou un cri de désespoir pour la Loire-Atlantique et Nantes, d'où l'auteur est originaire. Une BD avec une certaine poésie.

" A l'ouest, Sirius brûle dans la constellation du Grand Chien, je vais suivre ma soif jusqu'au point d'eau". lâche le chien...



"Qui trouble des eaux calmes, provoque des débordements, au risque de provoquer des inondations." Serge Zeller.
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Kililana Song - Intégrale

♫Tortues je t'aimerai toute ma vie

tous tes conseils et tous tes cris

me nourriront jusqu'à la mort

Nos derniers souffles

brillent comme de l'or♫

-Fantazio - 2005 -

---♪---♫---🐢----⛵----🐢---♫---♪----

Carnet de voyage, devenu roman graphique

Contes gothiques ou épopées d'Afrique

Fiers destriers rendus rosses apocalyptiques

Côte Est Kenya projet portuaire, Lamu tique

Sale coup de jeunes blancs Lamu's cadets

De quoi vous laisser sans voix Lamu-ette

Salam Aleikum, Suzy L'a muse a règné

Un fou, un légionnaire Aleikum SaLamuzette

Talisman, t'as l'Islam, Salam Lamulette

Un enfant, un coup de coeur pour Hugo Pratt

Le djihad, un sourate qui se dit late

Palabres en l'air, un air dans le vent

Un esprit mort, un corps mourant,

Chez les Djinns, les esprits sont tolérants

Même si les tortues, légalement Lamu tue elles !

Performer Fantazio dans les remerciements

Toute ressemblance avec des personnes réelles

est fortuite, mais pas tant que ça....

En présence d'une âme se montrer délicat 🙏











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L'âge d'eau, tome 1

Pour une fois, les « Cassandre » ont eu raison. À cause du réchauffement climatique, les eaux ont submergé les côtes françaises, et se sont installées loin à l’intérieur des terres. L'Homme, surpris comme un promeneur distrait par l’arrivée inopinée d’une forte vague, part en courant se réfugier derrière de hautes digues.

Cette eau, ce n’est pas le « Grand Bleu ». C’est une eau brune, stagnante, couverte de nos déchets, qui dégage des miasmes fétides. Surnagent dans cette eau pourrie des toits d’immeuble, des tronçons d’autoroutes, des cheminées d’usines.

« Sur le pont Mirabeau, coule la Seine »

Des « hors-zones » vivent sur ce bayou d’un genre nouveau. Des cités lacustres se créent, accrochées à un bout de terre émergé, à un toit d’immeuble. Ensemble hétéroclite de barges, de bateaux, de barques, de bidons flottants reliés par des ponts de bois ; cabanes construites de bric et de broc habitées par une population en guenilles, mais pas forcément malheureuse.

Je trouve beaucoup de poésie et de mélancolie dans cette superbe BD.

Nous rencontrons une famille qui vit en marge de cette société en perdition : Jeanne, matrone au solide bon sens ; Hans, un vrai dur au cœur tendre ; sa fille, petite punkette tiraillée entre deux mondes ; Gorza, colosse qui a décidé de ne plus parler… Ils sont accompagnés par un curieux chien bleu qui, du bout de sa truffe humide, parvient à capter toute la mémoire du monde. Je me demande quel rôle ce canidé va jouer dans la suite de l’histoire ?

Nos héros sont des Indiens réfractaires. Ils ne veulent pas de la vie à l’intérieur des digues, ce « cauchemar climatisé, sécurisé, colmaté et étanche ». À quoi bon s’accrocher à ce monde ancien sans valeur et qui pète de trouille. Un monde qui s’effrite, s’effiloche. Ils préfèrent prendre tous les risques pour avoir la liberté de glisser dans les bras gigantesques du fleuve.

Il y a du « Malevil » dans cette flamboyante et prophétique BD. Et si de ce désastre naissaient de nouvelles espérances, de nouvelles raisons de vivre, même si le chemin pour y parvenir est tortueux et semé d’embûches ?



