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Citations de Benoîte Groult (594)


Benoîte Groult
J'ai longtemps pensé dans ma jeunesse que s'aimer, c'était fusionner. Et pas seulement dans la brève et banale union des corps, ni même dans un orgasme mystique. Je ne le pense plus. Il me semble aujourd'hui qu'aimer, c'est rester deux, jusqu'au déchirement.
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« Qu’est-ce qui leur prend, soudain aux femmes ? Voilà qu’elles se mettent à écrire des livres. Qu’ont-elles donc à dire de si important ? » demandait récemment un hebdomadaire qui ne s’était jamais posé la question de savoir pourquoi les hommes écrivaient, eux, depuis deux mille ans et ce qui leur restait encore à dire !

P.37 Livre de 1975
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Le bel âge après tout, c'est celui où l'on sait à quels rêves on tient le plus ; celui où l'on peut encore en réaliser quelques-uns.
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C'est dur, mais y a pas d'os dedans. Ça bouge tout seul, mais ça n'a pas de muscles. C'est doux et touchant quand ça a fini de jouer, arrogant et obstiné quand ça veux jouer. C'est fragile et capricieux, ça n'obéit pas à son maître, c'est d'une susceptibilité maladive, ça fait la grève sans qu'on sache pourquoi, ça refuse tout service ou ça impose les travaux forcés, ça tombe en panne quand le terrain est délicat et ça repart quand on n'en a plus besoin ; ça veut toujours jouer les durs alors que ça pend vers le sol pendant la majeure partie de son existence...
Il parait que nous aurions adoré avoir un truc comme ça. Il paraît que quand on n'en a pas, c'est bien simple, on n'a RIEN.
Et puis ce n'est pas fini : à côté du machin, il y a les machines. Et là c'est nettement pire............ Où elles sont placées, pauvres minouchettes, on dirait deux crapauds malades tapis sous une branche trop frêle. C'est mou, c'est froid, ni vide ni plein ; ça n'a aucune tenue, peu de forme, une couleur malsaine, le contact sépulcral d'un animal cavernicole ; enfin c'est parsemé de poils rares et anémiques qui ressemblent aux derniers cheveux d'un chauve. Et il y en a deux !
.........Disons le tout net : votre panoplie, mes chéris, même si vous ennoblissez la pièce maîtresse de phallus ne forme pas un ensemble extraordinaire........... Et pourtant nous l'aimons, cette trinité, avec humour parce qu'elle est objectivement laide, avec amour parce qu'elle est subjectivement émouvante. Mais qu'on ne nous empoisonne plus avec cette prétendue envie de pénis, qu'on ne nous définisse plus, au physique et au moral, par rapport au pénis et qu'on nous soulage de tous ces psychanalystes et sexanalystes qui s'acharnent à réanimer nos vieux conflits au lieu de nous apprendre à nous aimer nous mêmes, ce qui est une condition essentielle pour aimer l'autre. Sinon, nous allons le prendre en grippe, l'objet, comme certaines ont commencé à le faire. Ce serait dommage pour tout le monde.
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Le plus dur dans le malheur, ce n’est pas tellement d’être malheureux, c’est de se trouver privé de son minimum vital d’insouciance, de ce recours au rire ou, mieux encore, au fou rire salutaire qui fait sauter vos circuits et vous laisse pantelant, exhalant un de ces soupirs qui délivrent des pires tensions. Le malheur est désespérément sérieux.
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Quand on voit comment des hommes ont traité d'autres hommes, comment s'étonner de la façon dont ils ont traité les femmes?
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A mesure que le temps passe je me demande si la sororité n'est pas le sentiment le plus authentique, le moins frelaté, le plus résistant aux évènements[...]. Il faut prendre tant de précautions avec l'amour. Avec une soeur on ose tout, même rester soi-même, jusqu'à l'horreur si c'est nécessaire pour sa santé mentale! Merci Minnie de me permettre d'être horrible en étant sûre de conserver ton affection. C'est si bon. On est si rarement soi-même finalement... Et avec si peu de gens.
