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Critiques de Bernadette Pécassou-Camebrac (152)
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Geneviève de Gaulle, les yeux ouverts

La misère des femmes qui reviennent des camps est immense et leur dénuement total, Geneviève de Gaulle qui a souffert à Ravensbrück ce qu'elles ont souffert ne le sait que trop bien.



C'est pourquoi au sortir de la guerre, malgré sa grande faiblesse physique et des moments d'abattement, Geneviève engage toutes ses forces dans ce nouveau combat. Avec ses amies résistantes et déportées (Germaine Tillion, Irène Delmas, Anise Postel-Vinay) elle s'occupe de l'ADIR qui vient en aide aux déportées. Pour l'association, l'éloquence et la détermination de la nièce du général de Gaulle en ont fait un porte-parole crédible et efficace. La fraternité et la solidarité de ses membres ont fait le reste, leur travail fut considérable.



Ce combat pour celles qui ont tout perdu n'est pas le seul que mènera Geneviève de Gaulle, pour qui vie privée comme vie publique sont synonymes d'engagement et de courage. Bernadette Pécassou le rappelle qui, alliant la précision des témoignages et des documents au romanesque un peu candide, fait le portrait d'une femme exemplaire dont l'existence est une leçon (peut-être plus encore aujourd'hui où règnent indifférence et individualisme).



« Toute sa vie, Geneviève a lutté pour que l'idéal de fraternité l'emporte en ce monde. La Résistance, les trahisons, les camps, la folie humaine, les morts, l'indifférence des hommes ... Des luttes interminables dénuées de toute contrepartie personnelle, et dont il ne faut pas oublier qu'elle les commença à l'âge de l'insouciance, à dix-huit ans, le jour où d'un geste spontané elle arracha un drapeau allemand qui flottait au vent de France. »
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Le Bûcher des certitudes

An 1609. Pays basque. Pour s’intégrer dans les cercles du pouvoir et de la cour, mieux valait un nom à particule. Pierre Rosteguy devenu Pierre de Lancre, est chargé par Henri IV d'une mission : débarrasser le pays des sorcières et des mauvais sorts qu’elles jettent sur leurs terres. Sa méthode, purifier les âmes en brûlant les corps.

Les espions pullulent, tout le monde trahit tout le monde. Nul ne sait plus à quel saint se vouer ni à quel Dieu adresser ses prières.

Amalia, Graciane, Lina, Murgui, quatre femmes emportées au cœur d'une histoire sanglante, les femmes sont sacrifiées par un homme au pouvoir incommensurable qui se cache derrière un exaltation religieuse pour commettre des horreurs. Qui échappera au fanatisme de ce chasseur de sorcières ? C’est percutant, révoltant, touchant.

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Sous le toit du monde

Bernadette Pécassou nous emmène au Népal.

De ce pays lointain, nous n'avons qu'une image de carte postale.

C'est un endroit dans lequel nombre de trekkeurs rêvent de se rendre, un lieu convoité par les alpinistes avides de sensations fortes, et pour cause : on y trouve huit des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres présents sur le globe, dont l'incontournable Everest, le toit du monde.



Le Népal offre des paysages magnifiques, mais derrière des apparences idylliques, la vie dans ce pays n'est pas simple pour tout le monde, en particulier pour les femmes.

À travers des personnages et un récit fictifs, Bernadette Pécassou nous immerge dans l'histoire, les traditions et les croyances ainsi que dans la vie quotidienne au Népal.

Bien loin de la fausse idée d'un pays paisible, le Népal apparait gangrené par une corruption omniprésente et une violence inouïe : "Sous le toit du monde, au pied des neiges éternelles, la vie peut être un enfer."



Bernadette Pécassou s'est inspirée de faits réels pour construire sa narration et s'est manifestement bien documentée sur le pays qu'elle nous présente, pourtant cette lecture m'a laissée sur ma faim.

Lire cet ouvrage a été agréable, mais l'ensemble m'a paru un peu trop léger, un peu trop superficiel.