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L'âge d'eau, tome 1

Les grandes planches en pleine page sont réellement très esthétiques et me permettent d'accorder la troisième étoile à cette oeuve. Je trouve vraiment dommage que le même soin n'ait pas été apporté aux autres dessins. Pourquoi l'auteur a-t-il fait le choix de présenter ses personnages sous des visages aussi laids? Les deux fils, leur mère sont carrément repoussants et même des filles, jeunes, pourtant censées être jolies, n'expriment aucune beauté. Le chien bleu est sans doute le protagoniste le mieux traité graphiquement.



Pour l'histoire, le thème est intéressant, mais traité d'une manière confuse de sorte qu'il faut souvent s'accrocher pour suivre. Il me semble que ce thème de l'eau pouvait être mieux traité, avec plus de profondeur -- sans jouer sur le mot -- et surtout des dialogues plus élaborés afin de mieux porter les messages qu'ils doivent véhiculer. Des échanges verbaux populaires entre les différents acteurs peuvent être acceptés car le but d'une telle bande dessinée n'est sûrement pas littéraire, mais le vulgaire de certaines réparties n'apporte aucune plus-value aux thèmes évoqués.



Je n'ai pas perçu le moindre plaidoyer écologique dans cette lecture qui semble pourtant souhaiter transmettre un message de cet ordre.



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L'âge d'eau, tome 1

L'eau est montée, changeant à tout jamais, maintenant que la crue est définitive, le paysage. Mais aussi les hommes et leur façon d'habiter le monde... Installé sur sa petite barque à moteur, Hans Vogel a, comme tout un chacun, essayé de s'adapter. Unique chose à faire si l'on veut survivre... Aujourd'hui, il vient rendre visite à sa mère, Jeannes, qui, depuis la dernière crue, a changé d'emplacement. Installée sur un petit îlot, où son potager lui permet de survivre, elle vit avec son fils, Gorza, et son chien bleu, doté d'une conscience. Apportant avec lui de l'essence mais aussi du vin, mère et fils sont contents de se retrouver. Ils trinquent ensemble, se racontent les dernières nouvelles. Jeannes remarque combien son fiston peine à cacher sa peine de cœur, sa femme s'étant fait la malle avec un autre homme. Heureusement que sa fille, Vinee, étudiante en droit, est là pour le soutenir. Mais Jeannes s'inquiète aussi des actions qu'il mène contre ce gouvernement autoritaire qui oblige la population à se rassembler dans des centres d'hébergement, voulant éviter les « hors-zones ». Aussi, Hans, en compagnie de son frère, part à la recherche d'un endroit où pourraient vivre tranquillement ce dernier et sa mère...



Une France submergée, à la dérive... Des villes et des campagnes les pieds dans l'eau, pour certaines abandonnées... C'est dans ce monde post-apocalyptique que nous fait naviguer Benjamin Flao... Si certains se sont résignés, obéissant au gouvernement, d'autres, au contraire, s'y opposent, voulant conserver un tant soit peu de libertés et vivant sur des îlots, en autonomie et autarcie. C'est ainsi que vivent Jeannes, Hans, Gorza et le chien bleu. Hans, débrouillard, réfractaire et cynique, entraine avec lui son frère, un homme simplet, colossal, fin plongeur et pêcheur, bourru et bourré d'empathie et d'humanité et son chien, doté d'une conscience humaine et qui, en tant que narrateur, entrelace ses pensées au récit. Cet album, singulier, inclassable, au charme indéniable, nous envoûte et nous submerge d'émotions dès les premières pages. Les personnages marginaux, les décors parfois grandioses, l'atmosphère si particulière, la voix-off poétique... Graphiquement, Benjamin Flao, de par son trait très expressif, ses couleurs profondes, ses paysages magnifiques, parfois hypnotiques, nous plonge, avec un brin de désespoir, dans un monde d'anticipation réaliste.



Un premier tome saisissant...



