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Citations de Bernadette Pécassou-Camebrac (142)


La vérité, ce n’est pas forcément ce que les gens attendaient au sortir de la guerre.
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Comprendre une situation qui vous écrase, démonter ses ressorts, envisager dans tous ses détails une situation apparemment désespérée, c’est une puissante source de sang-froid, de sérénité et de force d’âme.


(Germaine Tillion)
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« La vie gagne toujours », dit simplement Germaine [Tillion].
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L'Espérance est une petite fille de rien du tout
Qui est venue au monde le jour de Noël.
C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes
Cette petite fille de rien du tout,
Elle seule, portant les autres, traversera les mondes révolus.

Charles Péguy, Le porche du mystère de la deuxième vertu.
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Seuls les grands oiseaux qui volent dans le ciel pur savent que les hommes qui lèvent la tête vers eux n'ont pas tous le même regard.
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A Lourdes, des hommes croient au ciel et d'autres n'y croient pas.
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David Sharp était un jeune grimpeur britannique de trente-quatre ans. Il n'avait pas les moyens de se payer les services d'une expédition de professionnels et il voulait atteindre le sommet de l'Everest. Il n'y parvint jamais. Il s'arrêta à quelques mètres et tomba d'épuisement. Plusieurs expéditions professionnelles étaient sur l'Everest. Aucune ne se sentit responsable de lui, il ne faisait pas partie de leurs groupes, il n'avait pas payé. Près de quarante personnes sont passées près de David Sharp ce jour-là et personne ne lui a porté secours. Seul un sherpa lui a donné de l'oxygène et a tenté de l'aider. Les autres l'ont abandonné à son sort. Ils ont poursuivi leur ascension.
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Ashmi n'est déjà plus une fille de ces villages perdus dans la nuit des temps. Elle a pourtant marché allègrement sur cette même rue dans son enfance, et plus souvent pieds nus qu'avec des sandales, indifférente aux milliard de bactéries qui y pullulent et dont tout le monde ignore l'existence. Mais depuis qu'elle a pris l'habitude de rues goudronnées, elle répugne à l'idée de salir dans cette boue puante les beaux tennis chinois qu'elle vient de s'offrir.
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Le temps des illusions est fini, Michel. Les jeunes ingénieurs d'aujourd'hui ne sont pas les naïfs d'hier. Ils ne sont plus les conquérants aveugles du " géant de la chimie reconverti dans la biogénétique et passé maître dans l'art du lobbying". Ils décident de leur vie et ils en ont le droit. (...). Les clichés archaïques, c'est toi qui en as la bouche pleine, pas eux ! Eux ils réinventent leur vie avec une vision nouvelle. Ils tirent les leçons. Pas toi.
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Le bar Jean était un haut lieu de retrouvailles pour tous les Basques à Biarritz. Tapas, pimientos, piperade, anchoa, on n'y mangeait que de la cuisine du pays. Et de la très bonne. L'endroit ne désemplissait jamais. De longues tables de bois avec de solides bancs de chêne permettaient aux uns et aux autres de s'asseoir ensemble au fur et à mesure de leurs arrivées. On mangeait là comme en famille. Au plafond de longues guirlandes de piments rouges pendaient entre de lourds jambons que le patron décrochait d'un geste vigoureux. Il en taillait d'épaisses tranches qu'il posait ensuite sur de larges assiettes aux motifs rayés rouge et bleu. Sa femme cuisait les oeufs avec juste ce qu'il faut de piment, et elle posait le tout sur la table avec de gros morceaux de pain. Ici il fallait que le client en ait pour son compte. On ne plaisantait pas avec la nourriture et les garçons regardaient arriver les assiettes en se frottant les mains. L'endroit était chaleureux, soigné, rempli d'odeurs qui donnaient envie de se mettre à table et toujours envahi de chants que les uns et les autres entonnaient entre deux gorgées d'irouleguy. Le vin du pays. Les hommes avaient des voix profondes et émouvantes, ils chantaient des airs basques debout, à capella. Depuis leur toute petite enfance, ils baignaient dans cette culture du chant polyphonique et ils l'exerçaient avec le naturel et l'aisance que donne une longue pratique.
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ils sont entrés brutalement, elle n'a eu ni le temps de savoir qui ils étaient, ni combien, ni ce qu'ils voulaient. Ils l'ont massacrée. Immédiatement, sans un mot. Ils lui ont arraché la moitié du visage, brisé les os, ils l'ont fracassée. Quand ils sont repartis dans la nuit, elle gisait au sol dans son sari bleu clair. Une large tache rouge faisait autour de son visage mutilé comme une couronne de sang.
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Tous les jours pour aller à l'école et en revenir Alice passait devant cette maison. La voir lui procurait cette plénitude qu'elle n'avait que rarement éprouvée dans sa vie. Elle s'était promis d'avoir la même maison un jour, la même vie de que ce couple apaisant, si loin des rapports durs qu'entretenaient ses propres parents et dont elle avait tant souffert.
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"Je suis un citoyen du monde", disait-il sans une certaine arrogance, jouant en franglais à tout bout de champ pour montrer son aisance. "Demain, je peux vivre à Pékin, Shanghai, à New York, à Paris, à Londres, à Dubaï ou n'importe où, partout je serai chez moi."