Les sujets abordés sont intéressants, mais certains sont simplement effleurés alors qu'ils auraient mérité d'être davantage creusés, comme les conditions de vie des sherpas ou l'alpinisme himalayen et son lot de retombées positives ou négatives.

L'ensemble m'a un peu déçue, même si j'ai aimé découvrir certains aspects de la vie au Népal que je ne soupçonnais pas du tout, en particulier le système des castes et les contraintes fortes qu'il induit.
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Le Bûcher des certitudes

Excellent sujet que cette chasse aux sorcières menée par Pierre de Lancre au Pays Basque en 1609, que j'étais très intéressée de découvrir à travers ce roman garni d'une très belle couverture.



L'auteure dépeint très bien la folie de cet envoyé du roi, ses exactions au nom de ses croyances prennent corps sous une plume assez fluide. C'est terrifiant.

120 jours, 80 bûchers, 80 femmes, des arrestations, des tortures innommables...



Mais hélas pour moi, impossible d'y rentrer vraiment dans ce roman. J'ai persévéré pour son caractère historique mais rien n'y a fait. Les 4 femmes dont le destin se croise ont manqué d'épaisseur pour que je m'y attache. Ce récit a manqué d'intensité pour qu'il me captive. Un RV manqué pour moi.
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La dernière bagnarde

On ne peut qu'être horrifié à la lecture de ce roman historique poignant, qui relate avec beaucoup de réalisme le destin tragique de Marie Bartête, la dernière bagnarde de Guyane.



Abandonnée par ses parents, exploitée, maltraitée, violée, cette jeune fille béarnaise, commit, juste pour survivre, de menus larcins, quelques vols de nourriture sur le marché, hélas répréhensibles et pour lesquels elle paya sa dette. Elle aurait dû uniquement être condamnée à ces courts séjours en prison, mais c'était sans compter avec les lois de 1854 et de 1885 qui prévoyaient pour les récidivistes, les "relégués" un emprisonnement perpétuel en Guyane. Par ce dispositif légal mais révoltant, l'état se débarrassait des petits délinquants et souhaitait peupler les territoires colonisés. On se demande, avec du recul, comment des lois aussi scandaleuses ont pu être votées...



C'est ainsi que Marie en 1888, alors âgée de 20 ans, embarqua sur le bateau Ville de Saint-Nazaire avec plusieurs dizaines d'autres prisonnières. La traversée effectuée en fond de cale dans des conditions inhumaines dura six semaines interminables. Malnutrition, maladies, agressions sexuelles... on déplora quatre viols, deux morts et plusieurs femmes en état de faiblesse extrême à l'arrivée en Guyane.



L'état, en condamnant ces "reléguées" à la déportation, leur avait fait miroiter une nouvelle vie, dans un pays où il fait toujours beau... Certaines y croyaient, entrevoyaient une lueur d'espoir dans leur existence jusqu'ici misérable.



"A Cayenne tu sais qu'on pourra se marier et même avoir une propriété. Une maison. Tu te rends compte ? Il paraît qu'ils en donnent à ceux qui se tiennent bien. C'est une deuxième chance pour nous ce voyage."



A peine arrivées à destination, les prisonnières déchantèrent rapidement et durent se rendre à l'évidence que c'était bien l'enfer qui les attendaient. Hébergement improvisé et insalubre, conditions d'hygiène déplorables, terre inhospitalière et dangereuse (intempéries, insectes, serpents), confrontation à la violence des gardiens et des bagnards libérés qui imposent leur loi...



C'est cet enfer que nous décrit l'autrice avec réalisme et sensibilité. Bernadette Pécassou-Camebrac, comme on le sait, est journaliste et romancière. Elle a effectué un difficile travail de recherche historique, afin de nous sensibiliser au bagne des femmes beaucoup moins connu que ceui des hommes. (On se souvient d'Henri Charrière alias Papillon). Les prisonnières étaient pour la plupart des filles de la campagne, pauvres et illettrées. Comment auraient-elles pu laisser des traces écrites de leur détention ? Elles étaient simplement abandonnées de tous. Malgré les rapports adressés en métropole par les médecins dénonçant les conditions de vie indignes de ces femmes, l'administration française continua les convois féminins jusqu'en 1904.