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Essence

Un jerrican à la main, Achille déambule dans de sombres couloirs labyrinthiques, cherchant la sortie. Une fois sorti de cet étrange bâtiment, sa compagne de route, une belle jeune femme joliment apprêtée, une cigarette à la main, l'attend impatiemment afin qu'ils reprennent la route. Même s'il ne verse que quelques gouttes d'essence dans le réservoir, elle ne s'inquiète pas, certaine que tout sera réglé assez vite. Une fois repartis dans un décor post-apocalyptique, elle lui demande de se concentrer et de se souvenir... Une Porsche 911, de la glace, du sang... Tout cela reste vague pour Achille. Alors que la nuit tombe, ils doivent se reposer. Tandis qu'elle s'installe dans un hôtel, lui repart à la recherche d'essence. Mais au lieu de se rendre dans une station-service, il entre dans une étrange librairie et repart avec des bandes dessinées. Une fois franchi le hall de l'hôtel, la réceptionniste le conduit vers une chambre qui n'est autre que sa chambre d'enfant. Interloqué, ne comprenant pas grand-chose à cette situation, il se demande ce qu'il fait là et qui est cette jeune femme qui semble si bien le connaître...



Quelle étrange ambiance règne dans cet album... Pour comprendre ce qu'Achille fait dans ces décors grandioses et désertiques, il va falloir qu'il puise dans ses souvenirs. Cette belle jeune femme à ses côtes qui se dit être son ange-gardien va l'aider dans sa quête. Sur fond de science-fiction, ce roman graphique, un brin écologique et onirique, nous emmène non pas directement en enfer ou au paradis mais à la purge, c'est à dire le purgatoire. Au volant, Achille, un homme entre deux âges, pilote féru de bandes dessinées, ne saisissant guère la situation qui est la sienne. Côté passager, une jeune femme, complexe et distante, qui va le guider dans son cheminement. L'on croisera, au cours de ce road-trip, des personnages déjantés, ainsi que James Dean ou Jacques Villeneuve. Fred Bernard nous embarque ainsi dans un voyage extraordinaire et un peu dingue. Graphiquement, Benjamin Flao nous plonge littéralement dans des paysages aussi incroyables que fascinants. Il nous offre de magnifiques planches hautes en couleurs et lumineuses, sous un soleil plombant.
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L'âge d'eau, tome 1

Cette BD a pour thème le jeu implacable des crues sur le quotidien des habitants exposés à ce phénomène naturel.



La narration est un peu omniprésente. Elle est lourde de sens poétique et philosophique. Cela a pour effet de ralentir le dynamisme de ce récit qui se concentre sur un pêcheur et son frère ainsi qu'un chien assez mystérieux.



Ce dernier vit toujours dans la douleur d'une séparation avec sa belle qui a fait la malle avec un autre. Fort heureusement, il reste encore lié à une fille 18 ans qui fait des études de droit. Il se définit comme un guerrier de la liberté dans un monde en perdition.



Visiblement, on protège les villes de la montée des eaux mais pas les campagnes où vivent notamment des agriculteurs. L'eau ravage les terres cultivables ce qui est assez problématique car pouvant entraîner de la famine. Les autorités prennent comme solution radicale d'évacuer de force les populations. Or, il y a toujours des gilets jaunes qui résistent contre cette mondialisation capitalistique qui détruit l’environnement. L'influence est très marquée.



Par ailleurs, j'ai plutôt été surpris par l'incursion du surnaturel via le chien bleu qui dispose de pouvoirs non négligeables pour sortir nos héros de situations difficiles. Cela détonne un peu. Par ailleurs, la narration (un peu spéciale) est aisée et fluide, grâce à de multiples passages contemplatifs qui devraient ravir les amoureux de nature.



Il est clair que cette BD possède quelques atouts à commencer par un graphisme somptueux au niveau des décors et d'une originalité dans le style alors qu'on traite d'un monde post-apocalyptique. Ce n'est pourtant pas ma tasse de thé mais il faut bien reconnaître les avantages qui plairont sans nul doute à la plupart des lecteurs voulant s'engager dans un récit profond, mystique et poétique. A découvrir !
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Mauvais garçons (Intégrale)

En Andalousie, dans la province de Séville, Manuel, un Andalou exilé en France et revenu sur ses terres, et Benito, un gitan, sont des amis inséparables. Ce qui les unit par-dessus tout est l'amour qu'il porte au flamenco. Non pas le flamenco rock mais le vrai, le pur. Tandis que l'un danse, l'autre chante. Ils ne font pas grand-chose de leur journée, traînent dans la rue, s'installent en terrasse, inventent de nouvelles chansons et se soûlent le soir venu. De temps à autre, ils aident à la cueillette des olives afin de pouvoir vivre comme bon leur semble. Tandis que Benito est promis à la belle Rosita, Manuel, lui, tombe sous la charme de Katia...