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Virginia Woolf avait raison : « Tuer la fée du foyer reste le premier devoir d’une femme qui veut écrire. » Si j’osais ! Mais les fées du foyer ont la vie dure, et dans mon cas, il faudrait tuer dans la foulée la mère et la grand-mère ! Woolf a sous-estimé le problème : elle n’avait pas d’enfants et Beauvoir non plus. Il aurait fallu me prévenir il y a très longtemps.
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Le non-vécu se pare d'un redoutable attrait.
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Il est vrai que j'ai un cerveau de femme, j'aurais dû vous l'avouer plus tôt. C'est un ordinateur plus rudimentaire, dame! Et qui comporte peu de circuits et absorbe moins de données. Je suis née comme ça et j'ai beau avoir fait des études dites supérieures parce que j'ai eu la chance de naître au XXè siècle où par suite du relâchement des mœurs, on a fini par nous ouvrir les portes des lycées et des facultés, comme on permet de guerre lasse à l'enfant qui vous a enquiquiné toute la journée de jouer avec la boîte à outils de papa, je ne parviens pas à me sentir l'égale de l'homme.
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L'amour, c'est comme le soleil, ça ne s'engrange pas.
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"Mais ce sont les questions qui sont le sel de la vie. Les réponses, il faut s'en garder : elles peuvent tuer."
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Il faut savoir être infidèle aux autres parfois pour ne pas l'être à soi-même [...].
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Quand la vie tient ainsi tout entière dans l'instant et qu'on parvient à oublier tout le reste, on atteint peut-être la plus intense forme de joie.
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Benoîte Groult
Il est vrai que je n'ai jamais quitté mon travail pour me "consacrer" à ma famille. La formule déjà me faisait horreur: dans consacrer, je voyais sacrifice. Et il y avait con!
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L'âge est un secret bien gardé. Dire que ce qu'est la vieillesse, c'est chercher à décrire la neige à des gens qui vivent sous les tropiques.
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Il faut en tout cas admettre une vérité dérangeante : on est vieux dans le regard des autres bien avant de l'être dans le sien.
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Faire tapisserie... Une expression dont seules les filles qui en ont fait les frais connaissent la dimension d'humiliation et d'impuissance. Les heures qu'on passe à faire semblant de ne pas attendre, à compulser les disques, à fouiller dans son sac de soirée à la recherche minutieuse de... rien, à guetter sans en avoir l'air le garçon qui vous plaît mais que les usages ne vous autorisent pas à crocheter, pour souhaiter vers minuit que n'importe quel avorton s'approche et vous donne vie.
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À bord, les marins-pêcheurs vivent en système communautaire et sont payés à la part, selon les résultats de chaque marée. Gauvain se montrait très fier de ne pas être un salarié.
Chez lui on privilégiait la compétence, l'honnêteté, le courage ; la santé était une qualité et la fatigue une tare apparentée à la paresse. On mesurait un travail à son utilité, jamais à la peine qu'il coûterait ni au temps qu'il y faudrait.
Chez nous, Parisiens qui flirtions avec l'avant garde artistique (mon père éditait une revue d'art moderne), l'honnêteté passait pour une vertu un peu ridicule, sauf pour une bonne. On avait toutes les indulgences pour les ratés ou les oisifs s'ils avaient de l'esprit et savaient s'habiller, et un certain attendrissement à l'égard des alcooliques mondains assorti de mépris pour les poivrots de village.
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En France on utilisait, très efficacement aussi, la coercition morale et l'inanition intellectuelle.
" Vous devez avoir horreur de l'instruction chez les filles écrivait Balzac. Laisser une femme lire les livres que son esprit la porte à choisir, mais c'est lui apprendre à se passer de vous."
"On devrait les bien nourrir et les bien vêtir, répondait en écho le délicat poète Byron, mais ne point les mêler à la société. Elles ne devraient lire que des livres de piété et de cuisine."
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