Marie Bartête n'eut jamais la possibilité de revenir en France et vécut en Guyane jusqu'à son décès en 1938. Pourtant un léger espoir de retour se dessina en 1923 lorsqu'elle rencontra et discuta avec Albert Londres, venu enquêter sur le bagne des hommes toujours en vigueur à l'époque. La publication de son récit le Bagne fit grand bruit et contribua à la fermeture du pénitencier, seulement 20 ans plus tard !



#Challenge illimité des Départements français en lectures (973 - Guyane)
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La belle chocolatière

Un chouette roman dans la ville de Lourdes entre 1857 et 1858.

Nous suivons une jeune femme mariée et riche de Lourdes, puis peu à peu nous rentrons dans le quotidien de sa femme de chambre, sa couturière, sa lingère, les femmes voisines...

Et puis au milieu du roman commencent les rumeurs autour de la petite Soubirous qui a vu une dame blanche à Massabielle.

L'auteur ne se prononce pas sur la vérité des apparitions, elle nous décrit juste toute l'ébullition qu'entraînent ces rumeurs dans cette petite ville où se côtoient misère et richesse.

Et c'est surtout le combat des femmes, leur courage que nous suivons.

Une belle histoire de solidarité où la vie triomphe.



Plaisant et intéressant d'imaginer les bouleversements qui ont frappé Lourdes et les différentes réactions, que les gens croient la petite Bernadette ou pas.

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Sous le toit du monde

Un livre prêté par des amis qui m'ont fait ainsi découvrir la belle écriture de Bernadette Pécassou.



Ashmi est une jeune paysanne que sa famille a envoyée à l'école à Katmandou ; une chance inouïe qu'elle mesure mieux chaque fois qu'elle rentre au village natal. Karan est un jeune français d'origine népalaise, qui revient au pays pour y diriger un journal et retrouver ses racines. La rencontre de ces deux idéalistes, dans un pays devenu "démocratique", provoquera le drame final.



L'histoire de nos deux héros est un excellent prétexte pour nous décrire un Népal à l'opposé des clichés soixante-huitards ou touristiques : un pays où la violence des guérillas entre maoïstes et monarchie a été remplacée par la corruption et la violence de la rue, où la richesse des trekkeurs occulte la misère des paysans, où le régime des castes reste souverain. On souffre pour, et avec, Ashmi, que l'éducation éloigne de ses racines, et Karan, qui ne retrouve pas les siennes, dans un Népal qu'il a idéalisé mais où la réalité est très différente du rêve et où la recherche de la vérité peut tuer.



Bien sûr, nos deux héros ne sont que des condensés de toutes les failles de la modernisation, à marche plus ou moins forcée, d'un univers encore fondamentalement médiéval. Ils incarnent le choc que ressentent les exilés occidentalisés quand ils reviennent, porteurs de la "bonne parole", au pays, et le fossé que créent l'éducation et la culture dans un milieu où seule la valeur travail compte depuis des siècles et de millénaires. Mais on a envie de croire en eux, en leur chance de réussite dans la transformation du pays, en leur bonne étoile, malgré tous les pessimistes qui viennent tempérer leur enthousiasme.



Bernadette Pécassou décrit ses personnages, le pays et le contexte avec une plume qui sait s'adapter aux contours de l'histoire : une plume un peu crue face à la violence et au sordide ; une plume plus élégante et souriante devant les beautés de ce pays, qui en compte aussi ; une plume toujours très directe, qui n'essaie pas de gommer les réalités.

J'ai beaucoup aimé !
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L'hôtelière du Gallia-Londres

L’autre miracle de Lourdes



Bernadette Pécassou retrace dans L’hôtelière du Gallia-Londres l’essor de l’hôtellerie à Lourdes. Un autre miracle, riche en péripéties, qui va accompagner l’évolution de la société.