Avec cet album, Christophe Dabitch nous offre un aller-retour dépaysant et original en Espagne. À travers ces mauvais garçons pourtant si attachants et émouvants dans leur façon d'être et de penser, l'auteur met avant tout au-devant de la scène le flamenco. Un art de vivre, un état d'esprit qu'assument pleinement Manuel et Benito. Dans ce petit village de la banlieue de Séville, l'on suit ces jeunes hommes dans leur quotidien, leurs querelles et leurs différences. Une amitié virile rythmée par le flamenco. Des portraits touchants sous le soleil andalou. Graphiquement, Benjamin Flao magnifie cet art de vivre. Un trait expressif, des gueules burinées, des regards pénétrants, des scènes de danse sensuelles et envoûtantes, une ambiance à la fois étouffante et chaleureuse. Des planches de toute beauté aux tons sépias particulièrement travaillés et élégants.
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Kililana Song - Intégrale

Kililana, Kenya. Dans les rues de la ville, Naïm, 11 ans, court à perdre haleine. Derrière lui, son frère, Hassan, tente, en vain, de le rattraper. Rien à faire, le jeune Naïm ne veut pas aller à la madrass au grand dam de son ainé. Il préfère trainer sur les toits et la magouille de rue. La ville, il l'observe et remarque combien elle change en ce moment. Autour de lui, il y son ami, Mo', qui doit éplucher des crevettes s'il veut s'acheter de quoi manger; le Nacuda, un vieil homme à qui il apporte du qat, une herbe locale qui lui permet d'oublier ses douleurs, et qui lui raconte une époque révolue; tous ces touristes qui viennent dépenser leur argent et tous ces promoteurs immobiliers qui tentent de construire un pays à leur image, au détriment de l'environnement...



Autour de Naïm, ce jeune garçon débrouillard et attachant gravite une galerie de personnages hauts en couleurs: du capitaine hollandais qui jure comme un charretier au vieux sage, gardien de la sépulture du géant en passant par Jahid, le trafiquant ou les expat' aux sombres projets. L'on se balade dans cet archipel de Lamu en compagnie de chacun d'eux. Cet album choral aborde différents sujets passionnants: la biodiversité, le tourisme massif, le trafic de drogue, l'implantation de raffineries au détriment de l'économie locale, la montée en puissance de l'islamisme, la pauvreté... Benjamin Flao explore tout ses sujets en s'attachant le plus souvent à l'humain et nous plonge dans une ambiance particulière. Le scénario est fouillé, dynamique et d'une grande justesse. Le dessin, quant à lui, est de toute beauté: un trait fin, des couleurs tantôt éblouissantes tantôt plus sombres, de pleines pages tout en poésie, un magnifique jeu de lumière, des décors riches et travaillés.

Benjamin Flao nous offre un album véritablement abouti...
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La ligne de fuite

Guerre au mercantilisme !

Place aux artistes !

Sus aux camelots !

Mots d'ordre du Décadent .....



Mené par Baju, créateur de la revue littéraire "Le Décadent" en 1886, ce cercle de dandy, d'illuminés veut ramener Rimbaud à la raison, donc à la maison.

Pour lecteurs avertis, mais j'avoue que j'y ai pris plaisir à rechercher le vrai du faux, à découvrir ce milieu qui se perd dans les spirales de la décadence, dans les tourments de Rimbaud....

A Feuilleter avec précautions, et délectations (extraits de poèmes, dessins oniriques et réalistes), et comme un public averti en vaut deux, lisez donc sinon le livre, ma critique, mes citations de "Marcher, une philosophie; F. Gros"...où il est question de cette fuite du poète exilé en Abyssinie..