Il choisissait de préférence les grandes capitales, les endroits, qui évoquaient le trafic des grandes influences, des grands enjeux. Ceux qui en "jetaient". Il aimait penser qu'il était à la proue de son temps. Mais il avait suffi qu'il entende un jour l'annonce du massacre royale au Népal pour que les très anciennes racines du peuple des Newars repoussent à l'ombre de son cœur.
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- Eh oui ! C'est des âneries, explosa Marthe. Les Soubirous, c'est des moins que rien, ils ont été foutus dehors de partout, c'est des fainéants ! Et vous allez croire ce que cette Bernadette raconte ! Bah ! tout ce qu'elle dit, ça vaut rien ! C'est une pauvresse, une ignare, c'est de la guenille !
Marie blêmit. Sans s'en douter Marthe avait touché un point très douloureux chez elle. Jamais comme en ce milieu du XIXe siècle, où l'argent régnait en maître et coulait à flots dans les poches des nantis, la pauvreté n'avait été l'objet de tant de mépris. Etre pauvre, en cette année 1858, c'était pire qu'une déchéance, c'était un vice.
- De la guenille? hurla-t-elle. Bernadette, de la guenille ! Et qu'est-ce que tu es d'autre, toi, Marthe ! Et qu'est-ce que nous sommes toutes ici d'autre que des ignares et des pauvresses. Des pauvresses enlaidies, avachies sous le poids de la misère, écrasées de travail...
Et ces mains ! vous vroyez que c'est des mains de dame, vous ! Non, Marthe ! Tu les vois, ces mains, regarde-les, regarde les tiennes ! (Elle hurla:) Toutes, regardez vos mains !
Ces mains ainsi tournées vers le ciel avaient quelque chose de terrible. C'était une géographie, une géologie vivante sur laquelle se lisaient les heures, les jours, les mois et les années passées, dès l'enfance, à lier les bottes de paille dure dans les champs sous des chaleurs étouffantes, une paille qui arrache la peau et y laisse des milliers de piqûres. S'y lisaient le gel des eaux du gave, l'hiver qui crevasse l'intérieur des paumes en de larges sillons qui ne se referment jamais. S'y lisaient les griffes des ronces qui déchirent la peau jusqu'au sang, les brûlures de la neige sous laquelle on cherche encore et encore les dernières châtaignes, le dernier fagot. S'y lisaient les travaux des champs, la terre qu'on soulève à pleines mains, les pommes de terre qu'on plante à l'automne, puis qu'on ramasse au printemps. S'y lisait le travail incessant de ces outils vivants, sensibles et meurtris.
Ces mains, c'était le paysage merveilleux et violent d'une terre qui donne, mais aussi qui prend.
Et ces mains étaient là, à nu, effrayantes dans leur masse informe, avec leurs doigts noueux et tordus, ouvertes vers le ciel.
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Soudain on frappe à sa porte. C’est Justinien, à qui il a confié la tâche de
retrouver la jeune femme surprise devant l’église. Justinien n’a pas encore
vingt ans. Il est motivé, confiant. Dégoulinant de pluie, il vient au rapport.
– Je l’ai retrouvée. Elle est à l’église. Elle est agenouillée et on dirait
qu’elle prie, mais je ne comprends rien à ce qu’elle dit.
Pierre de Lancre se lève d’un bond. Cette diablesse profite de la nuit pour
s’introduire dans la maison de Dieu ! Il faut frapper fort et tout de suite.
Certain de détenir la vérité, il appelle ses hommes, enfile ses bottes et
réclame son cheval.
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Ici on ne possède rien, juste ce qu'on porte. On n'a pas de meuble non plus, pas de coffre. Qu'y rangerait-on ?
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Aucune histoire d'amour ne se ressemble, il n'y a aucune règle qui vaille pour sanctifier la force d'une rencontre, aucune loi qui scelle des sentiments éternels, mais s'il existe en ce monde de grandes histoires d'amour, c'est parce qu'il y a des êtres capables de comprendre qu'ils se sont trouvés. D'autres diront que c'est le destin.
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N'oubliez pas que nous emmenons ces femmes en Guyane essentiellement pour qu'elles épousent des bagnards, créent des familles et peuplent la colonie. Ébruiter cette affaire ne serait pas une bonne idée. On n'a déjà pas assez de femmes pour tous les hommes, alors si en plus elles restent célibataires, notre mission tombe à l'eau.
P. 44
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Au Népal il avait jeté toutes sortes de déchets sans plus d'état d'âme que ça. Il s'arrangeait alors avec sa conscience. L'Himalaya était si grand, si vaste. Il pouvait tout engloutir sous ses neiges éternelles, tout ensevelir sous son grand manteau blanc. Même les morts. Aujourd'hui on sait que les neiges n'ont pas d'éternité. Elles fondent et régurgitent à la surface tous les cadavres qu'on a cru disparus à jamais, qu'ils soient de chair ou de fer-blanc. Des morts hantent les sommets par centaines, trois cent sur l'Everest, des déchets les souillent par tonnes entières.
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Les signes, Aimée d’Artix y croit. Elle est née à une époque où les
hommes voyaient en toutes choses l’intervention de divinités inconnues.
Même si la Renaissance éclaire le monde d’un jour nouveau et que
philosophes, lettrés et scientifiques y contribuent, ce soir leur connaissance
ne peut rien contre les démons et les sorcières qui hantent l’esprit de la
vieille dame.
« Les sorcières portent sur leur épaule droite un affreux crapaud, lui a
encore affirmé récemment Augustine, sa voisine. Celui qui le regarde dans
les yeux part directement en enfer ! »
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