Si c’est grâce à Bernadette Soubirous que Lourdes va devenir à partir de 1858 l’un des plus importants lieux de pèlerinage en Europe, c’est grâce à une autre Bernadette que nous pouvons découvrir l’impact de ces apparitions de la vierge Marie sur l’économie locale. Dans son nouveau roman, Bernadette Pécassou-Camebrac a choisi deux femmes pour incarner cet essor aussi fulgurant qu’inattendu, Marie et Inès.

La première est fille d’un boulanger et vit dans le quartier populaire en haut de la ville. Ses parents, qui ne comptent pas leurs heures de travail, espèrent que leur dur labeur leur permettra de grimper l’échelle sociale et espèrent offrir à leur fille une vie meilleure. En attendant, et pour répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus nombreuse, Marie est chargée d’assurer les livraisons dans les hôtels et les pensions qui n’ont pas tardé à ouvrir pour accueillir la masse grandissante des pèlerins. Selon leurs moyens, ces derniers choisissent de loger dans une pension, comme celle que tiennent les parents de Josy, sa meilleure amie, ou dans le petit hôtel tenu par les parents de Chantal, une autre amie, voire dans un établissement plus huppé situé au pied du sanctuaire, comme le prestigieux Gallia-Londres tenu par les parents d’Inès.

Inès est certes camarade de classe de Marie, mais pour le reste les deux filles sont à l’opposé l’une de l’autre. Un fossé qui ne va du reste cesser de croître après que Marie ait compris la soif de pouvoir et le plaisir d’humilier d’Inès. Un jeu pervers qui a failli causer la mort de Béatrice, la jeune fille qu’Inès entendait soumettre à ses caprices. Et alors que la ville se transforme, que les premières habitations de fortune en bois cèdent le pas à des structures plus importantes, que les groupes hôteliers tentent de s’installer et que les bénévoles – en particulier les hospitaliers de Lourdes – tentent de se structurer, les deux adolescentes vont trouver un nouveau terrain d’affrontement: les beaux yeux de Paul.

Le beau jeune homme est un espoir du rugby dans une ville qui a fait de ce sport une nouvelle religion et voit le FCL devenir le club le plus titré de France.

Ne dévoilons pas ici laquelle des deux réussira à l’épouser, mais soulignons le talent avec laquelle Bernadette Pécassou a construit son roman. En nous offrant quelques rebondissements qui entretiennent joliment une dramaturgie combinant les rivalités aux éléments d’histoire locale et les ambitions avec les changements profonds de la société, elle mêle l’utile à l’agréable. Sans oublier l’une des mutations les plus spectaculaires de l’époque: la volonté d’émancipation des femmes. Car si le sexe dit faible n’a alors pas le droit d’avoir un compte en banque, il ne va pas pour autant abdiquer. Les combats sont ici édifiants avec quelquefois un coup de main du destin. Mais à Lourdes, comment pourrait-il en aller différemment? Une lecture à ne pas conseiller uniquement à ceux qui partiront en vacances dans les Pyrénées, mais ä tous ceux qui aiment les romans historiques bien troussés.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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La belle chocolatière

J'ai vraiment apprécié ce roman sociologique, vais-je dire. En effet, ce que pense Bernadette Soubirous est vraiment très secondaire.

C'est plutôt la peinture de la société de Lourdes au XIXème siècle qui est édifiante : femmes "de la haute" encore subordonnées à leurs maris, et clivage riches-pauvres ... infernal.

Et les femmes vont "prendre le pouvoir", càd qu'elles vont s'imposer par leur amour et surtout leur volonté d'aider, de construire un autre monde. Elles sont guidées par leur coeur tandis que leurs maris ne font que parler et médire. Pour eux, c'est la situation sociale qui prime, au mépris du bonheur de leurs épouses, au mépris de la misère qui frappe jusqu'à leur porte.

C'est une très belle histoire dans le sens où elle nous rend meilleurs.
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Le Bûcher des certitudes

On dit que dans la vie il faut une première fois à tout.