Si Baju, était étiqueté "l'Eléphantaisiste", cette critique n'est signée que d'un Ninosairosse sur sa piste ...
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L'âge d'eau, tome 1

Un auteur, peu importe, son art, qui rend hommage à un grand poète français, Eugène Guillevic (signature Guillevic) est une bulle à savourer - un manque flagrant, le désir, le besoin le plus fondamental de l'humain, de la planète et de tout être vivant: l'eau, la soif, le contact, l'humain mais---

trop d'eau tue l'eau (et l'humain) trop peu d'eau tue l'eau (et l'humain)

Et la planète bien entendu - tout comme trop de combats, trop de solitude pourraient tuer Hans, son frère, sa mère, son chien médium - et la planète





Non, ils survivront. Ils s'adaptent, ils combattent à leur manière

Envers et contre eaux et marées, là où la moindre goutte devient une goutte de trop





Tout est question de survie, de savoir s'adapter et l'humain-là, celui sous ces bulles, il en est capable (Hans Vogel)





"Là où il n'y a pas d'eau, le temps se quitte." (*)

- Guillevic -



Epigraphe du roman graphique, Bd, peu importe, de Benjamin Flao

L'âge d'Eau (T1), La Constellation du Chien





Le père de Kililana Song capable de faire un (s) trip et des carnets en Sibérie après un crochet (détour) par Tournai (Belgique) - qualifié de Comic Streets, art graphique, art de rue, humour, dérision, ou anticipation / dénonciation





encore un de ces rêves étranges

tout bleu





où l'auteur rend hommage ou crie d'alarme à Nantes,

Bords de Loire-Atlantique dont il est originaire.

Une Bd avec de la poésie, un fond très profond d'eau (et non

os), de problèmes sociétaux, sociaux, écologiques et humains dont les dessins et couleurs sont

Qui a du chien (pensant)

et de l'humour

What else ?





"Le fil entre les choses n'était pas encore rompu mais nous venions d'un monde sensible et une force qui traversait tout le vivant était en train de s'affaiblir. Les êtres les plus affectés par ces bouleversements furent les humains. Dans cette nuit qui venait le peuple chien leur prêta ses sens et son amitié.





Je marche en silence dans les pas d'un vieil homme

Nous parcourons de très vastes territoires. Il s'arrête régulièrement.

Il dresse des pierres. en choisissant ce que semble être des points sensibles d'énergie.

Il en a une perception précise. Il pose ces repères à l'intention de ceux qui viendront après lui et pour qui ces perceptions subtiles vont devenir progressivement invisibles."







Une histoire en 1 seul volume, peut-être,

les diptyques sont un peu lassants

Quand on est impatient

qu'on aime l'histoire et qu'on a envie de retrouver





L'auteur et ses héros (anti-héros) ou plutôt les déboires du genre humain massacrant la terre et ayant oublié avant qu'un chien (image) ne leur rappelle, tel Osiris avant que Seth jaloux peut-être ne lui vole son pouvoir. le bon sens 'paysan' est mis à l'honneur, ils résistent simplement, essaient, tout comme la prise de conscience de certains du libre arbitre qu'a chaque être humain de préserver l'autre et la terre sur laquelle nous vivons avant que celle-ci ne disparaisse complètement.





C'est bien sûr (quoique) la voix du chien qui est leur mémoire





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A l'origine, pas dans ma pile

Criticitation ajoutée, identique à la citation
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Mauvais garçons, tome 1

♫ Les mauvais garçons, ces inconnus

N'ont pas le désir du défendu

Quand ils sont en bande au coin d'une rue

On leur défend toutes les joies

En les montrant partout du doigt , pourquoi ?♫

- Johnny Hallyday - 1964 -



Remember,

Christophe Dabitch et Benjamin Flao

Edition Futuropolis , Ligne de Fuite

le renoncement du revenir... un aller sans suite

super duo sur les traces d'Arthur Rimbaud.



https://www.babelio.com/livres/Dabitch-La-Ligne-de-fuite/46901/critiques/1174513



Pourquoi je t'ai rencontré un jour, Gitan des rues ?

Ne te fie pas à cet homme, c'est une balle perdue

Il faut savoir vivre de rien, Eau fraiche et ivre d'eau

Cueillir dans le chant, le rythme du Flamenco...

Les volants du bas de la robe s'ouvrent en s'élargissant

chaussures à talons hauts, brusques mouvements tournants....

retranscrit...époustouflant

Soléa 2 sera bientôt mon suivant....





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La ligne de fuite

Lorsque j'ai emprunté à la va-vite cet ouvrage à la médiathèque lors de mon dernier ravitaillement express avant la reprise de mon poste très prochainement j'espère, je n'ai guère été exigeante sur e que j'empruntais. Cette couverture m'ayant fait penser à un soldat revenu du front, je n'avais pas vu qu'il s'agissait en réalité de tout autre chose et c'est tant mieux car, pour le coup, ce fut une fabuleuse découverte pour moi dans tous les sens du terme.



