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Biographie :

Bernard Bruneteau est professeur de science politique à l’université Rennes I. Ses travaux portent sur l’histoire des idées et des théories politiques, ainsi que sur les relations internationales du xxe siècle.

Du même auteur
– Le Totalitarisme. Origines d’un concept, genèse d’un débat, 1930-1942, Cerf, 2010.
– Histoire de l’idée européenne au premier et second xxe siècle, Armand Colin, 2006 et 2008.
– Le siècle des génocides, Armand Colin, 2004.
– « L’ Europe nouvelle » de Hitler. Une illusion des intellectuels de la France de Vichy, éd. du Rocher, 2003.
– Les Totalitarismes, Armand Colin, 1999.
– Histoire de l’unification européenne, Armand Colin, 1996.

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Bernard Bruneteau. Totalitarisme et Résistance 2/2


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Dans ce texte de décembre 1917, Lénine appelle les organes du parti bolchevique à rivaliser d'émulation dans l'organisation d'une terreur de masse. C'est une vision de la politique en termes hygiénistes qui apparaît ici, où l'ennemi cède la place à un être nuisible par nature. Cet appel à l'extermination de classe annonce et justifie à ce point la politique stalinienne qu'il est publié par la Pravda le 20 janvier 1929.

Naissance du bolchevisme éliminationniste.

« Le recensement et le contrôle, indispensables pour passer au socialisme, ne peuvent être que l’oeuvre des masses. Seule la participation bénévole et consciencieuse de la masse des ouvriers et des paysans, dans l’enthousiasme révolutionnaire, au recensement et au contrôle sur les riches, les filous, les parasites et les voyous, peut vaincre ces survivances de la maudite société capitaliste, ces déchets de l’humanité, ces membres irrémédiablement pourris et gangrenés, cette infection, cette peste, cette plaie que le capitalisme a légués au socialisme. (…).

Pas de quartier pour ces ennemis du peuple, ces ennemis du socialisme, ces ennemis des travailleurs. Guerre à mort aux riches et à leurs pique-assiette, les intellectuels bourgeois ; guerre aux filous, aux fainéants et aux voyous. Les uns et les autres sont frères jumeaux, la progéniture du capitalisme, les rejetons de la société des seigneurs et des bourgeois, où une poignée d’individus spoliait et bafouait le peuple, société ou l’indigence et la misère poussaient des milliers et des milliers d’hommes dans la voie de la canaillerie, de la vénalité, de la filouterie, de l’oubli de la dignité humaine, société qui inculquait nécessairement aux travailleurs le désir d’échapper à l’exploitation, fût-ce par un subterfuge, de se tirer d’affaire, de se débarrasser, ne serait-ce que pour une minute, d’un travail rebutant…

Les riches et les filous sont les deux faces d’une même médaille ; ce sont les deux catégories principales de parasites nourris par le capitalisme ; ce sont les principaux ennemis du socialisme, des ennemis qu’il faut placer sous la surveillance particulière de toute la population, et contre qui il faut sévir implacablement à la moindre infraction aux règles et aux lois de la société socialiste. Toute faiblesse, toute hésitation, toute sentimentalité à cet égard seraient le plus grand des crimes envers le socialisme. (…).

Des milliers de formes et de procédés pratiques de recensement et de contrôle visant les riches, les filous et les parasites doivent être mis au point et éprouvés pratiquement par les communes elles-mêmes, par les petites cellules à la campagne et à la ville. La diversité est ainsi un gage de vitalité, une promesse de succès dans la poursuite d’un même but unique : débarrasser la terre russe de tous les insectes nuisibles, des puces (les filous), des punaises (les riches) et ainsi de suite. Ici, on mettra en prison une dizaine de riches, une douzaine de filous, une demi-douzaine d’ouvriers qui tirent au flanc (à la manière de voyous, comme le font de nombreux typographes à Petrograd, surtout dans les imprimeries, des partis). Là, on les enverra nettoyer les latrines. Ailleurs, on les munira, au sortir du cachot, d’une carte jaune afin que le peuple entier puisse surveiller ces gens malfaisants jusqu’à ce qu’ils se soient corrigés. Ou encore, on fusillera sur place un individu sur dix coupables de parasitisme. Enfin, on imaginera des combinaisons de divers moyens et, par exemple, à l’aide de la libération conditionnelle, on obtiendra le prompt amendement des éléments parmi les riches, les intellectuels bourgeois, les filous et les voyous susceptibles de s’amender. Plus l’expérience générale sera variée, meilleure et plus riche elle sera ; et plus les progrès du socialisme seront sûrs et rapides, plus facilement la pratique – car elle seule peut le faire – élaborera les meilleurs procédés et moyens de lutte. »

Source : V. Lénine, "Comment organiser l'émulation ?" (24-27 décembre 1917) dans Oeuvres, tome 26.
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