J’ai reçu « Le bûcher des certitudes » de Bernadette PECASSOU lors de la masse critique « littéraire ». Je l’avais choisi avec un autre livre.

Celui-ci avait vraiment tout pour me plaire. Mais je suis passée totalement à côté et l’ai à peine terminé et cela est bien une première pour moi s’agissant d’une masse critique.



Tout d’abord, ce roman est un roman historique, genre littéraire que j’adore.

Le sujet : l’accusation en sorcellerie de quatre femmes dont les destins vont s’entrecroiser est un thème qui m’intéresse tout particulièrement.

Enfin, l’époque : 1609, XVIIème siècle est une de mes préférées en histoire.



Pour finir, un personnage central Pierre de Lancre fanatique à souhait englué dans son fanatisme religieux et son obscurantisme.



Tout était là et pourtant impossible pour moi de m’y intéresser : je l’ai complètement survolé. Peut-être n’étais-ce pas le bon moment pour moi, cela arrive parfois.



Voilà pour cette petite critique que je ne peux étoffer, ne me sentant pas légitime pour en faire une plus longue.



Je tiens à préciser à tous mes ami(e)s de Babelio que ceci n’est que mon humble avis et qu’aux vues des nombreuses critiques positives sur le site, ce roman peut plaire à un très grand nombre d’entre vous.



Merci à Babelio et les Editions J’ai lu pour l’envoi de ce roman… j’espère être plus inspirée pour la prochaine fois.

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La belle chocolatière

Bernadette Pécassou sait mélanger roman et histoire. J’ai accroché dès la première page et j’ai été transporté par ce roman. On ne peut qu’être touché par la vie dur de certains personnages à une époque ou certains avaient tout et d’autres vivaient dans la misère. L'auteur est d'une efficacité remarquable car elle arrive à nous faire remonter le temps.
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Le Bûcher des certitudes

Depuis La belle Chocolatière j'aime lire les romans de Bernadette Pecassou. Elle entraîne régulièrement ses lecteurs dans ce sud-ouest que j'aime tant. Après Lourdes, Biarritz, Bagnére-de-Bigorre ou Le paquebot France, nous voilà de nouveau dans la région pour un voyage dans le temps.



1609, le roi Henri IV, ce huguenot fraîchement converti au catholicisme, va envoyer Pierre de Lancre dans ce Pays-Basque qui pratique toujours les rites anciens. L'inquisition fait encore des ravages de chaque côté des Pyrénées, les horreurs de la saint Barthélémy sont toujours dans les mémoires, et la sorcellerie est le nouveau fléau à éradiquer.

Mais Pierre de Lancre est un passionné, érudit et sûr de son fait, les malheurs qui gangrènent le monde sont le fait du diable, et celle qui en sont les messagères doivent être passées par les flammes.

Le destin de quatre femmes au parcours très différents vont se rejoindre pour le pire plus que pour le meilleur.
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La dernière bagnarde

Histoire vraie et dure mais tellement superbement transmise par l'auteure. A vous consoler sans problème de vous retrouver confinée en temps de COVID car comparé à ce que les gens vivaient à Saint Laurent de Maroni, notre vie est juste royale à bien des titres. Une fois encore, on constate à quel point l'administration française et la supposée justice concentrent bien des rouages, de désinvolture et de contradictions... Et ce, toujours au détriment d'innocents pour certains mal nés.
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La dernière bagnarde

« L'autre loi fondamentale pour l'histoire des bagnes de Guyane est celle dite de la « relégation » du 27 mai 1885.

Une des lois les plus scélérates de la Troisième République, elle décidait l'envoi à Cayenne des récidivistes, des coupables de petits délits «  qui, dans quelque ordre que ce soit et dans un intervalle de dix ans, auront encouru deux condamnations à l'emprisonnement... »

C'était se débarrasser, pour la Métropole, des gens sans-aveux, sans-logis, des petits voleurs, des « paumés » sans domicile fixe. » Odile Krakovitch ( Revue d'histoire du XIXe siècle, 1985.).