Ayant étudié Rimbaud lorsque j'étais en terminale et m'étant par la suite intéressée (grâce au film de Léonardi Di Caprio, je dois l'admettre) à son histoire avec Verlaine, j'avoue que j'ai pris un immense plaisir à découvrir une autre facette de leurs existences à tous deux. Alors que Rimbaud est aux abonnés absents, le journal "Le Décadent" dirigé en cette fin de XIX e siècle par Anatole Baju, s'intéresse de très près à ce dernier et c'est très vite devenu une obsession pour certains d'entre eux : le retrouver à tout prix afin de le ramener sur, ce qu'ils imaginaient être le droit chemin, et l'inciter à écrire de nouveau. En attendant, c'est Adrien, un jeune membre qui se borne à écrire à la façon de Rimbaud, à tenter de l'imiter sauf,, ce qu'ils comprendront petit à petit, c'est qu'Arthur Rimbaud est inimitable et si il y en a un que l'on ne peut pas berner, c'est bien Verlaine, qui, bien qu'appartenant lui aussi à ce courant de pensée, crie au scandale. Antonin part donc sur les traces de Rimbaud mais se pourrait-il que celui-ci ait définitivement tourné la page, comme le prétendent certains dont la sœur de ce dernier, et soit passé à autre chose ?



Une bande-dessinée extrêmement bien documentée (avec notamment un petit reportage en fin d'ouvrage), qui nous apporte un autre regard sur Rimbaud sans toutefois détériorer l'image que nous nous faisions déjà de ce dernier (qui pour moi, avec celle de Verlaine et de quelques autres poètes de l'époque, est inégalable) et extrêmement bien travaillé d(un point de vue graphique. Sur des tons d'aquarelle, les personnages ne sont parfois que suggérés donnant une impression encore plus forte et très en accord avec le récit que le lecteur découvre ici. Une lecture qui a toute mon admiration (même si j'avoue ne pas avoir tout compris par manque de certains repères historiques ou culture poétique- d'où le fait que je ne mette que quatre étoiles au lieu des cinq qu'elle mériterait probablement) et que je ne peux donc que vous conseiller vivement !
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Mauvais garçons (Intégrale)

Tiens, un récit sur le flamenco, pourquoi pas.

A part le volatile rose, je m'y connais peu ou prou.



Ah ben non tiens, il s'agirait d'une danse finalement.

Enfin une danse, un art de vivre oui.

Mais attention, pas question de le pervertir comme certains au profit d'une mode bâtarde, garant d'une gloire sans éclat.



Manuel et Bénito sont des puristes.

L'un danse, l'autre chante.

Ils vivent Flamenco, bouffent Flamenco, rêvent Flamenco.

Ils en sont l'incarnation vivante.

Fiers, ombrageux, à fleur de peau.

L'andalou et le gitan.



Tous deux passionnés, ils vivent comme ils pratiquent.

Tout y est intense, aussi bien les joies, rares, que les nombreuses peines.

Leur histoire est celle d'une amitié profonde et sincère qu'un petit grain de sable prénommé Katia pourrait bien faire voler en éclat.



Sublime, je vois pas d'autre qualificatif pour ce récit sortant vraiment des sentiers battus.

L'encrage ocre aux couleurs d'antan, le trait épuré mais incroyablement suggestif, l'écriture d'une justesse absolue, le déroulé de l'histoire calquant ses battements sur le cœur d'un flamenco âpre et sanguin.



Entrez dans la danse, plaisir garanti!
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Va'a : Une saison aux Tuamotu

Merci à Presence pour m’avoir conseillé ce roman graphique de Flao & Troubs. Ces deux artistes nous font partager leur séjour sur une île du Pacifique où ils tentent de construire une pirogue. Mais surtout ils nous font saliver face à des décors de rêve où on y admire les dessins talentueux à quatre mains et nous font rencontrer les locaux et de l’inconvénient du progrès, nous font rire avec les dialogues des animaux. Je viens de faire un beau voyage.
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Kililana Song, tome 1

Comme il y a les livres avec papier épais, couverture onctueuse et typographie soignée qui éveillent les sens et multiplient les plaisirs (Vade Retro bouquinus numericus!), il y a les bandes dessinées dessinées. Oui, oui. Des bandes dessinées qui cachent un artiste avec pinceaux et couleurs. Des bandes dessinées qui font chanter les yeux comme des aquarelles égarées dans une pile de moches sérigraphies. Kililana song compte parmi celles-ci.

Grand bourlingueur devant l'éternel, Benjamin Flao ramena un bout de l'ile de Lamu dans ses bagages et une galerie de personnages gravitant autour du garnement Naïm.



Naïm, 11 ans, cavalcade dans les rues de sa bourgade kenyanne afin d'échapper à l'école coranique dans laquelle son frère veut à tout prix le fourrer. Au cours de ses tentatives pour échapper à l'idée fixe détestable, Naïm côtoie, frôle, rencontre moult protagonistes qui composent une Afrique oscillant entre tradition et modernité, écrasée par un nouveau colonialisme rachetant ses maisons, faisant de ses jeunes des domestiques. Il y a du Gary et des racines du ciel ici. Sans les éléphants. Avec des mots en moins et des dessins en plus.



Le très mal léché Günter, capitaine alcoolique, trafiquant de drogue, ferait pâlir son homologue Hadock. Les moules à gaufre, bachi bouzouk et autres sabords par paquet de mille font pâle figure devant "la grosse putain de sa race de grosse tuile de nom de Dieu de Bordel de chiotte"; il s'avère pourtant fort sympathique, le mal élevé Günter, blond et bedonnant, dans ses démêlés avec l'Europe riche, ridicule, vulgaire. Car la vulgarité n'est pas toujours où l'on croit. Les rifflars qui viennent poser leurs grosses villas comme des étrons sur toutes les plages du monde, ça le débecte à Günter. On lui pardonne bien volontiers quelques écarts langagiers.



Le Nacuda, vieillard impotent, que Naïm approvisionne en qat raconte une époque révolue et mâchonne son amphétamine écologique. On poserait bien nos fesses à ses côté juste pour l'écouter. Pas comme Naïm qui continue de courir, toujours poursuivi par son musulman de frangin increvable et entêté, parmi les touristes naïfs que l'on embrouille et les djinns cachés. Elle reste magique, cette Afrique, flanquée de ses prostituées et de ses promoteurs véreux (bouh le vilain pléonasme) car elle abrite aussi un vieux shaman, voleur de bateau à ses heures aux fins de protéger un territoire sacré.



La suite, c'est quand Benjamin Flao le voudra. En attendant, les esprits chantent. Et l'on peut écouter Sélim, ami de Naïm, "muet comme un pot et bavard à coup de bruits et de signes".
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Le chant pour celui qui désire vivre, tome 1 ..

Une magnifique épopée qui nous emmène, nous soulève, nous emporte, des confins de l'Alaska jusqu'au Groënland, vers l'an mil aux côtés des Inuit.

Shanuq est encore une toute jeune fille lorsque les Indiens Athabaskan attaquent son campement en bord de mer, massacrent toute sa famille et l'enlèvent jusqu'à leur territoire de forêts loin de la côte.

Après des années d'esclavage, elle parvient à s'enfuir et marche pendant des jours et des jours, seule avec son enfant attaché dans le dos, dans un voyage désespéré au cours duquel elle survit par miracle. Car il est hors de question pour elle que son fils grandisse loin des siens, dans les coutumes d'une nation étrangère : non, il doit être élevé chez les Inuit, parmi les siens.

Quand enfin elle retrouve son peuple, on y admire grandement le petit Heq pour sa capacité de survie, et "Celui qui pense offrit à Shanuq le palais d'un ours mort de mort naturelle afin que le garçon continue à être fort dans les situations dangereuses."

Shanuq vivra assez longtemps pour voir Heq grandir, pour lui donner des frères et soeurs, pour devenir grand-mère. Et au fil des années, le groupe va migrer vers l'Est, irrésistiblement attiré par ces terres qu'on dit verdoyantes au-delà des mers.

Si vous avez lu Paul-Émile Victor (et rêvé enfant devant les dessins d'Apoutsiak) vous pouvez mettre des images sur toutes ces descriptions de paysages, de l'intérieur d'un igloo, de la construction d'un oumiak.