« Au total près de 2 000 femmes furent envoyées au bagne. Il fallut attendre 1907 pour que soit voté l'arrêt définitif de l'envoi des convois féminins en Guyane, le dernier eut lieu le an 1904. »



Leur histoire est peu connue. Les dossiers d'archives les concernant sont extrêmement minces.

Deux ans d'investigation furent nécessaires à l'auteure pour reconstituer leur enfer.



Elle furent embarquées par des gendarmes, surveillées par des religieuses, et reléguées au Bagne.



La République espérait faire coup double : « épuration sociale » et «  repeuplement colonial ».



Ces reléguées étaient « destinées » par mariage aux bagnards qui, ayant purgés leur peine, se retrouvaient sous le système du « doublage », à savoir l'obligation de résidence après avoir purgé leur peine.



Aucune d'entre elles n'a jamais pu faire le voyage de retour.



Marie Barbête fut la dernière bagnarde. Albert Londres l'a rencontré en 1923.



Astrid Shriqui Garain

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La Villa Belza

La villa Belza, construite sur un rocher à la fin du XIXe siècle, fait partie du paysage et de la légende de Biarritz. Belza signifie "noire" en basque et il paraît même qu'elle serait hantée... La demeure connut son heure de gloire dans les Années folles lorsque, transformée en cabaret russe, le "Château basque", elle fut fréquentée par le gratin mondain international.



Dans ce roman qui prend comme point de départ la construction de la villa, il est question d'un mari possessif et mégalomane (Maurice), d'une femme amoureuse prise au piège (Sophie), d'un Basque ombrageux qui défend sa terre (Orkatz), et de secrets de famille peu reluisants. De bons ingrédients, en somme, pour construire une intrigue captivante. Et pourtant...



J'ai aimé la description du Pays basque, terre de prédilection de Bernadette Pécassou-Camebrac, ainsi que l'évocation des célébrités des années 20 : Ravel, Stravinsky, Mlle Chanel... Cependant, est-ce dû à une certaine naïveté dans l'écriture, à des personnages pas assez subtils, je n'ai pas été emportée par le récit qui traîne en longueur. 

Difficile aussi de se repérer dans le temps en raison du flou narratif et des libertés prises par l'auteur. Le roman est censé se passer pendant les Années folles, or la maison a en réalité été construite 30 ans plus tôt. Le naufrage du cargo Frans Hals sur la côte de Biarritz a eu lieu en 1996 et non au début du siècle.

Mais surtout, j'ai été déçue par la faible exploitation du potentiel dramatique de cette villa surplombant le "Trou du diable" et fouettée par l'océan. D'autant plus déçue que je n'ai pu m'empêcher de comparer cette demeure à une autre, située en Cornouailles : "La Maison sur le rivage", de Daphné du Maurier, est un classique qui ne date pas d'hier, mais autrement plus passionnant.
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Le Bûcher des certitudes

Un grand merci à Babelio et aux Editions Flammarion pour cette fiction historique passionnante.



Une querelle entre familles rivales s’envenime, et c’est toute une région qui en souffre.



Ainsi commence Le bûcher des certitudes, avec l’arrivée de Pierre de Lancre au Pays basque. L’homme est chargé, par le roi Henri IV, de « purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l’emprise des démons » (comme nous l’apprend la page Wikipedia dédiée au personnage) et il prend sa mission très au sérieux.



Confronté à des coutumes et traditions ancestrales qu’il ne comprend pas, et à la langue basque aux inflexions mystérieuses, Pierre de Lancre voit le mal partout. Eduqué fermement par son père et son grand-père, de Lancre se méfie de tout et de tout le monde : chaque personne est un envoyé potentiel du démon chargé.e de faire échouer sa mission ; chaque acte auquel il assiste et qui ne correspond pas à ce qu’il imagine être français et/ou chrétien, est un acte de sorcellerie. Mais même si personne n’est à l’abri, les femmes sont particulièrement suspectes aux yeux de l’envoyé royal.