Mais même sans images, Jorn Riel est un si merveilleux conteur que vous y serez, vous aussi, sur la banquise, dans l'igloo, dans l'oumiak.

Un formidable roman historique qui fait rêver et voyager.

Traduction parfaite d'Inès Jorgensen.

Challenge Globe-trotter (Danemark)

Challenge Solidaire 2023

LC thématique mai 2023 : "Littérature étrangère non francophone"
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Va'a : Une saison aux Tuamotu

Voici un roman graphique qui m'a emmenée à l'autre bout du monde, sur l'archipel de Tuamotu, qui appartient à la Polynésie Française.

Benjamin Flao et Troubs, deux auteurs de BD, relatent ici leurs aventures lorsqu'ils y sont partis en 2014 pour suivre une expédition scientifique qui n'aura finalement pas lieu. Le but était de construire des pirogues à voile, celles qui étaient légion avant l'arrivée du moteur et de l'argent lié aux essais nucléaires à Mururoa.

A défaut de scientifiques, les deux auteurs vont tenter eux-mêmes de réaliser cette fameuse pirogue et cela va bien occuper leurs journées. Les rencontres, notamment avec les plus anciens est alors un prétexte à une découverte plus générale de la culture locale.

Les dessins sont sympathiques et précis, même s'ils ne m'ont pas fait vibrer non plus.

On découvre ici, les paysages idylliques, mais aussi le quotidien des habitants sur un atoll polynésien, leur mode de vie actuel et ancien, la nostalgie des anciens quant à la perte de ces savoirs, et de culture. Bien entendu, tout n'était pas juste mieux il y a cinquante ans et certaines allusions permettent d'évoquer quelques points moins glorieux, notamment quant à la place des femmes ainsi que les maltraitances qu'elles subissent toujours.

J'ai apprécié ce voyage graphique et cela me donne envie d'explorer davantage les voyages que les deux compères ont pu faire.

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Kililana Song, tome 2

Mais où est passé Naïm ? Comme d’habitude, son frère se fait du souci pour lui… S’il savait que Naïm et le vieux Ali sont sur un bateau volé et que la tempête menace ! … L’histoire laisse également une large place aux personnages découverts dans le premier tome qui vont vivre de sombres aventures !



Sur l’archipel de Lamu, au large du Kenya, les trafics de drogue, la pression immobilière, les enlèvements par des islamistes, la mise en chantier de projets pétroliers, agissent comme de véritables rouleaux compresseurs qui écrasent l'économie locale, la biodiversité et toute la poésie qui émane de ce petit coin de paradis. Une société coincée entre tradition et modernité, les vieux semblent passer le flambeau aux plus jeunes…



L’amour de Benjamin Flao pour l’archipel de Lamu transpire à chaque page, les illustrations sont de toute beauté. L’intrigue bien menée, réserve des surprises, le rythme est soutenu et les dialogues sont savoureux.

Benjamin Flao porte les souffrances d’un peuple et apporte un souffle d’espoir à travers des personnages très attachants.



Ne boudez pas votre plaisir, partez à la recherche de Naïm, vous ne le regretterez pas !



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Kililana Song, tome 1

Le graphisme est magnifique, c’est comme une sorte de carnet de voyage, et le dépaysement est total, dans ce petit port du Kenya. Tout y est décrit avec tendresse, les gens, le soleil, la mer, où se mélange croyances anciennes et modernité, un monde loin d’être parfait, c’est le monde de la débrouille, où les enfants se font exploiter, il est question d’école religieuse, de conserverie de crevettes, d’école buissonnière, mais aussi de drogue, de trafic. Le ton est très juste, ne tombe jamais dans le pathos condescendant, plein de tact et de subtilité. Les illustrations sont réalisées au trait noir et à l’aquarelle, et possèdent une force, un puissance narrative formidable. Les personnages sont aussi très riches en subtilité, le grand frère obnubilé par la religion, le copain muet, la tantine, trop affectueuse, le capitaine de navire, ancien légionnaire, au langage cru, et surtout, il y a Naïm, espiègle, touchant, et tellement vrai. Un premier tome très touchant, très beau, très juste.
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