Le destin s’est souvent (toujours ?) acharné sur les femmes qui, depuis la Genèse, sont considérées comme des tentatrices et les cibles privilégiée du démon, les intermédiaires idéales entre Satan et les hommes. En même temps, dans Le bûcher des certitudes, les femmes sont aussi victimes de leurs propres machinations car certaines, pour se venger ou soulager leur jalousie, sont prêtes à tout. Et les femmes sont seules. Car à part les vieux et les enfants, il ne reste personne pour les protéger : les jeunes sont partis chercher fortune ailleurs, notamment dans la chasse à la baleine.



Pierre de Lancre est, comme on s’en doute, une figure centrale du récit. Homme d’une grande érudition et d’une grande rigueur morale, de Lancre se méfie de tout, y compris de ses propres sentiments, qu’il croit inspirés par le démon. Et petit à petit, l’homme s’enfonce dans le fanatisme et n’écoute plus la voix de la raison. Persuadé que la seule vérité est la sienne, de Lancre répand la misère et la désolation partout où il passe.



La beauté rude et sauvage du Pays basque est superbement décrite par Bernadette Pécassou et posée comme en contraste avec la violence des actes ordonnés par Pierre de Lancre. Cela rend cette chasse aux sorcières encore plus brutale et cruelle.

La douceur de la vie basque, malgré ses difficultés, était bien réelle avant l’arrivée de Pierre de Lancre. Mais elle semble irrémédiablement souillée par la chasse aux sorcières.



Je ne connaissais pas l’œuvre de Bernadette Pécassou avant de lire Le bûcher des certitudes, et j’ai été touchée par la beauté et l’élégance de sa plume. Là aussi, le contraste est grand et douloureux entre la forme et le fond, entre l’écriture de l’auteure et les événements qu’elle décrit.



Sombre et puissant, inspiré de faits réels, Le bûcher des certitudes est une lecture marquante, qui ne laisse pas indifférent.
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Sous le toit du monde



Ce roman présente l'inestimable avantage de m'avoir ouvert à un pays, que, comme les touristes décrits dans le livre, j'imaginais paisible. Pas du tout, l'histoire du Népal et les us et coutumes sont violentes. C'est un pays de castes , traversé par des soubresauts politiques, tentant de mettre en place un système démocratique, où règne une violence "traditionnelle" (on règle ses comptes soi-même) dont les femmes, bien sûr, sont le dernier maillon et les premières victimes.



Un jeune homme , d'origine népalaise mais adopté en Europe et y ayant longtemps vécu, revient au Népal. Il monte un journal qu'il veut libre, mais son ton, trop occidental n'est pas apprécié de tous. De surcroît il embauche des femmes enfin une, de caste pauvre, pour être journaliste... Cela fait beaucoup pour une société où l'on est loin d'avoir abandonné les anciennes règles.



Un parcours difficile s'ouvre pour chacun d'eux, exilé chacun à sa manière.



Les amateurs de montagne en prennent aussi pour leur grade, écolos et nature chez soi, exploiteurs et souilleurs chez les autres....moi qui prévoit un voyage au Népal, ce fut une douche froide !



Dommage, si le contenu est bien vu , l'écriture et la construction du roman ne m'a pas charmé , pas désagréable mais sans plus
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le Bûcher des certitudes

J'ai été surpris par la vitesse à laquelle je me suis retrouvé au coeur de l'action. Là ou un Ken Follet prend la peine de planter le décor, de présenter les personnages, Bernadette Pécassou va à l'essentiel. On a peine eu le temps de se plonger dans l'histoire que le bûcher est déjà dressé. Ma crainte a alors été d'avoir un récit très linéaire, sans nuance. C'est un peu le cas, car Pierre de Lancre n'est pas le genre à se remettre beaucoup en questions.



Finalement j'ai été captivé par l'univers décrit. La localisation géographique du roman en pays basque est elle aussi très intéressante. Entre conflit avec l'Espagne, espionnage et sorcellerie, le récit est dense et aurait mérité à mon avis quelques centaines de pages supplémentaires.



Challenge MULTI-DEFIS 2021



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Sous le toit du monde

Karan, jeune franco-népalais élevé en France suite à une adoption décide de revenir dans son pays natal. Prêt à changer les choses et à dénoncer la corruption très présente au Népal, il créé un journal. Rapidement, il se trouve confronté aux différences de culture et se sent éloigné de certaines traditions, notamment celles liées aux castes. Un jour, il fait paraître une annonce proposant de former des jeunes filles au journalisme et recrute Ashmi qui fait des études à Katmandou dans l'espoir de devenir institutrice. Cette dernière va se passionner pour ce métier et se spécialiser dans le traitement de sujets en rapport avec les femmes, la violence, la prostitution etc. Malheureusement, la société népalaise n'est pas encore prête à faire évoluer la condition féminine, Ashmi va le payer de sa vie...
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Le Bûcher des certitudes

Bernadette PECASSOU. Le bûcher des certitudes.



Nous sommes en 1609, Pierre de Lancre est envoyé, par le roi Henri IV au cœur du pays Basque pour traquer les rites païens, faire la chasse aux sorcières. La guerre de religions, la lutte entre les catholiques et les protestants n’a pas encore refermée ses blessures. Il faut éradiquer la bête... Pierre de Lancre, s’attelle rapidement à sa tâche. Ayant surpris Graciane dans l’église de Bayonne, il l’appréhende .Dès son arrestation, il fait dresser le bûcher : la jeune femme, sans aucun procès est destinée aux flammes. Ainsi il purifie les âmes. Issu de la bourgeoisie bordelaise, c’ est un homme très dur, érudit et fortement imbu de sa personne. Cette jeune femme, est la sœur du prêtre, le Père Iban. Graciane échappe au feu. Un violent orange s’abat sur la ville et un mystérieux cavalier la délivre. Pierre de Lancre est ivre de colère, de rage. Cet enlèvement lui donne un véritable coup de fouet Il perpétue ses rapts. Il est guidé par sa foi, son goût excessif du pouvoir, son envie de réussir à éradiquer les rites païens, les opposants au régime royal.



La lutte contre les âmes subversives s’intensifie. La délation est fortement encouragée. La cruauté est au pouvoir et sera exercer par l’intermédiaire de Pierre de Lancre. Il arrête,torture, assassine les personnes dénoncées sur calomnie, par jalousie. Une véritable traque s’organise. Nul ne peut résister à cet individu. Le récit de ces exactions est dense. Les tortionnaires cherchent et recherchent pendant quatre longs mois leurs victimes. Des bûchers sont sans cesse dressés à chaque coin de rue, de ruelle. La population tente de fuir en Espagne, à travers la montagne. La grande majorité des hommes est absente. Ces fiers gaillards sont partis de Saint-Jean-de-Luz chasser la baleine à Terre-Neuve. C’est là qu’ils gagnent leur vie, partant pour de longs mois, laissant au pays femmes, enfants, fiancées, etc.



Quatre femmes chacune présentant ses propres caractéristiques vont s’affronter dans ce récit ; Graciane, la première victime de Pierre de Lancre, Amalia, la guérisseuse, Mergui, la future remplaçante d’Amalia et Lina, la prostituée. Chacune va suivre sa destinée. Laquelle ou lesquelles survivront à la chasse menée par le tortionnaire Pierre?



C’est une belle page d’histoire que nous dévoile, à un rythme effréné, Bernadette PECASSOU. Les lieux sont bien décrits, le caractère de chaque héros bien cerné, les évènements s’enchaînent rapidement. Il n’y a pas de temps mort dans cette chasse aux sorcières, menée par un homme véritablement fou. Ce dernier peut-il trouver le repos après avoir exercer de nombreux sévices sur la population locale ? Une belle description d’une période historique un peu floue. Je conseille vivement la lecture de ce récit, retraçant des évènements vécus sur notre sol. (16/05/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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